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continuer autrement

Pour continuer efficacement le mouvement, il faut nous mettre d’accord d’abord sur ce que nous voulons, ensuite sur les moyens à mettre en œuvre pour l’obtenir.

Il me semble que nous sommes d’accord sur 2 objectifs fondamentaux : plus de pouvoir d’achat pour ceux qui ne font pas partie des 1%, et plus de démocratie, c’est-à-dire plus de pouvoir de décision au peuple.

Maintenant, comment l’obtenir ?

_Sur le premier point, il ne sert à rien de le demander à Macron : même s’il voulait, il ne pourrait pas l’accorder car il est missionné par ces 1% pour appliquer leur politique et il payerait très cher de faillir à son mandat. De plus, avec l’UE, notre politique économique ne nous appartient plus : elle est décidée par une commission européenne non élue avec d’énormes pénalités financières si on n’applique pas ses « recommandations ». Et, derrière tout cela, il y a un système monétaire truqué qui fait aller automatiquement l’argent des plus pauvres vers les plus riches et nous endette inexorablement. Comprendre l’arnaque est à la portée d’un enfant de 10 ans, je pourrais faire un atelier là-dessus si vous le souhaitez : en gros, nos politiques depuis Pompidou ont donné le pouvoir de création monétaire qui appartenait à notre Banque centrale à des banquiers privés qui nous prêtent la monnaie que nous pourrions créer en nous endettant : la dette qui leur permet de justifier les politiques d’austérité et de se prendre pour les rois du monde n’existerait pas sans cela.

Donc ce n’est pas Macron qu’il faut démissionner, ce sont les banquiers.

Une fois que l’on a compris cela, une seule solution s’impose : récupérer notre Banque Centrale qui nous a été confisqué par la BCE, banque privée au service des banques privées et non des peuples.

_Sur le deuxième point, il nous faudrait une constitution qui donne plus de pouvoir au peuple : toutes les constitutions jusqu’à présent ont été écrites par les gouvernants pour les gouvernants ; ce système ne pourra changer que le jour où ce sera le peuple qui écrira une constitution lui donnant plus de pouvoir. Et cela n’est pas si compliqué : nous pouvons l’écrire en langage simple et nous faire aider par des juristes acquis à notre cause pour la mettre dans les formes internationales.

Le RIC n’est pas suffisant car, noyé dans notre constitution et les traités européens, il n’aura plus grand pouvoir.

Se faire élire au parlement européen n’est pas une bonne solution car ce « parlement » n’a pas le pouvoir de proposer des lois ni même d’annuler celles de la commission.

Là encore, si nous voulons modifier notre constitution dans un sens plus démocratique, il faut d’abord sortir de l’UE.

Et si nous voulons sortir de l’UE, pourquoi créer un parti nouveau alors qu’il suffit de voter pour un rassemblement de gens compétents qui propose de le faire depuis 10 ans.

Est-ce à dire que nous ne pouvons rien faire en attendant ? Si :

_Maintenir la pression en continuant de porter des gilets jaunes tant que nos revendications ne sont pas satisfaites mais pas forcément sur les ronds-points ou à Paris, chaque fois que nous sommes dans un lieu public.

_Faire agir notre pouvoir de consommateurs : ne plus acheter aux multinationales, n’acheter qu’à des petits producteurs locaux ou entre nous, avec notre propre monnaie.

_Commencer à écrire la constitution que nous voulons et l’appliquer immédiatement entre nous.

Montons une association loi de 1901 à fonctionnement horizontal dans laquelle nous mettrions en œuvre ces 3 points.

comment continuer sans de nouveaux martyrs?

Jusqu’à quand les GJ vont-ils se regrouper pour battre les pavés parisiens ? Que peuvent-ils en espérer ? Une victoire physique sur les policiers qui leur permette de prendre d’assaut l’Elysée ? Peu probable, et même s’ils y arrivaient que feraient-ils après ? il faudrait au moins que l’armée soit avec eux pour faire un coup d’état.

Le coup d’état étant exclu, que faire contre ces usurpateurs qui n’ont manifestement pas l’intention d’entendre nos revendications et ne cherchent que les moyens de nous étouffer ou nous rendre (ou faire voir) violents pour nous disqualifier ?

D’abord nous n’avons pas rallié activement suffisamment de Français pour être une majorité actifs et ce n’est pas en nous regroupant que nous y arriverons, c’est en allant parler avec eux et pas par médias interposés, directement, en mettant un gilet jaune  individuellement chaque fois que nous sommes dans un lieu public , en faisant nos courses par exemple : cela permettrait à beaucoup plus de sympathisants de participer activement, montrerait notre nombre réel à tous, et surtout permet d’entamer le dialogue avec ceux dubitatifs, ni complètement pour, ni complètement contre. C’est ce que je fais au lieu d’aller à Paris.

Ensuite, il nous faut mûrir politiquement pour savoir comment obtenir ce que nous voulons : ce n’est pas en criant « Macron démission » qu’il va nous l’accorder ou que nous allons la lui imposer. Et, même s’il démissionnait, il serait remplacé par un autre appartenant au même système.

Nous voulons plus de pouvoir d’achat mais, même s’il le voulait, il ne pourrait pas nous l’accorder : il n’est qu’un pion qui obéit à ses commanditaires, les grands financiers et la commission non élue de l’UE. Il faudrait d’abord récupérer notre Banque Centrale, ce qui est interdit par les traités de l’UE.

Nous voulons aussi plus de démocratie mais, là encore, nous avons perdu notre indépendance politique avec les traités de l’UE. Le RIC dans la constitution actuelle n’aurait guère de pouvoirs et se faire élire au parlement européen est absurde car ce parlement est factice et n’a aucune des prérogatives d’un vrai parlement.

Autrement dit, nous n’avons qu’une revendication : sortir des traités de l’UE, non pas en les modifiant car c’est impossible vu qu’il faut l’unanimité de 26 pays aux intérêts différents, mais en quittant l’UE

Il n’y a qu’une seule solution légale : un référendum suivi de l’activation de l’article 50 et 2 ans de négociations. Ce référendum, ils ne vont pas l’organiser et ne le reconnaîtront pas valable si c’est nous qui l’organisons ; mais, à l’heure actuelle, ce n’est même pas sûr que nous obtiendrions une majorité.

Notre action fondamentale doit donc être de convaincre une majorité de Français de la nécessité de sortir de l’UE ; nous en avons donc pour longtemps encore à porter nos gilets jaunes. Mais ce ne sera pas la peine d’organiser nous-mêmes un référendum : il suffit de voter pour l’UPR, un parti pas comme les autres, pas corrompu par les banques, dirigé par quelqu’un GL avant l’heure et, en même temps, parfaitement au courant du fonctionnement politique. (qui promet la récupération de notre banque centrale, un programme inspiré de celui du conseil national de la Résistance avec un vrai RIC,  plus de démocratie et de justice sociale.

Ce qui ne veut pas dire que nous devons rester sans rien faire, nous avons des moyens d’agir par notre consommation : les puissances d’argent qui nous oppriment ne doivent leur puissance qu’au fait que nous travaillons pour elles ou que nous achetons leurs productions : cessons de le faire, n’achetons qu’à des petits producteurs locaux ou, au moins, français, refusons d’acheter à ou travailler pour des multinationales, ne commerçons qu’entre nous en créant notre propre monnaie pour échapper à leur racket et à la crise financière qu’ils nous préparent.

Et prenons du temps pour écrire nous-mêmes la constitution que nous voulons car ils tiennent aussi leur puissance d’une constitution qu’ils ont écrit pour eux qui leur donne tous les droits et aucun pour le peuple.

Il faut donc nous préparer à continuer encore la mobilisation pendant longtemps mais sous une autre forme.

 

Bienvenue aux gilets jaunes

Ce site est ouvert  à tous ceux qui veulent résister à la dictature insidieuse qui se met progressivement en place et qui ont envie d’une véritable démocratie (qui ne peut être que directe, la dite « démocratie représentative » est en réalité une « dictature élective »), qui soit aussi sociale et solidaire, respectueuse de la vie en général et de notre environnement.

Il me semble que c’est cela qui est au cœur des revendications des gilets jaunes. Je suis donc moi-même un gilet jaune depuis 1968 car, contrairement à beaucoup, je n’ai jamais renoncé aux idéaux qui sous-tendaient ce mouvement. 1968 a été un échec (sinon nous n’en serions pas là) car, après une courte embellie, le système s’est petit à petit refermé pour arriver à une perte de liberté bien pire qu’à cette époque.

Il ne faut donc pas se contenter de revendications salariales difficilement accordées et vite récupérées, c’est tout ce système oppressif qu’il faut changer. Et, pour le changer, il faut d’abord comprendre comment il fonctionne.

Ce système dépasse largement M. Macron : celui-ci n’est qu’un petit soldat au service de plus puissants que lui. Comme ses prédécesseurs, sa mission est de détruire l’état social, accroître les lois répressives, préparer la disparition de la nation France en vendant ses industries, en signant le pacte de Marrakech pour faire rentrer beaucoup d’immigrés et lui faire perdre son identité, en signant le traité d’Aix la Chapelle avec l’Allemagne pour lui offrir ce qu’il reste de la France et préparer la formation d’euro régions plus facilement gérables par un gouvernement mondial .

Tout le monde se rend compte qu’il est au service des riches et ce n’est pas la peine de lui demander de changer de cap : il ne le peut pas, ses commanditaires lui feraient chèrement payer son abandon. Il est soumis politiquement et économiquement à l’UE, elle-même soumise aux grosses multinationales, elles-mêmes soumises à ceux qui les financent : les grands banquiers. Et à leur tête, on trouve la dynastie Rothschild dont la fortune, évaluée à plusieurs centaines de milliards de milliards, leur permet de s’acheter le monde entier, y compris les médias et les gouvernements avec leurs services secrets et leurs armées.

Nous ne pouvons pas lutter contre cette oligarchie en nous battant contre des CRS qui ne sont que leurs boucliers utilisables en dernier recours. Ils ont des armes beaucoup plus puissantes qui seront toujours là, même si nous obtenons la destitution de Macron, et dont nous devons nous protéger :

_La possession des médias qui leur permet de manipuler l’information pour que la majorité de la population se croie encore en démocratie. Internet et les réseaux sociaux ont ouvert une brèche que nous ne devons pas laisser se refermer.

_La perversion du système monétaire pour que l’argent aille automatiquement des plus pauvres vers les plus riches et endette irrémédiablement les états. Le système capitaliste est par nature injuste et anti-démocratique, je le savais depuis longtemps, mais j’ai découvert assez récemment l’énormité de l’arnaque qui met les états et les peuples sous la domination des banquiers. Vous trouverez de nombreux articles sur ce site sur cette question, par exemple « l’arnaque de la monnaie dette »

_Une constitution écrite par eux et pour eux qui ne donne aucun pouvoir réel au peuple.

C’est sur ces 3 axes que nous devons non seulement organiser la résistance mais contre-attaquer.

Pour le premier, ceux qui s’informent sur internet, sont sur VK ou ici ont commencé la résistance. Pour contre attaquer nous devons continuer à informer les autres en parlant, en affichant, en portant un gilet jaune partout, pas seulement dans des manifestations de groupe.

Pour le deuxième, une fois qu’on a compris l’arnaque, on peut trouver des systèmes monétaires démocratiques (comme « la monnaie citoyenne ») et s’en servir entre nous : cela existe déjà dans les SEL et monnaies locales. Ces systèmes augmentent notre pouvoir d’achat et permettraient de vivre dans l’abondance, sans taxes ni impôts s’ils étaient appliqués à l’échelon national.

Pour le troisième point, il est absolument nécessaire que ce soit nous qui écrivions la prochaine constitution ; demander le RIC ne suffit pas, cette constitution soumise aux règles de l’UE le dénaturerait complètement. J’en propose une sur laquelle vous pouvez mettre des commentaires que j’intègrerais. Il y a d’autres sites qui le font, celui d’Etienne Chouard ou « J’écrislaconstitution »

Mais, avant d’appliquer cela à la nation, ce qui va demander du temps, et pour que le mouvement ne s’éteigne pas, j’ai une proposition applicable immédiatement qui permettrait d’inscrire le mouvement dans la durée sans aller se geler les week-ends sur les ronds-points : créer une association loi de 1901 porteuse de l’essentiel de nos revendications (par exemple « association pour la promotion d’une démocratie directe, sociale et solidaire ») qui commencerait à appliquer en interne le système monétaire et la constitution que nous voudrions voir appliquer sur le plan national : cela serait légal, donnerait une image positive du mouvement susceptible de rallier les indécis, et, surtout, serait une action de résistance efficace qui ferait vivre le mouvement. En attendant que la constitution soit écrite, j’ai rédigé une « charte constitutionnelle, sorte de résumé de ce que devra être la constitution, qui pourrait permettre de démarrer en l’adaptant au projet associatif. (voir article suivant)

Tout cela peut se mettre en place très rapidement, on peut créer une telle association sans président, avec juste un collectif d’animation, qui fonctionne en démocratie directe. Si vous êtes intéressés, merci d’en faire part dans les commentaires du site.

 

Charte Gilets Jaunes

    Charte constitutionnelle d’une association de gilets jaunes                                  

Notre association a pour but la satisfaction des besoins matériels et immatériels de ses membres et la recherche du bonheur. Elle respecte la vie sous toutes ses formes et ne l’ôte que dans la stricte nécessité vitale ou alimentaire en veillant à ne jamais détruire une espèce entière. La vie humaine ne peut être amputée qu’en cas de légitime défense, lorsqu’aucune autre solution n’est possible.

Notre organisation est

_ démocratique : toute personne exerçant un pouvoir de quelque nature que ce soit sur d’autres doit être mandatée et révocable par la majorité de ceux sur qui ce pouvoir s’exerce, même en cours de mandat si elle ne le respecte pas. Nul ne peut avoir un pouvoir lui permettant d’agir contre l’avis de la majorité.

_ laïque : toutes les religions sont autorisées dans la mesure où elles ne s’opposent pas à cette charte.

_solidaire : elle vise à aider ceux qui se trouvent en difficulté.

_respectueuse de la liberté de chacun dans la mesure où celle-ci ne porte pas atteinte à la liberté des autres.

Tout membre, quelle que soit sa fonction,  peut être à l’initiative d’une proposition de loi interne. Les lois ne peuvent être appliquées qu’après avoir été votées par la majorité des membres concernés.

Le bureau exécutif est composé d’élus désignés (ils ne peuvent faire campagne pour eux-mêmes) et est mandaté pour appliquer les lois ou les objectifs votées par les membres. En cas de défaillance, Il peut être révoqué en totalité ou en partie en cours de mandat par un RIC à l’initiative de 1% des membres.

Un comité éthique veille au respect des lois et de la charte. Il est indépendant du bureau exécutif et constitué de membres en majorité tirés au sort.

Chaque membre est libre de s’exprimer et peut avoir accès à des moyens lui permettant d’être entendu par tous les autres. La liberté d’expression n’est pas la liberté de parole et les paroles délibérément mensongères ou d’incitation à la haine entraîneront des sanctions pour leurs auteurs.

La création de la monnaie interne qui sert à mesurer nos échanges est gratuite. Cette monnaie a la même valeur approximative actuellement que l’euro mais n’est pas convertible. Elle ne peut s’obtenir qu’en échange d’un don à un membre de l’association ou à l’association toute entière.

La valeur des échanges est déterminée librement par les protagonistes. Nul ne peut s’enrichir ou s’endetter au-delà des limites fixées en assemblée générale. L’usure et la spéculation sont parasitaires et taxés en conséquence

Cette charte s’impose à tous et ne peut être modifiée qu’à une majorité des 2/3.

Le Système d’Echanges Libres

Synthèse des SEL (Système d’Echanges Locaux),  des monnaies complémentaires et locales et de l’économie du don, ce système permet tous les types d’échange : ceux en monnaie officielle (euro), en monnaie interne (grains), ou gratuits (dons)

Il fonctionne à l’intérieur d’un réseau, une association loi de 1901 à but non lucratif dont les membres souhaitent se regrouper pour partager des valeurs communes, par exemple s’engager à avoir un comportement éthique respectueux des autres, de l’environnement et de la vie en général. . Ils s’engagent aussi à se fournir pour leurs besoins privés ou professionnels de préférence auprès des autres membres de l’association.

Indépendamment de leur compte en banque habituel en euros, les membres doivent ouvrir un compte interne sur un logiciel libre accessible par internet et par smartphone.

Les échanges en euros se font normalement sur les comptes bancaires individuels indépendamment des grains.

Les grains servent à mesurer la valeur des dons faits à un membre de l’association ou à l’association toute entière. Ils sont créés pour celui qui donne, débités pour celui qui reçoit, sauf s’il s’agit de l’association toute entière qui rembourse en nature par d’autres dons. Ils n’ont aucune valeur marchande et ne sont pas convertibles en euros.

Celui qui donne ainsi des richesses en nature n’est pas sûr de recevoir en retour. Il s’agit donc bien sur le plan légal d’un don. Si l’association est d’intérêt général concourant à la défense de l’environnement  par exemple, les dons déclarés (évalués alors en euros) donnent droit à un crédit d’impôt de 66%. (Le don réel en nature correspond à la valeur positive en grains restant sur le compte à la fin de l’année ; s’il donne droit à un crédit d’impôts, il est débité de sa valeur en grains).

Celui qui a des grains sur son compte peut échanger avec quelqu’un qui les accepte (cette monnaie est libre et peut être refusée). Les acheteurs ont droit à un découvert sans frais fixé en assemblée  générale.

Celui qui a plus de grains qu’il n’en dépense peut donner sans compter en grains car celui qui produit plus que ce qui est nécessaire  à ses besoins peut se permettre de donner gratuitement sans en souffrir,  cela s’appelle la solidarité.

La forme de l’échange ainsi que sa valeur sont déterminés librement par les 2 protagonistes et leurs 2 signatures sont nécessaires pour valider la transaction et les points correspondants en monnaie interne.(Cela peut se faire par smartphone ou sur internet). Les grains peuvent éventuellement prendre la forme de bons papiers mais le fonctionnement est alors plus lourd.

Celui qui donne (en nature) collectivement à l’association reçoit des grains dont le montant doit être déterminé en assemblée générale.

Les grains sont l’équivalent de bons d’achat et ne sont pas soumis à la même règlementation que l’euro. Ils ne sont pas convertibles en euro et ne peuvent ni se prêter avec intérêts, ni servir à la spéculation

Quel est l’intérêt de faire les échanges en grains plutôt qu’en euro ?

Les grains vous permettent de privilégier les échanges avec des gens qui partagent les mêmes valeurs que vous.

Les grains augmentent votre pouvoir d’achat car vous pouvez monnayer en grains des compétences que vous ne pourriez pas monnayer en euros. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir de l’argent pour commencer à échanger, ce sont les échanges qui créent les grains.

Les grains sont une monnaie pleine qui vous a été donnée en échange d’une richesse vendue et qui vous appartient pleinement alors que, par sa conception, l’euro est une monnaie dette vide qui doit être rendue au banquier et n’est que virtuelle sur votre compte en banque : si la banque fait faillite, vous n’avez plus rien alors que vos grains ne peuvent pas disparaître. En cas de crise bancaire  grave, on peut continuer à échanger en grains.

Le SELibre fait référence à la « théorie de la monnaie pleine citoyenne » développée sur le site ….. http://democratie-sociale.fr/le-systeme-monnaie-pleine-citoyenne/

Il a montré son efficacité dans les SEL locaux et représente une extension permettant d’inclure les commerçants déclarés, comme pour les monnaies locales mais dans un groupement pas forcément local. Plus facile à mettre en œuvre qu’une monnaie locale car l’association n’a pas besoin de stocker des euros ni de faire des conversions.

Ce système fait exactement l’inverse de ce que font les banquiers : les banquiers détruisent la monnaie pleine (celle qui correspond à des dons de richesse réelle) et créent de la fausse monnaie dette (créée sans production de richesse correspondante). Le système SEL remplace la monnaie officielle (fausse monnaie dette des banquiers) par une monnaie pleine (les bons d’achat) à l’abri de la spéculation et de la faillite inéluctable des banques.

 

Quelle différence avec la monnaie libre G1 ?

Le logiciel où s’écrivent les échanges n’est pas le même : Duniter utilise une blockchain décentralisée, sécurisée mais gourmande en énergie. Ici, le logiciel est sur un seul serveur (2 par sécurité) et la sécurisation repose sur la confiance que l’on a dans l’administrateur. Etant en association démocratique, celui-ci est élu, contrôlé par d’autres et remplaçable si l’on n’est pas satisfait.

Dans G1, la création monétaire est mathématiquement programmée et répartie également sur tous, ce qui représente 2 inconvénients :

_La quantité de monnaie créée limite les possibilités de production alors qu’ici ce sont les productions qui créent la monnaie  correspondante en quantité juste suffisante.

_Tout le monde n’a pas les mêmes besoins de monnaie : celui qui vit presque en autarcie satisfait presque tous ses besoins lui-même et a besoin de moins d’échanges avec les autres que celui qui est très spécialisé dans un domaine mais dépend de beaucoup d’autres pour satisfaire  ses besoins.

Il n’y a pas dans G1 la possibilité de création monétaire pour ceux qui donnent à la collectivité.

Corrigé du quizz monétaire

 1_Faux : depuis 1971, les banques centrales n’ont aucune limite de création de monnaie (mais déjà auparavant elles ont toujours émis beaucoup plus de billets qu’elles n’avaient d’or).

2_Vrai : chaque fois que vous empruntez à une banque, celle-ci crée l’argent qu’elle vous prête simplement en l’écrivant sur votre compte.

3_Faux : la plupart des banques centrales sont privées à l’instar de la FED (Réserve Fédérale Américaine). En France, la banque centrale appartient à l’état mais les règlementations européennes lui interdisent de s’en servir, elle est sous le contrôle de la BCE qui, d’après les traités, a interdiction de prêter aux états.

4_Vrai légalement: ces faux monnayeurs-là sont poursuivis.

5_Vrai intrinsèquement : mais avec cette définition on peut comprendre que les banquiers sont des faux monnayeurs légaux.

6_Faux : l’état est en dette parce qu’il a emprunté aux banquiers l’argent qu’il aurait dû créer.

7_vrai dans le système actuel car il faut rembourser des intérêts qui n’ont pas été créés mais faux dans un système où l’état est le seul habilité à créer la monnaie.

8_Faux : un découvert indique simplement que l’on a dépensé avant de produire mais que l’on va se remettre à niveau  prochainement ; il n’y a aucune raison de rajouter des pénalités.

9_Faux : ceux qui travaillent pour la collectivité peuvent être payés par la collectivité par création monétaire d’état : la collectivité rembourse leur travail en les nourrissant.

10_Faux : les monnaies locales et celles des SEL ont l’équivalent d’une banque centrale appartenant à la collectivité. Elles sont un modèle de ce que pourrait être une monnaie démocratique.

Explications plus détaillées sur le site :

http://democratie-sociale.fr/2018/larnaque-de-la-monnaie-dette/

les défauts du capitalisme

Le capitalisme a remplacé la notion de propriété d’usage, qui est saine et compatible avec la démocratie par la notion de propriété spoliatrice : le premier arrivé, ou le plus fort, ou le plus riche s’accapare des terres, ou des industries qu’il est incapable d’exploiter seul et oblige ensuite ceux qui n’en ont pas à travailler pour lui aux conditions que lui fixe, les privant, eux, de leur droit d’être propriétaires de leur moyen de production. Le système capitaliste a remplacé l’esclavage aux USA sans en détruire le principe qui est l’exploitation de la majorité de la population par une petite minorité. Il était plus rentable finalement de payer les esclaves « libérés » juste assez pour qu’ils puissent survivre sans avoir à s’occuper d’eux à les nourrir, les loger, les soigner. Ce n’est pas la «  propriété privée des moyens de production » comme on se plait à le dire pour empêcher toute contestation, qui caractérise  le capitalisme: il semble tout à fait sain que chaque travailleur puisse posséder ses outils de travail et, à défaut, les louer : qu’un créateur d’entreprise en soit propriétaire semble normal jusqu’à une certaine taille. Ce qui ne l’est pas, c’est qu’un actionnaire qui ne travaille pas dans l’entreprise ait le pouvoir de lui imposer ses orientations stratégiques comme de s’endetter pour mieux  rémunérer les actionnaires, de se délocaliser ou de licencier son directeur qui ne lui convient pas. Le droit de propriété doit s’arrêter à la propriété d’usage, la dérive vient du pouvoir exorbitant accordé à des propriétaires  souvent illégitimes qui ont tiré leur richesse d’on ne sait où.

_Le capitalisme fausse ainsi la loi de l’offre et de la demande puisque celui qui offre un emploi est en position de force par rapport à celui qui en demande et peut lui imposer les conditions qu’il veut. Normalement, ce devrait être celui qui offre son travail qui devrait négocier ses conditions et cela n’est plus possible que pour certains emplois très spécialisés et très demandés. Avec des rapports égalitaires, les travaux les plus pénibles devraient être les mieux payés : c’est le contraire qui se produit. De même, ce ne sont pas les producteurs qui décident du prix auquel ils doivent vendre leur production mais ceux qui la distribuent, ou qui possèdent une partie de leurs instruments de travail, ou qui spéculent sur la valeur des produits; les producteurs doivent leur donner des royalties considérables, disproportionnées aux services que ceux-ci rendent.

_Le capitalisme exploite la majeure partie de la population au profit de quelques’uns : qu’il y ait des riches et des plus pauvres ne gêne personne à condition que les pauvres le soient de façon juste et aient quand même suffisamment pour satisfaire leurs besoins fondamentaux et que les riches méritent cette richesse en rendant de plus grands services à la collectivité. Ces 2 conditions ne sont pas remplies par le système capitaliste : il y a 10 millions de Français sous le seuil de pauvreté, beaucoup plus aux USA. Si ce qu’on gagne était proportionnel aux compétences, nous devrions avoir comme courbe des salaires une courbe de Gauss, à peu près symétrique, comme celle que l’on obtient lorsqu’on mesure n’importe quelle capacité d’une population. Au lieu de cela, nous voyons une courbe écrasée sur les bas salaires et une asymptote quasiment illimitée sur les hauts revenus.

_Le système économique capitaliste accroit automatiquement les inégalités : à partir d’un certain seuil, la masse monétaire que détient un particulier ou une entreprise augmente automatiquement sans qu’il y ait eu production d’une richesse quelconque, par le seul fait de prêter avec intérêts ou de spéculer avec. Ce système rend automatiquement les riches toujours plus riches et accroît continuellement les inégalités. L’idée que l’argent doit rapporter de l’argent est contre nature puisque cela modifie la mesure de la valeur de la richesse que représente cet argent (voir le chapitre sur la monnaie)

_Le système capitaliste ne respecte pas l’égalité des chances puisqu’il permet la transmission héréditaire de grosses fortunes. A rajouter au fait que les riches peuvent donner une meilleure éducation à leurs enfants et souvent un sérieux coup de pouce dans leur carrière professionnelle. Autant il parait normal d’hériter de biens ayant une valeur affective, la maison ou la reprise de l’entreprise familiale par exemple, autant rien ne justifie d’hériter d’une entreprise (ou de sa valeur) si on n’y travaille pas.

_L’obligation de travailler pour vivre ou survivre liée à l’impossibilité de pouvoir donner du travail à tous ceux qui en sont capables : les progrès techniques et l’amélioration des rendements des travailleurs permettent de fournir tout ce dont nous avons besoin avec de moins en moins de main d’œuvre. Le système capitaliste étant peu redistributif, ceux qui ne travaillent pas sont livrés à la misère et il faut constamment inventer de nouvelles productions inutiles pour vivre décemment en grévant les coûts de production par une publicité agressive pour forcer les ventes.

_Les contradictions du système : payer le moins possible les salariés pour s’enrichir en  monnaie mais, comme les salariés sont aussi les consommateurs des produits fabriqués, obligation de vendre moins cher, donc de rogner sur la qualité et les salaires, ….Un cercle vicieux destructeur.

_La créativité dans la production de gadgets plus ou moins inutiles mais qui rapportent de l’argent tout en empêchant les inventions bénéfiques à l’humanité moins lucratives.

_L’obligation d’une croissance permanente pour empêcher le système de s’effondrer (voir le chapitre sur la création monétaire) alors qu’une croissance infinie dans un monde fini est impossible.

_La production de masse qui se fait au détriment de la qualité, du respect des individualités, de la vie végétale, animale et humaine.

_L’absence de limites à l’accumulation monétaire : le système capitaliste ne met aucune limite à la capitalisation et à l’enrichissement des personnes et des entreprises : le super-enrichissement des uns se fait forcément au détriment des autres, va bien au-delà de la  satisfaction des besoins et n’est plus qu’un instrument de pouvoir.

 _La création monétaire privée : en d’autres temps, on aurait appelé ceux qui s’y livraient des faux-monnayeurs et l’état les aurait sévèrement punis ; il est en effet immoral que quelqu’un qui ne fait rien d’autre que fabriquer de l’argent puisse s’acheter toutes les richesses réelles qu’il veut sans avoir rien produit d’équivalent. Grâce à l’aveuglement ou à la corruption de nos politiques, ces faux monnayeurs sont devenus légaux et ont pris le nom de banquiers. Ce point étant largement ignoré de la plupart d’entre nous fait l’objet d’un chapitre complet.

_La perte de la liberté d’information : l’ensemble des médias d’un pays, ce qui est le cas en France et aux USA, peut être acheté par un petit groupe de personnes appartenant toutes à la même classe sociale profitant du système qui peuvent, grâce au pouvoir des propriétaires, orienter l’information pour minimiser ou occulter les défauts du système.

_La difficulté à s’opposer à l’idéologie dominante: le système économique capitaliste s’accompagne d’une idéologie disant que seuls les meilleurs  réussissent. Cela est manifestement faux et tous ceux qui s’opposent à cette idéologie sont réduits au silence par les médias aux ordres ou même discrètement éliminés. Mais même ceux qui veulent lutter contre cette idéologie en sont prisonniers : l’industriel honnête, qui cherche la qualité plus que l’enrichissement, est racketté par les actionnaires, soumis à une compétition sévère qui l’oblige à faire toujours plus en réduisant au maximum les salaires.

_La perte de la démocratie par la corruption généralisée et la manipulation de l’opinion publique: l’osmose est de plus en plus évidente entre la classe dirigeante industrielle et les politiques ; la manipulation de l’opinion par les médias permet de faire élire ceux préalablement choisis par celle-ci. L’alliance des puissances d’argent et des politiques  permet de gangréner toutes les institutions, y compris l’enseignement et la santé.

_Le capitalisme détruit les valeurs humaines : il a remplacé la recherche de la satisfaction de nos besoins (matériels et immatériels) par la recherche d’argent quelles que soient les façons de l’obtenir, y compris les plus immorales et les plus machiavéliques. Ce sont même les plus immoraux et les plus machiavéliques qui en obtiennent le plus et prennent ainsi le pouvoir sur les autres, avec en tête les grands banquiers, ceux qui prêtent aux états et spéculent (voir le chapitre sur la monnaie).

_Le capitalisme détruit le vivant non producteur d’argent (mais producteur de richesses gratuites) pour le remplacer par de l’artificiel producteur d’argent (mais destructeur des richesses naturelles) : c’est ainsi que les médicaments naturels sont remplacés par des médicaments chimiques, que les sols, l’eau et notre nourriture sont pollués par des engrais chimiques et des pesticides, que même notre santé devient gênante car il est plus rentable de nous rendre malade et de nous soigner ensuite.

Le capitalisme néo-libéral est un cheval de Troie pour détruire les nations :

Le capitalisme traditionnel s’est assorti depuis 1973 environ de l’adjectif « néo libéral » qui coïncide avec ce que l’on a appelé la « mondialisation » présentée comme étant purement économique alors qu’elle est aussi politique.

Ce capitalisme néo libéral va rajouter aux défauts du capitalisme ceux du ‘libéralisme ». Qu’est-ce qui caractérise en plus le « néo-libéralisme » ? C’est un système monétaire, économique et financier qui demande aux états d’abaisser leurs barrières douanières protectrices et de laisser faire la « loi du marché » en intervenant le moins possible.

Le mot « libéral » sonne bien avec son air de liberté : qui peut s’opposer à plus de liberté contre ces vilains états répressifs ? Sauf que la liberté des uns n’est pas forcément la liberté des autres, et que lorsqu’il n’y a plus de lois régulatrices, on en revient à la loi du plus fort, ce qui a comme conséquences :

_L’hyper compétitivité : les états qui ont abaissé leurs barrières douanières sont soumis à la concurrence d’industries étrangères plus puissantes car plus grosses ou travaillant dans des pays où la main d’œuvre est moins chère car moins protégée socialement : il y a ainsi nivellement social mondial par le bas, ce qui augmente les profits des multinationales mais dégrade les conditions de travail et le pouvoir d’achat des salariés qui sont aussi les consommateurs: il y a là un cercle vicieux : pour maximiser les profits, on minimise les salaires, mais comme les salariés sont aussi les acheteurs on doit faire les prix les plus bas possibles en minimisant la qualité des produits mais aussi la qualité de vie des salariés, en pillant les ressources pour un profit immédiat sans souci du lendemain..

_La destruction du tissu industriel des pays au profit de multinationales de plus en plus grosses.

_La destruction de l’état social : l’endettement des états à cause de la création monétaire privée et de leur désindustrialisation les oblige à l’austérité sociale et à vendre tout ce qui était public au privé.

_L’augmentation de l’état répressif : conséquence de la destruction de l’état social, pour contenir le mécontentement de la population.

_La concentration des moyens de production dans un nombre de plus en plus réduit d’ entreprises gigantesques qui deviennent plus puissantes que les états.

_L’évasion fiscale : la liberté de mouvement des capitaux rend facile pour les multinationales et les très riches la dissimulation des bénéfices pour éviter les impôts dûs.

_Le cancer de la finance : la dérégulation financière a permis à la finance des montages de produits dérivés de plus en plus sophistiqués et la dérégulation monétaire a permis de financer une hausse boursière quasi permanente malgré quelques crashs. Actuellement, plus de 95% de l’argent créé va au casino boursier et la bourse, qui servait au départ à financer l’économie réelle, se nourrit actuellement sur elle au point de la détruire.

Tous ces défauts peuvent se résumer ainsi : le système capitaliste néolibéral est un système économique et idéologique qui permet de concentrer la richesse monétaire entre les mains d’un petit nombre d’individus au mépris des valeurs morales, de la démocratie, de la solidarité sociale et même de la vie sur terre. Il aboutit à placer ce petit nombre d’individus au-dessus de la vie politique des états.

Au sommet de la pyramide, il y a les grands banquiers : mais pourquoi donc ont-ils tant de pouvoir ? D’où tirent-ils tout cet argent qui leur permet d’endetter le monde entier, d’acheter toutes les richesses du monde et de contrôler la politique des états par le chantage à la dette ?

C’est là que se situe une escroquerie monumentale qui rend leur pouvoir illégitime et qui mérite un chapitre entier car elle est largement méconnue. Pour comprendre cela il est nécessaire d’avoir d’abord une réflexion sur ce qu’est la monnaie et comment fonctionne un système monétaire.

L’arnaque de la monnaie dette

 

Le capitalisme détruit la vie sur terre et conduit l’humanité à sa perte.

Les signaux d’alerte ne manquent pas au niveau mondial: nous détraquons le climat de façon incontrôlée, nous faisons disparaitre de nombreuses espèces animales et végétales, nous détruisons l’environnement, nous venons d’apprendre que nous avons épuisé les ressources annuelles de la planète en aout et cependant nous continuons le même train de vie.

Pourtant, chacun individuellement ne se sent pas responsable de tout cela et souhaite vivre plus en harmonie avec la nature ; de plus en plus nombreux sont ceux qui mettent en acte leurs convictions, se tournent vers l’agriculture bio, les énergies renouvelables, le respect de l’environnement. Est-ce suffisant pour arrêter un système fou qui broie et détruit tout ce qu’il touche et se permet même de récupérer des initiatives qui allaient à son encontre ?

Nous baignons dans ce système depuis des siècles et avons du mal à en imaginer un autre, d’autant plus que les autres systèmes de par le monde ne semblent pas mieux : le capitalisme nous est présenté associé avec la liberté et la démocratie alors que les autres systèmes le sont comme des dictatures, même le « communisme ».

Et si tout cela était faux ? Un mythe qui ne correspond pas à la réalité ? Nous allons montrer que le système capitaliste est incompatible avec la liberté, la démocratie, l’écologie et qu’il peut exister des systèmes économiques et politiques démocratiques qu’il serait possible de mettre en place s’il y avait une volonté politique ou populaire pour le faire.

On a coutume de définir le capitalisme par la notion de propriété individuelle et propriété de ses instruments de travail en l’opposant au « communisme » où tout est collectif, comme s’il n’y avait que ces 2 alternatives. Tout ceci est très manichéen car, d’une part le communisme est associé à la dictature stalinienne qui n’avait plus aucun rapport avec l’idéal communiste originel et d’autre part le capitalisme a bien d’autres caractéristiques que la propriété individuelle qui le rendent particulièrement nocif pour l’avenir de l’humanité, à commencer par l’idéologie qui le sous-tend.

Il y a en effet toujours corrélation entre le système économique d’une société  et son organisation sociale : un système économique est une création humaine et obéit donc à l’idéologie de ceux qui l’ont créé. Réciproquement, une fois créé et imposé à tous, il oblige l’ensemble de la société à adopter de plus ou moins bon gré cette idéologie.

L’idéologie qui sous-tend le système capitaliste est simple : elle postule que les humains ne sont pas égaux, que la société est une jungle où il n’y a pas de bonne place pour tous et où les « meilleurs » peuvent non seulement s’accaparer toutes les richesses, quitte à en laisser beaucoup d’autres dans la misère, mais aussi exercer leur pouvoir sur les autres.. Pire, elle ne définit aucune moralité pour parvenir à être au-dessus des autres et les « meilleurs » en question peuvent être les plus voyous. . Cela crée un climat social de violence et d’exclusion : imaginez l’ambiance qui règnerait dans une famille si les parents disaient aux enfants que les premiers arrivés pourraient tout manger et que les derniers n’auraient rien.

Cette idéologie irrigue le système économique et s’oppose à une autre idéologie à l’origine du désir de vivre en société : une idéologie démocratique où tous ont les mêmes droits, où la répartition du travail permet une coopération entre les individus plutôt qu’une compétition, où les plus faibles ont le droit d’être protégés des plus forts. Cette idéologie irrigue le système associatif et est censée irriguer aussi le système politique mais tout le monde peut se rendre compte désormais que ce n’est plus le cas : les politiques se disent soumis au système économique comme si celui-ci faisait partie des lois immuables de la nature. L’idéologie capitaliste semble avoir gagné et contamine tous les aspects de la vie sociale, mais que se passerait-il si nous inversions la vapeur, si nous appliquions au contraire l’idéologie démocratique à l’économie en créant un système économique compatible ?

Un tel système existe, c’est ce que nous allons démontrer après avoir analysé comment le système économique capitaliste concrétise une idéologie inégalitaire et destructrice.

Les défauts du capitalisme

Comment se libérer de l’arnaque de la monnaie dette et de la dictature bancaire

Nous avons vu que le pouvoir des banquiers repose essentiellement sur leur pouvoir de création monétaire qu’ils utilisent de façon malhonnête en créant de la fausse monnaie dette. Il faut leur reprendre ce pouvoir qui est comme la lampe d’Aladin : c’est celui qui le possède qui peut accomplir tous ses désirs.

Créer un système monétaire démocratique qui ne fonctionne qu’avec de la monnaie pleine n’est pas difficile : il suffit que la banque centrale appartienne et soit dirigée par les citoyens et ne crée (gratuitement) que de la monnaie pleine. Il y a plusieurs façons de créer de la monnaie pleine :

_Pour celui qui vient de vendre une richesse si l’acheteur est à découvert (en dette envers la société). Au lieu de considérer que l’un donne à l’autre, on peut considérer que l’on crée de la monnaie pleine chaque fois que l’on donne et qu’on en enlève chaque fois que l’on achète, avec la possibilité d’avoir un compte négatif jusqu’à un certain point et pendant un certain temps.

_Pour celui qui travaille pour la collectivité : il a produit des richesses pour elle, donc elle va le rembourser en produisant des richesses pour lui ; et, pour que ce soit possible, il faut lui donner l’argent correspondant. C’est un point très important : l’impôt pour payer ceux qui travaillent pour le collectif fait partie de l’escroquerie du système précédent, c’est une double peine car on travaille pour les nourrir et on les paye en plus. Dans ce système, l’état sous contrôle citoyen est payé par création monétaire et il n’y a plus besoin d’impôts et de TVA pour la majorité des citoyens. Pour ne pas créer trop de monnaie, il faudra cependant créer un impôt pour les très riches qui pourra consister simplement à l’établissement d’un revenu maximum autorisé.

_Pour verser un revenu de base correspondant au revenu minimum vital à tous les citoyens. Cet argent sera forcément dépensé donc sera plein pour ceux qui le recevront.

Ce système est développé dans le chapitre « monnaie pleine citoyenne ». Qu’on ne dise pas qu’il est irréaliste ou utopique : il fonctionne parfaitement dans les SEL (Systèmes d’Echange Locaux), ne nécessite pas d’être toujours en croissance, permet aux citoyens de choisir là où ils veulent investir, permet de protéger l’environnement et de faire de grands travaux collectifs car l’état peut alors être employeur en dernier recours.

Bien sûr, les banquiers ne vont pas si facilement renoncer à un pouvoir mondial qu’ils ont mis 2000 ans à conquérir : les SEL ne sont autorisés que pour les particuliers, pas pour les professionnels ; les monnaies locales doivent être adossées à leur fausse monnaie. Mais il faut quand même les développer le plus possible, c’est autant de monnaie qui ne peut pas être utilisée par la finance.

Un système monétaire citoyen n’acquiert cependant sa pleine efficacité que si la collectivité qui l’installe est autosuffisante sur les besoins fondamentaux. Il n’y a guère que 2 solutions :

_Ne plus se laisser manipuler par les médias et élire un président courageux et honnête qui a pour programme de reprendre le contrôle de notre Banque Centrale, ce qui nécessite de sortir au préalable de l’UE qui nous l’interdit et d’avoir rédigé auparavant une nouvelle constitution. Pour éviter les coups fourrés de l’UE pendant les négociations de sortie, il sera possible de créer immédiatement une monnaie nationale complémentaire selon les principes de la monnaie pleine citoyenne.

_Qu’une partie suffisamment importante de citoyens entre en résistance et développe une économie parallèle soit avec sa propre monnaie démocratique (mais celle-ci risque d’être rapidement interdite), soit dans une économie par le don. L’économie par le don est la forme la meilleure sur le plan des relations humaines. Après tout, si on a voulu introduire la monnaie pour mesurer la valeur des échanges, c’est pour voir si chacun donnait autant qu’il recevait ; mais cela n’est de toutes façons pas possible : il y en aura toujours qui donneront plus qu’ils ne recevront et d’autres qui recevront plus qu’ils ne donnent, ne serait-ce que les handicapés, les malades ou les chômeurs. Autant accepter de ne pas mesurer exactement et que chacun donne ce qu’il peut donner sans en souffrir. Ce système désarmerait complètement les banquiers.

Un autre système hybride auquel nous réfléchissons: créer une association à but non lucratif réunissant tous ceux qui s’engagent à respecter une chartre éthique et à produire dans le respect de la vie et de l’environnement. Les échanges entre les membres sont gratuits ou monétisés normalement dans la monnaie nationale mais donnent lieu en plus à des « points verts » qui permettent d’échanger gratuitement avec les autres membres.

   L’arnaque de la monnaie dette

    Si vous croyez que la monnaie que vous recevez des banquiers, qu’elle soit scripturale sur votre compte bancaire ou matérielle en billets de banque centrale est une monnaie pleine, c’est-à-dire une monnaie qui représente la valeur d’une richesse réelle donnée, vous vous trompez, plus exactement vous êtes trompés par ceux qui ont en charge de créer et réguler cette monnaie.

L’arnaque ne date pas d’aujourd’hui, elle a commencé il y plus de 2000 ans, quand les orfèvres sont devenus banquiers. L’or avait l’intérêt d’être une sorte de monnaie internationale de même valeur à peu près partout et de même valeur que la richesse donnée, ce qui évitait les faux-monnayeurs : on échangeait les richesses d’un pays contre de l’or que l’on transportait dans un autre pays pour y acquérir d’autres richesses ; c’était plus un double troc qu’une monnaie. A noter que, déjà à cette époque, à l’intérieur d’un pays ou même d’une communauté, il n’était pas nécessaire d’avoir une monnaie or : en effet, la monnaie ne sert qu’à mesurer la valeur d’une richesse donnée  de façon à conserver en mémoire cette valeur pour avoir le droit d’acquérir d’autres richesses de même valeur. (J’entends par richesse réelle tout ce qu’on peut donner dans un échange monétisé : bien, service, savoir, savoir faire, temps de travail….. La vraie richesse n’est pas l’argent que l’on possède mais ce que l’on a donné pour l’avoir et ce que l’on peut obtenir avec).Dans une petite communauté, la mémoire peut suffire et il n’y a même pas besoin de monnaie, nous mesurons intuitivement si nous sommes ou non en dette envers les autres et avons un sentiment qui nous pousse à rétablir l’équilibre, c’est ce qui se passe dans un groupe d’amis. Donc n’importe quoi peut servir de monnaie à condition qu’il n’y ait pas des tricheurs qui fabriquent de la monnaie sans avoir donné de richesse (les faux-monnayeurs) et que tout le monde soit d’accord pour accepter cette monnaie ; il y avait par conséquent à l’époque beaucoup de monnaies locales. L’or a été imposé comme monnaie nationale par les riches commerçants internationaux et par les souverains qui ont vu là un excellent moyen d’asservir les populations : le seul moyen d’acquérir cette monnaie or était de travailler pour le souverain, le seul autorisé à la créer ; et, pour rendre ce travail obligatoire, pour accroître le racket et pour en récupérer un peu, il demandait qu’on lui en rende une partie sous forme d’impôts. Mais cette monnaie or qui a si bien permis d’asservir les populations a aussi piégé ces souverains car l’or étant en quantité finie, ils ont été obligés d’aller en chercher chez ceux qui le stockaient, les orfèvres puis les banquiers.

Les orfèvres sont devenus banquiers quand, voyant  que la plupart des déposants s’échangeaient leurs billets sans venir rechercher leur or, ils ont commencé à émettre plus de billets qu’ils n’avaient d’or : cela nous est présenté comme étant quasiment normal mais constitue déjà une tromperie, une fabrication de fausse monnaie et de  dette illégitime. Il y avait donc en circulation un mélange de monnaie pleine et de fausse monnaie dette, les 2 ayant exactement la même apparence. La supercherie n’était dévoilée que si tous les déposants perdant confiance venaient rechercher leur or en même temps : le banquier faisait alors faillite.

L’or étant toujours en quantité finie et le besoin de monnaie de plus en plus grand, la valeur des billets a été déconnectée de la valeur de l’or, n’étant plus qu’indexée sur l’or. Il faut dire qu’à partir du moment où la confiance dans la monnaie papier (et pièces) s’instaurait, la référence à l’or ne présentait plus guère d’intérêt pour la majorité de la population puisque la valeur du papier et des pièces n’était de toutes façons pas la même que la valeur de la richesse correspondante. Le fait d’avoir établi auparavant une équivalence entre les richesses réelles et l’or a fait que la monnaie symbolique a été rattachée à l’or au lieu d’être rattachée à la richesse réelle et que l’or est devenu un « étalon » alors que le véritable étalon d’une monnaie d’échange devrait être un panel d’articles de première nécessité. La confiance en une monnaie symbolique repose sur la croyance que cette monnaie n’est pas fausse, mais qu’est-ce qu’une fausse monnaie ? Une monnaie qui n’est pas étalonnée sur l’or ? Ou une monnaie qui ne représente pas la valeur d’une richesse réelle échangée ? Ce tour de passe-passe a permis aux banquiers de créer de la fausse monnaie (puisqu’elle ne représentait aucune richesse réelle échangée) mais « étalonnée » sur l’or. Sans compter qu’ils pouvaient même tricher sur l’étalonnage or de leur monnaie car personne n’allait vérifier leur réserve d’or. Celui qui se sert de cette fausse monnaie croit posséder de la monnaie pleine, peut l’utiliser comme une monnaie pleine mais ne sait pas qu’elle doit être rendue au banquier, avec en plus des intérêts en monnaie pleine.

L’arrivée au pouvoir des banquiers date de l’époque où des souverains ignorants des choses économiques ont cessé de créer leur propre monnaie pour s’adresser aux banquiers lorsqu’ils en manquaient ; auparavant, un état ne pouvait pas être en dette envers quelqu’un, sauf éventuellement avec un autre état si sa balance commerciale était déséquilibrée. Mais lorsqu’un  banquier prête de la monnaie à un état, ce qui fut l’idée de Mayer Amschel Rothschild, encore plus quand il prend la place de sa banque centrale, il se place au-dessus de cet état (la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit). On prête à M. de Rothschild (de son vrai nom Bauer) la formule : « donnez-moi le contrôle de la monnaie et je me moque de qui fait les lois ». On pourra  voir dans le chapitre « histoire de la création monétaire » comment la dynastie Rothschild en est arrivée à posséder presque toutes les banques centrales de  tous les états de la planète et peut envisager d’être à la tête d’un gouvernement mondial. Ce qui nous intéresse ici est de comprendre pourquoi la possession privée d’une banque centrale est incompatible avec la démocratie et amène l’état à s’endetter irrémédiablement quelle que soit sa gestion.

Après la dernière guerre de 39-45, les dernières réserves d’or s’étaient concentrés aux USA et seul le dollar restait indexé à l’or, ce qui lui a donné un statut de monnaie internationale à tort, car la «  Réserve Fédérale », banque privée malgré son nom, ne se gênait pas pour produire plus de billets qu’elle n’avait d’or. Quand des états comme la France de De Gaulle ont commencé à demander la conversion de leurs dollars en or, Nixon, en 1971, a supprimé l’indexation du dollar sur l’or. La monnaie aurait pu alors retrouver sa fonction originelle d’être un pur symbole, la simple écriture de la mesure de la valeur d’une richesse réelle donnée. Au lieu de cela, on a continué à faire comme si la monnaie était en quantité finie et symbolisait de l’or, que les banques centrales étaient des réservoirs de cette monnaie insuffisante et devaient déléguer par le système des réserves fractionnaires la création monétaire aux autres banques privées.

On est finalement arrivé à un système, aux USA d’abord, en Europe ensuite où il n’y a plus que des banques privées qui créent de la monnaie et qui ne peuvent le faire  que lorsqu’on s’endette : comme il n’y a plus de souverain pour créer de la monnaie pleine, toute la monnaie créée  qui circule dans le pays et dans la presque totalité du monde est de la monnaie dette qui doit être rendue aux banquiers avec les intérêts qui, eux, n’ont pas été créés. Donc, si tout le monde voulait rembourser ses dettes, non seulement il n’y aurait plus d’argent dans le monde, mais il en manquerait. Si nous voulons rembourser ne serait-ce qu’une partie de la dette, ou même seulement les intérêts qui s’accroissent exponentiellement et deviennent exorbitants, nous devons vendre toutes nos richesses aux banquiers (et cela ne suffira pas) ; c’est ce qui est arrivé à la Grèce, c’est ce qui nous arrive maintenant. Le système monétaire a été complètement perverti dans la mesure où la monnaie, dont la fonction est de mesurer une valeur positive, ne mesure maintenant que des valeurs négatives : elle mesure les dettes au lieu de mesurer les richesses et les accroît avec des intérêts non créés qui obligent à s’endetter davantage, d’où la nécessité d’une croissance permanente pour pouvoir payer les intérêts. La dette, évidemment irremboursable dans ce système, n’est qu’un artifice comptable, elle est la façon perverse d’écrire la monnaie pleine que nous aurions dû créer.

Par exemple, Alain veut acheter une maison à Bernard : il n’a pas cet argent et l’emprunte au banquier. Le banquier n’a pas cet argent mais le crée sur le compte d’ Alain en tapant quelques chiffres sur son ordinateur. Il a créé beaucoup d’argent sans grand effort, comme un faux-monnayeur, et fait croire que c’est de l’argent plein, qui va circuler comme de l’argent plein mais devra lui revenir un jour où l’autre. Autrement dit, quelqu’un qui n’a pas d’argent va demander à quelqu’un qui n’en a pas non plus de lui faire un faux en écriture ; et, en échange de ce service, celui-ci vous demande de le payer à la valeur de ce qu’il a écrit plus les intérêts ; vous avez payé le faux monnayeur plus cher que s’il vous avait donné de la vraie monnaie;  pour masquer sa turpitude, il détruit l’argent plein que vous lui donnez et ne garde que les intérêts ; mais cela a quand même pour résultat de remplacer dans la masse monétaire en circulation la monnaie pleine par sa fausse monnaie et de diminuer à cause des intérêts cette masse monétaire en circulation ; quand elle va devenir trop faible, il va falloir s’endetter auprès du banquier d’une fausse monnaie qu’on ne pourra pas rendre.  Dans notre exemple, Bernard aurait pourtant droit à de la monnaie pleine : on aurait pu décider de créer de la monnaie pleine pour Bernard, gratuitement si on considère que la création monétaire, simple écriture, est un service public , et inscrire quelque part la dette d’Alain sans création de monnaie ; on s’apercevrait alors qu’Alain est en dette non pas avec le banquier mais avec la société. Son devoir est de gagner suffisamment ensuite pour que son compte devienne nul ou positif, il n’y a aucune raison de demander en plus des intérêts. La monnaie qui circule alors est de la monnaie pleine qui ne doit être rendue à personne.

Une banque centrale n’est pas un réservoir de monnaie mais un lieu de création-destruction de la monnaie : la monnaie n’est que l’écriture (ou la matérialisation symbolique) d’une mesure de valeur de richesse : écrire ce qu’on vient de mesurer, la valeur de ce qu’on vient de donner, ou créer de la monnaie est équivalent. Le particulier ne peut pas le faire lui-même car il pourrait tricher ; il faut donc que cette écriture soit certifiée par quelqu’un d’autre : dans un échange entre particuliers, chacun peut authentifier l’écriture de l’autre, comme cela se fait dans les SEL ; ou l’échange peut être écrit de façon transparente et inviolable dans une block-chain comme dans les crypto-monnaies. Mais dans les échanges entre un particulier et la collectivité, celle-ci doit être représentée et ne peut l’être que par une banque centrale mandatée démocratiquement par l’ensemble des citoyens: c’est elle qui paye, par création monétaire, ceux qui travaillent pour la collectivité, et la collectivité rembourse ceux qui lui ont donné des richesses en leur donnant d’autres richesses pour la valeur correspondant à l’argent créé. (On s’aperçoit alors que nous demander des impôts pour cela est une escroquerie). Quel intérêt avons-nous à demander à quelqu’un d’écrire à notre place la mesure que nous venons d’effectuer? Surtout si ce quelqu’un dit qu’il n’écrira cette mesure que si quelqu’un d’autre promet de lui donner autant et même plus que ce qu’il écrit. On nage dans l’absurde et pourtant c’est notre quotidien. Un banquier aurait  juste le droit d’être rémunéré pour son travail d’écriture (la tenue du compte), pas par un pourcentage sur ce que représente cette écriture. (Tout ceci concerne les banquiers et non les établissements financiers qui, eux, rendent un vrai service en prêtant de l’argent plein (ou qui devrait l’être).

Le système monétaire est pour la société ce que le système sanguin est pour notre corps : il permet les échanges. Nous produisons des globules rouges en nombre suffisant pour que toutes les cellules puissent recevoir de l’oxygène, sinon c’est l’anémie. Si nous fonctionnions comme notre système monétaire, nous confirions la production de nos globules à quelqu’un qui voudrait bien nous en produire mais en les prêtant seulement et nous devrions en rendre plus qu’il n’en a prêté : pour survivre, nous devrions être dans une dette exponentielle envers lui et si un jour il nous demande de rembourser cette dette, nous mourrons. C’est avec cette épée de Damocles au-dessus de la tête que les banquiers dirigent de fait la politique des états. Actuellement où la croissance est insuffisante pour rembourser seulement les intérêts, nous perdons des globules chaque jour et nous nous anémions. Le système ne survit que grâce à des perfusions de la BCE qui crée de l’argent à tour de bras pour les banques en espérant qu’un peu nous arrivera ! Mais cet argent créé ne sert qu’à faire enfler la boule cancéreuse de la spéculation qui nous tuera lorsqu’elle éclatera (95% de l’argent créé sert à la spéculation).

Cette arnaque a permis aux banquiers de s’enrichir inconsidérément de façon malhonnête et de prendre le pouvoir sur tous les états qui commencent un jour à leur emprunter. Aucune morale ne les guide, tous les coups sont permis pour s’enrichir encore plus en argent sans rien produire grâce à la spéculation: ainsi, Nathan Rothschild multiplia sa fortune déjà considérable par 2 grâce à un mensonge, en faisant croire à la victoire de Napoléon à Waterloo , ce qui fit chuter les titres anglais qu’il racheta à bas prix avant que la vérité ne les fasse remonter; et, par la suite, tous les grands banquiers ont profité des crises périodiques engendrées par la bourse pour racheter tout ce qu’ils pouvaient à bas prix. Ils s’enrichissent aussi sur les guerres, prêtant aux 2 belligérants pour qu’ils s’arment, prêtant ensuite pour reconstruire. Ils affament les pays africains en leur prêtant leur fausse monnaie pour obtenir toutes leurs richesses en échange. Le pouvoir que leur donne tant d’argent leur permet de corrompre  les institutions démocratiques et d’installer subrepticement leur dictature.

On peut craindre que ceux qui pervertissent ainsi le système économique et politique soient eux-mêmes des pervers qui conduisent l’humanité à sa perte. Et leurs actes laissent à penser qu’ils n’ont aucune considération pour le commun des mortels dont ils voudraient voir une grande partie, inutile pour eux, disparaître, ni pour la vie en général qu’ils sont prêts à détruire si elle leur rapporte de l’argent. Ils empoisonnent délibérément notre nourriture, l’eau douce, les océans et l’air (avec les épandages aériens de particules chimiques), détruisent les écosystèmes, et proposent de nouveaux produits chimiques pour donner l’illusion de réparer. Les grands banquiers contrôlent les grands industriels et les grands spéculateurs qui contrôlent les médias et les hommes politiques qui contrôlent la population. On fait croire au peuple qu’il vit en démocratie parce qu’on lui fait élire celui qui a préalablement été choisi par la caste, mais il s’agit en réalité d’une dictature hyper violente et perverse car les vrais dictateurs ne se montrent pas et se contentent de tirer les ficelles des pantins qui gesticulent sur le devant de la scène politique. Leur pouvoir devenu mondial est lié au système économique qui asservit la majorité des  populations, au contrôle des médias qui permet de manipuler les opinions, au contrôle de la majorité des politiques qu’ils corrompent et au contrôle des armées et des services secrets  qui bénéficient d’un budget illimité pour détruire ceux qui résistent.

Comment donc leur résister ?

Charte constitutionnelle démocratique

La France est un pays souverain, indivisible et démocratique.

Sa souveraineté s’exerce dans tous les domaines, y compris sur le plan monétaire.

Nul étranger ne peut posséder une partie du territoire Français. Le droit de propriété des citoyens est réservé à la propriété d’usage. Aucun groupement d’intérêts privés ne peut devenir plus puissant que la puissance publique.

La démocratie étant définie comme le gouvernement du peuple pour le peuple par le peuple, il en résulte que toute personne exerçant un pouvoir sur le peuple ou une partie du peuple doit pouvoir être choisie librement, mandatée et révocable par ceux sur qui ce pouvoir s’exerce. Les élections se font selon la méthode du jugement majoritaire. Tous les citoyens qui le désirent sont consultés et participent au vote des lois qui les concernent.

Les pouvoirs fondamentaux ne peuvent être cumulés et sont sous contrôle citoyen :

_Le pouvoir législatif appartient au peuple : chaque proposition de loi est étudiée par une commission spécifique composée de citoyens compétents élus au jugement majoritaire et est votée par l’ensemble des citoyens concernés ou par une assemblée composée de représentants de tous les groupements d’intérêt existants.

_Le pouvoir exécutif est mandaté par le législatif: chaque ministère est confié à des personnes préalablement reconnues pour leur compétence dans leur domaine, élues par la méthode du jugement majoritaire. Le président est élu au suffrage universel par la méthode du jugement majoritaire. Toute collusion passée, présente et à venir entre l’exercice de ce pouvoir et des intérêts privés est interdite.

_Le pouvoir militaire est sous les ordres du peuple:  tout engagement de l’armée dans des opérations extérieures ou intérieures doit être voté par référendum. Le rôle essentiel de l’armée est de défendre le pays contre des agressions extérieures.

_Le pouvoir judiciaire est indépendant des autres et exercé majoritairement par des citoyens tirés au sort. Le droit régissant la France est le droit civil. Le droit civil est soumis au droit naturel et s’impose sur le droit commercial. Il respecte la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Les lois sont les mêmes pour tous et ne peuvent restreindre la liberté d’un individu que lorsqu’il est prouvé qu’elle met en danger la liberté des autres. La police est sous les ordres du pouvoir judiciaire.

_Le pouvoir de création monétaire, le plus important de tous car il conditionne l’organisation sociale, appartient exclusivement au peuple qui l’exerce à travers sa Banque Centrale. La création de la monnaie nationale, qui sert à mesurer la valeur de certains de nos échanges, est un service public gratuit qui se fait pour le vendeur sous le contrôle de l’acheteur (qui est débité de la même somme). La banque Centrale peut en outre créer de la monnaie  pour les personnes travaillant pour le bien collectif ou pour les projets d’intérêt collectif votés par l’ensemble des citoyens; ceux-ci votent également le budget et les salaires de ceux qui travaillent pour la collectivité . La monnaie étant un instrument de mesure des richesses produites ne doit pas pouvoir varier en l’absence de celles-ci : en conséquence la spéculation est interdite ou fortement taxée. Aucune autre banque ne peut créer de la monnaie nationale.

_Le pouvoir de s’exprimer doit être libre. En conséquence, les médias d’information doivent être indépendants les uns des autres et financés uniquement par leurs utilisateurs. Le média public est financé par création monétaire et géré démocratiquement par l’ensemble des citoyens. La liberté d’expression n’est pas la liberté de parole et les paroles mensongères ou visant à manipuler l’opinion et le comportement des autres sont interdites. Nul ne peut être condamné pour avoir dénoncé des agissements contraires à l’intérêt collectif.

Cette charte s’impose à toute constitution présente et à venir, à tout contrat ou traité passé, présent et à venir.  Les politiques ayant ratifié des contrats ou traités contraires à l’intérêt national peuvent être poursuivis en justice pour crime de haute trahison et ces contrats ou traités dénoncés. Elle s’applique à chacun dès qu’elle est signée et à l’ensemble de la nation dès qu’elle est votée par une majorité de citoyens. Est alors élu pour 5 ans un conseil constitutionnel composé de 100 citoyens en majorité tirés au sort et un conseil national de transition par la méthode du jugement majoritaire mandaté pour gérer son application en mettant toutes nos institutions en conformité avec elle.

Le conseil constitutionnel  constitué en majorité de citoyens tirés au sort, renouvelable en partie tous les 5 ans, veille au respect de cette charte, organise la justice, les élections et la mise en place d’une écriture citoyenne de la nouvelle constitution. Il valide ce que propose l’exécutif ou organise un référendum pour les décisions importantes.  Il doit également en organiser un s’il est demandé par 100 000 citoyens. Le RIC (référendum d’initiative citoyenne) est aussi habilité à faire des propositions qui s’imposent à l’exécutif et peut révoquer des élus en cours de mandat si celui-ci n’est pas respecté.

Transition

Le système monétaire décrit précédemment parait complètement révolutionnaire et il l’est car il se réfère à une organisation démocratique qui n’a jamais existé. Un système monétaire et économique n’est pas indépendant du politique, il reflète exactement l’organisation sociale : la nôtre peut être qualifiée de ploutocratique, donnant tout pouvoir à quelques riches qui, de plus, nous ont confisqué le pouvoir de création monétaire.

Il peut paraître irréalisable ou utopique mais sa réalisation ne demande qu’une volonté politique : le pouvoir de création monétaire est comme la lampe d’Aladin, dès qu’elle change de main, le possesseur précédent perd tous ses pouvoirs. Ce système est parfaitement fonctionnel et peut déjà être expérimenté avec succès dans les SEL car la création monétaire pour ceux qui travaillent pour la collectivité y est possible.

Pour l’appliquer sur le plan national, il n’y a guère que 2 solutions :

_Une révolution populaire, peu probable, car la grande majorité de la population est mal informée et peu consciente de la dictature fourbe qui se met en place au niveau mondial.

_L’utilisation de la constitution actuelle pour élire un politique prêt à reprendre le contrôle de la banque centrale, ce qui nécessitera la sortie de l’UE. Pendant les 2 ans de négociations, il suffira de créer une monnaie complémentaire démocratique nationale pour être à l’abri des éventuelles sanctions de l’UE.

Mais, dans les 2 cas, il sera nécessaire d’avoir informé suffisamment de personnes pour atteindre la masse critique nécessaire à l’action. Et, avant de passer à l’action, il faudra avoir rédigé au préalable une nouvelle constitution démocratique donnant réellement le pouvoir aux citoyens et applicable immédiatement ; l’article sur la monnaie pourrait être rédigé ainsi :

Le rôle de la monnaie est de symboliser et mesurer la valeur d’une richesse matérielle ou immatérielle échangée (bien, service, temps de travail, transmission de savoir ou de savoir-faire). Elle peut être scripturale ou matérielle.

La création monétaire et sa régulation sont un service public gratuit contrôlé par un organisme public appelé « banque centrale » indépendant de l’Exécutif et du Parlement et lui-même sous contrôle de l’ensemble des citoyens.

La monnaie qui sert à nos échanges ne peut être créée que pour ceux qui donnent une richesse (monnaie pleine) et cette mesure ne doit pas varier ensuite . Seule la Banque Centrale est autorisée à faire en plus des prêts par création monétaire pour des projets décidés par l’ensemble des citoyens et susceptibles de dégager des bénéfices. Les faux monnayeurs présents, passés et à venir sont condamnés à rembourser intégralement en monnaie pleine les sommes indûment créées.

 le budget de l’état comprenant le salaire des fonctionnaires, les investissements et missions d’intérêt public, les limites à l’enrichissement, est préparé en commissions et voté ligne par ligne à la majorité par tous les électeurs. Le salaire de ceux qui travaillent pour la collectivité ainsi que de grands travaux d’intérêt public peuvent être financés par création monétaire de la Banque Centrale.

Chaque citoyen ne peut avoir que 3 comptes : un courant, un professionnel et un de capitalisation. Ces 3 comptes sont créés ou dupliqués à la banque centrale.

La banque centrale assure le contrôle des changes. Les taux de change entre les monnaies de 2 pays sont déterminés politiquement par les 2 pays en fonction de leurs revenus minimum vitaux respectifs ou de la valeur respective du temps de travail.

La Banque Centrale et l’état garantissent que la valeur de la monnaie légale est relativement constante, qu’elle n’est pas contrefaite, et qu’elle ne puisse pas être refusée en paiement.

Le prêt avec intérêts et la spéculation qui modifient la valeur d’une richesse donnée sans avoir apporté de plus-value sont parasitaires et taxés en conséquence.(Le fait de prêter de l’argent plein mérite d’être rémunéré en tant que service mais les  intérêts ne sont légitimes que dans la mesure où ils compensent une inflation).

Le premier travail est donc d’écrire une constitution démocratique simple, compréhensible par tous, et de l’imposer par un vote national.

Voir la page « constitution »

Le système monnaie pleine communautaire

La monnaie doit pouvoir être attribuée ou créée de façon sécurisée chaque fois qu’une richesse est donnée et les échanges doivent être le plus libre possible.

Plusieurs cas de figure sont à envisager :

_Dans les échanges entre individus possédant déjà de l’argent, ce qui est le cas  le plus général, la monnaie est créée sur le compte du vendeur, adossée à la valeur de la richesse vendue, contrôlée par l’acheteur qui doit détruire la même quantité de monnaie sur son compte. Il suffit que chacun ait un compte contenant sa monnaie et qu’il y ait un système permettant de réaliser ces opérations simultanément. C’est ce que nous faisons avec nos comptes bancaires mais ces comptes n’ont pas besoin d’être dans une banque : ils peuvent être contenus dans un smartphone inviolable, ou inscrits dans une block Chain, ou placés à la banque centrale ; le transfert se fait de façon automatique sans autre intervention que l’accord des 2 protagonistes.

_Si celui qui reçoit n’a pas suffisamment de monnaie à transmettre, ce qui n’est pas grave s’il est capable d’en gagner plus tard ou s’il est considéré comme pouvant être pris en charge par la société, il y a alors création monétaire pour celui qui donne et découvert (sans frais) pour celui qui reçoit. (Un découvert est sans frais mais ne peut dépasser une limite autorisée et ne peut pas être converti en monnaie matérielle). Le découvert autorisé peut être remplacé par un revenu de base en monnaie pleine ou par un capital initial.

_Par contre, dans les échanges entre ceux qui travaillent pour la collectivité et cette même collectivité représentée par sa banque centrale, la sécurisation est plus difficile : il est exclu qu’ils puissent décider et se virer eux-mêmes leur salaire (comme c’est le cas actuellement), c’est à la collectivité de le faire : la banque centrale doit donc être un organe exécutif à la comptabilité publique, sous contrôle citoyen indépendant de l’exécutif et du parlement. L’échelle des salaires de tous ceux qui travaillent pour la collectivité devrait faire l’objet d’un débat et d’un vote national.

La banque centrale étant indispensable pour la création monétaire dans les projets collectifs et pour  sa régulation, et ne pouvant pas, me semble-t-il, rentrer dans une block Chain, c’est autour d’elle que va donc s’articuler tout le système. Comme d’autre part elle doit pouvoir avoir une vision d’ensemble de la circulation monétaire afin que celle-ci puisse être régulée, le plus simple serait que chacun ait un compte unique à la banque centrale (ou ailleurs mais dupliqué à la banque centrale).

Les autres banques ne sont que des établissements financiers qui ne peuvent prêter que leur argent ou celui de leurs déposants avec leur accord et en partageant les bénéfices.

La banque centrale ne prête (à taux zéro) que pour des entreprises rentables d’intérêt public, l’intérêt public étant défini par une majorité de citoyens.

Hormis ce cas, elle ne peut créer de la monnaie que pour payer ceux qui travaillent pour la collectivité : fonctionnaires, enseignants, soignants, …..,services publics (poste, transports, distribution d’énergie, d’eau…..qui pourront être gratuits ou simplement subventionnés), toutes les constructions publiques (autoroutes, hôpitaux, mairies,…) ou dans des missions non rentables d’intérêt public (aide aux handicapés, chômeurs, malades, personnes âgées…) ou de grands travaux d’intérêt public (dépolluer l’environnement par exemple) déterminées par une majorité de citoyens.

Cette création de monnaie pleine va progressivement augmenter la masse monétaire en circulation et il arrivera un moment ensuite où il faudra en détruire ou arrêter d’en créer pour éviter qu’une trop grande masse monétaire provoque de l’inflation. A noter que le fait de créer de la monnaie uniquement lorsqu’il y a production de richesse est beaucoup moins inflationniste qu’une création à l’aveugle comme cela est fait actuellement car l’inflation résulte d’un déséquilibre entre la masse monétaire en circulation et les capacités de production. Ici, la quantité de monnaie créée correspond exactement à la production. Avec les comptes uniques, la banque centrale sera en mesure de réguler le système en proposant d’instituer taxes et impôts pour détruire de la monnaie, soit un impôt  progressif en fonction du revenu, soit seulement instaurer un revenu maximum (forcément lié à une capitalisation maximum)

Cette deuxième solution où tout revenu dépassant le maximum serait automatiquement  affecté à une caisse de redistribution apporterait une liberté extraordinaire à l’immense majorité des citoyens sans gêner beaucoup : cela veut simplement dire que, quand on est suffisamment riche, on n’a plus besoin d’être payé encore plus pour ce qu’on fait. Pour les autres,  les transactions seraient entièrement libres, sans taxes ni impôts associés, il n’y aurait plus de notion de travail au noir.

Peut-on avec ce système établir un revenu inconditionnel par création monétaire ? Cela voudrait dire que la collectivité donne à chacun de quoi vivre sans qu’il soit obligé de rendre en retour un service quelconque à la collectivité. Cela pose un problème éthique et entre en contradiction avec notre définition de la monnaie. Bien sûr, on sait que l’idéal qui préside à la création de la monnaie, à savoir que chacun produit autant qu’il consomme, n’est jamais réalisé : il y en a qui produisent beaucoup plus que leurs besoins et d’autres qui n’arrivent pas à produire suffisamment, par exemple les malades, les handicapés, les chômeurs. Il faut donc trouver un système de compensation pour redistribuer le trop plein de richesses et cela n’est possible que si on établit des impôts progressifs ou un revenu maximum : tout ce qui le dépasse sert à financer le revenu de base inconditionnel. (Cela revient à dire que l’on ne peut pas consommer globalement plus que ce que l’on produit, les impôts représentent la valeur de la richesse produite en trop qui peut être redistribuée).

Par contre, ce qui est possible par création monétaire, et nous le faisons dans le SEL, c’est d’offrir à tout nouvel arrivant dans l’association (ou dans l’âge adulte dans la société) une allocation de base unique égale par exemple à la valeur moyenne entre le revenu minimum et le revenu maximum ; les comptes vont alors osciller entre zéro et la valeur maximum, ce qui évite le sentiment désagréable d’être en dette. La valeur d’équilibre des comptes est alors cette valeur de base.

(voir le chapitre « revenu de base »).

Dans ce cas les entreprises deviendront plus compétitives car les salaires seront moins élevés et il y aura moins de salaire indirect versé. Les seules « charges «  restantes seront les cotisations chômage et accidents du travail pour l’employeur et chômage et retraite complémentaire pour le salarié. Mais, de fait, la compétitivité ne sera plus autant nécessaire car les entreprises nationales seront protégées de l’extérieur par les taux de change; la seule compétition restante sera entre des entreprises privées et des entreprises d’état, ce qui permet de réguler les salaires dans le privé sans avoir besoin de contrôles inquisiteurs.

Chacun ayant suffisamment d’argent, on pourrait oublier la monnaie et vivre à sa guise comme dans l’économie du don. La monnaie servirait seulement pour ceux en charge de gérer la société à mieux l’organiser pour adapter besoins et productions. La seule question à se poser est de savoir si la société est capable d’assurer les besoins fondamentaux de ceux pris en charge par la collectivité, ce qui ne devrait pas poser problème car le capitalisme nous a plutôt poussé à surproduire pour enrichir en monnaie les ploutocrates. (Mais cela imposera d’abord de réindustrialiser le pays que nos politiques actuels vendent à la découpe)

Nous avons examiné jusqu’à présent une société fermée suffisamment autosuffisante mais ce système est tout aussi adapté au commerce avec d’autres sociétés et permet même un commerce éthique puisqu’il n’y a plus besoin d’aller piller les autres pour trouver l’argent qui manque chez soi. Si on veut échanger avec un pays étranger, le taux de change se calcule en comparant les étalons, c’est-à-dire les panels d’articles de première nécessité dans les 2 pays ou les valeurs de l’heure de travail comme dans les SEL. Cela veut dire que nous payerions plus cher les produits venant de pays avec un niveau de vie inférieur ; ce serait difficilement supportable dans le système actuel car la plupart des gens n’ont pas un revenu suffisant, mais pas dans un système démocratique où chacun a largement de quoi vivre quand on a supprimé toutes les dépenses inutiles, tout ce que nous coûtent les banquiers et l’état. Par contre, cela protège nos industries et nous encourage à produire nous-mêmes. De plus la quantité d’échange est règlementée pour que la balance commerciale soit équilibrée avec chaque pays. Une monnaie internationale serait plus pratique mais devrait être construite sur les mêmes principes et n’existe pas à l’heure actuelle.

En l’absence de monnaie internationale, les échanges entre 2 pays sont du troc et doivent être équilibrés.

Une monnaie internationale devrait répondre aux mêmes critères de création monétaire: une banque mondiale émettant de la monnaie uniquement pour des objectifs internationaux et gérée par l’ensemble des nations. Le dollar, qui est une monnaie nationale des USA ne peut jouer ce rôle honnêtement (d’autant plus que c’est, d’après nos critères, une fausse monnaie). Le faisant, il s’assure la suprématie sur tous les autres états.

Contrairement à ce qui semble nous arriver actuellement, ce n’est pas le système économique qui dirige l’organisation politique mais l’organisation politique qui crée le système économique. La monnaie mesure quand elle n’est pas trafiquée, mais ce que nous faisons de cette mesure est politique et nous voyons ce qu’une volonté démocratique pourrait en faire. Le système actuel ne peut perdurer qu’avec le soutien des politiques qui ne souhaitent pas la démocratie mais une gouvernance mondiale de quelques privilégiés.

Le système économique présenté ci-dessus devra obligatoirement s’accompagner d’une nouvelle constitution qui placera les 5 pouvoirs fondamentaux sous contrôle citoyen : la banque centrale doit être un organisme exécutif indépendant de l’Exécutif politique reposant sur un contrôle citoyen plus large encore que le parlement.

Comment faire la transition

 

Comprendre le système économique sans être économiste

      Tout système économique est lié à l’utilisation d’une monnaie.

Nous croyons tout savoir sur la monnaie car nous la manipulons tous les jours mais savons-nous comment elle est créée ? Par la banque centrale ? Ou par un faux monnayeur ?

Quelle est la différence entre un faux monnayeur et un vrai monnayeur ?

_Le faux monnayeur fabrique de la monnaie qui ne correspond à aucune richesse vendue.

_Le faux monnayeur fabrique des billets qui ne sont pas légaux.

2 définitions différentes qui ne sont pas équivalentes et que l’on peut donc réunir en une seule phrase : le faux monnayeur fabrique de la monnaie non légale qui ne correspond à aucune richesse vendue.

Par opposition, le vrai monnayeur fabrique des billets légaux qui correspondent à une richesse vendue.

Et bien, maintenant, on ne doit plus dire faux monnayeur mais banquier : tous les banquiers, en effet, fabriquent de la fausse monnaie quand ils vous font un prêt, simplement en tapant des chiffres sur leur clavier d’ordinateur ; et ils n’ont même pas l’équivalent en monnaie de banque centrale : ils ont une petite réserve de billets et peuvent vous en donner au distributeur à condition que vous n’en demandiez pas trop, pas plus de 5%. Si le banquier fait faillite, vous ne pouvez même pas réclamer votre argent car il n’existe pas en monnaie de banque centrale.

Mais il y a pire : même la banque centrale peut être qualifiée de fausse monnayeuse : elle fabrique de la monnaie légale certes, elle est seule habilitée à imprimer des billets, mais l’argent qu’elle fabrique ne correspond à aucune richesse réelle créée et vendue par elle : ce serait vrai seulement si elle donnait cet argent créé à quelqu’un qui vient de vendre une richesse. Or, elle ne donne rien, elle prête, on doit le lui rendre avec les intérêts en plus.

Mais, comme l’argent des intérêts n’a pas été créé, il est impossible de rembourser les intérêts, sauf si on emprunte encore, mais cela va générer de nouveaux intérêts qu’il sera encore plus difficile de rembourser : vous avez là l’explication de la nécessité d’une croissance constante et de l’augmentation exponentielle de notre dette. (voir le chapitre « comment créer un système monétaire »)

Vous pensez à ce stade qu’il n’est pas possible qu’un système aussi absurde et malhonnête ait été mis en place par nos élus, qu’il y a toute une science économiste qui ne dit pas cela, qu’il est impossible que tous se trompent !

_Tous ne se trompent pas : Maurice Allais, prix Nobel d’économie, l’a dit en son temps, mais ses propos ont été étouffés : c’est seulement vous qu’on trompe.

_Les économistes nous abreuvent de formules mathématiques pour essayer de trouver des lois dans un système totalement dérégulé qui peut s’emballer dans l’inflation boursière ou dans des crashs simplement par réaction en chaine à partir de menus indices. (La seule théorie mathématique qui pourrait s’appliquer est la bien nommée théorie du chaos). Ce n’est pas une science mais une idéologie qui cherche juste des arguments pour justifier le système néo-libéral mais n’étudie jamais les conséquences sur le système de la façon dont est créée cette monnaie. Pour bien comprendre ce point, voir le chapitre « comment créer une monnaie dans une société où elle n’existe pas encore ».

_On ne vous le dit pas de cette façon et ce n’est pas un secret  mais on le présente comme une évidence (les plus gros secrets ne sont pas ceux que l’on cache). Et, si on ne vous dit pas que votre billet est faux, et si  vous trouvez quelqu’un d’autre qui l’accepte, les transactions se font comme si c’étaient de la monnaie pleine ; la valeur propre d’une monnaie n’a aucune importance, un système monétaire fonctionne surtout sur la confiance.

_L’escroquerie est masqué dans un fonctionnement fractionné hérité du temps où la monnaie était basée sur l’or, où chaque acteur ne se rend pas forcément compte du fonctionnement global.(Pour ceux que cela intéresse, de nombreuses vidéos expliquent cela).

_Beaucoup de politiques ne comprennent rien à l’économie et font confiance aux « économistes » ; les autres profitent du système car les banquiers font leur fortune personnelle et payent leurs campagnes électorales.

Mais il y a quand même des conséquences : le banquier, surtout celui de la banque centrale lorsqu’elle est privée, qui peut créer autant de monnaie qu’il veut, s’acheter tout ce qu’il veut, prêter à qui il veut, au taux qu’il veut, qui peut se permettre d’endetter les états et de leur imposer l’austérité, a tendance à se prendre pour Dieu et à vouloir imposer ses volontés au monde entier grâce à ce qu’on a appelé « la mondialisation » (voir le chapitre « explication de la « crise »)

Tout cela ne nous arrive pas par hasard : les banquiers préparent leur coup d’état depuis des siècles.(voir le chapitre « histoire »)

L’heure est grave : la mondialisation du système néo-libéral cache une dictature des puissances d’argent avec à leur tête les quelques banquiers qui possèdent presque toutes les banques centrales de la planète.

Mais il est encore possible d’en sortir en reprenant le contrôle de nos banques centrales : la mise en place d’un système monétaire démocratique éradiquerait la misère, permettrait de prendre soin de nous et de la planète (voir : « un autre monde est possible »)

Le capitalisme néo-libéral : un cheval de Troie pour détruire les nations

          

On a l’habitude de caractériser le capitalisme par la propriété privée, y compris celle des moyens de production et de l’opposer au collectivisme bolchévique où on ne possède plus rien.

Et, pour le rendre plus attrayant, on lui a ajouté ces dernières années le qualificatif « néo-libéral » qui a une consonance de liberté.

Qui donc voudrait renoncer à la liberté et à la propriété privée ? Personne ! C’est pour ne pas perdre cela qu’on  garde ce système. Et pourtant, 99% de la population ressent bien qu’il n’est pas satisfaisant, par les inégalités abyssales qu’il génère, par la destruction des états sociaux et le pillage de la planète. N’y aurait-il pas moyen d’avoir liberté et propriété privée sans ces inconvénients ?

Nous allons donc chercher à comprendre ce qui rend le capitalisme néo-libéral néfaste pour la majorité d’entre nous et quelles peuvent être les solutions pour construire une démocratie qui conserve la propriété privée mais assure plus d’égalité et de liberté entre les citoyens.

Méfions-nous du détournement de sens des mots :

_Le « néo-libéralisme » n’est pas « libéral » pour tout le monde : il faut se méfier des abus de langage car de quelle liberté parle-t-on ? De celle de chaque citoyen ou de celle de quelques’uns ? Le néo- libéralisme se caractérise par une dérégulation généralisée, l’affaiblissement de l’état social, et le passage au privé de tout ce qui était public. Or, que se passe-t-il lorsqu’on supprime toutes règles ? On en revient à la loi de la jungle, à la loi du plus fort, à la liberté pour le plus fort d’écraser le plus faible ; seules les armes ont changé, le plus fort n’est pas le plus puissant physiquement mais le plus riche ; et, dans notre système économique,  le plus riche n’est pas le plus méritant : il y a des tricheurs, nous analyserons cela en détail. A partir du moment où la liberté de 1% de la population va à l’encontre de celle des 99% autres, doit-on parler de liberté ou de dictature ? La démocratie n’est pas une organisation naturelle, elle a besoin de mettre des lois pour protéger les plus faibles des plus forts et la liberté des uns doit s’arrêter là où commence la liberté des autres.

Quels sont donc les défauts du système capitaliste néo-libéral qui permettent cette dictature ?

_Ce n’est pas la «  propriété privée des moyens de production » comme on se plait à caractériser le capitalisme pour empêcher toute contestation : il semble tout à fait sain que chaque travailleur puisse posséder ses outils de travail et, à défaut, les louer : qu’un créateur d’entreprise en soit propriétaire semble normal, qu’il y ait une part dans sa  rémunération pour amortir les outils qu’il prête à ses salariés l’est aussi. Ce qui l’est moins, c’est qu’un actionnaire qui ne travaille pas dans l’entreprise ait le pouvoir de lui imposer ses orientations stratégiques comme de s’endetter pour mieux le rémunérer, de se délocaliser ou de licencier son directeur qui ne lui convient pas. Le droit de propriété doit s’arrêter à la propriété d’usage, la dérive vient du pouvoir exorbitant accordé aux propriétaires illégitimes qui ont tiré leur richesse d’on ne sait où.

Qu’il y ait des riches et des plus pauvres ne gêne personne à condition que les pauvres aient quand même suffisamment pour satisfaire leurs besoins fondamentaux et que les riches méritent cette richesse en rendant de plus grands services à la collectivité. Ces 2 conditions ne sont pas remplies par le système capitaliste : il y a 10 millions de Français sous le seuil de pauvreté, beaucoup plus aux USA, et la quantité d’argent reçue n’est pas toujours associée à la qualité du service rendu à cause de quelques mécanismes pervers du système :

_La transmission héréditaire de la richesse n’est pas démocratique car elle ne respecte pas l’égalité des chances : il est logique d’hériter de biens ayant une valeur affective, y compris la maison familiale mais pas d’une entreprise (ou de sa valeur) si on n’y travaille pas.

_L’emprise du capital sur la production: ce ne sont pas les producteurs qui décident du prix auquel ils doivent vendre leur production mais ceux qui la distribuent, ou possèdent une partie de leurs instruments de travail, ou spéculent sur la valeur des produits; il faut leur donner des royalties considérables, disproportionnées aux services qu’ils rendent.

_L’obligation de travailler pour vivre ou survivre liée à l’impossibilité de pouvoir donner du travail à tous ceux qui en sont capables : les progrès techniques et l’amélioration des rendements des travailleurs permettent de fournir tout ce dont nous avons besoin avec de moins en moins de main d’œuvre. Le système capitaliste étant peu redistributif, ceux qui ne travaillent pas sont livrés à la misère et il faut constamment inventer de nouvelles productions inutiles en grévant les coûts de production par une publicité agressive pour forcer les ventes.

_L’obligation d’une croissance permanente pour maintenir l’équilibre du système (voir le chapitre sur la création monétaire) alors qu’une croissance infinie dans un monde fini est impossible.

_ L’hyper compétitivité due à la « mondialisation » capitaliste : la quasi disparition des barrières douanières, permet, grâce aux délocalisations, de niveler les salaires par le bas, ce qui augmente les profits des multinationales mais dégrade les conditions de travail et le pouvoir d’achat des salariés qui sont aussi les consommateurs:  il y a là un cercle vicieux car le fait de sous payer les salariés oblige à vendre moins cher, donc à baisser la qualité et surexploiter davantage les salariés.

_La concentration des moyens de production dans un nombre de plus en plus réduit d’ entreprises gigantesques qui deviennent plus puissantes que les états.

_La production de masse qui se fait au détriment de la qualité, du respect des individualités, de la vie végétale, animale et humaine.

_le pouvoir donné à l’accumulation monétaire : le système néo-libéral ne met aucune limite à la capitalisation et à l’enrichissement des personnes et des entreprises : le super-enrichissement des uns se fait forcément au détriment des autres, va bien au-delà de la  satisfaction des besoins et devient un phallus qui peut rendre plus puissant que l’état et renverser la démocratie au profit d’une petite classe sociale aux intérêts convergents

_Le cancer monétaire : à partir d’un certain seuil, la masse monétaire que détient un particulier augmente automatiquement sans qu’il y ait eu production d’une richesse quelconque, par le seul fait de prêter avec intérêts ou de spéculer avec. Ce système rend automatiquement les riches toujours plus riches et accroît continuellement les inégalités. L’idée que l’argent doit rapporter de l’argent est, par nature, antidémocratique (cela était interdit par toutes les religions autrefois, sauf par la religion juive). Elle n’a pu s’imposer que parce qu’elle permettait à ceux qui voulaient épargner de se protéger de l’inflation, mais se protéger de l’inflation ne veut pas dire s’enrichir indûment. De plus, l’inflation est le signe d’une mauvaise régulation du système monétaire . Elle pourrait être évitée dans un système monétaire mieux régulé mais une légère inflation n’est pas si grave en soi car elle tend à décourager la capitalisation qui engorge l’économie.

_La création monétaire privée : en d’autres temps, on aurait appelé ceux qui s’y livraient des faux-monnayeurs et l’état les aurait sévèrement punis ; il est en effet immoral que quelqu’un qui ne fait rien d’autre que fabriquer de l’argent puisse s’acheter toutes les richesses réelles qu’il veut sans avoir rien produit d’équivalent. Grâce à l’aveuglement ou à la corruption de nos politiques, ces faux monnayeurs sont devenus légaux et ont pris le nom de banquiers. Ce point étant largement ignoré de la plupart d’entre nous fait l’objet d’un chapitre complet.

_La perte de la liberté d’information : l’ensemble des médias d’un pays, ce qui est le cas en France et aux USA, peut être acheté par un petit groupe de personnes appartenant toutes à la même classe sociale profitant du système néo-libéral qui peuvent, grâce au pouvoir des propriétaires, orienter l’information pour minimiser ou occulter les défauts du système.

_L’interdiction de s’opposer à l’idéologie dominante: le système économique néo-libéral s’accompagne d’une idéologie disant que seuls les meilleurs  réussissent et que le marché s’autorégule sans l’intervention des états. Cela est manifestement faux: le marché ne s’autorégule pas et est contrôlé de fait par un  nombre de plus en plus réduit d’acteurs, ce ne sont pas les meilleurs qui réussissent mais souvent les plus malhonnêtes, et tous ceux qui s’opposent à cette idéologie sont réduits au silence par les médias aux ordres ou même discrètement éliminés. Il y a ceux qui profitent du système et qui n’ont aucun état d’âme sur les souffrances qu’ils infligent aux autres. Mais même ceux qui veulent lutter contre cette idéologie en sont prisonniers : l’industriel honnête, qui cherche la qualité plus que l’enrichissement, est racketté par les actionnaires, soumis à une compétition sévère qui l’oblige à faire toujours plus en réduisant au maximum les salaires.

_La perte de la démocratie par la corruption généralisée et la manipulation de l’opinion publique: l’osmose est de plus en plus évidente entre la classe néo-libérale et les politiques, la manipulation de l’opinion par les médias permet de faire élire ceux préalablement choisis par celle-ci. L’alliance des puissances d’argent et des politiques  permet de gangréner toutes les institutions, y compris l’enseignement et la santé.

Tous ces défauts peuvent se résumer ainsi : le système néolibéral est un système économique et idéologique qui permet de concentrer la richesse monétaire entre les mains d’un petit nombre d’individus au mépris des valeurs morales, de la démocratie, de la solidarité sociale et même de la vie sur terre.

Nous décrivons là une organisation immorale et destructrice. Nous verrons qu’elle est même mafieuse car le petit nombre de ceux à qui elle profite n’hésite pas à détruire la vie, terrestre et humaine pour imposer son pouvoir.

Vous avez remarqué que tout se ramène à des problèmes d’argent, mais qui maîtrise les problèmes d’argent ? Qui a voulu cette mondialisation, cet abaissement des frontières douanières  qui vide les états de leurs richesses industrielles, les rend faibles et endettés ? Qui peut se permettre d’être au-dessus de toutes les nations et d’envisager une gouvernance mondiale ? Il est temps de considérer la gigantesque escroquerie qui est au cœur du système : le pouvoir privé de création monétaire.

Et pour comprendre pourquoi la création monétaire privée est une escroquerie, il faut d’abord se demander à quoi sert la monnaie, pourquoi doit on en créer et comment peut fonctionner un système monétaire.

Préambule

 

La présente constitution s’impose à tous les citoyens français : c’est une constitution écrite par le peuple pour le peuple afin de concrétiser la notion de démocratie. La démocratie parfaite serait celle où chaque citoyen pourrait participer aux décisions qui le concerne, choisir et révoquer tous ceux qui ont pouvoir sur lui.

Sans atteindre la perfection, cette constitution vise à éviter que trop de pouvoirs soient réunis sur trop peu de personnes et à placer sous contrôles citoyens indépendants les 5 pouvoirs fondamentaux : le pouvoir judiciaire, le pouvoir  législatif, le pouvoir exécutif, le pouvoir monétaire et le pouvoir informatif.

Les postes de pouvoir  sont accessibles de plusieurs façons :

_par élection quand les candidats sont connus des électeurs, désignés par eux, et que ceux-ci sont en mesure de contrôler l’action des élus. (Par exemple maires des petites communes). Les candidats sont désignés et ne peuvent faire campagne pour eux-mêmes.

_Par élection ou tirage au sort de candidats présélectionnés pour leur compétence.

_Par tirage au sort quand le poste ne demande pas des compétences professionnelles particulières: chambre des députés, conseil des sages.

Les élections se font toujours avec mandat impératif avec possibilité de révocation en cours de mandat. Les modalités de l’élection doivent permettre de choisir le candidat le plus consensuel et non seulement entre les 2 premiers du premier tour. Le contrôle des citoyens s’exerce par la capacité de choisir les candidats, de voter pour le candidat de leur choix et par le référendum d’initiative populaire qui peut proposer ou abroger des lois et abréger des mandats non respectés.

Cette constitution ne peut être modifiée que dans un sens plus démocratique uniquement par référendum national à la majorité des 2/3 des inscrits.

 

Article 1

Introduction

La démocratie n’est pas un tout ou rien, il y a des degrés. Un état est d’autant plus démocratique que les 5 pouvoirs  fondamentaux sont sous le contrôle des citoyens. Ces 5 pouvoirs sont :

_le législatif

_L’exécutif

_Le judiciaire

_Le contrôle des moyens d’information

_Le pouvoir de création monétaire (voir l’article correspondant).

S’il ne nous reste presque plus rien de démocratique, c’est parce que le cinquième pouvoir, le plus important, n’est pas sous le contrôle des citoyens, il est aux mains d’un petit groupe de banquiers privés, et il a réussi à contaminer tous les autres :

_Ces banquiers ont permis à quelques amis de contrôler les principaux médias.

_Le contrôle des médias a permis de manipuler sans qu’elle s’en rende compte la majorité des citoyens.

_Cette majorité vote donc pour des candidats aux législatives et à l’exécutif présélectionnés par les médias, donc par ce petit groupe, pour leur dépendance à l’idéologie dite « néo-libérale » qui leur assure le pouvoir.

Finalement, au lieu d’être sous contrôle citoyen, la grande majorité des pouvoirs est sous le contrôle d’un petit groupe d’individus : ce n’est plus une démocratie mais une oligarchie, ou, plus exactement une ploutocratie puisque ce petit groupe est constitué des plus riches.

Pour revenir, ou tout simplement venir à plus de démocratie, il est nécessaire de changer de constitution puisque c’est la constitution qui règle l’équilibre des pouvoirs et que celle de 1958 a montré ses failles en négligeant le pouvoir des médias et le pouvoir monétaire et en accordant trop de pouvoir à l’exécutif, ce qui a permis ces dérives aussi importantes.

Cette constitution n’a pas à être écrite dans un jargon juridique incompréhensible pour la plupart des citoyens : elle doit être à la fois simple et précise pour être bien comprise par tous, donc tout un chacun peut participer à son élaboration. C’est ce que je propose sur ce site ; j’ai construit un canevas indiquant les points essentiels, à savoir les moyens d’un contrôle citoyen des 5 pouvoirs, qui va s’enrichir au fur et à mesure de vos commentaires.

Et, en attendant que cette constitution soit au point, nous pouvons nous contenter pour un gouvernement de transition de cette charte constitutionnelle, plus concise, plus simple, mais qui donne les grandes lignes et les garde fou de ce qu’il faut faire pour empêcher qu’une telle évolution vers la dictature se reproduise. Elle chapeautera la future constitution.

 

 

Chartre constitutionnelle

La monnaie citoyenne

                              

Mieux, à mon avis, que la monnaie M, les crypto-monnaies ou la monnaie « libre », je propose « la monnaie citoyenne », beaucoup plus simple et facilement compréhensible, expérimentée avec succès dans les SEL et monnaies locales :

_Les échanges sont libres, obéissant à la loi de l’offre et la demande, sans taxes ni impôts associés. (Ce qui supprime la notion de « travail au noir »). Leur valeur est évaluée avec une unité étalonnée sur une richesse nécessaire à tous ( baguette de pain, temps de travail, panel d’articles de première nécessité…..Ce ne peut être l’or qui n’est pas nécessaire à tous).

_Ce sont les échanges qui créent la monnaie en quantité juste suffisante, sans création de monnaie- dette matérielle : lors d’un échange de richesse (j’entends par « richesse » tout ce qui peut être échangé : biens, services, savoirs, savoir-faire, tout ce qui peut représenter une valeur pour le receveur) à une valeur convenue entre les 2 échangeurs, le compte du donneur est automatiquement crédité lorsque celui du receveur  est débité. Ces comptes sont en monnaie scripturale ou électronique qui  peut être convertie en monnaie matérielle quand ils sont positifs mais il n’y a pas de monnaie matérielle-dette émise s’ils sont négatifs ; les dettes sont simplement enregistrées, doivent être remboursées mais ne donnent pas lieu à pénalités jusqu’au maximum individuel autorisé.

La monnaie est réduite à son rôle principal qui est de mesurer la valeur des échanges ; cette mesure  doit pouvoir être possédée de façon inaliénable et non modifiable par l’utilisateur : on doit pouvoir imaginer un logiciel inviolable contenu dans un smartphone dédié de chaque utilisateur ou dans des serveurs centralisés. La blockchain peut être une solution mais il doit en exister d’autres moins coûteuses en énergie.

Il n’y a plus de banques privées et les prêts avec intérêt sont interdits ( l’écriture d’une mesure est nominative, elle ne peut se modifier quand on la prête ).Par contre, pour réguler finement le système monétaire et gérer la collectivité, il est nécessaire qu’un organisme sous contrôle citoyen possède un double de ces transactions et un accès au logiciel pour résoudre des problèmes politico-économiques tels que :

_Organiser la production pour qu’il y ait équilibre entre les offres et les demandes.

_Créer de la monnaie pour ceux qui travaillent pour la collectivité.

_Adapter la masse monétaire aux capacités de production en jouant sur la création monétaire et d’éventuels impôts ou taxes destructeurs de monnaie pour qu’il n’y ait ni inflation, ni récession.

_Résoudre le problème de ceux qui ne produisent pas suffisamment pour assurer leurs besoins fondamentaux.

_limiter ceux qui capitalisent trop

_Financer des missions d’intérêt collectif: recherche, protection de l’environnement, grands travaux, …….

Exemples de solutions possibles :

Au-delà du découvert maximum autorisé, ou même avant s’il y a demande, la situation du déficitaire est examinée par les services sociaux :

*S’il est capable de rembourser un jour, avec ou sans accompagnement, son découvert plancher est abaissé.

* S’il en est incapable (handicapé, chômeur, malade par exemple), il mérite d’être pensionné par la société.

*Un particulier peut même aider quelqu’un dans le besoin sans passer par les services sociaux en rendant son aide gratuite : lui est crédité mais l’autre compte n’est pas débité (c’est de la création monétaire citoyenne).Pour éviter les abus, cette possibilité est limitée.

Tout cela peut être remplacé par un revenu de base universel par création monétaire, représentant le minimum nécessaire pour vivre sans autres aides. Le revenu de base a l’avantage d’aider ceux dans le besoin sans passer par les services sociaux, peut permettre à ceux qui ne veulent ou peuvent pas travailler de vivre sans avoir  à rendre de comptes. Il fait beaucoup de création monétaire qu’il convient de réduire soit par des impôts proportionnels à la richesse, soit par une limite supérieure des revenus et des possibilités de capitalisation. Par exemple, on peut permettre des salaires libres dans le privé mais limités, compris dans la fourchette 1 000&/10 000& mensuels sans taxes ni impôts. Cela limite automatiquement la capacité de capitalisation à 5M (ce que pourrait capitaliser quelqu’un gagnant le salaire maximum toute sa vie professionnelle, soit 42 ans où 500 mois, et ne dépensant que le minimum vital). Lorsque les 5M sont atteints, il n’est plus possible d’épargner ou de capitaliser et tout ce qui dépasse 10 000& dans le compte courant est automatiquement supprimé. Ces restrictions ne touchent que les très riches (moins de 10% des Français). Pour eux, ces chiffres peuvent paraître faibles mais il faut se rendre compte qu’il s’agit de salaires nets qui s’ajoutent au RB, que les entreprises payeront des salaires moins élevés exempts de « charges » et que le prix de toutes les marchandises devrait considérablement baisser par la réduction drastique de la part du capital et la disparition des intérêts payés aux banquiers.(Voir l’article sur le revenu de base dans un système monétaire démocratique)

_Ceux qui travaillent pour le collectif (fonctionnaires, enseignants, soignants, services publics…), qui font des réalisations ou remplissent des missions d’intérêt général (hôpitaux, autoroutes, grands travaux, protection de l’environnement,…), ou qui sont pensionnés par solidarité ( handicapés, chômeurs, malades, retraités,…)  peuvent être payés  par création monétaire : en effet, c’est la société toute entière qui est en dette envers eux, dette non pas financière mais d’échange de richesses : elle rembourse en fournissant les richesses dont ils ont besoin, dont la quantité a été fixée démocratiquement par la quantité d’argent créée pour eux. Cela  remplace les impôts, enrichit ceux qui fournissent et n’appauvrit pas les autres.

_La principale critique formulée contre ce système est qu’il va générer une immense inflation en créant trop de monnaie : cette critique est formulée par ceux que l’immense inflation actuelle ne gêne pas car elle permet à la bourse d’atteindre des sommets. Elle n’a pas lieu d’être ici car ce système s’autorégule automatiquement : l’inflation ne peut se produire que si la demande est supérieure à l’offre, les producteurs en profitant alors pour augmenter leurs prix. Dans ce cas, l’état peut intervenir en augmentant la production dans ce secteur par des entreprises d’état aux salaires règlementés : cela empêche que les salaires privés s’envolent. Ce système a effectivement tendance à enrichir tout le monde, mais, comme les revenus et les capitalisations sont limitées par un plafond, l’argent sera détruit pour ceux qui le dépassent, au pire plus de monde atteindra ce plafond mais pourquoi pas ? Et, s’il y a trop de riches, les prix ne pourront augmenter qu’en payant mieux les salariés.

Les inflations brutales et catastrophiques ne peuvent se produire que lorsqu’il y a perte de confiance ou spéculation sur la monnaie quand ceux qui contrôlent les marchés veulent attaquer économiquement un pays dépendant beaucoup de ses importations (comme le Venezuela actuellement). Cela n’est pas possible ici car cette monnaie n’est pas spéculative : sa valeur par rapport à la monnaie d’un autre état est fixée au niveau politique proportionnellement aux Revenus minimum Vitaux de ces 2 pays : si le RmV de l’un est 1000 et l’autre 500, la monnaie du premier vaudra 2 fois celle du second). (On comprend qu’une monnaie commune dans une UE où de telles disparités existent est ingérable). En l’absence de monnaie internationale fiable, ces échanges sont assimilables à des trocs et doivent être équilibrés.

Enfin, les inflations n’ont pu exister jusqu’à ce jour que parce qu’aucune théorie économique précédente n’a rattaché impérativement la création monétaire à la création de richesse : si la création monétaire est faite « par hélicoptère », comme disent les économistes néo-libéraux (ce qui évite de se poser la question de la création monétaire privée), c’est-à-dire au hasard, sans savoir sur qui elle tombe, il y a de grandes probabilités que cela tombe mal.

Ce système nécessite seulement que chaque citoyen ait un compte unique géré personnellement mais dupliqué dans une banque centrale sous contrôle citoyen. Les processus de création peuvent être largement automatisés. L’état peut lui aussi s’endetter à la banque centrale pour financer des entreprises productives. Le contrôle citoyen est cependant nécessaire pour déterminer le salaire de ceux qui sont payés par création monétaire et quelles sont les missions d’intérêt public. Il devra  aussi s’exercer avec l’aide de l’état pour réguler le système de façon qu’il n’y ait ni inflation ni récession, sans impôts mais avec des taxes judicieusement choisies pour les biens dont on veut freiner la consommation. Tout cela est inchiffrable avec les données actuelles reposant sur un fonctionnement trop différent, mais le compte unique permettra à la banque centrale d’avoir toutes les données pour effectuer la régulation.

La création monétaire citoyenne ne résout pas à elle seule tous les problèmes de la démocratie mais elle donne les outils pour y parvenir en inversant les raisonnements qui nous aliènent : au lieu de se demander comment nous pouvons gagner de l’argent en travaillant pour des maîtres avant de pouvoir faire ce que nous voulons, c’est ce que nous voulons et commençons à faire qui nous fait créer l’argent dont nous avons besoin.

Pour aller plus loin dans la compréhension :

_S’exercer à construire un système monétaire dans une communauté fermée autosuffisante fonctionnant par le don: comment créer un système monétaire démocratique

Les incroyables bienfaits d’un système monétaire démocratique.

Le revenu de base dans un système monétaire démocratique

Etudier le revenu de base dans le système monétaire actuel n’est qu’un pis-aller pour masquer l’absurdité de celui-ci et n’empêchera pas sa faillite car sa conception assèche inexorablement la masse monétaire consacrée à l’économie, donc aux œuvres sociales de l’état. Pour avoir un sens, le revenu de base doit représenter le revenu minimum vital qui, actuellement, ne peut être inférieur à 1000€. Il est impossible actuellement d’arriver à cette somme avec des impôts; certains proposent des taxations sur les transactions financières, mais c’est accepter cette emprise de la finance sur l’économie. Or, cette emprise n’est possible que parce que la création monétaire des banques centrales est exclusivement au service des banques privées; avec ce système, aucune création monétaire n’est faite dans le circuit économique; pire, l’argent n’étant créé par les banques privées que sous forme de dettes devant être remboursées avec intérêts, même pour l’état, non seulement il n’y a pas création monétaire dans le circuit économique, mais il y a ponction des banques privées dans la masse monétaire du circuit économique: c’est là la principale explication de notre dette abyssale car, pour compenser, l’état doit emprunter toujours davantage et s’endetter toujours davantage. La seule vraie solution pour sortir de ce cercle infernal qui nous fait vivre l’austérité pour essayer de rembourser une dette irremboursable est de remettre la création monétaire de la banque centrale au service de l’état et des citoyens; c’est l’idée du « quantitative easing for people » qui est un début de solution mais ne va pas assez loin: c’est une miette donnée au peuple pour qu’il ne se révolte pas tout en gardant la création monétaire pour des intérêts privés. La création monétaire doit être totalement sous contrôle citoyen et interdite aux banques privées.J’ai étudié dans un autre chapitre ce que pourrait être une « monnaie citoyenne », au service exclusif de l’économie réelle, dans laquelle la création monétaire n’est possible que lorsqu’elle symbolise une richesse réelle vendue: toute richesse vendue crée de la monnaie, toute richesse achetée détruit de la monnaie. La monnaie, en effet n’est qu’un symbole. Elle symbolise la valeur de la vraie richesse que l’on vient de vendre (bien, service, savoir ou savoir-faire, tout ce qui représente un travail) pour nous permettre d’acheter d’autres richesses de valeur équivalente. Créer de la monnaie alors qu’on a rien fait d’autre pour la gagner est l’oeuvre des faux monnayeurs, sévèrement punis lorsque ce sont des particuliers mais tolérés par un état complice lorsque ce sont des banquiers.

Les conséquences en seraient révolutionnaires et permettraient non seulement un revenu de base conséquent mais aussi une liberté d’échanges extraordinaire:

_Tout particulier qui fait spontanément n’importe quel travail, même rendre service à ses voisins, a le droit d’être rémunéré; la valeur de l’échange est estimée de gré à gré, marquée en positif sur le compte du vendeur, en négatif sur celui de l’acheteur. Pour éviter les fraudes, chacun doit certifier ce que fait l’autre. C’est ce qui se fait actuellement dans les SEL et aussi dans les banques mais avec des taxes et des impôts qui n’ont plus lieu d’être, nous verrons pourquoi ultérieurement.

_Les comptes positifs peuvent avoir leur équivalent en monnaie matérielle (billets, pièces), pas les comptes négatifs. Cela évite la création de « monnaie dette » qui est une monnaie que l’on croit posséder mais qui doit être rendue à la banque (toute notre monnaie actuelle est de la monnaie-dette). Les comptes négatifs correspondent à des comptes à découvert qui doivent être autorisés dans certaines limites sans frais (les frais actuels pris sur les découverts par les banques sont un scandale). Nous verrons que le revenu de base permet d’éviter les comptes négatifs.

_Tous ceux qui travaillent pour la collectivité (fonctionnaires, enseignants, personnels de santé, entreprises d’intérêt public) produisent des richesses pour la collectivité, donc c’est à la collectivité de leur rendre d’autres richesses. Comment? On nous fait croire que l’impôt est nécessaire et cela parait effectivement logique si on ne raisonne que sur l’argent: comme ils travaillent pour la collectivité, c’est à la collectivité de payer leur travail. Mais si on raisonne sur ce que l’argent symbolise, les richesses échangées, la solution est tout autre: comme ils donnent des richesses à la collectivité, c’est à la collectivité de leur donner des richesses en retour, celles dont ils ont besoin. On voit alors que l’impôt représente une double peine: il n’y a aucune raison de donner de l’argent à quelqu’un pour qu’il puisse nous acheter; chacun a droit à être rémunéré pour ce qu’il fait. Si la banque centrale est au service de la collectivité, c’est donc à la banque centrale, représentant la collectivité, de payer ces fonctionnaires par création monétaire pour qu’ils puissent acheter dans la collectivité l’équivalent de ce qu’ils ont produit. Et les vendeurs qui n’ont pas à être lésés sur ce qu’ils vendent sont rémunérés à leur juste prix.

(ce système monétaire est expliqué plus en détail dans le chapitre sur la monnaie citoyenne et  « comment créer un système monétaire« ).

Mais, même dans un système monétaire démocratique, il est inévitable que les productions de chacun n’aient pas toutes la même valeur, ou que certaines soient très demandées et pas d’autres , ou que certains ne soient pas en capacité de produire quoi que ce soit; le revenu de base permettrait alors de résoudre un certain nombre de  ces difficultés .

De plus, nous arrivons à un stade où nous produisons de plus en plus de richesses avec de moins en moins de main d’œuvre : il y a, ou il y aura objectivement pas assez de travail pour tout le monde. Le système actuel oblige chacun à en trouver un coûte que coûte, quitte à surproduire ; un système démocratique peut résoudre ce problème car  il nous permet de créer de la monnaie pleine pour quelqu’un qui ne produit rien si la communauté  décide de le prendre en charge.

Dans un système monétaire démocratique, créer de la monnaie pour quelqu’un (ou effacer une dette, c’est équivalent), ne coûte rien en monnaie aux autres  et leur permet au contraire de s’enrichir.(cela leur coûte en richesse réelle mais leur rapporte de l’argent).Au lieu de raisonner sur l’argent disponible, il convient de se demander s’il y a assez de richesses en France pour satisfaire les besoins fondamentaux de tout le monde et, si oui, comment adapter le système monétaire pour que cela se réalise. Si les échanges de richesses sont possibles, la monnaie citoyenne s’y adaptera automatiquement car ce sont les échanges de richesses qui créent cette monnaie, au contraire de ce qui se fait actuellement.

Cette possibilité de création monétaire modifie complètement toutes les simulations qui ont pu être faites jusqu’à présent, basées uniquement sur une autre répartition de l’impôt dans un système où l’argent est créé et capitalisé par les banquiers et se raréfie inexorablement dans le système économique. Ce revenu remplace toutes les aides existantes actuelles et est obligatoirement entièrement dépensé puisqu’il représente le minimum nécessaire. Par contre, s’ajoutant aux salaires, il va augmenter la masse monétaire qu’il conviendra de réguler; 2 solutions sont possibles:

_Un système d’impôts progressifs pour détruire l’argent créé en trop. La plupart des simulations actuelles accordent un revenu pour tous associé à un impôt important dès le premier gain, de l’ordre de 30% ; cela aboutit à des revenus en augmentation pour les plus pauvres et en légère diminution pour les plus riches. Si S est le salaire et R le revenu, R=7S/10+1000 ; le revenu est en légère augmentation si 3S/10<1000, soit S<3333F et en légère diminution si S>3333F mais cela ne réduit guère les inégalités.

Je proposerais plutôt un SMIG à 1000F (payé par l’entreprise + 1000F de RB, ce qui fait 2000F net) et pas d’imposition pour ceux qui font des « petits boulots » et gagnent moins de 1000F, ce qui évite une grande partie du travail « au noir ». L’imposition ne se fait que sur la partie du salaire qui dépasse 1000F, ce qui donne: R=2000+(S-1000)x7/10 . Les revenus sont plus importants que le salaire jusqu’à 4333F

On pourrait aussi faire un taux progressif. Par exemple, le taux serait de 0% entre 0 et 1 SMIG, 5% entre 1 et 2 SMIG, 10% entre 2 et 3 SMIG, 15% entre 3 et 4 SMIG, …..95% entre 19 et 20 SMIG, 100% au-delà, ce qui ferait un revenu maximum net d’impôts de 10 SMIG .

_Au lieu de mettre des impôts, on pourrait plus simplement convenir d’un revenu maximum interprofessionnel: aucun impôt avant, 100% après. Outre le fait de supprimer les impôts et de donner une liberté d’échange extraordinaire, cela aurait l’avantage de réduire les inégalités tout en laissant aux plus riches un revenu confortable: par exemple, les salaires pourraient être libres dans le privé mais compris dans la fourchette 1000F/10 000F net d’impôts et de la plupart des cotisations salariales puisque les services publics sont financés par création monétaire. Cela ne pénaliserait pratiquement personne puisque, d’après l’INSE, moins de 1% des français gagnent plus de 7350e par mois. Par contre, le revenu  limite automatiquement aussi la capacité de capitalisation à 500S (ce que pourrait capitaliser quelqu’un gagnant le salaire S toute sa vie professionnelle, soit 42 ans où 500 mois, et ne dépensant que le minimum vital).). Par exemple, pour un salaire moyen de 2000F (soit un revenu de 3000F avec le RB) il est possible de vivre avec 2000F et de capitaliser 1000F par mois, soit 500 000F dans une vie, ce qui permet d’acheter une belle maison (les crédits immobiliers peuvent être gérés par la banque centrale et gratuits). En vivant plus chichement, la possibilité de capitalisation s’élève à 1M. Même avec un haut revenu, ou un salaire irrégulier qui peut dépasser 10000F par moments (pour les artistes par exemple), personne ne pourrait capitaliser plus de 5M.  Ces restrictions ne toucheraient que les plus riches. Pour eux, ces chiffres peuvent paraître faibles mais à quoi peuvent servir des fortunes qui se chiffrent en milliards ? Il faut se rendre compte qu’il s’agit de salaires nets, que les entreprises payeront des salaires moins élevés exempts de « charges » et que le prix de toutes les marchandises devrait considérablement baisser par la réduction drastique de la part du capital et la disparition des intérêts payés aux banquiers. Si on veut un système en équilibre, il faut de toutes façons encadrer les salaires de telle sorte que la masse salariale totale ne soit guère supérieure à la valeur totale des biens produits. Les chiffres actuels sont inutilisables car le PIB intègre les gains spéculatifs qui ne sont pas des valeurs de production. Les propositions précédentes pourraient permettre de démarrer et seraient affinées lorsque les chiffres réels seraient connus.

_La principale critique formulée contre ce système est qu’il va générer une immense inflation en créant trop de monnaie : cette critique est formulée par ceux que l’immense inflation actuelle ne gêne pas car elle permet à la bourse d’atteindre des sommets. Elle n’a pas lieu d’être ici car ce système s’autorégule automatiquement : l’inflation ne peut se produire que si la demande est supérieure à l’offre, les producteurs en profitant alors pour augmenter leurs prix. Dans ce cas, l’état peut intervenir en augmentant la production dans ce secteur par des entreprises d’état aux salaires règlementés : cela empêche que les salaires privés s’envolent. Ce système a effectivement tendance à enrichir tout le monde, mais, comme les revenus et les capitalisations sont limités par un plafond, l’argent sera détruit pour ceux qui le dépassent ; ce sera à la banque centrale de proposer le plafond correspondant au niveau de production du pays qui devra être voté démocratiquement. Au pire ce sont les salaires inférieurs qui augmenteront et dévalueront un peu la monnaie jusqu’à ce que l’équilibre se fasse. Mais, une fois atteint, l’équilibre sera très stable.

Les inflations brutales et catastrophiques ne peuvent se produire que lorsqu’il y a spéculation sur la monnaie quand ceux qui contrôlent les marchés veulent attaquer économiquement un pays dépendant beaucoup de ses importations (comme le Venezuela actuellement). Cela n’est pas possible ici car cette monnaie n’est pas spéculative : sa valeur par rapport à la monnaie d’un autre état est fixée au niveau politique proportionnellement aux Revenus minimum Vitaux de ces 2 pays : si le RmV de l’un est 1000 et l’autre 500, la monnaie du second vaudra 2 fois celle du premier). (On comprend qu’une monnaie commune dans une UE où de telles disparités existent est ingérable). En l’absence de monnaie internationale fiable, ces échanges sont assimilables à des trocs et doivent être équilibrés.

Toutes ces données pourraient être intégrées dans un logiciel qui déterminerait automatiquement chaque mois le revenu de chacun. Il faut pour cela que ce logiciel soit à la fois sécurisé inviolable et transparent pour qu’il y ait contrôle citoyen, et que chaque citoyen ne puisse avoir que 2  comptes nominatifs, un compte courant et un compte d’épargne-capitalisation.(Les « block-chain » sont intéressantes bien que très lourdes mais le bitcoin n’est absolument pas une monnaie démocratique car ses règles de création monétaire ne sont pas les bonnes et sa valeur est spéculative ; le Duniter est une amélioration du Bitcoin mais, là encore, les règles de création monétaire ne sont pas bonnes)). Chaque début de mois, à la réception ou non du salaire, le logiciel ferait le calcul et ne créditerait que la part nette d’impôts ou inférieure aux plafonds.

La principale objection faite au revenu de base est que trop de personnes risquent de se contenter de ce revenu et ne pas vouloir  travailler : si on n’a pas besoin d’eux, où est le problème ? L’argument selon lequel celui qui travaille ne veut pas payer pour celui qui ne travaille pas ne tient plus puisque ce n’est pas lui qui finance : l’argent que la société globale a donné par l’intermédiaire de la Banque Centrale aux « fainéants » sert au contraire à enrichir ceux qui travaillent. Et, si on a besoin d’eux, on peut alors donner à l’état le droit de réquisitionner ceux dont la société a besoin. Mais beaucoup voudront vivre mieux que ce minimum et ce sera d’autant plus facile qu’il sera possible de monétiser tous les services qui ne l’étaient pas auparavant. L’argent deviendra si peu contraignant qu’on pourra presque l’oublier.

Un professionnel bien rémunéré qui se retrouve au chômage peut ne pas pouvoir se contenter du revenu de base car il a engagé un train de vie supérieur : il est donc nécessaire de conserver des cotisations complémentaires chômage pour une caisse gérée et alimentée à la fois par les entreprises et les salariés qui lui fournira des allocations complémentaires pour atteindre un revenu équivalent, comme dans le système actuel.

Par contre, d’autres cotisations ne sont plus nécessaires : l’assurance maladie et la plupart des cotisations de l’URSSAF car ceux qui travaillent dans la santé sont l’exemple type de ceux qui travaillent pour la collectivité et sont donc rémunérés directement par création monétaire : nous les payons en les « nourrissant », ce qui nous rapporte. Toutes les allocations pour l’enfance, les adultes handicapés, les aides sociales, l’assurance vieillesse, sont remplacées par le revenu de base.

Resterait seulement :

_A la charge de l’employeur : chômage, accident du travail et éventuellement financement des organisations syndicales.

_A la charge du salarié : chômage et retraite complémentaire.

Plus besoin de TVA ou CSG : ne seraient taxés que les produits dont on veut limiter la consommation : alcool, tabac, essence, …

Libérés de toutes ces charges, les rapports économiques deviendraient beaucoup plus simples, les salaires plus importants et les entreprises plus compétitives, même si la compétition ne serait plus aussi nécessaire car elles seraient protégées par un taux de change douanier. Le but d’une entreprise ne serait plus d’accumuler un maximum d’argent puisqu’il n’y aurait pratiquement plus de spéculation possible et que les bénéfices seraient limités, mais d’assurer la qualité de leur production et les revenus de ceux qui y travaillent.

La vie retrouverait alors tout son sens : chacun ne travaillerait que lorsque cela serait socialement nécessaire et ce sont les citoyens, et non un employeur ou un banquier, qui détermineraient démocratiquement ce qui est nécessaire.

Tout cela peut paraitre utopique mais ne nécessite que 3 conditions réalisables :

_réindustrialiser le pays pour être le plus possible auto-suffisants et protéger nos industries par un taux de change juste.

_récupérer notre banque centrale et notre monnaie propre.

_Réorganiser fondamentalement toutes les institutions pour installer une véritable démocratie qui redonne le pouvoir au peuple. Il est évident que la première étape sera de sortir d’une UE qui nous étouffe et nous détruit.

 

 

Les extraordinaires bienfaits d’une monnaie démocratique

 

 Qu’elle soit locale, complémentaire ou nationale, une monnaie démocratique modifie complètement notre rapport à l’argent.

Nous avons pris l’habitude de considérer que la monnaie existe en dehors de nous, est en quantité limitée, et que nous ne pouvons en obtenir que de la part de ceux qui en ont déjà. Tout cela est faux ! La monnaie n’est que l’écriture (ou la symbolisation matérielle) d’ une mesure: elle mesure la richesse réelle (bien, service, travail…..) que nous venons de donner ou de recevoir. Elle peut donc être créée chaque fois qu’il y a un échange de richesses, en positif si nous avons vendu, en négatif si nous avons acheté. Et nous n’avons pas besoin de banquiers pour la créer, nous pourrions la créer nous-mêmes de la même façon que nous écrivons les longueurs, les poids, les volumes,…..Et, de la même façon, nous avons besoin pour le faire d’un étalon et d’un vérificateur pou éviter les fraudes.

Les mètres, balances, et pompes (à essence par exemple) que nous utilisons sont comparés à des étalons définis par l’état et vérifiés régulièrement par des organismes d’état.

La monnaie est difficile à étalonner car le prix des richesses obéissant généralement à la loi de l’offre et de la demande est variable. Elle change également de valeur quand il y a inflation. L’étalon or était surtout intéressant pour les commerçants internationaux mais pas pour les peuples. Pour les peuples, le véritable étalon est le revenu minimum vital. Actuellement, nous étalonnons intuitivement l’euro par exemple sur le prix d’une baguette, ou d’un café.

L’état est censé faire la chasse aux faux-monnayeurs, ceux qui écrivent des chiffres (ou impriment des billets) ne correspondant à aucune richesse échangée. Mais, curieusement, il ne contrôle pas les plus gros faux-monnayeurs que sont les banquiers: en effet, la monnaie que créent les banquiers quand ils font un prêt ne correspond à aucune richesse de leur part. C’est cette escroquerie  qui est à l’origine de l’immense pouvoir que les banquiers ont pris sur les nations et qu’une monnaie démocratique doit corriger.

Il n’est d’ailleurs pas nécessaire que ce soit l’état qui vérifie l’exactitude de l’écriture de la mesure: le mieux placé pour le faire est l’acheteur puisque la même somme lui est débitée. Un logiciel libre peut faire le même travail que les banquiers.

Le problème est plus compliqué pour ceux qui travaillent pour la collectivité: comment la collectivité peut-elle les payer? La solution actuelle est de demander à la collectivité de s’endetter auprès des banquiers et de travailler beaucoup pour rembourser les banquiers plus les intérêts, plus les impôts pour payer les fonctionnaires. Alors que tout devient beaucoup plus simple si c’est la collectivité qui possède la banque centrale et crée la monnaie à laquelle les fonctionnaires ont droit. La collectivité paiera sa dette envers eux non pas avec de l’argent mais en leur fournissant les richesses dont ils auront besoin. L’argent créé n’a servi qu’à mesurer le troc de richesses.

A noter que c’est la collectivité qui doit posséder la banque centrale et non l’état: l’état étant en effet composé de fonctionnaires, il ne peut créer lui-même son propre salaire, la fraude serait trop tentante, il doit être contrôlé par le peuple

Il y a 2 façons de créer la monnaie :

_Soit sous forme d’argent-dette, de l’argent prêté qui  correspondra à une richesse donnée par le vendeur mais pas produite par l’emprunteur et qui doit donc être remboursé par celui-ci. Ceci doit être marginal car l’argent créé sous forme de dette est toujours de la fausse monnaie. Il vaudrait mieux donner directement l’argent au vendeur (comme la banque le fait quand on achète une maison ou une voiture) et inscrire seulement la dette. La dette de l’emprunteur n’est pas envers celui qui a créé l’argent mais envers la collectivité et il doit montrer à celle-ci qu’il peut travailler pour gagner au moins autant que ce qu’il a emprunté.

_Soit sous forme d’argent plein donné par l’acheteur ou créé par la banque centrale pour quelqu’un qui vient de vendre sa richesse.

Nous avons démontré dans le chapitre « comment créer un système monétaire » les propositions suivantes :

_Si l’argent est créé uniquement sous forme d’argent-dette, il ne peut pas être demandé d’intérêts car l’argent des intérêts n’est pas créé et il ne reste plus d’argent en circulation quand tous les prêts sont remboursés. De plus, il est impossible de lever des impôts et de rémunérer ceux qui travaillent pour la collectivité.

_Le banquier central, comme tous ceux qui travaillent pour la collectivité, ne peut donc être rémunéré que par création monétaire pleine puisque l’argent des impôts n’existe pas. C’est le cas des fonctionnaires, enseignants, soignants, services publics. Cette création monétaire pleine remplace la plupart des impôts et taxes. Elle peut aussi être utilisée pour payer des réalisations collectives ou des missions d’intérêt général. La seule condition pour qu’il n’y ait pas inflation est que la communauté soit capable de produire suffisamment pour satisfaire la plupart des besoins de la population. Les impôts n’interviennent que pour redistribuer l’argent de ceux qui deviennent trop riches.

La différence avec notre système actuel est énorme :

_Les créateurs d’entreprise d’utilité publique peuvent obtenir facilement des prêts à taux zéro: c’est le peuple qui choisit dans quoi il veut investir et non les banquiers.

_Tous les services publics peuvent être gratuits sans qu’il soit nécessaire de lever des impôts ou des taxes telles que la TVA, ils sont payés par création monétaire. Ce point est probablement le plus choquant tant il parait juste de payer des impôts pour payer ceux qui travaillent pour la collectivité. L’erreur de raisonnement vient du fait que nous avons pris l’habitude de raisonner d’abord sur l’argent pour faire le lien avec les richesses ensuite alors qu’il convient de raisonner d’abord sur les richesses pour adapter le système monétaire ensuite. Les impôts constituent une double peine car nous payons les fonctionnaires 2 fois : une fois en leur fournissant de l’argent et une autre fois en leur fournissant des richesses en échange de cet argent. (Voir là aussi le chapitre « comment créer un système monétaire »).

_Il en est de même pour les réalisations qui appartiendront à la collectivité : autoroutes, hôpitaux, …Nous payons ceux qui les ont réalisées en satisfaisant leurs besoins et c’est tout.

_Il en est de même pour les missions d’intérêt général : protection de l’environnement, retraites et pensions pour les personnes en difficulté (handicapés, malades, chômeurs).

_L’état peut devenir employeur en dernier recours pour ces missions d’intérêt général.

_Il est même possible, si la collectivité le décide et est assez riche en production de richesses, de financer un revenu de base par création monétaire : cela suppose que la communauté accepte que ce soient les individus qui décident s’ils veulent ou peuvent travailler sans avoir besoin d’une autorité supérieure pour l’accorder. La production devenant de plus en plus robotisée, il deviendra de plus en plus impossible de faire travailler tout le monde et cette solution s’imposera. (Voir le chapitre « revenu de base »)

_Les transactions entre les particuliers sont simplifiées : plus de taxes, la notion de travail au noir disparaît.

_Les relations employeurs-employés sont simplifiées, il n’y a plus de salaire indirect sous forme de « charges » et les entreprises sont plus compétitives.(Il ne resterait que l’assurance chômage et la retraite complémentaire).

On  peut penser que toute cette création monétaire va produire de l’inflation. Mais l’inflation ne se produit que quand il y a trop de demandes par rapport aux offres : les producteurs en profitent alors pour augmenter leurs prix. Ce sera à l’état et à la Banque de gérer l’équilibre pour qu’il y ait suffisamment mais pas trop de monnaie en circulation en fonction des capacités de production; au départ, il y aura beaucoup de création monétaire nécessaire car, actuellement, pratiquement tout l’argent existant est de l’argent-dette qu’il faudra rembourser, mais, plus tard, quand certains accumuleront trop d’argent,  il sera possible de lever des impôts qui viendront en déduction de la création monétaire.

Notre rapport à l’argent est complètement transformé: ce sont les échanges de richesse qui créent l’argent et non le contraire. L’argent n’est plus un but, un instrument de pouvoir, mais le sang qui irrigue la société.

Cet exposé peut paraître incroyable et appelle immédiatement plusieurs questions :

_Pourquoi notre système ne peut pas fonctionner comme cela ?

Parce que nos politiques ont donné la banque centrale à des banquiers privés (ou se sont interdits d’être financés par la banque centrale, ce qui revient au même) : ces banquiers créent de l’argent pour spéculer mais ne créent jamais d’argent pour le circuit économique : ils créent celui qu’ils  prêtent mais demandent d’en rembourser plus qu’ils en ont prêté, ce qui revient à soutirer de l’argent du circuit économique sans jamais en remettre, d’où la dette et l’austérité. (Voir le chapitre  explication de la « crise »). Ce système met les états sous la dictature de quelques banquiers (voir le chapitre « pourquoi nous ne sommes plus du tout en démocratie »)

_Pourquoi les théories des économistes ne disent pas cela ?

Parce que les économistes néo-libéraux se contentent d’étudier les flux financiers sans jamais se poser la question des conditions dans lesquelles la monnaie est créée et de leurs conséquences. La « main invisible du marché » n’est autre que la main cachée de quelques grands banquiers. Des économistes comme Maurice Allais, prix Nobel d’économie, ont bien dit que les banquiers se comportaient comme de faux monnayeurs, mais leur voix a été étouffée.

_Comment en est-on arrivé au système actuel ?

C’est une longue histoire de plusieurs siècles : voir le chapitre sur «  l’histoire de la création monétaire »

_Comment en sortir ?

Ce ne serait pas si difficile si nous élisions des politiques non corrompus déterminés à nous rendre le contrôle de la banque centrale (ce qui suppose de sortir de l’UE) ; voir le chapitre « un monde meilleur est possible avec un système monétaire démocratique »

 

                  Echanges commerciaux avec une autre société

 

Le système monétaire démocratique peut fonctionner sans nécessité de croissance dans une société autosuffisante, mais il n’exclut pas les échanges avec d’autres sociétés.

En l’absence d’une monnaie démocratique internationale, les échanges entre 2 sociétés ne sont que du troc et doivent donc veiller à être équilibrés.

Les 2 sociétés devront trouver un étalon commun (par exemple le minimum vital) pour établir un taux de change. Par exemple, si le revenu minimum vital est 500u dans l’un et 1000v dans l’autre, v=2u

Une monnaie démocratique internationale supposerait de trouver un étalon commun à tous  et, surtout, une banque centrale internationale démocratique, au service de toutes les nations. Cela permettrait des réalisations mondiales financées par création monétaire internationale.

Le dollar ne peut jouer ce rôle car ce n’est pas une monnaie démocratique. Le fait qu’on le lui fait jouer quand même place tous les états qui le font sous la dépendance des banquiers de la réserve fédérale, qui sont des banquiers privés. Avec la banque mondiale actuelle, le monde entier serait sous la dictature de quelques banquiers.

 

  Monnaies locales et complémentaires 

 

Ce sont des îlots de monnaie démocratique dans un système qui ne l’est pas. Il faut créer une banque démocratique de monnaie locale seule habilitée à la créer dans les mêmes conditions que celles décrites plus haut.

Par définition, les productions locales ne sont pas suffisantes pour couvrir l’intégralité des besoins ; donc, seule une partie du salaire, variable pour chacun peut être convertie en monnaie locale.

Pour qu’il puisse y avoir création monétaire, il faut que les producteurs locaux satisfassent aussi une partie de leurs besoins en monnaie locale ; comme ils risquent de vendre plus en monnaie locale que ce qui est nécessaire à leurs besoins, cette monnaie doit être convertible pour eux au taux de 1 pour 1 dans le sens ML-E. (Elle n’est pas convertible dans ce sens pour les seuls acheteurs). Cela limite les possibilités de création monétaire au niveau local à la même quantité que ce qu’il reste de monnaie nationale à la fin de l’exercice. Mais, si, par exemple, les producteurs arrivent à utiliser 10% de la monnaie locale reçue pour leurs besoins, il est possible de créer 10% de ML supplémentaire ; autrement dit, il est possible d’avoir un taux de conversion E-ML de 110% : les acheteurs font 10% d’économie sur leurs achats en ML et les producteurs ne perdent rien.

Cette possibilité ne semble pas être utilisée dans les monnaies locales créées jusqu’à présent qui restent au taux de 1pour1 dans les 2 sens et ne font pas de création monétaire locale. Pourtant, rien ne semble légalement l’interdire.

L’état actuel oblige à garder en euros la même quantité que la ML créée comme « fond de garantie », ce qui est ironique car la vraie garantie d’une monnaie, c’est:

_Qu’elle ne soit pas produite par de faux monnayeurs

_qu’elle garde une valeur stable

_qu’elle ne puisse pas être refusée pour un achat

Donc, ce qui garanti effectivement la monnaie locale, c’est l’engagement des producteurs à l’accepter et l’honnêteté de ceux qui gèrent la banque locale; et cette garantie est bien meilleure que celle de l’euro qui est produit par de faux monnayeurs et risque de s’effondrer sous peu.

Si les producteurs recyclent plus de 10% de ML, il est possible de participer à des prêts à taux zéro pour des créateurs d’entreprise ou de financer en partie ceux qui travaillent pour la collectivité dans des missions décidées collectivement.

 

Les SEL

 

Les Systèmes d’Echange Locaux utilisent une monnaie démocratique convertible seulement dans un sens : on peut convertir des euros en grains, avec la parité que l’on veut, mais pas des grains en euros.

Toutes les créations monétaires internes décrites au début sont possibles : pour rémunérer ceux qui travaillent pour la collectivité, pour des réalisations ou des missions collectives, pour instaurer un revenu de base.

Pour limiter leur portée, l’état interdit l’usage des SEL par des professionnels.

 

Etude complète sur : http://democratie-sociale.fr/dictature-bancaire-ou-systeme-monetaire-democratique-a-vous-de-choisir/

Bibliographie

                                          

Livres importants

« Les secrets de la Réserve Fédérale » par Eustace Mullins : 40 ans d’enquête pour dévoiler un secret bien gardé.

« Une histoire populaire des Etats Unis » par Howard Zinn : le vrai visage des Etats Unis de leur naissance à nos jours.

« 2000 ans de dette » par David Greber

« Enquête sur la loi du 3 janvier 1973 » par Pierre-Yves Rougeron

Les livres de Philippe Derudder : « Les aventuriers de l’abondance », »Rendre la création monétaire à la société civile », « La dette publique, une affaire rentable », « Une monnaie nationale complémentaire ».

« Les secrets de la monnaie » par Gérard Foucher

J’ai volontairement omis les économistes qui justifient le système néo-libéral car ils occultent tous le problème de la création monétaire qui est fondamental.

 

Sur internet

Beaucoup de sites sur le thème de la monnaie, voir sur Google.

Les interviews sur ce thème d’Etienne Chouard

Les vidéos de Philippe Derudder

Un monde de richesse et de paix, protégeant la nature et la vie sur terre n’est possible qu’avec un système monétaire démocratique

 

Nous avons vu que les puissances d’argent sont en passe d’établir une dictature mondiale. Elles agissent dans l’ombre pour piller la planète, générer des guerres qui les enrichissent, diminuer la population mondiale et asservir ceux qui restent pour mieux profiter des richesses restantes.

Or le cœur de leur puissance réside dans le pouvoir de création monétaire qu’ils se sont octroyés avec la complicité des politiques. Ce pouvoir de la création monétaire qui a été volé aux peuples depuis presque toujours, (voir l’article sur l’histoire), le peuple pourrait le récupérer : en effet, l’énorme pouvoir qu’il confère appartient à celui qui le possède, un peu comme la lampe d’Aladin : il appartenait au roi, a été confisqué par les banquiers, pourrait être repris par un pouvoir démocratique. A l’instant où il change de main, le propriétaire précédent perd instantanément tous ses pouvoirs.

Il faudrait pour cela qu’une révolution populaire ou une élection porte au pouvoir quelqu’un de non corrompu qui ait le courage de le faire. Alors qu’une loi a pu interdire en 1973 à l’état de se financer auprès de sa banque centrale, une autre pourrait décider que la création monétaire ne peut se faire que sous contrôle citoyen avec les règles du premier chapitre. Cela devrait être écrit dans la constitution. Cela nous obligera à sortir de l’euro et des traités européens car ceux-ci nous l’interdisent explicitement et ne sont pas modifiables. Mais, contrairement aux prédictions que ne manquerons pas de faire les experts corrompus, nous ne nous en porterons que mieux : l’UE nous coûte plus qu’elle ne nous rapporte, elle nous enlève notre indépendance politique car les différents gouvernements ne font qu’appliquer les directives de la commission non élue et aux ordres des puissances d’argent, elle nous oblige à nous financer sur les marchés financiers pour nous endetter inexorablement, elle organise l’austérité et la privatisation de nos services publics, elle organise aussi le dumping social en supprimant les barrières douanières et monétaires nécessaires pour protéger notre industrie. Elle nous oblige également à adhérer à l’OTAN qui nous enlève notre indépendance militaire et nous entraine dans des guerres illégales.

Ce que nous pourrions faire avec une banque centrale au service du public, capable non seulement de prêter à taux zéro pour des investissements productifs à la nation mais aussi de créer de l’argent nécessaire pour payer ceux qui travaillent pour la collectivité est tellement extraordinaire par rapport à ce que nous vivons que certains vont le juger utopique ; c’est pourtant une réalité potentielle qu’il ne tient qu’à nous de réaliser et que nous allons essayer de préciser.

Tout d’abord, il sera possible de créer de la monnaie chaque fois qu’une richesse intéressant les autres a été produite (bien matériel, service, transmission de savoir ou de savoir-faire, temps de travail), soit donnée directement si la richesse est produite pour la collectivité entière, soit sous forme d’emprunt sans intérêt (ou d’une autorisation de découvert sans agios) si quelqu’un veut acquérir une richesse avant d’avoir produit lui-même (voir l’article sur la Théorie de la création monétaire). La « banque centrale » pourra ainsi prêter sans intérêts à l’état ou même à des entrepreneurs privés pour des investissements productifs d’intérêt général (un investissement productif n’est pas un investissement qui rapporte de l’argent mais un investissement qui apportera des richesses à la population).  Les banques ordinaires pourront toujours exister mais ne pourront prêter que leur argent propre (ou celui de leurs clients s’ils sont d’accord).

Pourront être payés directement par création monétaire :

_Tout le personnel administratif, les fonctionnaires, les enseignants.

_Tous ceux qui travaillent dans les services publics : poste, distribution d’énergie, d’eau, transports collectifs, …Qui pourront donc être quasiment gratuits.

_Tous ceux qui travaillent dans la santé publique.

_Tous ceux qui construisent des bâtiments publics : autoroutes, hôpitaux, mairies, …

_A ceux-là, il faut rajouter ceux que la collectivité accepte de prendre en charge : handicapés, chômeurs, malades, femmes enceintes.

Cette création monétaire sera importante au début car il faudra remplacer tout notre « argent-dette » par de la monnaie pleine, mais ensuite, pour éviter qu’il y ait trop de monnaie en circulation, ce qui créerait de l’inflation, il sera nécessaire d’en détruire une partie par des impôts ou taxes pour limiter les revenus et les capitalisations.

Quelle serait la situation pour les autres ?

_Les impôts et taxes pour payer ceux qui travaillent pour la collectivité ne sont plus nécessaires, quelle simplification : les salaires sont nets, les échanges se font de gré à gré, il n’y a plus de notion de travail « au noir »

_Les entrepreneurs sociaux ont accès à des prêts (ou découverts) sans intérêts.

_Les industries, libérées des « charges » deviennent très compétitives.

_ Le pays ne peut plus s’endetter sauf si la balance commerciale avec d’autres états est déficitaire. Il y a autant de balances que d’états avec lesquels on commerce. Le problème d’une monnaie démocratique internationale ne pourra se résoudre que beaucoup plus tard, le dollar actuel étant loin de répondre aux critères nécessaires. Les taux de change entre 2 états sont négociés par les états et non fluctuants au gré des marchés.

_Il devient possible de créer des emplois pour des grands travaux peu rentables dans l’immédiat mais apportant un bien collectif, par exemple dans la transition énergétique, dans la protection de l’environnement. Ces missions auraient à être décidées par la collectivité qui pourrait accepter qu’elles soient déficitaires (payées par création monétaire mais « nourries » par la collectivité).

La théorie nous dit que tout cela est possible si la production interne est suffisante pour subvenir aux besoins (ou à la plupart des besoins) de ceux qui sont pris en charge par la collectivité, ce qui est manifestement le cas de la France, d’autant plus que pourront se rapatrier toutes les productions délocalisées. Pour ceux qui considèrent encore que c’est utopique,  essayons de voir concrètement comment cela pourrait se passer en France si nous élisions un président sur le programme de sortir de l’UE et de récupérer la banque centrale et la création monétaire (l’histoire montre que les révolutions spontanées n’apportent pas de véritables changements : quand le peuple excédé descend dans la rue pour demander le départ du tyran sans avoir réfléchi avant à ce qu’il voulait mettre à la place, celui-ci part peut-être mais est remplacé par un autre perpétuant le même système).

Son premier geste est d’activer l’article 50 qui nous permet de sortir de l’UE légalement : cela fait démarrer des négociations qui vont durer un maximum de 2 ans et il est certain que l’UE va tout faire pour qu’elles durent ce maximum.

Pendant ce temps, il nous est normalement impossible de sortir de l’euro et notre système économique risque d’être soumis aux turbulences que ne manqueront pas de nous infliger les puissances financières. Nous pouvons contrer cela en demandant à notre banque centrale (qui existe toujours mais doit obéir à la BCE pour l’euro) de produire immédiatement une monnaie française complémentaire de même valeur mais non convertible qui, elle, obéira aux règles de création monétaire démocratique : tous les français devront ouvrir un compte à la banque centrale qui gèrera uniquement leur monnaie française (MF) et auront une proportion de leur salaire (à déterminer en fonction de notre capacité de production, environ 70 à 80%) virée en monnaie française (les entreprises devront avoir une double comptabilité). Pour faire face à l’engorgement que cela va faire pour la banque centrale, on pourra lui adjoindre par exemple la banque postale renationalisée (ou permettre aux banques privées de gérer les comptes sur la banque centrale). Cette monnaie correspondant à des salaires est de la monnaie pleine exempte de dettes ; elle permet de vendre des productions en monnaie française qui, elles, seront exemptes de taxes et d’impôts à 80%, donc moins chères que  les productions en euro, ce qui les rendra plus attractives et fera croître la proportion de monnaie  française. La part en MF des salaires des fonctionnaires qui travaillent pour la collectivité va pouvoir être produite par création monétaire. Les prêts sans intérêts en MF pour des investissements productifs sont immédiatement possibles. Tout cela est très souple et va se gérer automatiquement. Ces 2 ans vont nous permettre d’expérimenter sans danger et de mettre au point notre système monétaire démocratique tout en nous mettant à l’abri des sanctions. Pendant ces 2 ans, cette monnaie complémentaire qui se rajoute à l’euro permet à la banque de France de faire des réserves en euro. Au bout des 2 ans, la MF devient la monnaie nationale, l’euro devient une monnaie étrangère et est soumis au contrôle des changes avec un taux de change qui fera partie des négociations. Ceux qui ont une énorme fortune en euro ne peuvent obtenir des MF que dans la limite des plafonds autorisés et ceux qui ont caché leurs euros dans des paradis fiscaux ne pourront les rapatrier que dans les mêmes proportions (nous n’avons plus que faire de l’argent parti dans les paradis fiscaux puisque nous pouvons créer à volonté celui dont nous avons besoin). Une partie des MF des particuliers peut être convertie en euros, pour des voyages par exemple, mais il y a contrôle des changes pour des sommes importantes. A noter que retrouver l’identité française n’exclura pas la libre circulation des personnes : c’est le taux de change monétaire qui servira de frontière douanière.

Ces 2 ans serviront aussi à renégocier la dette : cette dette est illégitime car elle n’a pas été contractée par le peuple français mais par des politiciens traites à la nation qui ont décidé sans le consentement du peuple de se financer sur les marchés financiers. Le paiement des intérêts est immédiatement suspendu et le remboursement des intérêts précédents considéré comme un remboursement du principal, les politiciens traitres sont poursuivis. Si les négociateurs sont intransigeants, notre MF nous permet d’activer la menace de faire banqueroute : cela a déjà eu lieu dans l’histoire de France et ne peut donner lieu qu’à un refus ultérieur de prêter. Mais, avec un système monétaire démocratique, un état ne peut pas s’endetter sauf envers un autre état si sa balance commerciale est déficitaire et cela ne nécessite pas un emprunt mais un rééquilibrage des échanges commerciaux.

Tout cela va demander de modifier notre constitution : ces 2 ans pourraient être utilisés aussi pour réécrire complètement une constitution plus démocratique écrite cette fois par le peuple ; mais il serait encore mieux qu’elle soit écrite avant l’élection et fasse partie du programme pour pouvoir être appliquée immédiatement (Voir une proposition de constitution à la page « constitution »en particulier les articles sur la monnaie et l’économie; il existe aussi un site mieux fait où tout un chacun peut participer à l’écriture de la nouvelle constitution: « j’écris la constitution »). En effet, la gestion publique de la création monétaire ne résout pas tous les problèmes démocratiques à elle seule, il faut aussi que la circulation de la monnaie soit gérée plus démocratiquement : le rôle de l’état dans une démocratie est de limiter les pouvoirs des plus forts et de protéger les plus faibles. Or, posséder plus d’argent que l’on en a besoin donne du pouvoir sur ceux qui en ont moins et, quoiqu’on fasse, il y en aura certains dont les productions seront plus valorisés que d’autres et qui gagneront donc plus d’argent. On peut dire que la spécificité du capitalisme, ce en quoi il n’est pas démocratique, est de ne pas mettre de limites sur la quantité et la façon de gagner de l’argent, même de façon malhonnête, ce qui crée une loi de la jungle où les plus riches écrasent les plus faibles.

Voici par exemple ce qui serait possible de faire si on veut concevoir un état réellement démocratique :

_limiter les revenus  : à côté du SMIG, il y aurait un RMA (Revenu Maximum Autorisé) et les salaires minimum et maximum de chaque profession seraient intégrés dans cette fourchette par une commission démocratique nationale.

_limiter les possibilités de capitalisation et taxer à 100% au-delà d’un seuil défini démocratiquement.

_limiter la possibilité de spéculation qui parasite l’économie, en la taxant fortement et en l’incluant dans le revenu.

_limiter le droit de propriété à la propriété d’usage : maison, biens, instrument de travail.

_Limiter le droit d’héritage, en particulier en ce qui concerne les industries.

_limiter le pouvoir des actionnaires dans une entreprise : ils peuvent être remboursés mais n’ont pas à toucher des dividendes et n’ont aucun pouvoir sur la marche de l’entreprise s’ils n’y travaillent pas. (34,5 milliards d’économisé en 2017)

_limiter les bénéfices d’une entreprise : tout ce qui n’est pas réinvestit va dans une caisse de dépôt nationale qui aide les entreprises en difficulté.

_Soumettre les entreprises étrangères et les multinationales travaillant en France à la loi française sur leurs activités en France.

Il n’y aurait donc plus d’impôts ni de TVA mais des taxes uniquement pour ceux qui dépassent les maximum autorisés ou pour des produits dont on veut freiner la consommation (essence, alcool, tabac, …). Le produit de ces taxes entrerait en déduction de la création monétaire nécessaire. Pour les entreprises, le salaire brut deviendrait le salaire net et il n’y aurait plus de « charges  patronales » sur la partie en MF. La MF pourra être une monnaie uniquement scripturale pour empêcher les fraudes sur les limites, sans danger pour les particuliers honnêtes (alors que le faire dans le système actuel nous livrerait pieds et poings liés à une oligarchie mafieuse).

Une autre solution serait un revenu de base universel par création monétaire qui, par contre, nécessiterait des impôts pour récupérer le trop créé. (Voir l’article sur « le revenu de base démocratique »)

Ce système de monnaie service public pourrait satisfaire presque tout le monde, y compris les vrais entrepreneurs industriels : la limite de 10 SMIG de revenus par exemple permettrait de vivre suffisamment largement (d’autant plus que le SMIG serait plus élevé que le SMIG actuel et qu’il s’agit d’un salaire sans impôts). D’après l’INSEE, cela ne toucherait que les 0,01% les plus riches de la population si le SMIG se rapproche de 2000€. Tout le monde gagnerait en liberté d’entreprendre et en qualité de vie ; les chômeurs ne retrouvant pas d’emploi pourraient être employés sur de grands travaux visant la qualité de l’environnement et l’écologie.

Utopique ce système? Oui si vous pensez qu’il l’est. Réalisable? Oui si vous pensez qu’il l’est et il est déjà expérimenté dans les SEL. Nous fonctionnons par prophéties auto réalisables: si vous pensez que c’est une utopie, vous ne bougerez pas et le système actuel continuera. Si vous êtes convaincu qu’il peut se réaliser, vous allez commencer à en parler autour de vous et chercher quelqu’un capable de l’appliquer et vous en trouverez .Des hommes politiques intègres et courageux capables de porter ce projet existent mais sont soigneusement étouffés par les médias, il faut les chercher sur internet avant que celui-ci soit aussi censuré. L’heure est grave car nous vivons la phase finale d’un coup d’état amorcé il y a plusieurs siècles, qui vise la domination mondiale des peuples par une petite oligarchie comprenant quelques grands banquiers, les grandes multinationnales et leurs alliés politiques, médias et grands industriels (voir l’article sur l’histoire de la création monétaire). Et cette petite oligarchie a une idéologie nazie, capable de provoquer la mort d’une partie de la population pour satisfaire sa soif de possession et de pouvoir. Nous pouvons encore réagir tant que les nations  existent mais n’oublions pas que la construction européenne vise à leur destruction à moyen terme pour ne gérer que de grandes régions sur le modèle américain. Il faut militer pour ce système, le faire connaitre pour qu’il devienne la volonté d’une majorité de la population. En attendant, et parallèlement, il est possible de créer des SEL ou des monnaies locales qui l’appliquent mais les réglementation actuelles limitent leur portée : Les SEL peuvent faire de la création monétaire mais sont interdits aux professionnels alors que les monnaies locales sont utilisables par les professionnels mais ne peuvent que dupliquer l’euro. C’est cependant un début qui peut nous permettre d’expérimenter un système démocratique et nous aider à surmonter le prochain krach qui ne va pas manquer de se produire.

 

Histoire de la création monétaire

                             

On trouve pléthore d’ouvrages sur l’histoire de la monnaie, ses différentes formes, son évolution, mais curieusement très peu sur les conditions de sa création, de sa diffusion et de son fonctionnement

Les premières formes de monnaie,  (coquillages, bœuf, sel, grain de blé…), qui remontent à la préhistoire, semblent avoir un caractère démocratique et servir vraiment à mesurer la valeur des échanges. Mais rapidement les puissants (seigneurs, souverains) imposèrent leur monnaie : pour instaurer la confiance dans cette monnaie et éviter les falsifications, ils lui donnèrent une valeur propre importante, or ou argent.

Or le fait d’imposer une monnaie qu’ils créent leur donne de fait un énorme  pouvoir supplémentaire sur les peuples : ils en créent plus ou moins à leur guise et la distribuent forcément uniquement à ceux qui travaillent pour eux. Si les gens du peuple veulent commercer entre eux, ils doivent d’abord travailler pour le seigneur, ce qui ne les empêche pas de devoir payer des impôts en plus. Et le Seigneur peut encore user de son rapport de force pour ne pas payer très cher leur travail.

A l’époque de la royauté, ce rapport de force était clair et assumé. Mais l’or et l’argent étant en quantité limité dans le monde et le besoin de monnaie de plus en plus grand , ils avaient beau diminuer la quantité de métal dans les pièces, l’argent qu’ils pouvaient créer ne suffisait pas et ils se trouvèrent obligés d’emprunter à ceux qui en avaient accumulé beaucoup, les riches commerçants et les banquiers.

Les banquiers ont commencé à être des orfèvres, simples dépositaires de l’or de leurs clients qu’ils gardaient en lieu sûr et donnaient en échange un certificat de dépôt qui permettait de récupérer l’or moyennant un droit de garde. Mais, bientôt, ce furent les certificats de dépôt, plus faciles à transporter que l’or, qui servirent de monnaie d’échange. Voyant qu’une grande partie de leurs clients ne venaient jamais rechercher leur or, les orfèvres eurent l’idée d’émettre des billets identiques aux certificats de dépôt mais qui étaient cette fois des reconnaissances de dette : ils venaient de se donner le pouvoir de créer de la monnaie au prix d’une duperie dans la confiance qu’on leur faisait, car, si tout le monde venait réclamer son or à la fois, ce qui arrivait parfois quand il y avait crise de confiance, ils ne pouvaient satisfaire tout le monde et faisaient faillite. C’est à partir de là qu’ils sont devenus  banquiers, gagnant leur vie grâce aux prêts avec intérêts  et aux opérations de change entre les nombreuses monnaies.

Au 18ème siècle, un juif de famille modeste, Mayer Amschel Bauer, qui se fit appeler par la suite Rothschild, vivant dans le ghetto de Francfort- sur-le-Main se lança dans un des seuls métiers autorisés aux juifs, celui de banquier. Il eut l’idée de prêter aux états et réussit à gagner la confiance du Prince Guillaume de Hesse-Cassel, très riche grâce à l’armée de mercenaires qu’il louait régulièrement, qui lui confia la gestion de sa fortune. Ses affaires furent florissantes et il envoya ses 5 fils  établir des succursales dans toute l’Europe. Celui qui s’établit en Angleterre, Nathan Mayer Rothschild put prêter d’énormes sommes au roi d’Angleterre, Guillaume d’Orange, qui permirent à celui-ci de financer ses armées en lutte contre Napoléon. En 1812, grâce à l’appui du roi, il réussit à prendre le contrôle de la banque d’Angleterre. En 1815, il multiplia sa fortune déjà considérable par vingt en spéculant sur un mensonge, faisant croire à la victoire de Napoléon à Waterloo.

A cette époque, les 13 colonies américaines de la « nouvelle Angleterre » vivaient dans la prospérité car elles avaient créé leur propre monnaie gérée démocratiquement. Les banquiers anglais, mis au courant, firent adopter par le Parlement anglais une loi défendant aux colonies de se servir de leur monnaie script et leur ordonnant de se servir uniquement de la monnaie-dette d’or et d’argent des banquiers qui était fournie en quantité insuffisante. La circulation monétaire dans les colonies se trouva ainsi diminuée de moitié.

«En un an, dit Benjamin Franklin, les conditions changèrent tellement que l’ère de prospérité se termina, et une dépression s’installa, à tel point que les rues des colonies étaient remplies de chômeurs.»

Ce fut la vraie cause de la guerre d’indépendance. Les Pères Fondateurs des Etats-Unis, ayant tous ces faits en mémoire, et pour se protéger de l’exploitation des banquiers internationaux, prirent bien soin de stipuler clairement dans la Constitution américaine, signée à Philadelphie en 1787, dans l’article 1, section 8, paragraphe 5: «C’est au Congrès qu’appartiendra le droit de frapper l’argent et d’en régler la valeur.»

Mais les banquiers londoniens ne désarmèrent pas. Leur émissaire, Alexander Hamilton, secrétaire du trésor dans le gouvernement de Georges Washington, réussit à faire créer une « banque des Etats Unis » privée avec une charte de 20 ans. Les résultats furent tellement catastrophiques qu’elle ne fut pas reconduite. Nathan Rothschild usa alors de son influence pour faire déclencher la guerre de l’Angleterre contre les Etats Unis qui fit des milliers de morts et les appauvrit au point qu’ils durent demander une aide financière, ce qui fut fait en échange du renouvellement de la charte.

Toute l’histoire des Etats Unis peut se résumer en une lutte des banquiers pour maintenir leur pouvoir de création monétaire qui leur assure un contrôle total de l’économie du pays et donc de sa politique contre ceux, trop peu nombreux, assez lucides pour résister. Il n’y avait plus de roi avec une autorité indépendante pour les remettre au pas (en ne payant pas les dettes ou en les emprisonnant), les présidents avaient besoin des banquiers pour assurer leur fortune et les énormes frais des campagnes électorales, des élus pouvaient être achetés, l’opinion publique manipulée par des médias, achetés eux aussi, et des « experts » venant d’universités financées par les banquiers. Petit à petit, la majorité de l’administration américaine a été constituée de banquiers.

Quelques présidents ont cependant eu le courage de vouloir s’opposer à eux :

_plusieurs présidents se sont opposés au renouvellement de la charte ensuite mais ont fait l’objet de tentatives d’assassinat : Jackson y échappa car l’arme s’est enrayée, Zachary Taylor est mort empoisonné à l’arsenic, James Buchanan, après avoir voulu encadrer les banques, a résisté à un empoisonnement à l’arsenic.

_Pour financer la guerre de sécession, Lincoln émit une monnaie gouvernementale, le billet vert et avait promis de s’attaquer aux banquiers une fois la guerre finie: «J’ai deux grands ennemis: l’armée du Sud en face et les banquiers en arrière. Et des deux, ce sont les banquiers qui sont mes pires ennemis.» Il fut assassiné 5 jours plus tard, le billet vert disparu, une formidable restriction du crédit s’ensuivit, organisée par les banques. L’argent en circulation dans le pays, qui était de 1907 millions $ en 1866, soit 50,46 $ pour chaque Américain, tomba à 605 millions $ en 1876, soit 14,60 $ par Américain. Résultat: en dix ans, 54 446 faillites, pertes de 2 milliards $. Cela ne suffisant pas, on alla jusqu’à réduire la circulation d’argent à 6,67 $ par tête en 1867! Et le président suivant réemprunta chez Rothschild.

_James A. Garfield fut élu ensuite sur le programme de reprendre un contrôle gouvernemental de la monnaie : « celui qui contrôle la monnaie d’une nation contrôle la nation ». Il fut abattu un an plus tard.

_Il y eut encore Mac Kinley, élu en 1896, qui assainit le budget de l’état en ne recourant pas à l’emprunt et parlait de mettre le dollar sous contrôle d’état quand il fut assassiné en 1901.

_. Après la panique monétaire de 1907, le peuple américain réclamait que le système monétaire de la nation soit stabilisé. Le président Roosevelt créa la Commission Monétaire Nationale pour étudier le problème mais le sénateur Aldrich qui la présidait dépensa l’argent alloué en voyages d’étude en Europe sans rien produire. Par contre, il réunit dans le plus grand secret 5 représentants des 3 plus grosses banques (2 dominées par JP Morgan, la troisième Khun,Loeb & Co représentée par Paul Warburg) à Jekyll Island, une île de Géorgie achetée par des millionnaires et réservée à des millionnaires. En 9 jours, ils mirent au point un projet qui fut présenté ensuite comme celui de la commission et qu’ils réussirent à faire voter en 1913 juste avant Noël après avoir dépensé une fortune (5 millions de dollars) pour en faire faire la propagande par les professeurs de leurs universités: ce fût la « loi sur la réserve fédérale » au titre trompeur car ce n’était pas une réserve et c’était un établissement privé et non fédéral. Il avait une apparence collégiale : un conseil des gouverneurs nommés par le président et rendant des comptes au congrès. Mais ce conseil serait contrôlé par un « comité consultatif fédéral » dont les membres seraient choisis par les directeurs des 12 banques partenaires et resteraient inconnus du public et du contrôle parlementaire. Les actions des 12 banques régionales furent rachetées par des banques nationales et ce furent celles contrôlées par Rockefeller, khun-Loeb et Morgan qui en prirent la majorité et contrôlèrent de fait tout le système. Cette loi donnait (et donne encore) à ces 3 banques le pouvoir exorbitant et inconstitutionnel de battre la monnaie à la place de l’état, de fixer les taux d’intérêt, la masse monétaire et le cours de la devise, de faire en sorte  que l’argent soit rare ou abondant,  de  prêter à l’état ensuite à l’intérêt de leur choix, et de rendre ainsi l’état prisonnier d’une dette inextinguible.(La dette des USA s’est mis à croitre de façon exponentielle à partir de la création de la FED, les USA sont l’état le plus endetté au monde, de l’ordre de 500% du PIB)(Encore aujourd’hui ce sujet est tabou : lire à ce propos le livre d’Eustace Mullins « les secrets de la réserve fédérale »  qui a mis 40ans à réunir les documents prouvant cette conspiration, qui a eu beaucoup de mal à se faire publier et dont la traduction française est parue en 2010 aux ed « le retour aux sources »).Le président Wilson qui a signé cette loi n’a cessé de le regretter ensuite : «Je suis un homme des plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est maintenant contrôlée par son système de crédit. Nous ne sommes plus un gouvernement libre d’opinion, plus un gouvernement avec des convictions et un vote à la majorité, mais un gouvernement sous la volonté et la contrainte d’un petit groupe d’hommes dominants « -. Woodrow Wilson 1919

Grâce  à la FED, les crises qui étaient auparavant incontrôlées vont pouvoir l’être au gré  de ces grands banquiers ; c’est le cas de la crise agricole de 1920-1921 : la première guerre mondiale avait provoqué une prospérité générale aux Etats Unis, en particuliers chez les agriculteurs et les ouvriers agricoles qui, méfiants, déposaient leur argent dans des banques provinciales ne faisant pas partie de la FED. Pour casser cela, on encouragea d’abord les agriculteurs à emprunter à grande échelle pour s’équiper et acheter des terres grâce à des taux d’intérêts très attractifs en échange d’hypothèques sur leurs biens, prêts que seules les grandes banques savaient gérer. Puis, lors d’une réunion secrète le 18 mai 1920 du Conseil des Gouverneurs de la FED où seuls les gros banquiers étaient présents, il fut décidé une contraction brutale du crédit (le taux passa de 3% à 7%) et de la monnaie, ce qui eut pour effet de mettre en faillite les agriculteurs et les banques associées, de  réduire le revenu national de 15 milliards de dollars, jetant des millions de personnes au chômage et réduisant de 20 milliards de dollars la valeur des terres et des ranchs.

Sans le système de la réserve fédérale, aucune guerre mondiale n’aurait pu être déclenchée : les pays européens possédaient de grandes armées opérationnelles qu’ils s’épuisaient à financer mais n’avaient pas une économie suffisante pour financer la guerre ; la FED leur prêta 25 milliards de dollars (que les Etats Unis n’avaient pas non plus, qui furent créés et non remboursés) répartis entre tous les futurs belligérants. La guerre faisait marcher l’industrie et rapportait des bénéfices. C’est pour cela aussi que le président Wilson, qui devait sa fortune et son élection aux banquiers, leur donna des postes de commande dans son administration et mis l’Amérique en guerre.

Mais ces hommes les plus puissants des Etats Unis rendaient eux-mêmes compte à une autre puissance qui les contrôlait de fait déjà en 1910 : la puissance financière Anglaise concentrée dans la branche londonienne de la maison Rothschild. Bien que ces firmes fussent américaines en apparence, entretenant simplement des agences à Londres, le fait est qu’elles allaient prendre leurs ordres à Londres car, depuis le début, c’est la banque d’Angleterre de Nathan Rothschild qui avançait masquée en finançant les grandes banques américaines. Pouvant disposer de sommes énormes, créées maintenant sur ses ordres par le board de la FED aux états Unis, la City de Londres est le centre financier de la planète : 5 banques d’affaire de Londres contrôlent en réalité les banques new-yorkaises qui possèdent la majorité de contrôle dans la banque de réserve fédérale de New-York.

Le krach de 1929 fut programmé par Londres et la FED pour mettre fin à une période de spéculation, en augmentant brutalement les taux d’intérêt, après avoir prévenu au préalable les initiés ; les autres, les petits spéculateurs, perdirent tout ; 11630 petites banques firent faillite, augmentant encore la concentration de l’argent dans les grandes banques. La FED laissa pourrir la situation jusqu’en 1933 pour soutenir l’élection de Roosevelt, lui-même banquier : elle créa alors 100 millions de dollars d’argent frais et les usines recommencèrent à embaucher. La loi bancaire de 1935 étendit la durée des mandats des gouverneurs de la FED à 14 ans, 3 fois et demi la durée d’un mandat présidentiel, ce qui signifiait que quel que soit le nouveau président, il ne pourrait rien changer à la politique de la FED .En 35 ans,  les banques de la FED ont accru leurs actifs de 143 millions à 45 milliards de dollars sans rien produire, simplement par la création monétaire dont 95% sous forme de crédit

C’est à cause de cette période de chômage de masse et de misère que put naître le nazisme. Les juifs, dont beaucoup étaient banquiers, ont servi de boucs émissaires et ont été victimes de la haine engendrée par la violence du capitalisme bancaire. Après la première guerre mondiale, l’Allemagne avait été condamnée à payer tous les dégâts de la guerre et se trouvait écrasée sous les dettes, ce qui provoqua la chute de la république de Weimar. Hitler fut porté au pouvoir par les grands industriels allemands et réussit à redresser l’économie en créant une monnaie nationale, ce qui, plus que son antisémitisme, a été la principale raison de l’entrée en guerre de l’Angleterre et des Etats Unis : « La guerre ne fut pas seulement pour abolir le fascisme, mais pour conquérir les marchés de vente. Nous aurions pu, si nous avions l’intention de le faire, empêcher cette guerre d’éclater mais nous ne voulions pas. »- Winston Churchill à Truman (Fultun, USA Mars 1946).

Il y eu encore un président pour s’opposer à la création monétaire privée : John Fitzgerald Kennedy venait de signer un décret permettant à l’état de battre monnaie lorsqu’il fut assassiné. Le film de Zapputer, maintenant déclassifié, apporte la preuve qu’il s’agissait bien d’un complot. Ce fut le dernier à s’opposer, la voie était libre pour mondialiser ce dispositif.

La mondialisation s’est faite sur le modèle de la FED, remplaçant les banques centrales des états par des banques privées. La construction de « L’Union Européenne » a été pilotée par les Américains et s’est faite sur le même modèle : la Banque Centrale Européenne,  hors contrôle démocratique, ne fournit pas les états mais des banques privées qui prêtent ensuite aux états avec intérêts, ce qui augmente leurs dettes de façon inextinguible  et permet aux banquiers d’imposer leur politique.

A la fin de la guerre, les Etats Unis s’étaient beaucoup enrichis et avaient réussi à faire venir chez eux la majorité des réserves d’or. Dans les accords de Brettons Woods, ils imposèrent que seul désormais le dollar serait convertible en or à 35d l’once et que les autres monnaies seraient adossées au dollar. La FED en profita pour émettre beaucoup plus de dollars qu’elle n’avait de réserves d’or, ce qui finit par éveiller la méfiance des autres pays, dont la France, et, quand celle-ci commença à demander la conversion des dollars en or, le président Nixon suspendit le 15 août 1971 la convertibilité du dollar en or. Pour continuer à s’endetter, Nixon a gagé illégalement 25% du territoire américain. Pour continuer à s’endetter, il a proposé aux pays producteurs de pétrole, en échange d’une protection militaire, de vendre leur pétrole contre des dollars investissables dans des bons du trésor remboursables par les générations futures. Mais l’Amérique ayant de moins en moins de choses à offrir, plusieurs pays producteurs commencèrent à exiger d’autres monnaies :

_En 2000, Saddam Hussein préféra  des euros au dollar. 2ans plus tard, l’Irak fut envahi sous de mauvais prétextes et son pétrole revint aux pétrodollars

_En Libye, Mouammar Kadhafi avait institué une banque centrale appartenant à l’Etat et une monnaie d’échange de valeur, le dinar d’or. Il ne vendait plus son pétrole que contre des dinars, des pays africains le rejoignaient ; les Etats Unis à travers leurs alliés français ont envahi la Libye, sa banque centrale a été privatisée et le pétrole libyen revendu en dollars.

Il est à noter que les seul rares états qui résistaient et avaient une banque centrale d’état indépendante du dollar sont ceux contre qui des guerres ont été engagées.

_La cible suivante est l’Iran, qui a aussi une banque centrale gouvernementale. Mr Obama s’est montré là plus pacifique que les précédents présidents, mais ses successeurs sauront-ils résister aux puissances de l’ombre?

Cet historique montre que ce qui nous arrive est le résultat d’un processus commencé il y a plusieurs siècles, un véritable coup d’état de quelques banquiers et de leurs alliés prêts à tout, même au meurtre, pour satisfaire leur soif de richesse et de domination. Nous avons parlé des présidents mais les souffrances de la population sont bien pires : la population a subi régulièrement des crises économiques liées au disfonctionnement endémique et aux krachs  boursiers, elle a subi de fréquents appels à la guerre pour satisfaire la nécessité d’une extension permanente, elle est victime d’un  système qui ne permet pas qu’il y ait une place pour tous,  induit individualisme et racisme, et tend à concentrer le pouvoir et l’argent sur un petit groupe de personnes dont le but avoué est d’établir une dictature mondiale de banquiers. Et les moyens  utilisés pour y parvenir sont  mafieux: destruction militaire ou économique de tous ceux qui s’opposent avec un grand mépris de la vie humaine y compris pour leurs propres citoyens.

La France actuelle est partie prenante de ce système, ayant perdu avec les traités européens sa souveraineté politique et financière, ayant perdue par la corruption des médias et des politiques sa démocratie,  ayant perdu avec son adhésion à l’OTAN sa souveraineté militaire : comment serait-il possible d’en sortir ?

Un monde de richesse et de paix, protégeant la nature et la vie sur terre n’est possible qu’avec un système monétaire démocratique

 

 

Pourquoi nous ne sommes plus du tout en démocratie

     

La démocratie idéale, « le gouvernement par le peuple pour le peuple » est une belle formule qui n’a jamais existé : même chez les athéniens, qui est la forme la plus évoluée de démocratie que nous connaissons, elle n’existait que pour une petite partie de la population, pas pour les femmes ni pour les esclaves. Elle ne semble pas être une forme naturelle d’organisation des humains (ni des animaux d’ailleurs). L’organisation la plus naturelle, ou la plus efficace, se fait autour d’un leader, d’un chef mais il y a d’autant plus de démocratie dans le groupe que ce chef est à l’écoute des aspirations de son peuple et qu’il est révocable lorsqu’il ne convient plus à la majorité. A ce titre, le fait d’élire des « représentants », ce que nous faisons, n’est pas un gage de démocratie car ils ne sont pas forcément à l’écoute des aspirations du peuple et ne sont révocables qu’à condition d’en choisir des nouveaux dans la même caste.

Faute d’être vraiment démocratique, la constitution de notre république avait prévu une certaine séparation des pouvoirs : des pouvoirs qui s’équilibrent sont le gage qu’un dictateur ne pourra pas s’installer. Il y a donc séparation théorique entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Je dis bien théorique car on a bien vu que, grâce aux procureurs, l’exécutif pouvait interférer avec le judiciaire et que, depuis quelque temps, les français avaient pris l’habitude d’élire un législatif soumis à l’exécutif : nous avons donc un président tout puissant et irrévocable pendant 5 ans.

Mais le plus grave n’est pas là : la constitution a oublié de soumettre à la démocratie 2 pouvoirs importants : le pouvoir des médias et le pouvoir de création monétaire et ce dernier pouvoir, le plus important, a contaminé tous les autres.

Grâce au pouvoir de l’argent, les banquiers (pas les petits banquiers, les quelques gros détenteurs des banques centrales) ont pu regrouper tous les grands médias dans les mains de quelques amis grands industriels.

Grâce au pouvoir de l’argent, les banquiers et leurs amis, les puissances d’argent, les multinationales, ont pu corrompre une grande partie des politiques en finançant leurs campagnes électorales et en assurant leur fortune personnelle (comment appeler autrement les postes bien rémunérés offerts avant ou après le passage au gouvernement ?)

Grâce à la possession des médias et à des techniques de plus en plus élaborées de manipulation des masses, ils arrivent à faire voter suffisamment de citoyens crédules pour le candidat de leur choix. Ce n’est d’ailleurs pas lui qui va gouverner effectivement mais ses conseillers sponsors et commanditaires qui sont derrière, dans un sens qui va satisfaire leurs intérêts plutôt que ceux de la majorité de la population.

Ce système fonctionne bien depuis longtemps aux USA où toute l’administration est composée de banquiers et il nous a été importé avec l’UE qui nous interdit l’accès à nos banques centrales et soumet nos chefs d’état consentants aux directives d’une commission non élue plus à l’écoute des lobbies que du peuple.

Il ne sera donc pas possible de retrouver une certaine démocratie sans sortir de l’UE.

Pour comprendre comment on en est arrivé là, je vous invite à revisiter l’histoire sous l’angle de la création monétaire.

Histoire de la création monétaire

Explication de la « crise »

                                      

La pseudo crise que nous vivons depuis 30 ans au moins n’est pas une « crise », car une crise est passagère, mais la conséquence d’un système monétaire fou et antidémocratique, conséquence due au fait que nos états ont renoncé à créer eux-mêmes leur monnaie au profit de quelques banquiers privés. Examinons ces conséquences :

_Toute la monnaie créée, aussi bien pour les particuliers que pour l’état, l’est sous forme de dette, ce qui veut dire que si tout le monde voulait rembourser ses dettes, il n’y aurait plus d’argent en circulation. Mieux : ces dettes ont des intérêts qui ne sont pas créés et sont donc impossibles à rembourser; cela engendre une situation inextricable où les derniers ne pourront pas rembourser et provoque automatiquement une compétition sauvage entre les membres de la communauté, chacun essayant d’éviter d’être exclu en n’étant pas dans les derniers à rembourser. Ce système, qui prend de l’argent dans le circuit économique sans jamais en remettre (sauf du faux, de l’argent dette) , n’a réussi à perdurer jusqu’à présent qu’à l’aide de divers stratagèmes :

En commençant par ponctionner l’argent plein qui existait avant 1974 où nous n’avions pas encore de dette. Puis

En allant prendre chez les autres l’argent des intérêts qui manque chez soi. Il faut exporter plus qu’on importe, ce qui engendre cette fois des compétitions économiques sauvages entre les états au détriment des ouvriers.

En s’obligeant à une croissance perpétuelle : la croissance permet de payer les intérêts avec le nouvel argent-dette qu’elle permet de créer. Mais, comme ce nouvel argent-dette a lui aussi des intérêts, on ne fait que repousser le problème en l’empirant.

En endettant les états : au lieu de pouvoir créer de la monnaie, l’état doit s’endetter, toujours avec intérêts, ce qui crée un endettement exponentiel non remboursable. Notre dette actuelle atteint presque la valeur de notre PIB ; or, le PIB, qui représente la valeur des échanges, est beaucoup plus important que la masse monétaire puisqu’une même monnaie peut servir pour plusieurs échanges (dans notre exemple de la première partie, la masse monétaire en circulation est de 10§ alors que le PIB était de 30§). Ce qui veut dire que, même si nous donnions tout ce que nous avons sans rien garder, nous n’aurions pas assez d’argent pour rembourser cette dette. Les banquiers savent bien que cette dette n’est pas remboursable, ils ne demandent pas le remboursement mais se contentent de toucher la rente des intérêts. En France, tous nos impôts sur le revenu servent à payer cette rente. Et l’existence de cette dette leur sert de moyen de pression pour intervenir dans la politique des états, exiger l’austérité et s’emparer des richesses du pays. Ce qui est arrivé à la Grèce nous arrivera fatalement un jour. Les USA sont endettés à plus de 500% du PIB, plus que la Grèce, la dette de la France a commencé à se former en 1974, quand nos politiciens convertis à l’idéologie néolibérale ont préféré se financer sur les marchés au lieu de leur Banque Centrale, idem au Canada quand P. Trudeau a privatisé la Banque Centrale en 1974. Il devient alors impossible de payer les réalisations collectives avec de la création monétaire, L’état doit s’endetter encore plus et se rembourser en partie avec des impôts.

Mais tous ces stratagèmes commencent à ne plus pouvoir fonctionner : la croissance perpétuelle dans un monde fini est impossible, l’hyper compétitivité entraine souffrances et perte de salaire d’une partie croissante de la population, le manque d’argent dans le système économique fait baisser la consommation ; or, c’est la consommation qui est aussi le moteur de l’enrichissement et les méthodes essayées pour la relancer, cadeaux fiscaux aux entreprises et cadeaux monétaires aux banques (ce que la BCE a appelé « quantitative easing ») sont impuissantes à la relancer.

Il reste une dernière solution pour perpétuer le système qu’il ne faut pas négliger car elle a déjà servi : susciter des guerres. Les difficultés économiques engendrent toujours des tensions dans les populations qu’ils savent attiser pour provoquer des conflits. Les guerres sont des aubaines pour les banquiers qui financent les 2 partis pour les armer puis pour les aider à reconstruire ce qui a été détruit, ce qui permet une nouvelle croissance.

Comme nous venons de le voir, le banquier central  qui  traite l’état comme un particulier se met au-dessus de l’état et la dette irremboursable qu’il provoque lui permet de s’emparer des richesses de l’état.

De même pour les particuliers : les dettes que ceux-ci contractent, au lieu d’être des mesures de leur dette envers la société, deviennent des dettes envers le banquier, ce qui autorise celui-ci à s’emparer de leur richesse s’ils n’arrivent pas à rembourser.

De même au niveau mondial : les USA ayant réussi à imposer le dollar comme monnaie internationale, les banquiers anglo-américains se trouvent au-dessus de tous les états dépendants, peuvent piller les richesses de tous ceux qui commencent à s’endetter,  et cherchent à établir une dictature mondiale.

Le banquier prête à qui il veut, en quantité qu’il veut, au taux qu’il veut : quel énorme pouvoir ! C’est lui, et non la société, qui  décide des investissements à faire et il choisit non pas ceux qui sont le plus intéressants pour la société à long terme, mais ceux qui rapportent le plus à court terme. Il peut augmenter ou diminuer la masse monétaire à sa guise, créer inflation ou récession. (C’est ainsi que le prix de l’immobilier a beaucoup augmenté ces dernières années car c’est un crédit sûr pour les banquiers et c’est là qu’ils en ont fait le plus, rendant la demande supérieure à l’offre, ce qui crée l’inflation).

Il y a dans toute la société un renversement des valeurs : l’argent étant artificiellement trop rare, ce sont les considérations d’argent qui priment sur toutes les autres au détriment des véritables besoins et des valeurs éthiques et morales. Au lieu que ce soient les échanges choisis qui créent l’argent, c’est la nécessité d’avoir de l’argent qui oblige à des échanges pas forcément souhaités. Ceux qui distribuent l’argent, les banquiers en dernier ressort, sont en position de force par rapport aux autres et peuvent imposer une véritable dictature.

Enfin, rien n’empêche ce banquier de créer de la monnaie pour se financer autant qu’il veut ou pour financer autre chose que des  richesses produites, en particulier pour spéculer à la bourse. Au départ, la bourse servait à financer l’économie : les riches prêtaient aux industriels moyennant un dividende raisonnable. Elle est devenue un casino pour riches où l’on fait des paris sur la variation des cours de n’importe quoi, où l’on arrive même à provoquer la variation de ces cours, où tous les coups sont permis, même les plus mafieux pour s’enrichir plus que les autres. Mais ces jeux sur l’argent ont des répercussions sur l’économie qu’ils ponctionnent au lieu de la financer. Alors que tous les jeux d’argent sont taxés par l’état pour les particuliers, ceux-là curieusement ne le sont pas. Dans un système monétaire démocratique, la bourse serait inutile puisque les vrais industriels pourraient se financer à taux zéro avec un prêteur qui ne viendrait pas se mêler de la marche de l’entreprise. D’autre part, les cours ne peuvent être dans un mouvement continuel de hausse que parce qu’il y a de l’argent créé spécialement pour cela, hors de toute richesse productive créée : plus de 95% de l’argent créé l’est pour la bourse, moins de 5% seulement sert à toute l’économie. La finance est un parasite, une sorte de tique qui suce le sang de la bête économique et qui va exploser ou la tuer. Cette façon de créer de la monnaie ex nihilo sans qu’elle corresponde à une richesse produite est exactement ce que font les faux-monnayeurs : cela a été dénoncé par Maurice Allais, un prix Nobel d’économie, mais occulté par la plupart des économistes néo-libéraux.  Par exemple, comment Patrick Drahi a-t-il pu devenir en 3 ans une des plus grandes fortunes de France ? Tout simplement parce que les banques lui ont créé des millions, par un simple jeu d’écriture. Et pourquoi à lui et pas à vous ? Parce qu’elles savent qu’il va pouvoir ponctionner les entreprises qu’il achète pour en tirer d’importants bénéfices et donc pouvoir rembourser les intérêts : cet argent créé pour des activités non productives pour la nation est le type même d’argent faux qu’il ne serait pas possible de créer dans un système monétaire démocratique. Nos richesses sont achetées par de faux monnayeurs.

Tout cet argent créé hors de toute production engendre une énorme inflation, donc une énorme dévaluation de la monnaie, qui nous est caché car l’indice est truqué :  ce terme devrait s’appliquer aussi à l’inflation boursière mais il a été cantonné à quelques articles de consommation courante judicieusement choisis selon un mode de calcul faussé : l’immobilier ayant beaucoup augmenté ces dernières années , sa part a considérablement diminué dans l’indice; on a introduit une composante « qualité » qui fait que si l’article augmente, mais qu’on estime que la qualité a augmenté aussi , il n’y a pas d’augmentation ; si votre article augmente mais qu’il en existe un autre semblable moins cher, on considère que vous prenez le moins cher, ou que vous en achetez moins, etc… C’est cette inflation réelle qui fait que les cours de la bourse peuvent être longtemps en augmentation, jusqu’au krach quand la banque centrale décide d’arrêter: les cours des monnaies sont maintenus artificiellement, mais les critères de confiance ne sont pas respectés et, en réalité, la plupart des monnaies ont perdu toute valeur. Et, dans ce système, les bulles et les krachs périodiques sont inévitables.

Comble de la perversion du système : quand le système bancaire menace de faire faillite pour avoir trop boursicoté au casino-boursier, c’est l’état qui doit s’endetter encore plus auprès d’eux pour les renflouer car le système monétaire est vital pour le pays. Actuellement, toutes les conditions sont réunies pour un nouveau krach  et, comme il va être difficile de faire payer encore l’état, une directive européenne est passée pendant les vacances pour permettre aux banques de ponctionner les comptes de leurs clients pour se renflouer.

La spéculation et le prêt avec intérêt permettent à ceux qui ont déjà beaucoup d’argent, essentiellement les banques, d’en acquérir encore plus sans rien produire, ce qui est l’essence même du capitalisme mais est une absurdité: si les instruments de mesure sont étalonnés, c’est justement pour que les mesures soient les mêmes pour tous et ne varient pas ; imaginez que les mesures prises avec votre mètre varient et s’agrandissent toutes seules quand vous avez beaucoup mesuré ! Quelle foi y accorder ? L »argent qui représente les richesses augmente dans le temps alors que les richesses que cet argent représente ont plutôt tendance à perdre de la valeur à l’usage! Nous devons perdre l’habitude de considérer qu’il est normal que l’argent placé « rapporte »: cela ne se justifie que parce que nous n’en avons pas assez et pour compenser l’inflation, ce qui ne devrait pas avoir lieu dans un système bien géré. Il serait plus normal que l’argent capitalisé, donc inutilisé dans des échanges, perde peu à peu sa valeur : c’est ce qu’ont voulu marquer certaines monnaies locales en étant « fondantes ». Sans aller jusque-là, on pourrait décider que l’argent capitalisé soit limité à un maximum individuel et seulement mis à l’abri de l’inflation : c’est ce que font la majorité des français avec leur livret de caisse d’épargne. Le système capitaliste accroît automatiquement les inégalités en rendant les riches toujours plus riches sans rien produire et les pauvres toujours plus pauvres quels que soient leurs efforts pour travailler plus.

La circulation monétaire étant  isomorphe à la façon dont s’effectuent les échanges dans une société, il est certain que si l’on établit un système monétaire non démocratique, il ne va plus y avoir de démocratie réelle. Dans le système monétaire actuel, le roi est le banquier central ; c’est donc lui qui dirige de fait le pays. Explication dans le chapitre suivant.

Pourquoi nous ne sommes plus du tout en démocratie

 

Qui peut créer la monnaie et quelles en sont les conséquences

Dans notre exemple, l’organisme émetteur était représenté par une seule personne au service de la collectivité. Dans une société plus grande où il y a plusieurs sortes de banque, cela correspond à la banque centrale. Mais qui possède la banque centrale ? L’état ? Un organisme indépendant sous contrôle démocratique ? Ou un banquier privé ? Nous allons examiner les différents cas.

L’état possède la banque centrale et est seul habilité à pouvoir créer la monnaie

C’est la solution qui parait la plus logique : étant le seul à pouvoir la créer, il maitrise sa fabrication et rend difficile les contrefaçons, il est le mieux placé pour poursuivre les faux monnayeurs, c’est lui qui légifère pour encadrer la monnaie officielle, c’est lui qui paye les fonctionnaires, c’est lui qui devra lever les impôts quand il y en aura. C’était autrefois le principal pouvoir régalien, seul le roi avait le droit de frapper la monnaie. Il semblerait que, dans une démocratie, ce rôle devrait revenir à l’état. Mais il faut que cet état soit démocratiquement très encadré pour ne pas abuser de son pouvoir de création monétaire au profit de quelques ’uns ou pour masquer une mauvaise gestion qui crée trop d’argent par rapport aux capacités de production : cela crée une demande supérieure à l’offre qui a tendance à faire augmenter les prix et produire de l’inflation.( Il faut noter qu’une légère inflation n’est pas très grave : elle déstabilise la monnaie en diminuant sa valeur mais ne pénalise que ceux qui conservent la monnaie au lieu de l’utiliser, qui sont donc trop riches).

Pour éviter ces inconvénients, on peut imaginer

Un organisme public sous contrôle démocratique indépendant de l’exécutif et du parlement

Cet organisme serait soumis aux règles strictes de création monétaire avec une gestion transparente publique. Il ne pourrait fournir de l’argent à l’état et aux particuliers qu’en respectant ces règles et sur mandat citoyen. Le risque que tout ne soit pas transparent serait très atténué 

Un banquier privé se propose d’assurer la fonction de banque centrale

Sa gestion n’étant pas publique, il faut avoir une grande confiance en lui pour qu’il applique strictement les règles de création monétaire.

S’il est honnête, il va ne prêter avec intérêts que son argent plein propre ou une partie de celui de ses clients avec leur accord, prêter par création monétaire à l’état et aux particuliers sans intérêts,  créer gratuitement de l’argent plein pour tous ceux qui travaillent pour la collectivité et uniquement pour ceux-là. Lui-même ne peut se payer que par création monétaire à un tarif raisonnable.

 Mais, si on ne peut faire confiance à l’état, à la comptabilité publique, pour gérer correctement cette création, comment croire qu’un individu privé ne sera pas tenté d’en profiter pour son compte ?

S’il est malhonnête, il va faire croire qu’il prête de l’argent plein même quand il fait de la création monétaire, en profiter pour demander des intérêts dessus, considérer l’état comme un particulier  et lui prêter avec les intérêts de son choix, ne faire aucune création monétaire gratuite pour ceux qui travaillent pour la collectivité mais en faire pour lui pour pouvoir jouer au casino-boursier.

Cette solution parait donc complètement folle car on prend le risque que toutes les règles de création monétaire soient bafouées et que le système devienne ingérable.

C’est pourtant dans ce cas de figure que nous sommes car la plupart des Banques Centrales actuelles sont des banques privées : aux USA la Réserve Fédérale  est en réalité régie par un consortium de quelques grandes banques anglo-américaines privées qui ne prêtent qu’avec intérêts même à l’état ; en Europe, les banques centrales des états sont sous les ordres de la BCE qui, d’après les traités, a interdiction de prêter (et encore moins donner) aux états, ce qui revient au même que la situation américaine. Dans les 2 cas, les états se sont interdits le pouvoir de création monétaire et ne peuvent qu’emprunter à des banques privées qui ont, elles, le pouvoir de création monétaire.

Les conséquences en sont très graves et expliquent complètement ce qu’il est convenu d’appeler la « crise » actuelle qui n’est pas une crise car pas passagère, mais le résultat des contradictions du système. ( voir « explication de la « crise » et « pourquoi nous ne sommes pas en démocratie » )

Mais, forts de toutes les considérations précédentes, quel système monétaire pouvons nous créer qui respecte les règles de création monétaire et une organisation démocratique?

Construction d’un système monétaire démocratique

 

  Règles de création monétaire dans une communauté démocratique

      

 Pour les besoins de la démonstration, nous supposons une petite communauté à peu près autosuffisante, où chacun s’est spécialisé dans un métier, qui fonctionnait jusque-là par le don et qui décide d’introduire une monnaie. Nous appellerons « richesse » ce qui est effectivement échangé (bien, service, savoir, savoir-faire, tout ce qui représente ou a représenté un travail)  et monnaie, ou argent, ce qui mesure et symbolise cette richesse.

Supposons donc que cette communauté se soit mis d’accord sur une unité reposant sur un étalon connu de tous et que ce soit une seule personne qui gère la création monétaire. Nous nommerons § cette unité. Supposons que les valeurs de ce qui s’échange obéissent à la loi de l’offre et de la demande. Il faut pouvoir garder en mémoire ces valeurs et, pour cela, 2 méthodes de symbolisation sont possibles :

La monnaie scripturale : les gains ou dépenses de chacun sont écrits (d’où le nom de « scriptural ») dans un livre de compte (comme dans l’Égypte ancienne ou les SEL actuels) ou à l’intérieur d’un ordinateur comme c’est le cas dans nos comptes en banque. Chacun a un compte où sont marqués en unités positives ses gains et en unités négatives ses dépenses.

La monnaie matérielle qui a pu prendre différentes formes suivant les époques : cailloux, coquillages, pièces métalliques, billets.

Qu’elle soit scripturale ou matérielle, il y a 2 façons possibles de créer de la monnaie : par la dette (monnaie vide) ou pour remplacer la richesse qui vient d’être vendue (monnaie pleine). Nous allons examiner ces 2 méthodes.

Création monétaire par la dette

Examinons ce qui se passe sur une communauté réduite au minimum de 3 personnes: Anatole, Bernard, Camille

Supposons qu’ils aient chacun une richesse à proposer aux autres, et que, pour simplifier, ces richesses soient estimées à la même valeur, 10§.

Anatole voudrait acheter à Bernard, Bernard à Camille et Camille à Anatole.

Comme il n’y a pas encore de monnaie qui circule, il va falloir en créer : nous appellerons OE cet organisme émetteur d’une monnaie matérialisée. Anatole va devoir emprunter à l’OE 10§ (dix unités étalon) ; ces 10§ qui viennent d’être créés n’ont que leur valeur propre, importante si c’est de l’or, beaucoup moins si c’est un billet ou une écriture :  on peut parler de monnaie vide, ou monnaie dette, ou monnaie négative par analogie avec la monnaie scripturale négative) ; ces 10§  mesurent seulement la dette d’Anatole envers la société, dette qu’il s’engage à rembourser en produisant pour la société au moins autant.

Avec ces 10§-, il paye Bernard qui les garde en échange de sa production; ces 10§ représentent maintenant la valeur de la richesse qu’il vient de vendre et lui donnent le droit d’acheter pour la même valeur. Les 10§- vides sont devenus pour Bernard 10§+ pleins alors que rien ne distingue  l’un de l’autre.

Bernard va pouvoir utiliser ces 10§+ pleins pour acheter la production de Camille qui les pense pleins aussi.

Camille va utiliser les 10§+ pleins qu’elle vient d’acquérir en échange de sa production pour acheter celle d’Anatole.

Anatole, qui n’a plus rien à acheter va pouvoir rendre les 10§+ qu’il avait emprunté à l’organisme émetteur qui va annuler sa dette et les détruire. (10§+ + 10§- = 0)

Au final, tout l’argent créé par l’OE lui a été rendu, il n’y a plus de monnaie qui circule mais tous les échanges souhaités ont pu se faire et personne n’est en dette envers les autres. Le raisonnement serait le même dans une communauté plus large et si les richesses à échanger n’avaient pas la même valeur; au final, certains resteraient avec de la monnaie pleine et d’autres avec de la monnaie dette mais la somme totale serait nulle.

De ce simple petit exemple, on peut déjà tirer plusieurs conclusions :

_Mettre en circulation de la monnaie dette est source de confusion car elle est matérialisée de la même façon qu’une monnaie pleine alors qu’elle doit disparaître quand le prêt sera remboursé. L’OE a créé de la fausse monnaie et détruit de la monnaie pleine.

_ Quand la monnaie est créée uniquement sous forme de dette, pour des prêts  sans intérêts, il n’y a plus de monnaie en circulation quand tous les prêts sont remboursés.

 

Mais, dans notre exemple, nous avons oublié quelqu’un : celui qui fabrique cette monnaie ou tient les comptes fait un vrai métier au service de la collectivité et mérite d’être rémunéré : comment est-ce possible ?

Première idée: en prenant un intérêt sur la somme prêtée:

Que va-t-il se passer? Anatole  emprunte 10§- mais devra  rendre 11§+.Il achète la production de Bernard en lui donnant les 10§, qui achète celle de Camille, qui achète à Anatole. Celui-ci se retrouve avec ses 10§+ prêtés qu’il peut rendre mais pas le 1§+ d’intérêt car celui-ci n’a pas été créé. Même s’il avait quelque chose à vendre pour 1§, personne ne pourrait lui acheter sauf en empruntant ; mais c’est ce dernier qui ne pourrait pas rembourser son emprunt.

Pour qu’un système monétaire où la monnaie est créée uniquement sous forme de dette puisse fonctionner dans une communauté fermée, il est nécessaire que l’organisme qui crée la monnaie ne prenne pas d’intérêts sur les prêts qu’il accorde.

Deuxième idée: en levant des impôts puisqu’il travaille pour la communauté, il est normal que chacun participe

Problème : si l’argent est créé uniquement sous forme de dette, quand  tous les emprunts sont remboursés, il n’y a plus d’argent en circulation et il est impossible de lever des impôts.

troisième idée: qu’il se paye lui-même par création monétaire: il mérite que l’on crée de la monnaie pour lui puisqu’il a fourni un travail, c’est la collectivité qui est en dette envers lui et qui va le rembourser en lui fournissant des richesses contre cet argent créé; C’est ce qui se serait passé s’il n’y avait pas d’argent: quand quelqu’un travaille pour le collectif, d’autres se chargent de le nourrir (au sens large, c’est-à-dire lui fournir ce dont il a besoin). Là, certains individus du collectif vont devoir produire un peu plus pour lui mais en s’enrichissant, ce qui est normal puisque toute production vendue mérite sa symbolisation en monnaie. Contrairement à ce qui peut sembler d’une logique imparable, l’impôt sur le revenu pour financer ceux qui travaillent pour la collectivité (ou sont pris en charge par elle) est une double peine car nous travaillons 2 fois au lieu d’une : une première fois pour gagner l’argent des impôts et une deuxième fois en produisant pour eux qui nous paieront avec l’argent que nous leur avons donné ; et ceux qui ne produisent pas pour eux auront été obligés de produire plus dans leur spécialité, inutilement, pour payer l’impôt. L’erreur du raisonnement vient du fait que nous avons pris l’habitude de raisonner uniquement sur l’argent  alors qu’il convient de raisonner d’abord sur la façon dont nous voulons que s’échangent les richesses pour y adapter ensuite le fonctionnement monétaire. Cela n’est valable , bien sûr, que si la collectivité est capable de satisfaire les besoins de tous, en étant autosuffisante ou en ayant des balances commerciales équilibrées. Des impôts ne peuvent être levés que lorsqu’il y en a qui deviennent trop riches par rapport à d’autres . Ces impôts correspondent à de la destruction monétaire.

Ceux qui travaillent pour la collectivité ne peuvent être payés que par création monétaire et ce jusqu’à ce que la masse de monnaie pleine soit suffisante pour pouvoir lever des impôts. 

Cette possibilité de créer et donner (et non prêter) de la monnaie pleine pour ceux qui travaillent pour la collectivité n’a été mise en évidence, à ma connaissance, dans aucune théorie économique, en tous cas pas néolibérale: elle est pourtant nécessaire pour que le système puisse fonctionner correctement et cela a des conséquences énormes que nous allons détailler.

Remarquons  que « monnaie pleine » signifie ici une monnaie correspondant à une richesse donnée et non la monnaie de banque centrale car celle ci n’est pas forcément pleine au sens où nous l’entendons.

Remarquons aussi que la banque centrale n’est pas un réservoir de monnaie mais un organisme qui crée (et éventuellement détruit pour réguler) cette monnaie en fonction des besoins et seulement de 2 façons différentes:

_Facultativement par des prêts de préférence sans intérêts pour qu’ils ne diminuent pas la masse monétaire.

_Obligatoirement par création gratuite de monnaie pleine pour rémunérer ceux qui travaillent pour la collectivité ou pour tout projet d’intérêt public.

Nous avons examiné l’hypothèse où un organisme créait la monnaie pour tous mais il y en a d’autres: la monnaie pourrait être créée par ceux qui font l’échange ou automatiquement par un logiciel. Il n’y aurait alors plus besoin de banque centrale gérée par des individus mais il faudrait résoudre le problème de ceux qui travaillent pour la collectivité.

Nous allons examiner les différents systèmes monétaires existants ou en projet pour voir leur compatibilité avec ces règles et en tirer des conclusions.

 

Mais qui peut être habilité à créer cette monnaie ?   

 

Fonction et propriétés de la monnaie

De quelle monnaie avons-nous besoin?

Toute société repose sur la répartition des tâches nécessaires à la vie du groupe , ce qui entraîne la nécessité d’organiser ensuite les échanges.

Une petite société , comme les tribus autrefois, peut se permettre de fonctionner sans monnaie : chacun donne ce qu’il produit à ceux qui en ont besoin. C’est ce que nous faisons avec nos proches : nous ne faisons pas payer nos services sachant qu’ils nous rendront la pareille si nous en avons besoin. C’est le meilleur système économique du point de vue des relations humaines car ce sont les sentiments qui nous poussent à rendre lorsque l’on a reçu.

Nous avons intuitivement besoin de recevoir autant qu’on a donné ou de rendre autant qu’on a reçu, mais la plupart des échanges sont affectifs et ne sont guère monnayables. La monnaie n’intervient que pour les échanges qui nous coûtent affectivement et pour les quels on demande une réciprocité en dépassant (sans le supprimer) l’idée du troc: il suffit de rendre à quelqu’un du groupe, pas forcément à celui qui a donné.

La monnaie dont nous avons besoin peut donc se définir comme un moyen de se souvenir de la valeur d’une  richesse qui vient d’être donnée, (bien, service, temps de travail, transmission de savoir ou de savoir-faire,…….) et dont on souhaite une réciprocité différée dans le temps et l’espace. Elle a pour fonctions de  mesurer la valeur de cette richesse et de conserver cette mesure un certain temps afin de permettre d’acquérir des richesses pour la même valeur.

Conséquences de cette définition :

_En tant que représentation symbolique, sa valeur propre importe peu et elle peut prendre différents aspects : elle peut être scripturale (écrite) ou matérielle ( objet, animal, pièces, billets).( le scriptural s’oppose au matériel et non au fiduciaire comme le disent les économistes ; le fait qu’elle soit « fiduciaire », digne de confiance, dépend de la validité du système et non de la forme de la monnaie).

_La vraie richesse n’est pas la quantité de monnaie que l’on possède mais ce que l’on a donné pour l’obtenir et ce que l’on pourra obtenir avec.

_En tant qu’instrument de mesure, la monnaie doit être étalonnée. Un étalon est une unité certifiée qui sert de modèle à toutes les reproductions qui en sont faites et qui doivent être certifiées aussi: le mètre étalon par exemple était fait dans un métal de faible dilatation exposé à température constante et tous les mètres du commerce doivent avoir la même longueur. Les commerçants qui utilisent des appareils mesurant des longueurs, des poids ou des volumes subissent des contrôles d’état réguliers pour vérifier que les mesures enregistrées sont conformes aux étalons. La monnaie qui mesure la valeur des richesses échangées doit donc être étalonnée sur une richesse de valeur constante . A noter que l’or, qui permettait aux banquiers de créer de la monnaie, n’était pas un étalon mais un créateur de monnaie, une espèce de dieu, et que la monnaie ainsi créée n’était pas une monnaie au sens où nous l’avons définie mais un titre de propriété qui permettait de faire du troc. Le vrai étalon de la monnaie doit donc être une valeur à laquelle chacun peut se référer: à l’époque où le pain était à la base de l’alimentation de presque tous les français, le pain d’un poids donné pouvait être un bon étalon. Actuellement, ce pourrait être un panel d’articles de première nécessité comme celui sur lequel est calculé l’indice des prix (en l’améliorant car l’actuel est pas mal trafiqué pour minorer l’inflation réelle). Ou alors l’heure de travail , comme dans les SELContrairement aux autres étalons, celui de la monnaie ne peut pas être parfaitement constant: cela est dû au fait que la valeur des richesses, soumise à la loi de l’offre et de la demande, n’est pas parfaitement constante. Mais une légère inflation due au mauvais équilibre momentané du système monétaire n’est pas grave si elle s’accompagne d’une réévaluation en temps réel de l’étalon monétaire (en gros si les salaires sont indexés sur l’indice des prix).

_Pour que la monnaie conserve sa mesure dans le temps, il faut donc que le système ne soit pas trop inflationniste. Là encore, une légère inflation n’est pas grave, elle incite à ne pas trop capitaliser en monnaie, la monnaie étant faite pour circuler.  Par contre cela  condamne  la spéculation et le prêt avec intérêts qui sont des manières de modifier la mesure alors qu’aucune richesse nouvelle n’a été produite. A part la religion juive, cela avait été bien compris par toutes les religions à leur début.

_Pour que la monnaie permette d’acquérir des richesses pour la même valeur, il faut un consensus social de confiance dans cette monnaie (qu’elle soit fiduciaire) ou des lois pour qu’elle ne puisse pas être refusée en paiement (qu’elle soit légale). Une monnaie peut donc être légale et fiduciaire mais elle peut aussi  être fiduciaire sans être légale ou légale sans être fiduciaire.

_Pour qu’il y ait un consensus social de confiance dans cette monnaie, il est nécessaire que le système soit sécurisé pour qu’il ne puisse pas y avoir de faux monnayeurs, c’est-à-dire des individus ou des manipulations capables de créer de la monnaie ne correspondant à aucune richesse produite.  Cela condamne  la création monétaire incontrôlée, comme peuvent le faire les banques centrales actuellement ainsi que la création monétaire ex nihilo par le crédit, création par définition de fausse monnaie puisque ne correspondant à aucune richesse effectivement produite. (Nous verrons qu’elle ne pourra être envisagée qu’exceptionnellement, en échange d’une richesse qui sera produite dans un futur déterminé, sans pouvoir donner lieu à intérêts). Il est donc évident dès maintenant que nous avons une monnaie légale non fiduciaire (d’où l’importance de bien définir les mots que l’on utilise: le fait d’appeler fiduciaire la monnaie de banque centrale nous empêche de penser que la banque centrale puisse faire de la fausse monnaie).

Ces considérations, conséquences directes et rigoureusement logiques de la définition de la monnaie dont nous avons besoin et des fonctions qui lui ont été attribuées  vont nous permettre d’analyser différents systèmes monétaires. Le système monétaire  comprend le type de monnaie, matérielle ou scripturale, son mode de création, son mode de conservation, et son mode de circulation. La façon dont cette monnaie circule, qui reflète exactement la façon dont s’organisent les rapports sociaux , dépend du système politico-économique choisi. Nous allons chercher à trouver un système monétaire compatible avec une organisation démocratique tout en montrant que le système monétaire actuel ne l’est pas.

 

  Règles de création monétaire dans une communauté démocratique

 

Table des matières

 

Pourquoi a-t-on besoin de monnaie, avantages et inconvénients:   http://democratie-sociale.fr/2017/pourquoi-a-t-on-besoin-de-monnaie-avantages-et-inconvenients/

Comment créer un système monétaire :   http://democratie-sociale.fr/2017/comment-creer-un-systeme-monetaire/

_Choix de l’unité et de l’étalon

_monnaie scripturale ou monnaie matérielle

_règles de création monétaire

_Qui peut créer la monnaie et quelles en sont les conséquences   http://democratie-sociale.fr/2017/qui-peut-creer-la-monnaie-et-quelles-en-sont-les-consequences/

Explication de la « crise »   http://democratie-sociale.fr/2017/explication-de-la-crise/

Pourquoi nous ne sommes plus en démocratie   http://democratie-sociale.fr/2017/pourquoi-nous-ne-sommes-plus-du-tout-en-democratie/

Petite histoire de la création monétaire   http://democratie-sociale.fr/2017/histoire-de-la-creation-monetaire-2/

Comment un système monétaire démocratique pourrait rendre notre monde merveilleux   http://democratie-sociale.fr/2017/un-monde-de-richesse-et-de-paix-protegeant-la-nature-et-la-vie-sur-terre-est-possible-avec-un-systeme-monetaire-democratique-2/

Bibliographie:   http://democratie-sociale.fr/2017/bibliographie/

 

Dictature bancaire ou système monétaire démocratique ? A vous de choisir !

Pour la majorité d’entre nous, le système monétaire semble fonctionner normalement : nous gagnons de l’argent quand nous produisons quelque chose, nous en perdons quand nous achetons. Nous ne nous posons pas de questions sur la façon dont il a été créé, l’important est qu’il circule. Mais si cet argent était faux ? Nous ne nous en apercevrions pas si les autres continuaient à l’accepter ; et nous pensons que les banques et l’état finiraient par s’en apercevoir et arrêteraient les faux monnayeurs. Et si c’était les banquiers les faux monnayeurs ? Et si l’état était complice ?

Nous sommes victimes de la plus grande escroquerie de tous les temps qui fait de nous les esclaves plus ou moins bien nourris d’un système qui ne profite qu’à quelques ’uns et conduit l’humanité à sa perte.

Ce petit dossier démontre simplement pourquoi le système actuel ne peut pas fonctionner, comment on en est arrivé là et comment il serait possible d’en sortir pour le bien de 99% d’entre nous si nous étions suffisamment informés pour faire les bons choix lors des élections. Lisez et faites circuler.

Ce dossier est le résultat d’un travail collectif regroupant, résumant ou enrichissant les acquis d’ouvrages déjà publiés et cités dans la bibliographie. Il vous est possible dans chaque chapitre d’apporter vos commentaires pour éventuellement l’améliorer ou l’enrichir, sachant qu’il est volontairement très condensé pour pouvoir être lu facilement par tous : chaque affirmation pourrait faire l’objet d’un chapitre entier pour en apporter les preuves mais la plupart d’entre nous ont déjà suffisamment d’expérience pour pouvoir en apprécier la véracité.

Table des matières: http://democratie-sociale.fr/?p=734&preview=true

 

Pouvoir de création monétaire et démocratie 

La démocratie n’est pas un tout ou rien, il y a des degrés. Un état est d’autant plus démocratique que les citoyens sont associés aux décisions qui les concernent et que ceux qui exercent un pouvoir sont révocables par ceux sur qui ce pouvoir s’exerce. La démocratie complète n’a sûrement jamais existé, sauf peut-être dans de petites communautés, et notre démocratie dite « représentative » n’est, par nature, pas très démocratique car les dits « représentants » ont toujours plus représenté eux-mêmes que le peuple. C’est d’ailleurs volontairement que ceux qui ont fait la révolution de 1789 ont construit une « république » plutôt qu’une démocratie.

Ils nous ont octroyé quand même la possibilité d’élire ceux qui exercent 2 pouvoirs importants: le législatif et l’exécutif. Restent 3 autres pouvoirs importants qui ne sont pas sous contrôle démocratique:

_Le judiciaire: les juges sont théoriquement indépendants de tout pouvoir, mais, grâce aux procureurs et à son pouvoir de nomination, l’exécutif peut interférer.

_Le contrôle des moyens d’information: la liberté de parole ne sert à rien si personne ne vous entend et ceux qui contrôlent les grands médias jouissent d’un véritable pouvoir. Il fut un temps où c’était l’état, ce n’est plus le cas actuellement mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont libres.

_Le pouvoir de création monétaire : nous avons vu qu’il est énorme car il contrôle tout le système économique. Il était autrefois sous contrôle de l’état mais ne l’est plus depuis 1973 et surtout depuis les traités européens.

S’il ne nous reste presque plus rien de démocratique, c’est parce que le cinquième pouvoir, le plus important, n’est pas sous le contrôle des citoyens, il est aux mains d’un petit groupe de banquiers privés, et il a réussi à contaminer tous les autres :

_Ces banquiers ont permis à quelques amis de contrôler les principaux médias.

_Le contrôle des médias a permis d’endoctriner sans qu’elle s’en rende compte la majorité des citoyens: il suffit de savoir trier les informations et de les présenter dans le sens voulu.

_Cette majorité vote donc pour des candidats aux législatives et à l’exécutif présélectionnés par les médias, donc par ce petit groupe, pour leur dépendance à l’idéologie dite « néo-libérale » qui leur assure le pouvoir. On a pu déterminer que le nombre de voix obtenues aux élections était exactement proportionnel au temps de passage sur les écrans TV.

Finalement, au lieu d’être sous contrôle citoyen, ce sont 4 pouvoirs et demi qui sont sous le contrôle d’un petit groupe d’individus composé de banquiers, grands industriels, journalistes et politiques: ce n’est plus une démocratie mais une oligarchie, ou, plus exactement une ploutocratie puisque ce petit groupe est constitué des plus riches.

Revenir vers la démocratie passe donc d’abord par la récupération du pouvoir de création monétaire. On comprend que ceux qui ont actuellement ce pouvoir sont prêts à tout pour ne pas le perdre et rêvent d’une dictature mondiale, mais nous pouvons encore intervenir avec le seul pouvoir qui nous reste: la résistance à la propagande des grands médias grâce en particulier à internet.

Voyons d’abord comment on en est arrivé là.

Théorie de la création monétaire démocratique

   Curieusement, les théories économiques qui justifient le système « néo-libéral » accordent peu d’importance à la façon dont la monnaie est créée, par qui et dans quelles conditions. C’est pourtant là que réside le secret du pouvoir immense qu’ont pris les intérêts financiers sur la vie économique et politique. Pour bien comprendre la logique d’un système monétaire, nous allons raisonner à partir d’une société en grande partie auto-suffisante mais dans laquelle la monnaie n’existe pas encore et étudier les différents moyens de la créer.

Toute société repose sur la répartition du travail productif, ce qui entraine la nécessité d’organiser ensuite les échanges.

Une petite société peut se permettre de fonctionner sans monnaie : chacun donne ce qu’il a produit à ceux qui en ont besoin. C’est ce que nous faisons avec nos proches : nous ne faisons pas payer nos services sachant qu’ils nous rendrons la pareille si nous en avons besoin. L’inconvénient, surtout dans une société plus grande, est que certains peuvent donner beaucoup plus qu’ils ne reçoivent et d’autres recevoir beaucoup plus qu’ils ne donnent.

Si le don ne veut pas être gratuit et demande une réciprocité, on peut envisager le troc : on échange au lieu de donner. L’inconvénient en est quand les choses à échanger n’ont pas la même valeur, ou quand on ne trouve rien à échanger qui satisfasse celui qui possède le bien convoité. Le troc est surtout utilisé pour des échanges entre communautés.

L’invention de la monnaie est un progrès sur le troc car elle va pallier à ces 2 inconvénients en mesurant la valeur des échanges et en permettant leur mutualisation. Chacun pourra savoir s’il a produit suffisamment ou s’il est en dette envers la société, il pourra vendre à l’un et acheter à un autre.

Notons bien que tous les échanges n’ont pas besoin d’être monétisés: lorsqu’on a confiance dans la capacité de rendre à celui à qui on donne, ou quand on peut se permettre de donner sans avoir besoin de retour, dans les échanges entre amis, encore plus dans les échanges amoureux, quand ce qu’on échange est inestimable, il n’y a pas besoin de monnaie. Celle-ci n’intervient que quand la communauté devient trop grande et que la confiance en l’autre que l’on ne connait pas n’est pas automatique, elle sert essentiellement à mesurer que personne ne va recevoir plus qu’il ne peut donner. L’inconvénient de la monnaie est de remplacer des sentiments qui nous motivent par des obligations qui peuvent nous emprisonner : au lieu d’avoir un sentiment de reconnaissance envers celui qui nous a donné, ce qui nous motive pour avoir envie de donner aussi,  le payer fait qu’on ne lui doit rien mais qu’on est obligé de fournir un travail pour gagner cet argent. Et le travail peut devenir une obligation pénible si l’organisation sociale et le système monétaire correspondant ne sont pas conçus de manière démocratique. C’est  un système monétaire démocratique que nous allons essayer de concevoir ici en ne gardant que la fonction essentielle de la monnaie :

La fonction essentielle de la monnaie est de mesurer la valeur des échanges.

La monnaie n’est qu’un instrument de mesure ; elle mesure les valeurs des richesses échangées de la même façon qu’un mètre mesure les longueurs. Et, comme tout instrument de mesure, elle a besoin d’un étalon.

L’étalon doit être connu de tous et représenter une valeur à peu près identique pour chacun : c’est ainsi que, dans les sociétés paysannes, l’étalon a pu être un animal ou une céréale que chacun possédait, ce qui permettait de comparer sa valeur à toute autre production. Dans une société égalitaire, ce pourrait être l’heure de travail. Nous nommerons e la valeur de cet étalon. Comme tout étalon, cette valeur doit être la plus stable possible.

L’estimation de la valeur des produits est par contre variable et obéit à la loi de l’offre et la demande : le prix se négocie entre  le vendeur et l’acheteur.

Il ne suffit pas de mesurer, il faut aussi consigner cette mesure quelque part. Et, pour cela, 2 méthodes sont possibles :

La monnaie scripturale : les gains ou dépenses de chacun sont écrites (d’où le nom de « scriptural ») dans un livre de compte (comme dans l’Égypte ancienne ou les SEL actuels) ou à l’intérieur d’un ordinateur comme c’est le cas dans nos comptes en banque. Chacun a un compte où sont marqués en unités positives ses gains et en unités négatives ses dépenses.

La monnaie matérielle qui a pu prendre différentes formes suivant les époques : cailloux, coquillages, pièces métalliques, billets. La matérialisation des échanges s’avère plus problématique que dans la monnaie scripturale et mérite de s’y attarder.

Examinons ce qui se passe sur une communauté réduite au minimum de 3 personnes: Anatole, Bernard, Camille

Supposons qu’ils aient chacun une production à proposer aux autres, et que, pour simplifier, ces productions soient estimées à la même valeur, 10e. Anatole voudrait acheter à Bernard, Bernard à Camille et Camille à Anatole.

Comme il n’y a pas encore de monnaie qui circule, Anatole va devoir emprunter à l’OE (organisme émetteur de monnaie) 10e (unités étalon): ces 10e n’ont aucune valeur (ou seulement la valeur  de leur fabrication, très faible, on peut parler de monnaie vide, ou monnaie dette, ou monnaie négative par analogie avec la monnaie scripturale négative) ; ces 10e  mesurent seulement la dette d’Anatole envers la société, dette qu’il s’engage à rembourser en produisant pour la société au moins autant.

Avec ces 10e-, il paye Bernard qui les garde en échange de sa production; ces 10e– ont maintenant de la valeur, ils représentent la valeur de la production qu’il vient de vendre et lui donnent le droit d’acheter pour la même valeur. Les 10e– vides sont magiquement devenus 10e+ pleins alors que rien ne distingue  l’un de l’autre.

Bernard va pouvoir utiliser ces 10e+ pleins pour acheter la production de Camille.

Camille va utiliser les 10e+ pleins qu’elle vient d’acquérir en échange de sa production pour acheter celle d’Anatole.

Anatole, qui n’a plus rien à acheter va pouvoir rendre les 10e+ qu’il avait emprunté à l’organisme émetteur qui va annuler sa dette et les détruire. (10e+ + 10e– = 0)

Au final, tout l’argent créé par l’OE lui a été rendu, il n’y a plus de monnaie qui circule mais tous les échanges souhaités ont pu se faire et personne n’est en dette envers les autres.

Il est évident que dans une communauté aussi restreinte, il n’y a pas besoin de monnaie, mais le raisonnement serait le même dans une communauté plus large et si les objets à échanger n’avaient pas la même valeur; au final, certains resteraient avec de la monnaie pleine et d’autres avec de la monnaie dette mais la somme totale serait nulle.

Quand la monnaie est créée uniquement sous forme de dette, pour des prêts  sans intérêts, il n’y a plus de monnaie en circulation quand tous les prêts sont remboursés.

Puisque cette  monnaie créée sous forme de dette est destinée à être rendue, sa valeur propre n’a aucune importance. Son utilisation est basée sur la confiance qu’elle n’a pas été fabriquée par de faux monnayeurs, que sa valeur reste stable, et qu’elle ne pourra être refusée en paiement d’une production.

Comme elle ne fait que symboliser une autre valeur, la valeur propre de la monnaie pleine n’a pas d’importance non plus, qu’elle soit métallique, en or, sous forme de billets ou scripturale, de même façon qu’il est indifférent que votre mètre soit fait en plastique, en métal ou en platine iridié : l’important est qu’il mesure exactement un mètre.

Comment alors va être payé cet organisme émetteur qui a produit un travail pour la collectivité et mérite d’être rémunéré?

Première idée: en prenant un intérêt sur la somme prêtée:

Que va-t-il se passer? Anatole  emprunte 10e– mais devra en rendre 11+.Il achète la production de Bernard en lui donnant les 10e, qui achète celle de Camille, qui achète à Anatole. Celui-ci se retrouve avec ses 10e+ prêtés qu’il peut rendre mais pas le 1e+ d’intérêt car celui-ci n’a pas été créé. Même s’il avait quelque chose à vendre pour 1e, personne ne pourrait lui acheter sauf en empruntant ; mais c’est ce dernier qui ne pourrait pas rembourser son emprunt.

Pour qu’un système monétaire où la monnaie est créée sous forme de dette puisse fonctionner dans une communauté fermée, il est nécessaire que l’organisme qui crée la monnaie ne prenne pas d’intérêts sur les prêts qu’il accorde.

Deuxième idée: en levant des impôts puisqu’il travaille pour la communauté, il est normal que chacun participe

Problème : si l’argent est créé uniquement sous forme de dette, quand tous les emprunts sont remboursés, il n’y a plus d’argent en circulation et il est impossible de lever des impôts.

troisième idée: qu’il se paye lui-même par création monétaire: il mérite que l’on crée de la monnaie pour lui puisqu’il a fourni un travail, c’est la collectivité qui est en dette envers lui et qui va le rembourser en lui fournissant des richesses contre cet argent créé; C’est ce qui se serait passé s’il n’y avait pas d’argent: quand quelqu’un travaille pour le collectif, d’autres se chargent de le nourrir (au sens large, c’est-à-dire lui fournir ce dont il a besoin). Là, certains individus du collectif vont devoir produire un peu plus pour lui mais en s’enrichissant, ce qui est normal puisque toute production vendue mérite sa symbolisation en monnaie. Et il en sera de même pour tous ceux qui travaillent pour la collectivité : cet argent qui leur est versé par création monétaire est le seul argent plein qui va rester en circulation pour échanger et capitaliser quand tous les emprunts auront été remboursés. D’années en années, la masse monétaire de monnaie pleine va augmenter au point que les emprunts seront de moins en moins nécessaires il n’y aura bientôt plus besoin d’emprunter et les éventuels impôts n’interviendront que pour limiter la capitalisation et redistribuer cet argent pour aider les plus défavorisés. Il y aura alors à diminuer la création monétaire et à jouer sur l’équilibre impôts- monnaie créée pour que la masse monétaire soit parfaitement adaptée aux besoins économiques. Contrairement à ce qui peut sembler d’une logique imparable, l’impôt sur le revenu pour financer ceux qui travaillent pour la collectivité est une double peine car nous les finançons 2 fois : une fois en diminuant notre salaire, une deuxième fois en produisant pour eux qui nous paieront avec l’argent que nous leur avons donné.

Ceux qui travaillent pour la collectivité ne peuvent être payés que par création monétaire et ce jusqu’à ce que la masse de monnaie pleine soit suffisante pour pouvoir lever des impôts. Cela ne produit pas d’inflation si la production interne est suffisante et si  la création de monnaie pleine ne peut se faire qu’en échange d’une richesse produite.

Si l’on veut éviter le plus possible le recours aux emprunts par création monétaire qui sont gênants car ils mettent en circulation une monnaie fictive indifférenciable d’une monnaie pleine, on peut imaginer la possibilité d’un découvert non matérialisé sans intérêts ou d’un revenu de base pour chaque membre de la communauté en monnaie pleine, revenu qui devra être dépensé uniquement pour des achats de production interne.

L’inconvénient du revenu de base est qu’il gomme la raison pour laquelle la monnaie a été créée, à savoir mesurer que chaque membre de la communauté produit pour la société au moins autant qu’il en reçoit. Ceux qui le veulent vont pouvoir bénéficier d’un revenu certes minimum mais sans rien produire et seront à la charge des autres. Certains sont déjà pris en charge par la collectivité : les handicapés, les malades, les chômeurs, les retraités. Et ceux-là peuvent effectivement être pensionnés par création monétaire, mais quid de quelqu’un en bonne santé qui ne fait rien et vit aux crochets des autres ? La société est-elle prête à accepter cela ?

Le commerce avec une autre communauté ne pose pas problème : il suffit d’appliquer un taux de conversion entre les 2 étalons ; par exemple, si l’heure de travail étalon vaut 12e dans la communauté A et 60 é dans la communauté B, il suffira de multiplier par 5 ou diviser par 5 lors des échanges entre communautés. Par contre, s’il n’y a pas de monnaie internationale, il s’agit d’un troc et les échanges doivent être équilibrés. S’il existe une monnaie internationale, celle-ci doit répondre aux mêmes critères que précédemment pour être acceptable, à savoir : n’être créée que pour des prêts sans intérêts aux nations en voie de développement et pour des échanges de richesses produites. Une telle monnaie permettrait des réalisations utiles pour l’humanité entière par création monétaire internationale.

Les règles impératives de toute création monétaire démocratique sont donc celles –ci :

La fonction essentielle de la monnaie est de mesurer la valeur des échanges.

Quand la monnaie est créée uniquement sous forme de dette, pour des prêts  sans intérêts, il n’y a plus de monnaie en circulation quand tous les prêts sont remboursés.

La valeur propre  de la monnaie n’a aucune importance. Son utilisation est basée sur la confiance qu’elle n’a pas été fabriquée par de faux monnayeurs, que sa valeur reste stable  et qu’elle ne pourra être refusée en paiement d’une production.

Pour qu’un système monétaire où la monnaie est créée sous forme de dette puisse fonctionner dans une communauté fermée, il est nécessaire que l’organisme qui crée la monnaie ne prenne pas d’intérêts sur les prêts qu’il accorde.

Si l’argent est créé uniquement sous forme de dette, quand tous les emprunts sont remboursés, il n’y a plus d’argent en circulation et il est impossible de lever des impôts.

Ceux qui travaillent pour la collectivité ne peuvent être payés que par création monétaire et ce jusqu’à ce que la masse de monnaie pleine soit suffisante pour pouvoir lever des impôts.  Cela ne produit pas d’inflation si la production interne est suffisante et si  la création de monnaie pleine ne peut se faire qu’en échange d’une richesse produite.

                        Qui peut être cet organisme émetteur ?

L’état

Le pouvoir de création monétaire donne un pouvoir énorme sur toute la vie sociale. C’était autrefois le principal pouvoir régalien, seul le roi avait le droit de frapper la monnaie. Il semblerait que, dans une démocratie, ce rôle devrait revenir à l’état : c’est déjà lui qui légifère pour encadrer la monnaie officielle, organiser les impôts, c’est lui qui peut poursuivre les faux monnayeurs, c’est lui qui doit payer les fonctionnaires. Le danger est que s’il n’est pas bien contrôlé démocratiquement, comme c’est le cas dans notre constitution, il utilise la création monétaire pour des enrichissements personnels ou pour masquer une mauvaise gestion de l’économie, créant plus de monnaie qu’il n’y a de richesses produites, ce qui crée de l’inflation.

Un organisme public sous contrôle démocratique indépendant de l’état

Cet organisme serait soumis aux règles strictes de création monétaire avec une gestion transparente publique. Il ne pourrait fournir de l’argent à l’état et aux particuliers qu’en respectant ces règles. Le risque, comme dans toute gestion humaine, est que tout ne soit pas transparent.

Un logiciel bien programmé, transparent  et infalsifiable

95% de l’argent que nous utilisons est déjà sous forme scripturale, plus exactement électronique car écrite seulement dans des ordinateurs et les opérations courantes dans les banques sont gérées automatiquement par des logiciels. De tels logiciels, programmés avec les règles de création monétaire démocratique, pourraient gérer automatiquement nos comptes quasi gratuitement soit dans une banque centrale d’état accessible à tous, soit individuellement dans des smartphones sécurisés. Les blockchain du bitcoin montrent que l’on peut faire un système à la fois sécure et transparent (mais qui est très lourd et le bitcoin ne satisfait pas aux règles de création démocratique).

Un banquier ( central)privé honnête (respectant la démocratie)

Pour être honnête, il doit respecter les règles de création monétaire démocratique : ne prêter avec intérêts que son argent plein propre ou une partie de celui de ses clients avec leur accord, prêter par création monétaire à l’état et aux particuliers sans intérêts,  créer de l’argent plein pour tous ceux qui travaillent pour la collectivité et uniquement pour ceux-là. Lui-même ne peut se payer que par création monétaire. Mais, si on ne peut faire confiance à l’état, à la comptabilité publique, pour gérer correctement cette création, comment croire qu’un individu privé ne sera pas tenté d’en profiter pour son compte ?

Un banquier (central) privé malhonnête (se mettant au-dessus de l’état)

Celui-là fait croire qu’il prête de l’argent plein même quand il fait de la création monétaire, en profite pour demander des intérêts dessus, considère l’état comme un particulier  et lui prête avec les intérêts de son choix, ne fait aucune création monétaire pour ceux qui travaillent pour la collectivité mais en fait pour lui pour pouvoir jouer au casino-boursier.

C’est dans ce cas de figure que nous sommes car la plupart des Banques Centrales actuelles sont des banques privées : aux USA la Réserve Fédérale  est en réalité régie par un consortium de 3 grandes banques anglo-américaines privées qui ne prêtent qu’avec intérêts même à l’état ; en Europe, les banques centrales des états sont sous les ordres de la BCE qui, d’après les traités, a interdiction de prêter (et encore moins donner) aux états, ce qui revient au même que la situation américaine. Dans les 2 cas, les états se sont interdits le pouvoir de création monétaire et ne peuvent qu’emprunter à des banques privées qui ont, elles, le pouvoir de création monétaire.

Les conséquences en sont énormes :

Toute la monnaie créée pour le circuit économique l’est  sous forme de prêts avec intérêts et nous avons vu que cela crée une situation inextricable où certains ne pourront pas rembourser puisque l’argent des intérêts n’a pas été créé. Cela va engendrer une compétition sauvage entre les membres de la communauté, chacun essayant d’éviter d’être exclu en n’étant pas dans les derniers à rembourser. Cela tend aussi à provoquer de l’inflation car, pour pouvoir payer les intérêts, une possibilité est de gonfler le prix de sa production. Ce système, ingérable dans une société fermée, ne peut perdurer que dans une fuite en avant, une expansion perpétuelle qui permet de reporter sur d’autres le défaut de paiement ou l’endettement non remboursable. Cela explique pourquoi les USA sont dans un expansionnisme permanent, pourquoi les états prisonniers de ce système sont obligés d’exporter agressivement vers d’autres états pour trouver à l’extérieur l’argent des intérêts qui fait défaut chez eux,  pourquoi les économistes adeptes de ce système ne voient de salut que dans la croissance car quand il y a croissance, beaucoup empruntent, et avant que les emprunts soient remboursés, il y a beaucoup de monnaie vide qui circule et donne l’illusion d’une augmentation de la masse monétaire qui permet de rembourser les intérêts des premiers emprunts. Le problème est que quand tous les emprunts veulent être remboursés avec les intérêts, il manque encore plus d’argent qu’avant.

Le fait que ce soit un banquier privé qui crée la monnaie a un autre effet pervers: celui qui emprunte se sent désormais en dette non plus envers la société, mais envers la banque, ce qui justifie tout le pouvoir que peut exercer la banque sur lui en se comportant comme si elle prêtait de l’argent plein: il s’agit ni plus ni moins d’une escroquerie, la dette reste envers la société et non envers la banque.

Le banquier traite l’état comme un particulier, ce qui le met au-dessus de l’état: au lieu que ce soit l’état qui demande à la Banque Centrale de payer les fonctionnaires, c’est la banque qui demande à l’état de s’endetter pour les payer. L’état ne peut plus créer de monnaie et ne peut se financer que par l’emprunt et l’impôt (impôt que nous avons vu impossible dans ces conditions, qui n’est réalisable que si l’état a préalablement emprunté pour augmenter la masse monétaire en circulation). Notre dette correspond exactement à la monnaie que l’état aurait pu créer gratuitement et elle est impossible à rembourser puisqu’aucune monnaie pleine n’est créée. Plus on cherche à rembourser, plus on s’endette et  plus on doit payer des intérêts. Cela explique pourquoi tous les états adeptes de ce système ont des dettes exponentielles et irremboursables qui ne font que croître, quoi qu’ils fassent : les USA sont endettés à plus de 500% du PIB, plus que la Grèce, la dette de la France a commencé à se former en 1974, quand nos politiciens convertis à l’idéologie néolibérale ont préféré se financer sur les marchés au lieu de leur Banque Centrale, idem au Canada quand P.Trudeau a privatisé la Banque Centrale en 1974. Il devient alors impossible de payer les réalisations collectives avec de la création monétaire, L’état doit s’endetter encore plus et se rembourser en partie avec des impôts.

Le banquier prête à qui il veut, en quantité qu’il veut, au taux qu’il veut : quel énorme pouvoir ! C’est lui, et non la société, qui  décide des investissements à faire et il choisit non pas ceux qui sont le plus intéressants pour la société à long terme, mais ceux qui rapportent le plus à court terme. Il peut augmenter ou diminuer la masse monétaire à sa guise, créer inflation ou récession. (C’est ainsi que le prix de l’immobilier a beaucoup augmenté ces dernières années car c’est un crédit sûr pour les banquiers et c’est là qu’ils en ont fait le plus, rendant la demande supérieure à l’offre, ce qui crée l’inflation).

Il y a dans toute la société un renversement des valeurs : l’argent étant artificiellement trop rare, ce sont les considérations d’argent qui priment sur toutes les autres au détriment des valeurs éthiques et morales.

Enfin, rien n’empêche ce banquier de créer de la monnaie pour se financer autant qu’il veut ou pour financer autre chose que des  richesses produites, en particulier pour spéculer à la bourse; les investissements spéculatifs ne sont pas des investissements productifs pour la société et ne devraient pas avoir droit à de la création monétaire. Actuellement, 95% de l’argent créé sert à la spéculation. En 2016, la Banque Centrale Européenne a racheté pendant des mois 60Md d’actifs par mois, ce qui revient à distribuer de la monnaie en la donnant uniquement aux banques qui ne s’en sont servies que pour spéculer (c’est plus que le déficit budgétaire annuel d’un pays comme la France et deux fois la charge des intérêts de la dette de l’Etat français).  Cela crée une inflation masquée : on nous dit que l’inflation est très faible mais cela est faux car le mot et son calcul ont été dénaturés : l’inflation est une augmentation des prix (ce qui est équivalent à une dévaluation de la monnaie) qui se produit quand trop de monnaie a été créée au regard des richesses produites. Ce terme devrait s’appliquer aussi à l’inflation boursière mais il a été cantonné à quelques articles de consommation courante judicieusement choisis selon un mode de calcul faussé : l’immobilier ayant beaucoup augmenté ces dernières années a été sorti de l’indice ; on a introduit une composante « qualité » qui fait que si l’article augmente, mais qu’on estime que la qualité a augmenté aussi , il n’y a pas d’augmentation ; si votre article augmente mais qu’il en existe un autre semblable moins cher, on considère que vous prenez le moins cher, ou que vous en achetez moins, etc… C’est cette inflation réelle qui fait que les cours de la bourse peuvent être longtemps en augmentation, jusqu’au crack quand la banque centrale décide d’arrêter: les cours des monnaies sont maintenus artificiellement, mais les critères de confiance ne sont pas respectés et, en réalité, la plupart des monnaies ont perdu toute valeur. Cette façon de créer de la monnaie ex nihilo sans qu’elle corresponde à une richesse échangée est exactement ce que font les faux monnayeurs (cela a été dénoncé par Maurice Allais,  prix Nobel d’économie, mais occulté par la plupart des économistes néo-libéraux). Cela prouve aussi que l’état ne joue plus son rôle d’interdire les faux monnayeurs et est complice de ce racket des banquiers sur l’économie du pays. Nos politiques auraient le pouvoir, s’ils le voulaient, de reprendre le contrôle de la Banque Centrale; ils ne le font pas en partie par incompréhension du fonctionnement monétaire et ralliement passif à l’idéologie néo-libérale, en partie par corruption car ils sont dépendants des banques pour leur campagne électorale et leur fortune personnelle.

Comble de la perversion du système : quand le système bancaire menace de faire faillite pour avoir trop boursicoté au casino-boursier, c’est l’état qui doit s’endetter encore plus auprès d’eux pour les renflouer car le système monétaire est vital pour le pays.

La spéculation et le prêt avec intérêt permettent à ceux qui ont déjà beaucoup d’argent, essentiellement les banques, d’en acquérir encore plus sans rien produire, ce qui est l’essence même du capitalisme mais est une absurdité: il est incompatible pour un instrument de mesure de s’agrandir à l’usage; imaginez que votre mètre s’allonge quand ce que vous mesurez est grand ! Un instrument de mesure doit au contraire, rester le plus stable possible. (C’est à comparer également à une énergie qui s’accroîtrait quand on la stocke, ce qui est contraire aux principes physiques). Nous devons perdre l’habitude de considérer qu’il est normal que l’argent placé « rapporte »: cela ne se justifie que parce que nous n’en avons pas assez et pour compenser l’inflation, ce qui ne devrait pas avoir lieu dans un système bien géré. Il serait plus normal que l’argent capitalisé, donc inutilisé dans des échanges, perde peu à peu sa valeur : c’est ce qu’ont voulu marquer certaines monnaies locales en étant « fondantes ». Sans aller jusque-là, on pourrait décider que l’argent capitalisé soit limité à un maximum individuel et seulement mis à l’abri de l’inflation : c’est ce que font la majorité des français avec leur livret de caisse d’épargne. Le système capitaliste accroît automatiquement les inégalités en rendant les riches toujours plus riches sans rien produire et les pauvres toujours plus pauvres quels que soient leurs efforts pour travailler plus.

Les (grands) banquiers et leurs alliés, les grands industriels ont utilisé leur argent pour s’emparer des grands médias et réduire encore le peu de démocratie qui nous restait, à savoir le droit d’élire nos dirigeants : à partir du moment où les médias servent de propagande pour le candidat de leur choix et arrivent à fausser le débat démocratique, on peut considérer que les élections ne remplissent plus leur rôle démocratique et que le système se verrouille complètement en dictature d’une petite oligarchie.

Il ne reste plus dans le monde que très peu de banques centrales qui n’appartiennent pas à la famille Rothschild et nous assistons à la phase finale d’un coup d’état qui vise « une dictature mondiale des banquiers » (comme l’a avoué Mr Rockefeller) et qui se prépare depuis des siècles. Comme le disait Mayer Amschel Rothschild à l’origine de tout cela : « donnez-moi  le contrôle de la monnaie et je me moque de qui fait les lois »

La monnaie qui est le sang de la société, qui matérialise nos échanges et devrait être un service public, est devenue entre les mains de ces banquiers pervers un formidable instrument de pouvoir sur les peuples qu’ils utilisent sans aucun respect de la vie sur la planète. (Nous parlons ici des banquiers de banque centrale, ceux des petites succursales sont prisonniers du système et ne se rendent pas forcément compte du fonctionnement d’ensemble : eux sont limités dans leur prêts, peuvent faire faillite si les emprunteurs ne remboursent pas, détruisent l’argent créé lorsqu’il est remboursé et trouvent normal de prendre des intérêts pour se payer ; cela pourrait à la rigueur fonctionner s’il y avait par ailleurs une banque centrale qui créait de l’argent plein).

Pour comprendre comment on en est arrivé là, voir le chapitre « histoire de la création monétaire » http://democratie-sociale.fr/2016/histoire-de-la-creation-monetaire/

Pour comprendre ce que serait un pays et un monde avec une monnaie démocratique, voir http://democratie-sociale.fr/2017/un-monde-de-richesse-et-de-paix-protegeant-la-nature-et-la-vie-sur-terre-est-possible-avec-un-systeme-monetaire-democratique/

Qui veut destituer Trump

Ce n’est pas une majorité de la population, comme on veut nous le faire croire, il a été élu par une réelle majorité.

Qui aurait pu, avant lui, se moquer ouvertement du président de la plus grande puissance mondiale? Si (presque) tout le monde se le permet ici, c’est parce que l’ensemble des grands médias américains se le permettent, et, si ceux ci se le permettent, c’est qu’ils sont aux ordres de plus puissants que lui, la petite oligarchie qui a toujours dirigé dans l’ombre les USA, fait et défait les présidents à sa guise. Trump ne leur plait pas car il s’oppose à la mondialisation et à la guerre avec la Russie: ils vont tout faire pour le destituer et, s’ils n’y arrivent pas, il risque sa vie: ce sont les mêmes, pour les mêmes raisons, qui ont déjà fait assassiner le président Kennedy.

Voir l’article d’un journaliste américain lucide:

1629 – L’enjeu pour Trump et nous tous

Les 99% de la population mondiale sont victimes d’un système monétaire absurde

 

Pourquoi la pauvreté augmente alors que nous n’avons jamais produit autant de richesses ? Pourquoi courrons nous après l’argent alors qu’il n’y en a jamais eu autant de créé ? Pourquoi avons-nous toujours besoin de croissance ? Pourquoi est-ce que gagner de l’argent est devenu la valeur essentielle, au mépris de la qualité, du bien vivre, du respect de l’environnement ? Une seule réponse à toutes ces questions : nous sommes prisonniers d’un système monétaire absurde.

Depuis que  nos monnaies n’ont plus été indexées sur l’or, en 1971, les banques peuvent créer de la monnaie « ex nihilo », à partir de rien, par un simple jeu d’écriture. Elles le font chaque fois que quelqu’un demande un crédit : quand le crédit est remboursé, elles effacent l’argent créé et gardent les intérêts. Cela ne poserait pas problème si elles ne demandaient pas des intérêts et si ce n’était pas la seule façon de créer de la monnaie dans le système économique : il n’est pas besoin d’avoir fait de grandes études pour comprendre que, s’il n’y a personne pour mettre de la monnaie par ailleurs, il ne va pas y avoir assez d’argent en circulation pour payer les intérêts ; les premiers qui remboursent vont pouvoir en trouver chez ceux qui n’ont pas fini de rembourser, mais les derniers vont faire défaut et être saisis. C’est  cela qui explique:

_ Que nous devons être toujours en « croissance » quittes à surconsommer : la croissance permet de payer les intérêts, mais, le jour où elle s’arrête, il en manque encore plus qu’avant.

_Que nous sommes obligés d’être en compétition les uns avec les autres et d’exporter agressivement pour aller prendre chez les autres l’argent qui manque chez soi. C’est la raison essentielle des guerres.( les USA n’ont eu que 23 ans de paix dans toute leur histoire).

_Que les pays pauvres sont pillés sans espoir de pouvoir s’en sortir: on leur prête de l’argent créé ex nihilo en leur demandant des intérêts impossibles à rembourser, ce qui les oblige à donner gratuitement leurs richesses.

Même si nous en vivons les conséquences dramatiques, l’inadéquation de ce système est passée inaperçue du commun des mortels car il ressemble de l’extérieur à celui qui fonctionnait avant : une banque centrale émet la monnaie qu’elle distribue aux banques qui, par le système des réserves fractionnaires, peuvent en émettre aussi en proportion de leur réserve. (C’était pour multiplier la monnaie insuffisante basée sur l’or). La grande différence est que les états se sont privés du droit régalien de battre monnaie et même de bénéficier de prêts à taux zéro en confiant les banques centrales à des banquiers privés : la « réserve fédérale » US est en réalité un consortium de banques privées et les traités européens interdisent à la banque centrale européenne de prêter aux états. Les conséquences en sont énormes :

_Au lieu de battre leur monnaie, les états sont obligés d’emprunter eux aussi auprès de banquiers privés qui fixent les intérêts à leur guise, ce qui explique nos dettes monstrueuses irremboursables mais procurant une rente aux banquiers (l’ensemble de nos impôts sur le revenu).

_Le fait de créer la monnaie place les banques au-dessus des états : ce sont elles qui décident à qui elles veulent prêter, quels sont les investissements à privilégier, choisissant les plus rentables et non les plus nécessaires à la collectivité. Ce sont donc elles qui décident des choix économiques de société à la place des politiques.

_Ce sont elles qui contrôlent les médias par l’intermédiaire de leurs obligés, les « grands industriels » pour faire la promotion de leur idéologie et de leurs candidats politiques, réduisant ce qui nous reste de démocratie à presque rien.

_Il leur est facile de corrompre la vie politique.

_La masse monétaire nécessaire à l’économie est en constante diminution puisqu’aucun argent n’y est créé alors que les intérêts y sont ponctionnés. Par contre, beaucoup d’argent est créé pour la spéculation génératrice d’instabilité et de crises périodiques.(95% de tout l’argent créé). Et, comble d’arrogance, c’est l’état qui doit s’endetter pour éviter leur faillite quand elles ont trop perdu au casino boursier.

_C’est un système qui augmente les inégalités car l’argent des riches peut s’accroître sans rien produire alors que les pauvres qui doivent emprunter sont en plus rackettés. Le système aspire l’argent des plus pauvres vers les plus riches, induit la concentration des industries et des pouvoirs dans un nombre de plus en plus réduit de mains.

_C’est un système qui détruit toute moralité car entièrement tourné vers l’enrichissement personnel, quelque soit la manière d’y arriver.

Ce système qui ne profite qu’à une petite minorité (à peine 1% de la population) ne peut perdurer que par l’ignorance de la majorité de la population et même de la majorité des politiques formatés à l’idéologie néo-libérale. La plupart des banquiers ne se rendent pas compte du mal qu’ils font en prenant des intérêts sur de l’argent créé ex nihilo car ils ont besoin d’équilibrer leurs comptes, mais les gros qui pilotent le système, les Goldman-Sachs, JP Morgan, Rothschild, Rockefeller sont parfaitement conscients et projettent une dictature mondiale de banquiers. Pourtant, d’autres systèmes sont possibles, beaucoup plus performants et stables : il suffirait que ce soit une banque centrale sous contrôle citoyen qui soit seule habilitée à créer la monnaie uniquement dans 2 situations

_pour des prêts sans intérêts dans des investissements productifs.

_pour payer tous ceux qui travaillent pour la collectivité : cela ne produirait pas d’inflation si la production est suffisante pour les nourrir et remplacerait avantageusement une grande partie des impôts et taxes diverses. Les impôts n’interviendraient que lorsqu’il y aurait trop d’argent en circulation et pour répartir l’argent des plus riches vers les plus pauvres.

Et les conséquences en seraient tout aussi énormes, mais dans l’autre sens:

_Il devient possible de réindustrialiser le pays en prêtant sans intérêt à ceux qui s’investissent dans une entreprise et en protégeant ces entreprises de la concurrence étrangère par des taux de change adaptés.

_L’état quant à lui n’a pas besoin d’emprunter: il peut faire payer par création monétaire tous ceux qui travaillent pour la collectivité et toutes les réalisations publiques. L’état en effet n’est pas à considérer comme un simple citoyen car il représente la collectivité: si un citoyen emprunte auprès de la banque centrale, il est en dette envers la collectivité et doit produire des richesses en valeur équivalente pour rembourser. Quand l’état emprunte auprès de la banque centrale, il s’agit d’une dette de la collectivité envers la collectivité qu’elle doit rembourser en produisant plus: ou bien elle donne la valeur de cette production à l’état qui paye ainsi ses agents, ce sont les impôts, ou bien elle donne directement cette production aux agents de l’état s’ils sont payés par création monétaire.  Les 2 façons sont équivalentes mais la deuxième est à la fois plus simple et plus attrayante: au lieu de perdre du pouvoir d’achat en payant ses impôts, on s’enrichit en produisant plus. (cela n’est valable, rappelons le , que s’il y a suffisamment de production intérieure: les productions internes nous enrichissent, les importations nous appauvrissent). C’est seulement quand il y aurait trop d’argent en circulation qu’on pourrait arrêter la création monétaire pour gérer le flux.

C’est ainsi que l’état pourrait racheter les entreprises en difficulté, que les constructions d’autoroutes ou d’hôpitaux pourraient se faire sans impôts et nous appartenir d’emblée, qu’on ne se poserait pas la question du trou de la sécu, que les fameuses « charges salariales » seraient réduites , que les entreprises deviendraient d’autant plus performantes qu’elles n’auraient plus les charges dues aux intérêts (et que l’on pourrait réduire les charges du capital).

-La banque centrale est au service de la collectivité. Les autres banques ne pourront prêter que leur argent propre ou celui d’une partie de leurs déposants avec leur accord.

_C’est maintenant l’état, représentant la collectivité, qui décide des investissements à faire, même s’ils sont peu productifs à court terme, même s’il représentent un coût important. On peut se mettre à respecter l’environnement, à chercher la qualité de vie.

_Mieux protégé, il n’est plus besoin d’être aussi compétitif: on peut s’apercevoir que la coopération est plus productive.

_Le commerce avec les autres états n’a plus besoin d’être agressif et peut se faire dans le respect mutuel.

_C’est un système qui peut fonctionner sans croissance (mais ne l’interdit pas), qui assèche la spéculation et est à l’abri des « crises ».

Ce système améliorerait la vie de 99% de la population, même des industriels capitalistes.Il ne résout pas tous les problèmes de la démocratie, comment mieux répartir les richesses, comment donner plus de pouvoirs aux citoyens pour participer à l’élaboration des lois et contrôler les dirigeants, mais il permet de les aborder avec plus de sérénité, c’est même la condition première à réaliser pour échapper à la dictature de quelques banquiers..

La révolution monétaire, une révolution démocratique pacifique

Les révolutions ont lieu lorsque le peuple est excédé par trop d’oppression, trop de misère, trop de mépris de la part des dirigeants. Ce peuple en colère descend dans la rue, se bat contre les forces armées qu’on lui envoie, réclame et parfois obtient le départ du dirigeant principal. Mais toutes ces révolutions échouent parce qu’elles n’ont pas anticipé ce qu’elles voulaient mettre à la place: le dirigeant principal n’est que la partie apparente d’un système complexe à la fois institutionnel, idéologique et économique et lui parti, le système continue à fonctionner comme avant et le remplace par un autre semblable.

Actuellement, nous sommes sous l’emprise d’un système dit « néolibéral » qui se rapproche du niveau d’oppression, de misère et de mépris du peuple propre à déclencher une révolution mais, si nous ne voulons pas qu’elle échoue aussi, nous devons auparavant analyser en quoi ce système est pervers et anticiper celui que nous voulons mettre à la place. C’est le but de ce document.

L’idéologie néolibérale nous dit que toute l’organisation sociale est régie par le système économique qui s’autogère lui-même par la « loi du marché ». Cette « loi du marché » apparaît tellement complexe que la plupart d’entre nous n’y comprennent rien et que les économistes eux mêmes n’arrivent pas à prévoir quand et pourquoi il va y avoir des « crises ». Les théories économiques néolibérales échouent car le système est tellement dérégulé et instable qu’il obéit à des mouvements psychologiques de masse pouvant se déclencher à tout moment: la seule théorie mathématique qui pourrait s’appliquer à ce système est la bien nommée « théorie du chaos ». Aucune par contre ne se penche sur les conditions initiales qui rendent le système chaotique et ne se pose cette question initiale fondamentale:  comment est créée la monnaie que nous utilisons et quelles sont les règles logiques auxquelles doit obéir cette création pour que le système économique puisse fonctionner de façon pérenne?

Curieusement, ces règles logiques de création monétaire ne sont enseignées nulle part : on enseigne certes la règlementation de la création monétaire mais sans jamais se poser la question de sa cohérence. Et encore cet enseignement est-il réservé à quelques étudiants : combien de français savent que les banques sont autorisées à créer de l’argent ex nihilo (à partir de rien) lorsqu’elles vous font un prêt ?

Or, ces règles logiques ne demandent pas une compétence extraordinaire pour être comprises : il suffit d’essayer de résoudre le problème suivant : comment créer un système monétaire au service d’une communauté fermée autosuffisante ? (ce qui ne l’empêchera pas de commercer avec d’autres communautés si elle n’est pas autosuffisante).C’est ce que nous allons faire, ce qui nous permettra de découvrir quelles sont ces règles logiques et de comparer un système qui les applique à un système qui ne les applique pas.

Supposons pour cela une petite communauté où l’argent n’existe pas encore mais qui fonctionne selon le principe de la répartition du travail : chacun se spécialisant dans une activité, il devient nécessaire d’organiser les échanges pour que chacun puisse avoir tout ce dont il a besoin et que la communauté survive.

Il y a d’abord le don : chacun donne aux autres ce qu’il produit sans compter en espérant que les autres feront de même pour ce dont il a besoin. Cela est valable dans une petite communauté où tout le monde se connait et voit ce que font les autres. Le risque dans une communauté plus grande est qu’il y en ait qui s’épuisent à donner alors que d’autres profitent des dons sans rien produire eux-mêmes.

Si le don ne veut pas être gratuit et demande une réciprocité, on peut envisager le troc : on échange au lieu de donner. L’inconvénient en est quand les choses à échanger n’ont pas la même valeur, ou quand on ne trouve rien à échanger qui satisfasse celui qui possède le bien convoité. Le troc est surtout utilisé pour des échanges entre communautés.

L’invention de la monnaie est un progrès sur le troc car elle va pallier à ces 2 inconvénients en mesurant la valeur des échanges et en permettant leur mutualisation. Chacun pourra savoir s’il a produit suffisamment ou s’il est en dette envers la société, il pourra vendre à l’un et acheter à un autre. Lorsqu’on échange 2 richesses de valeurs différentes, celui qui a donné la richesse de plus grande valeur garde la différence de valeurs pour échanger avec d’autres. Donner de la monnaie à quelqu’un en échange de ce qu’il  donne, cela veut dire exactement: « Tu m’as donné quelque chose qui vaut cette valeur là mais je ne suis pas en dette envers toi car le fait que j’ai cette monnaie prouve que j’ai donné moi aussi quelque chose de cette valeur à quelqu’un d’autre (ou que je vais le faire si c’est un emprunt que je dois rembourser) ». Et celui qui a reçu cette monnaie la garde comme preuve qu’il a déjà donné une richesse de cette valeur là et qu’il a droit à recevoir des richesses de la même valeur. (J’entends par richesse toute production commercialisable: objet, service, transmission de savoir ou de savoir faire, …).

Notons bien que tous les échanges n’ont pas besoin d’être monétisés: lorsqu’on a confiance dans la capacité de rendre à celui à qui on donne, ou quand on peut se permettre de donner sans avoir besoin de retour, dans les échanges entre amis, encore plus dans les échanges amoureux, quand ce qu’on échange est inestimable, il n’y a pas besoin de monnaie. Celle-ci n’intervient que quand la communauté devient trop grande et que la confiance en l’autre que l’on ne connait pas n’est pas automatique, elle sert juste à mesurer que personne ne va recevoir plus qu’il ne peut donner. (Ceci dans une société démocratique où tous les individus sont égaux, nous verrons qu’elle peut aussi être utilisée à d’autres fins).

La fonction de la monnaie dans une démocratie est de mesurer la valeur des échangesLa monnaie n’est qu’un instrument de mesure : elle mesure les valeurs comme un mètre mesure les longueurs.

Regardons plus concrètement comment mettre en place une monnaie :

Il faut tout d’abord se mettre d’accord sur une unité de valeur et attribuer à chaque chose commercialisable une valeur multiple de cette unité.

_Que choisir comme unité ? Puisqu’il ne s’agit que d’un instrument de mesure,  n’importe quoi peut faire l’affaire : une fève, une poule, une vache, un kilo de blé, une pièce en or, un morceau de papier, un signe sur un livre de comptes, une heure de travail. Il suffit qu’elle soit assez petite pour que la valeur de tout ce qui est à échanger en soit des multiples. Il n’est pas nécessaire que la monnaie soit rattachée à l’or: nous verrons plus tard les avantages et inconvénients du rattachement à l’or.

La valeur propre de la monnaie est indépendante de la valeur de ce qu’elle mesure (de même que la valeur du mètre est indépendante de la valeur de l’objet mesuré).

_Comment estimer la valeur de chaque chose ? Cette estimation est forcément subjective et il n’y a guère d’autre solution que de s’en remettre à la loi de l’offre et de la demande. Le prix se négocie entre le vendeur et l’acheteur. L’estimation la plus juste serait de considérer le temps de travail nécessaire pour créer cette richesse, mais d’autres facteurs entrent en jeu: la rareté, la difficulté, la beauté, …

_Comment enregistrer la transaction ?

Avec un livre de comptes : chacun a un compte où se marque en unités positives ce qu’il a vendu et en unités négatives ce qu’il a acheté. Il peut ainsi se rendre compte s’il a donné plus qu’il n’a reçu ou le contraire. C’est ce qui s’est fait dans l’antiquité et se fait actuellement dans les SEL (Systèmes d’Echange Locaux). C’est un système très simple et très sûr qui avait pour seul inconvénient de devoir se référer au livre de compte chaque fois que l’on faisait un échange. Cet inconvénient a été supprimé par la carte bleue car c’est exactement ce qui se passe sur nos comptes en banque (95% de la monnaie mise en circulation est sous forme « scripturale », c’est à dire simplement écrite dans des ordinateurs).

Nous pouvons aussi matérialiser cette monnaie avec des pièces et des billets par exemple et  garder la monnaie en échange  de ce qui a été vendu, comme preuve . Cette solution est beaucoup plus problématique que la précédente car cette monnaie a 4  valeurs différentes:

_elle a la valeur de sa fabrication, le prix du papier, de l’encre et de la main d’œuvre pour fabriquer un billet, ou le prix du métal et de la main d’œuvre pour fabriquer les pièces. Nous parlerons de valeur propre et de monnaie vide.

_Elle représente la valeur de ce que nous venons de vendre: nous parlerons de monnaie pleine.

_elle représente aussi la valeur de ce que celui qui vous l’a donné a fait pour l’obtenir, et qui peut être très différente de la valeur que vous lui attribuez ( elle peut même être vide si c’est un faux monnayeur).

_Elle représente enfin la valeur de ce que vous pouvez acheter avec elle.

L’intérêt d’une monnaie en or était d’homogénéiser ces 4 valeurs, la monnaie ayant une valeur propre sensiblement égale à la valeur qu’elle représentait. Cela décourageait également les faux-monnayeurs qui n’avaient aucun intérêt à utiliser de l’or pour fabriquer une pièce qui ne valait pas plus cher (sauf à utiliser un autre métal jaune qui pouvait tromper le vendeur). L’or avait par contre l’inconvénient d’être en quantité limitée et de ne pas permettre de fabriquer autant de monnaie qu’il était nécessaire. C’est pourquoi, en 1971, Richard Nixon supprima la convertibilité du Dollar en or, et donc des autres monnaies adossées au Dollar. Les monnaies actuelles n’ayant qu’une valeur propre très faible, leur utilisation  n’est  possible que si nous avons suffisamment confiance dans le système pour croire qu’il n’y a que de la monnaie pleine en circulation et que cette valeur reste stable suffisamment longtemps pour que nous puissions acheter pour la même valeur que ce que nous avons vendu. Cela suppose une intervention de l’état qui doit:

_ légiférer pour indiquer quelle monnaie ne peut être refusée en paiement d’une richesse ou pour s’acquitter des taxes et impôts.

_empêcher et interdire la fabrication de fausse monnaie ( monnaie vide identique à la monnaie officielle mais ne correspondant à aucune richesse créée)

Comment cette monnaie est-elle émise pour représenter des richesses réelles ?

. Pour que la monnaie créée représente une richesse réelle vendue, elle ne doit être donnée qu’à celui qui a vendu cette richesse (j’entends par richesse un bien matériel, ou un service, ou une compétence, ou un temps de travail). Celui qui achète doit avoir auparavant produit une richesse lui aussi, ou alors a dû emprunter.

Il y a 2 manières d’emprunter :

_emprunter à quelqu’un qui a trop de monnaie pleine (avec valeur) par rapport à ses besoins et lui rendre quand on aura produit soi-même suffisamment, avec éventuellement  un cadeau de remerciement ou un intérêt.

_emprunter à l’organisme émetteur de la monnaie-sans-valeur qu’on lui rendra quand on aura produit suffisamment pour avoir la même quantité de monnaie avec valeur.(cela correspond au compte négatif du livre de compte que l’on promet de ne pas laisser négatif). Cela prouvera, comme dans le livre de compte, que l’on s’est acquitté de sa dette envers la société en produisant autant que l’on avait emprunté et l’on rendra alors l’instrument de mesure comme on rendrait un mètre à celui qui nous l’a prêté pour faire la mesure. C’est, en quelque sorte, une monnaie négative mais qui ne se différencie pas d’une monnaie positive et cela va poser un gros problème car, pendant tout un temps avant le remboursement, il va y avoir en circulation à la fois de la monnaie vide et de la monnaie pleine et que rien ne permet de distinguer l’une de l’autre; mieux, l’une se transforme en l’autre au cours d’une transaction: si vous payez ce que vous achetez avec une monnaie sans valeur qui vient d’être créée, elle devient instantanément entre les mains du vendeur une monnaie avec valeur ( c’est pour cela que vous devez rendre de la monnaie avec valeur à celui qui vous a prêté de la monnaie sans valeur). Pour bien comprendre cela, regardons ce qui se passe sur une communauté réduite au minimum de 3 personnes, Pierre, Jean, Bernard :

Supposons pour simplifier qu’ils aient chacun une richesse à proposer aux autres, et que ces richesses soient estimés à la même valeur, 10 unités. Jean voudrait acheter à Pierre, Bernard à Jean et Pierre à Bernard. Comme il n’y a pas encore de monnaie qui circule, Jean va emprunter à l’OE (organisme émetteur) 10u (unités): ces 10u n’ont aucune valeur (ou seulement leur valeur propre, très faible, on peut parler de monnaie vide, ou monnaie dette), ils mesurent seulement la dette de Jean envers la société, dette qu’il s’engage à rembourser en produisant pour la société au moins autant.                                                                                                                                Avec ces 10u, il paye Pierre qui les garde en échange de sa richesse; ces 10u ont maintenant de la valeur, ils représentent la valeur de la richesse qu’il vient de vendre et lui donnent le droit d’acheter pour la même valeur. Les 10u vides sont magiquement devenus 10u pleins alors que rien ne distingue l’un de l’autre.                                                                                                                                    Bernard qui n’a pas d’argent non plus va faire de même pour acheter à Jean : il s’endette de 10u vides qu’il donne à Jean, ils deviennent alors pleins et Jean va pouvoir rendre les 10u pleins à l’OE qui les détruit: les pleins ont annulés les vides, Jean a payé sa dette envers la communauté.                                                       Pierre qui a déjà 10u pleins va pouvoir acheter à Bernard sans emprunter, ce qui permettra à Bernard de rembourser sa dette.  Au final, tout l’argent créé par l’OE lui a été rendu, il n’y a plus de monnaie qui circule mais tous les échanges souhaités ont pu se faire et personne n’est en dette envers les autres.

Il est évident que dans une communauté aussi restreinte, il n’y a pas besoin de monnaie, mais le raisonnement serait le même dans une communauté plus large et si les objets à échanger n’avaient pas la même valeur; au final, certains resteraient avec de la monnaie pleine et d’autres avec de la monnaie dette mais la somme totale serait nulle.

Quand la monnaie est créé uniquement sous forme de dette, pour des prêts sans intérêts, il n’y a plus de monnaie en circulation quand tous les prêts sont remboursés.

Comment alors va être payé cet organisme émetteur qui a produit un travail pour la collectivité et mérite d’être rémunéré?

Première idée: en prenant un intérêt sur la somme prêtée:

Que va-t-il se passer? Jean emprunte 10u mais doit en rendre 11 ; il n’a que 2 solutions, augmenter la valeur de sa richesse et la vendre 11u à Bernard ou emprunter encore 1u mais ’il ne pourra jamais le rendre.                                                                                                   Supposons que Bernard accepte l’augmentation de prix : il emprunte 11u, mais il devra en rendre 12. Pierre est coincé : il ne peut pas acheter à 12u car il n’a que 10u et, s’il emprunte 2u, il ne pourra jamais les rembourser, même s’il a encore quelque chose à vendre, puisqu’il n’y aura plus de monnaie en circulation.

Pour qu’un système monétaire où la monnaie est créée exclusivement sous forme de dette puisse fonctionner dans un communauté fermée, il est nécessaire que l’organisme qui crée la monnaie ne prenne pas d’intérêts sur les prêts qu’il accorde.

Deuxième idée: en levant des impôts puisqu’il travaille pour la communauté, il est normal que chacun participe

Probléme; si l’argent est créé uniquement sous forme de dette, quand tous les emprunts sont remboursés, il n’y a plus d’argent en circulation et il est impossible de lever des impôts.

troisième idée: qu’il se paye lui même par création monétaire: il mérite que l’on crée de la monnaie pour lui puisqu’il a fourni un travail, c’est la collectivité qui est en dette envers lui et qui va le rembourser en lui fournissant des richesses contre cet argent créé; C’est ce qui se serait passé s’il n’y avait pas d’argent: quand quelqu’un travaille pour le collectif, d’autres se chargent de le nourrir. Là, certains individus du collectif vont devoir produire un peu plus pour lui mais en s’enrichissant. L’argent versé par création monétaire à ceux qui travaillent pour la collectivité est le seul argent plein qui va rester en circulation pour échanger et capitaliser quand tous les emprunts auront été remboursés. D’années en années, la masse monétaire de monnaie pleine va augmenter au point que les emprunts seront de moins en moins nécessaires il n’y aura bientôt plus besoin d’emprunter et les éventuels impôts n’interviendront que pour limiter la capitalisation et redistribuer cet argent pour aider les plus défavorisés. Il y aura alors à diminuer la création monétaire et à jouer sur l’équilibre impôts- monnaie créée pour que la masse monétaire soit parfaitement adaptée aux besoins économiques. Contrairement à ce qui peut sembler d’une logique imparable, l’impôt sur le revenu pour financer ceux qui travaillent pour la collectivité est une double peine car nous les finançons 2 fois : une fois en diminuant notre salaire, une deuxième fois en produisant pour eux qui nous paieront avec l’argent que nous leur avons donné.

Quand l’organisme émetteur de monnaie est géré par la collectivité, il peut payer les créations collectives (autoroutes, hôpitaux) et tous ceux qui travaillent pour le collectif (fonctionnaires, enseignants, soignants) avec de la création monétaire. Cette création monétaire ne produit pas d’inflation si la production interne est suffisante et si  la création de monnaie pleine ne peut se faire qu’en échange d’une richesse produite.Elle est équivalente à l’impôt et le remplace tant que la masse monétaire en circulation est insuffisante.

Si l’on veut éviter le plus possible le recours aux emprunts par création monétaire qui sont gênants car ils mettent en circulation une monnaie fictive indifférenciable d’une monnaie pleine, on peut imaginer la possibilité d’un découvert non matérialisé sans intérêts ou d’un revenu de base pour chaque membre de la communauté en monnaie pleine, revenu qui devra être dépensé uniquement pour des achats de production interne.

L’inconvénient du revenu de base est qu’il gomme la raison pour laquelle la monnaie a été créée, à savoir mesurer que chaque membre de la communauté produit pour la société au moins autant qu’il en reçoit. Ceux qui le veulent vont pouvoir bénéficier d’un revenu certes minimum mais sans rien produire et seront à la charge des autres. Certains sont déjà pris en charge par la collectivité : les handicapés, les malades, les chômeurs, les retraités. Et ceux-là peuvent effectivement être pensionnés par création monétaire, mais quid de quelqu’un en bonne santé qui ne fait rien et vit aux crochets des autres ? La société est-elle prête à accepter cela ?

Nous avons imaginé une société fermée autosuffisante, mais, si elle ne l’est pas, ce système permet tout aussi bien les échanges commerciaux équilibrés: entre 2 communautés, il suffit d’établir un taux de conversion entre les 2 monnaies des 2 collectivités de façon à égaliser, par exemple, le prix de l’heure de travail. Là on se rapproche du troc car les échanges doivent être équilibrés sauf s’il existe une monnaie internationale qui mutualise tous les échanges internationaux. Cette monnaie internationale devrait être créée par une Banque Centrale Mondiale gérée démocratiquement par tous les états obéissant aux mêmes impératifs de création que ceux décrits précédemment.

Les règles impératives de toute création monétaire démocratique sont donc celles –ci :

La fonction essentielle de la monnaie est de mesurer la valeur des échanges.

Quand la monnaie est créée uniquement sous forme de dette, pour des prêts  sans intérêts, il n’y a plus de monnaie en circulation quand tous les prêts sont remboursés.

La valeur propre  de la monnaie n’a aucune importance. Son utilisation est basée sur la confiance qu’elle n’a pas été fabriquée par de faux monnayeurs, que sa valeur reste stable  et qu’elle ne pourra être refusée en paiement d’une production.

Pour qu’un système monétaire où la monnaie est créée sous forme de dette puisse fonctionner dans une communauté fermée, il est nécessaire que l’organisme qui crée la monnaie ne prenne pas d’intérêts sur les prêts qu’il accorde.

Si l’argent est créé uniquement sous forme de dette, quand tous les emprunts sont remboursés, il n’y a plus d’argent en circulation et il est impossible de lever des impôts.

Ceux qui travaillent pour la collectivité ne peuvent être payés que par création monétaire et ce jusqu’à ce que la masse de monnaie pleine soit suffisante pour pouvoir lever des impôts.  Cela ne produit pas d’inflation si la production interne est suffisante et si  la création de monnaie pleine ne peut se faire qu’en échange d’une richesse produite.

                        Qui peut être cet organisme émetteur ?

L’état

Le pouvoir de création monétaire donne un pouvoir énorme sur toute la vie sociale. C’était autrefois le principal pouvoir régalien, seul le roi avait le droit de frapper la monnaie. Il semblerait que, dans une démocratie, ce rôle devrait revenir à l’état : c’est déjà lui qui légifère pour encadrer la monnaie officielle, organiser les impôts, c’est lui qui peut poursuivre les faux monnayeurs, c’est lui qui doit payer les fonctionnaires. Le danger est que s’il n’est pas bien contrôlé démocratiquement, comme c’est le cas dans notre constitution, il utilise la création monétaire pour des enrichissements personnels ou pour masquer une mauvaise gestion de l’économie, créant plus de monnaie qu’il n’y a de richesses produites, ce qui crée de l’inflation.

Un organisme public sous contrôle démocratique indépendant de l’état

Cet organisme serait soumis aux règles strictes de création monétaire avec une gestion transparente publique. Il ne pourrait fournir de l’argent à l’état et aux particuliers qu’en respectant ces règles. Le risque, comme dans toute gestion humaine, est que tout ne soit pas transparent.

Un logiciel bien programmé, transparent  et infalsifiable

95% de l’argent que nous utilisons est déjà sous forme scripturale, plus exactement électronique car écrite seulement dans des ordinateurs et les opérations courantes dans les banques sont gérées automatiquement par des logiciels. De tels logiciels, programmés avec les règles de création monétaire démocratique, pourraient gérer automatiquement nos comptes quasi gratuitement soit dans une banque centrale d’état accessible à tous, soit individuellement dans des smartphones sécurisés. Les blockchain du bitcoin montrent que l’on peut faire un système à la fois sécure et transparent (mais qui est très lourd et le bitcoin ne satisfait pas aux règles de création démocratique).

Un banquier privé honnête (respectant la démocratie)

Pour être honnête, il doit respecter les règles de création monétaire démocratique : ne prêter avec intérêts que son argent plein propre ou une partie de celui de ses clients avec leur accord, prêter par création monétaire à l’état et aux particuliers sans intérêts,  créer de l’argent plein pour tous ceux qui travaillent pour la collectivité et uniquement pour ceux-là. Lui-même ne peut se payer que par création monétaire. Mais, si on ne peut faire confiance à l’état, à la comptabilité publique, pour gérer correctement cette création, comment croire qu’un individu privé ne sera pas tenté d’en profiter pour son compte ?

Un banquier privé malhonnête (se mettant au-dessus de l’état)

Celui-là fait croire qu’il prête de l’argent plein même quand il fait de la création monétaire, en profite pour demander des intérêts dessus, considère l’état comme un particulier  et lui prête avec les intérêts de son choix, ne fait aucune création monétaire pour ceux qui travaillent pour la collectivité mais en fait pour lui pour pouvoir jouer au casino-boursier.

C’est dans ce cas de figure que nous sommes car la plupart des Banques Centrales actuelles sont des banques privées : aux USA la Réserve Fédérale  est en réalité régie par un consortium de 3 grandes banques anglo-américaines privées qui ne prêtent qu’avec intérêts même à l’état ; en Europe, les banques centrales des états sont sous les ordres de la BCE qui, d’après les traités, a interdiction de prêter (et encore moins donner) aux états, ce qui revient au même que la situation américaine. Dans les 2 cas, les états se sont interdits le pouvoir de création monétaire et ne peuvent qu’emprunter à des banques privées qui ont, elles, le pouvoir de création monétaire.

Cela bafoue toutes les règles que nous venons d’énumérer et nous allons  en étudier les conséquences:

Toute la monnaie créée l’est  sous forme de prêts avec intérêts et nous avons vu que cela crée une situation inextricable où certains ne pourront pas rembourser puisque l’argent des intérêts n’a pas été créé. Cela va engendrer une compétition sauvage entre les membres de la communauté, chacun essayant d’éviter d’être exclu en n’étant pas dans les derniers à rembourser. Cela tend aussi à provoquer de l’inflation car, pour pouvoir payer les intérêts, une possibilité est de gonfler le prix de sa richesse. Ce système ne peut perdurer que dans une fuite en avant, une expansion perpétuelle qui permet de reporter sur d’autres le défaut de paiement ou l’endettement non remboursable. Voilà pourquoi les USA sont dans un expansionnisme permanent, voilà pourquoi les états prisonniers de ce système sont obligés d’exporter agressivement vers d’autres états pour trouver à l’extérieur l’argent des intérêts qui fait défaut chez eux, voilà pourquoi les économistes adeptes de ce système ne voient de salut que dans la croissance car quand il y a croissance, beaucoup empruntent; et avant que les emprunts soient remboursés, il y a beaucoup de monnaie vide qui circule et donne l’illusion d’une augmentation de la masse monétaire. Le problème est que quand tous les emprunts veulent être remboursés avec les intérêts, il manque encore plus d’argent qu’avant.

Le fait que ce soit un banquier privé qui crée la monnaie a un autre effet pervers: celui qui emprunte se sent désormais en dette non plus envers la société, mais envers la banque, ce qui justifie tout le pouvoir que peut exercer la banque sur lui en se comportant comme si elle prêtait de l’argent plein: il s’agit ni plus ni moins d’une escroquerie, la dette reste envers la société et non envers la banque.

Le banquier traite l’état comme un particulier, ce qui le met au dessus de l’état: au lieu que ce soit l’état qui demande à la Banque Centrale de payer les fonctionnaires, c’est la banque qui demande à l’état de s’endetter pour les payer. L’état ne peut plus créer de monnaie et ne peut se financer que par l’emprunt et l’impôt ( impôt que nous avons vu impossible dans ces conditions, qui n’est réalisable que si l’état a préalablement emprunté pour augmenter la masse monétaire en circulation). Notre dette correspond exactement à la monnaie que l’état aurait pu créer gratuitement et elle est impossible à rembourser puiqu’aucune monnaie pleine n’est créée. Plus on cherche à rembourser, plus on s’endette et on doit en plus payer des intérêts. Voilà pourquoi tous les états adeptes de ce système ont des dettes exponentielles et irremboursables qui ne font que croître, quoi qu’ils fassent (les USA sont plus endettés que la Grèce). Fini également  la possibilité de payer les réalisations collectives avec de la création monétaire, il faudra lever des impôts ou emprunter encore et s’endetter encore plus (voilà pourquoi on nous impose l’austérité).

Le banquier va prêter à qui il veut, en quantité qu’il veut, au taux qu’il veut : quel énorme pouvoir ! C’est lui, et non la société, qui va décider des investissements à faire et il choisira non pas ceux qui sont le plus intéressants pour la société à long terme, mais ceux qui rapportent le plus à court terme. Il peut augmenter ou diminuer la masse monétaire à sa guise, créer inflation ou récession. (C’est ainsi que le prix de l’immobilier a beaucoup augmenté ces dernières années car c’est un crédit sûr pour les banquiers et c’est là qu’ils en ont fait le plus, rendant la demande supérieure à l’offre, ce qui crée l’inflation).

Il y a dans toute la société un renversement des valeurs : l’argent étant artificiellement trop rare, ce sont les considérations d’argent qui priment sur toutes les autres au détriment des valeurs éthiques et morales.

Enfin, rien ne l’empêche de créer de la monnaie pour autre chose que des  richesses produites, en particulier pour spéculer à la bourse; les investissements spéculatifs ne sont pas des investissements productifs et ne devraient pas avoir droit à de la création monétaire. Actuellement, 95% de l’argent créé sert à la spéculation: en 2016, la Banque Centrale Européenne a racheté pendant des mois 60Md d’actifs par mois, ce qui revient à distribuer de la monnaie en la donnant uniquement aux banques qui ne s’en sont servis que pour spéculer (c’est plus que le déficit budgétaire annuel d’un pays comme la France et deux fois la charge des intérêts de la dette de l’Etat français).  Cela crée une inflation masquée, car elle n’est pas prise en compte dans l’indice,(Ils ont choisi d’appeler « inflation » seulement l’augmentation du prix de  certains biens et services) mais elle est gigantesque, c’est elle qui fait que les cours de la bourse peuvent être longtemps en augmentation, jusqu’au crack quand la banque centrale décide d’arrêter:  les cours de cette monnaie sont maintenus artificiellement par les états, mais les critères de confiance ne sont pas respectés et, en réalité, cette monnaie a perdu toute valeur. Cette façon de créer de la monnaie ex nihilo sans qu’elle corresponde à une richesse échangée est exactement ce que font les faux monnayeurs (cela a été dénoncé par Maurice Allais,  prix Nobel d’économie, mais occulté par la plupart des économistes néo-libéraux). Cela prouve aussi que l’état ne joue plus son rôle d’interdire les faux monnayeurs. Nos politiques auraient le pouvoir, s’ils le voulaient, de reprendre le contrôle de la Banque Centrale; ils ne le font pas en partie par incompréhension du fonctionnement monétaire et ralliement passif à l’idéologie néo-libérale, en partie par corruption car ils sont dépendants des banques pour leur fortune personnelle.

Comble de la perversion du système : quand le système bancaire menace de faire faillite pour avoir trop boursicoté au casino-boursier, c’est l’état qui doit s’endetter encore plus auprès d’eux pour les renflouer car le système monétaire est vital pour le pays.

La spéculation et le prêt avec intérêt permettent à ceux qui ont déjà beaucoup d’argent, essentiellement les banques, d’en acquérir encore plus sans rien produire, ce qui est une absurdité: il est incompatible pour un instrument de mesure de s’agrandir à l’usage; imaginez que votre mètre s’allonge quand ce que vous mesurez est grand, un instrument de mesure doit au contraire, rester le plus stable possible. C’est à comparer également à une énergie qui s’accroîtrait quand on la stocke, ce qui est contraire aux principes physiques. Nous devons perdre l’habitude de considérer qu’il est normal que l’argent placé « rapporte »: cela ne se justifie que parce que nous n’en avons pas assez et pour compenser l’inflation, ce qui ne devrait pas avoir lieu dans un système bien géré. Il serait plus normal que l’argent capitalisé, donc inutilisé dans des échanges, perde peu à peu sa valeur (c’est ce qu’ont voulu marquer certaines monnaies locales en étant « fondantes »). Ce système accroît automatiquement les inégalités en rendant les riches toujours plus riches sans rien produire et les pauvres toujours plus pauvres quels que soient leurs efforts pour travailler plus.

Comment un système qui bafoue toutes les règles de création monétaire que nous avons démontrées précédemment peut-il perdurer?

D’abord parce que il n’est pas parti de rien: il y avait quand il a commencé une quantité d’argent plein qui avait été créée précédemment et a permis de payer quelques intérêts, mais qui s’épuise puisque ce système revient à pomper l’argent du circuit économique vers les banques.

Ensuite parce que la croissance peut masquer le problème: quand il y a croissance, beaucoup empruntent; et avant que les emprunts soient remboursés, il y a beaucoup de monnaie vide qui circule et donne l’illusion d’une augmentation de la masse monétaire. Mais lorsque la croissance s’arrête et que les emprunts se remboursent avec les intérêts, il y a encore moins d’argent en circulation qu’avant. Voilà pourquoi on nous dit qu’il n’y a de salut que dans la croissance (alors que le premier système démocratique est stable même sans croissance).

L’expansion vers l’extérieur masque également: elle permet d’aller chercher chez les autres l’argent des intérêts qui manque à l’intérieur.  Voilà pourquoi les USA sont dans un expansionnisme permanent, voilà pourquoi les états prisonniers de ce système sont obligés d’exporter agressivement vers d’autres états pour trouver à l’extérieur l’argent des intérêts qui fait défaut chez eux

Enfin, la quantité d’argent que l’état aurait dû créer est remplacée par une dette de l’état auprès des banquiers. C’est une dette fictive et irremboursable, les banquiers le savent bien, mais elle leur assure une rente d’intérêts et leur permet de diriger pratiquement le pays en imposant par exemple des politiques d’austérité.

Mais tous ces leurres arrivent à leur fin et produisent la situation actuelle qui n’est pas une « crise » mais l’aboutissement d’un système absurde qui ne profite qu’à quelques’uns au détriment de l’immense majorité et de l’équilibre de la planète. Les dernières tentatives de sauvetage que sont le « quantitative easing », c’est à dire une création monétaire débridée au profit des banques pour relancer la consommation ne peuvent pas marcher puisque c’est le manque d’argent des consommateurs et non des banques qui empêche la consommation. Les banques , au contraire, se servent de cet argent pour spéculer davantage, ce qui recrée des « bulles » prêtes à éclater de nouveau et que les états, cette fois, ne pourront pas payer.

Peu de banquiers sont pleinement conscients de ce qu’ils font en créant de l’argent et en le prêtant avec intérêts. Ils équilibrent des balances, ils appliquent un fonctionnement archaïque de réserves fractionnaires qui n’avait de raison d’être que lorsque la monnaie était rattachée à l’or (cela permettait de multiplier l’argent insuffisant créé par la banque centrale). Ils essayent de gérer au mieux leur banque dans le système car ils doivent quand même posséder un petit pourcentage de monnaie émise par la banque centrale et ils ne sont pas à l’abri d’une faillite si les créanciers ne remboursent pas ou s’ils font trop de crédits,  mais même si leur fonctionnement leur parait  réglementé, il n’en entraîne pas moins toutes les conséquences décrites précédemment.

Quant à  ceux qui dirigent le système, essentiellement quelques grands banquiers anglo-américains, ils sont parfaitement conscients des énormes pouvoirs que donne la création monétaire : ils savent qu’ils permettent de contrôler  toute la vie sociale. Comme l’a dit si bien un certain Mayer Amschel Rothschild, à l’origine de tout cela : « donnez-moi  le contrôle de la monnaie et je me moque de qui fait les lois ». Plus récemment, Mr Rockefeller a avoué son intention d’établir une dictature mondiale des banquiers préférable à le démocratie. Et c’est parce que le système monétaire est contrôlé par des banquiers  que son idéologie a contaminé toute la vie sociale et politique : la préoccupation majeure est devenue de gagner toujours plus d’argent, indépendamment des besoins de la population et de toute valeur morale. Et il est faux de considérer que ce système nous permet d’avoir une abondance de biens: nous aurions la même abondance avec un système démocratique pour beaucoup moins cher, en travaillant beaucoup moins puisque nous n’aurions pas à payer l’énorme part que s’octroient les profiteurs; et ce que nous produirions serait beaucoup mieux adapté aux vrais besoins de la population que maintenant. Le besoin de produire toujours plus pour que soit créé l’argent des intérêts manquants oblige à la surconsommation, à gâcher, à piller la planète, à mondialiser le système pour reporter sur d’autres le poids de la dette, à faire que les états soient en guerre économique entre eux car il devient nécessaire d’exporter pour payer ses dettes . Actuellement la dette mondiale représente 152000 Milliards de dollars, soit 225% de la valeur de l’économie mondiale. Quand le système sera entièrement mondialisé et qu’on ne pourra plus trouver personne à endetter, il s’écroulera à moins qu’il n’arrive à créer une nouvelle guerre mondiale, ce qui permettrait ensuite de faire repartir la croissance.

Ce système représente un véritable coup d’état et a permis de réduire nos          » démocraties » à la portion congrue.

 

 

Pouvoir de création monétaire et démocratie 

 

La démocratie n’est pas un tout ou rien, il y a des degrés. Un état est d’autant plus démocratique que les citoyens sont associés aux décisions qui les concernent et que ceux qui exercent un pouvoir sont révocables par ceux sur qui ce pouvoir s’exerce. La démocratie complète n’a sûrement jamais existé, sauf peut-être dans de petites communautés, et notre démocratie dite « représentative » n’est, par nature, pas très démocratique car les dits « représentants » ont toujours plus représenté eux-mêmes que le peuple: elle ne devrait pas s’appeler « démocratie » mais « oligarchie » puisque ce n’est pas le peuple qui dirige mais un petit nombre d’individus. C’est d’ailleurs volontairement que ceux qui ont fait la révolution de 1789 (les bourgeois et non le peuple) ont construit une « république » plutôt qu’une démocratie.

Ils nous ont octroyé quand même la possibilité d’élire ceux qui exercent 2 pouvoirs importants: le législatif et l’exécutif. Restent 3 autres pouvoirs importants qui ne sont pas sous contrôle démocratique:

_Le judiciaire: les juges sont théoriquement indépendants de tout pouvoir, mais, grâce aux procureurs et à son pouvoir de nomination, l’exécutif peut interférer.

_Le contrôle des moyens d’information: la liberté de parole ne sert à rien si personne ne vous entend et ceux qui contrôlent les grands médias jouissent d’un véritable pouvoir. Il fut un temps où c’était l’état, ce n’est plus le cas actuellement : tous les principaux médias sont possédés par un petit nombre d’industriels associés aux banques et ne diffusent plus que la propagande du système néo-libéral. Comme les politiques font partie du même système, les médias publics font de même. Le seul média encore libre reste internet mais il n’est pas utilisé comme principal moyen d’information par la majorité.

_Le pouvoir de création monétaire : nous avons vu qu’il est énorme car il contrôle tout le système économique. Il était autrefois sous contrôle de l’état mais ne l’est plus depuis 1973 et surtout depuis les traités européens.

S’il ne nous reste presque plus rien de démocratique, c’est parce que le cinquième pouvoir, le plus important, n’est pas sous le contrôle des citoyens, il est aux mains d’un petit groupe de banquiers privés, et il a réussi à contaminer tous les autres :

_Ces banquiers ont permis à quelques amis de contrôler les principaux médias.

_Le contrôle des médias a permis d’endoctriner sans qu’elle s’en rende compte la majorité des citoyens: il suffit de savoir trier les informations et de les présenter dans le sens voulu.

_Cette majorité vote donc pour des candidats aux législatives et à l’exécutif présélectionnés par les médias, donc par ce petit groupe, pour leur dépendance à l’idéologie dite « néo-libérale » qui leur assure le pouvoir. On a pu déterminer que le nombre de voix obtenues aux élections était exactement proportionnel au temps de passage sur les écrans TV. La rétribution de ces politiques par des postes privilégiés dans de grandes entreprises est une forme de corruption.

Finalement, au lieu d’être sous contrôle citoyen, ce sont 4 pouvoirs et demi qui sont sous le contrôle d’un petit groupe d’individus composé de banquiers, grands industriels, journalistes et politiques: ce n’est plus du tout une démocratie, c’est  une oligarchie de lus en plus restreinte, ou, plus exactement une ploutocratie puisque ce petit groupe est constitué des plus riches.

Revenir vers la démocratie passe donc d’abord par la récupération du pouvoir de création monétaire. On comprend que ceux qui ont actuellement ce pouvoir sont prêts à tout pour ne pas le perdre et rêvent d’une dictature mondiale, mais nous pouvons encore intervenir avec le seul pouvoir qui nous reste: la résistance à la propagande des grands médias grâce en particulier à internet pour élire des politiques non corrompus.

Un petit retour en arrière pour comprendre comment  on en est arrivé là.

 

                                Histoire de la création monétaire

 

On trouve pléthore d’ouvrages sur l’histoire de la monnaie, ses différentes formes, son évolution, mais curieusement très peu sur les conditions de sa création, de sa diffusion et de son fonctionnement

Les premières formes de monnaie,  (coquillages, bœuf, sel, grain de blé…), qui remontent à la préhistoire, semblent avoir un caractère démocratique et servir vraiment à mesurer la valeur des échanges. Mais rapidement les puissants (seigneurs, souverains) imposèrent leur monnaie. Pour instaurer la confiance dans cette monnaie et éviter les falsifications, ils lui donnèrent une valeur propre importante, or ou argent.

Or le fait d’imposer une monnaie qu’ils créent leur donne de fait un énorme  pouvoir supplémentaire sur les peuples : ils en créent plus ou moins à leur guise et la distribuent forcément uniquement à ceux qui travaillent pour eux. Si les gens du peuple veulent commercer entre eux, ils doivent d’abord travailler pour le seigneur, ce qui ne les empêche pas de devoir payer des impôts en plus. Et le Seigneur peut encore user de son rapport de force pour ne pas payer très cher leur travail.

A l’époque de la royauté, ce rapport de force était clair et assumé. Mais l’or et l’argent étant en quantité limité dans le monde et le besoin de monnaie de plus en plus grand , ils avaient beau diminuer la quantité de métal dans les pièces, l’argent qu’ils pouvaient créer ne suffisait pas et ils se trouvèrent obligés d’emprunter à ceux qui en avaient accumulé beaucoup, les riches commerçants et les banquiers.

Les banquiers ont commencé à être des orfèvres, simples dépositaires de l’or de leurs clients qu’ils gardaient en lieu sûr et donnaient en échange un certificat de dépôt qui permettait de récupérer l’or moyennant un droit de garde. Mais, bientôt, ce furent les certificats de dépôt, plus faciles à transporter que l’or, qui servirent de monnaie d’échange. Voyant qu’une grande partie de leurs clients ne venaient jamais rechercher leur or, les orfèvres eurent l’idée d’émettre des billets identiques aux certificats de dépôt mais qui étaient cette fois des reconnaissances de dette : ils venaient de se donner le pouvoir de créer de la monnaie au prix d’une duperie dans la confiance qu’on leur faisait, car, si tout le monde venait réclamer son or à la fois, ce qui arrivait parfois quand il y avait crise de confiance, ils ne pouvaient satisfaire tout le monde et faisaient faillite. C’est à partir de là qu’ils sont devenus  banquiers, gagnant leur vie grâce aux prêts avec intérêts  et aux opérations de change entre les nombreuses monnaies.

Au 18ème siècle, un juif de famille modeste, Mayer Amschel Bauer, qui se fit appeler par la suite Rothschild, vivant dans le ghetto de Francfort- sur-le-Main se lança dans un des seuls métiers autorisés aux juifs, celui de banquier. Il eut l’idée de prêter aux états et réussit à gagner la confiance du Prince Guillaume de Hesse-Cassel, très riche grâce à l’armée de mercenaires qu’il louait régulièrement, qui lui confia la gestion de sa fortune. Ses affaires furent florissantes et il envoya ses 5 fils  établir des succursales dans toute l’Europe. Celui qui s’établit en Angleterre, Nathan Mayer Rothschild (1777-1836),  put prêter d’énormes sommes au roi d’Angleterre, Guillaume d’Orange pour financer ses armées en lutte contre Napoléon, ce qui le rendit indispensable et lui permit de prendre le contrôle de la Banque d’Angleterre déjà privatisée.  Plus tard, en 1815, Nathan Rothschild multiplia sa fortune déjà considérable par vingt en spéculant sur un mensonge, faisant croire à la victoire de Napoléon à Waterloo.

Dans les années 1750, les 13 colonies américaines de la « nouvelle Angleterre » vivaient dans la prospérité car elles avaient créé leur propre monnaie gérée démocratiquement. Les banquiers anglais, mis au courant, firent adopter par le Parlement anglais une loi défendant aux colonies de se servir de leur monnaie script et leur ordonnant de se servir uniquement de la monnaie-dette d’or et d’argent des banquiers qui était fournie en quantité insuffisante. La circulation monétaire dans les colonies se trouva ainsi diminuée de moitié.

«En un an, dit Benjamin Franklin, les conditions changèrent tellement que l’ère de prospérité se termina, et une dépression s’installa, à tel point que les rues des colonies étaient remplies de chômeurs.»

Ce fut la vraie cause de la guerre d’indépendance. Les Pères Fondateurs des Etats-Unis, ayant tous ces faits en mémoire, et pour se protéger de l’exploitation des banquiers internationaux, prirent bien soin de stipuler clairement dans la Constitution américaine, signée à Philadelphie en 1787, dans l’article 1, section 8, paragraphe 5: «C’est au Congrès qu’appartiendra le droit de frapper l’argent et d’en régler la valeur.»

Mais les banquiers londoniens ne désarmèrent pas. Leur émissaire, Alexander Hamilton, secrétaire du trésor dans le gouvernement de Georges Washington, réussit à faire créer en 1791 une « banque des Etats Unis » privée avec une charte de 20 ans. Les résultats furent tellement catastrophiques qu’elle ne fut pas reconduite.

Toute l’histoire des Etats Unis peut se résumer en une lutte des banquiers pour maintenir leur pouvoir de création monétaire qui leur assure un contrôle total de l’économie du pays et donc de sa politique contre ceux, trop peu nombreux, assez lucides pour résister. Il n’y avait plus de roi avec une autorité indépendante pour les remettre au pas (en ne payant pas les dettes ou en les emprisonnant), les présidents avaient besoin des banquiers pour assurer leur fortune et les énormes frais des campagnes électorales, des élus pouvaient être achetés, l’opinion publique manipulée par des médias (achetés eux aussi) et des « experts » venant d’universités financées par les banquiers. Petit à petit, la majorité de l’administration américaine a été constituée de banquiers.

Quelques présidents ont cependant eu le courage de vouloir s’opposer à eux :

_plusieurs présidents se sont opposés au renouvellement de la charte ensuite mais ont fait l’objet de tentatives d’assassinat : Jackson y échappa car l’arme s’est enrayée, Zachary Taylor est mort empoisonné à l’arsenic, James Buchanan, après avoir voulu encadrer les banques, a résisté à un empoisonnement à l’arsenic.

_Pour financer la guerre de sécession, Lincoln émit une monnaie gouvernementale, le billet vert et avait promis de s’attaquer aux banquiers une fois la guerre finie: «J’ai deux grands ennemis: l’armée du Sud en face et les banquiers en arrière. Et des deux, ce sont les banquiers qui sont mes pires ennemis.» Il fut assassiné 5 jours plus tard, le billet vert disparu, une formidable restriction du crédit s’ensuivit, organisée par les banques. L’argent en circulation dans le pays, qui était de 1907 millions $ en 1866, soit 50,46 $ pour chaque Américain, tomba à 605 millions $ en 1876, soit 14,60 $ par Américain. Résultat: en dix ans, 54 446 faillites, pertes de 2 milliards $. Cela ne suffisant pas, on alla jusqu’à réduire la circulation d’argent à 6,67 $ par tête en 1867! Et le président suivant réemprunta chez Rothschild.

_James A. Garfield fut élu ensuite sur le programme de reprendre un contrôle gouvernemental de la monnaie : « celui qui contrôle la monnaie d’une nation contrôle la nation ». Il fut abattu un an plus tard.

_Il y eut encore Mac Kinley, élu en 1896, qui assainit le budget de l’état en ne recourant pas à l’emprunt et parlait de mettre le dollar sous contrôle d’état quand il fut assassiné en 1901.

_. Après la panique monétaire de 1907, le peuple américain réclamait que le système monétaire de la nation soit stabilisé. Le président Roosevelt créa la Commission Monétaire Nationale pour étudier le problème mais le sénateur Aldrich qui la présidait dépensa l’argent alloué en voyages d’étude en Europe sans rien produire. Par contre, il réunit dans le plus grand secret 5 représentants des 3 plus grosses banques (2 dominées par JP Morgan, la troisième Khun,Loeb & Co représentée par Paul Warburg) à Jekyll Island, une île de Géorgie achetée par des millionnaires et réservée à des millionnaires. En 9 jours, ils mirent au point un projet qui fut présenté ensuite comme celui de la commission et qu’ils réussirent à faire voter en 1913 juste avant Noël après avoir dépensé une fortune (5 millions de dollars) pour en faire faire la propagande par les professeurs de leurs universités: ce fût la « loi sur la réserve fédérale » au titre trompeur car ce n’était pas une réserve et c’était un établissement privé et non fédéral. Il avait une apparence collégiale : un conseil des gouverneurs nommés par le président et rendant des comptes au congrès. Mais ce conseil serait contrôlé par un « comité consultatif fédéral » dont les membres seraient choisis par les directeurs des 12 banques partenaires et resteraient inconnus du public et du contrôle parlementaire. Les actions des 12 banques régionales furent rachetées par des banques nationales et ce furent celles contrôlées par Rockefeller, khun-Loeb et Morgan qui en prirent la majorité et contrôlèrent de fait tout le système. Cette loi donnait (et donne encore) à ces 3 banques le pouvoir exorbitant et inconstitutionnel de battre la monnaie à la place de l’état, de fixer les taux d’intérêt, la masse monétaire et le cours de la devise, de faire en sorte  que l’argent soit rare ou abondant,  de  prêter à l’état ensuite à l’intérêt de leur choix, et de rendre ainsi l’état prisonnier d’une dette inextinguible.(La dette des USA s’est mis à croître de façon exponentielle à partir de la création de la FED et est aujourd’hui la plus forte au monde, beaucoup plus que la Grèce)(Encore aujourd’hui ce sujet est tabou : lire à ce propos le livre d’Eustace Mullins « les secrets de la réserve fédérale »  qui a mis 40ans à réunir les documents prouvant cette conspiration, qui a eu beaucoup de mal à se faire publier et dont la traduction française est parue en 2010 aux ed « le retour aux sources »).Le président Wilson qui a signé cette loi n’a cessé de le regretter ensuite :

«Je suis un homme des plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est maintenant contrôlée par son système de crédit. Nous ne sommes plus un gouvernement libre d’opinion, plus un gouvernement avec des convictions et un vote à la majorité, mais un gouvernement sous la volonté et la contrainte d’un petit groupe d’hommes dominants « -. Woodrow Wilson 1919

S’il faut appeler les  choses par leur nom, il s’agit d’un véritable coup d’état car cette loi anticonstitutionnelle place ces banquiers au dessus de l’état.

Grâce  à la FED, les crises qui étaient auparavant incontrôlées vont pouvoir l’être au gré  de ces grands banquiers ; c’est le cas de la crise agricole de 1920-1921 : la première guerre mondiale avait provoqué une prospérité générale aux Etats Unis, en particuliers chez les agriculteurs et les ouvriers agricoles qui, méfiants, déposaient leur argent dans des banques provinciales ne faisant pas partie de la FED. Pour casser cela, on encouragea d’abord les agriculteurs à emprunter à grande échelle pour s’équiper et acheter des terres grâce à des taux d’intérêts très attractifs en échange d’hypothèques sur leurs biens, prêts que seules les grandes banques savaient gérer. Puis, lors d’une réunion secrète le 18 mai 1920 du Conseil des Gouverneurs de la FED où seuls les gros banquiers étaient présents, il fut décidé une contraction brutale du crédit (le taux passa de 3% à 7%) et de la monnaie, ce qui eut pour effet de mettre en faillite les agriculteurs et les banques associées, de  réduire le revenu national de 15 milliards de dollars, jetant des millions de personnes au chômage et réduisant de 20 milliards de dollars la valeur des terres et des ranchs.

Sans le système de la réserve fédérale, aucune guerre mondiale n’aurait pu être déclenchée : les pays européens possédaient de grandes armées opérationnelles qu’ils s’épuisaient à financer mais n’avaient pas une économie suffisante pour financer la guerre ; la FED leur prêta 25 milliards de dollars (que les Etats Unis n’avaient pas non plus, qui furent créés et non remboursés) répartis entre tous les futurs belligérants. La guerre faisait marcher l’industrie et rapportait des bénéfices. C’est pour cela aussi que le président Wilson, qui devait sa fortune et son élection aux banquiers, leur donna des postes de commande dans son administration et mis l’Amérique en guerre.

Mais ces hommes les plus puissants des Etats Unis rendaient eux-mêmes compte à une autre puissance qui les contrôlait de fait déjà en 1910 : la puissance financière Anglaise concentrée dans la branche londonienne de la maison Rothschild. Bien que ces firmes fussent américaines en apparence, entretenant simplement des agences à Londres, le fait est qu’elles allaient prendre leurs ordres à Londres car, depuis le début, c’est la banque d’Angleterre de Nathan Rothschild qui avançait masquée en finançant les grandes banques américaines. Pouvant disposer de sommes énormes, créées maintenant sur ses ordres par le board de la FED aux états Unis, la City de Londres est le centre financier de la planète (on comprend  mieux l’indéfectible alliance entre l’Angleterre et les Etats Unis) : 5 banques d’affaire de Londres contrôlent en réalité les banques new-yorkaises qui possèdent la majorité de contrôle dans la banque de réserve fédérale de New-York.

Le krach de 1929 fut programmé par Londres et la FED pour mettre fin à une période de spéculation, en augmentant brutalement les taux d’intérêt, après avoir prévenu au préalable les initiés ; les autres, les petits spéculateurs, perdirent tout ; 11630 petites banques firent faillite, augmentant encore la concentration de l’argent dans les grandes banques. La FED laissa pourrir la situation jusqu’en 1933 pour soutenir l’élection de Roosevelt, lui-même banquier : elle créa alors 100 millions de dollars d’argent frais et les usines recommencèrent à embaucher. La loi bancaire de 1935 étendit la durée des mandats des gouverneurs de la FED à 14 ans, 3 fois et demi la durée d’un mandat présidentiel, ce qui signifiait que quel que soit le nouveau président, il ne pourrait rien changer à la politique de la FED .En 35 ans,  les banques de la FED ont accru leurs actifs de 143 millions à 45 milliards de dollars sans rien produire, simplement par la création monétaire dont 95% sous forme de crédit

C’est à cause de cette période de chômage de masse et de misère que put naître le nazisme. Les juifs, dont beaucoup étaient banquiers, ont servi de boucs émissaires et ont été victimes de la haine engendrée par la violence du capitalisme bancaire. Après la première guerre mondiale, l’Allemagne avait été condamnée à payer tous les dégâts de la guerre et se trouvait écrasée sous les dettes, ce qui provoqua la chute de la république de Weimar. Hitler fut porté au pouvoir par les grands industriels allemands et réussit à redresser l’économie en créant une monnaie nationale, ce qui, plus que son antisémitisme, a été la principale raison de l’entrée en guerre de l’Angleterre et des Etats Unis : « La guerre ne fut pas seulement pour abolir le fascisme, mais pour conquérir les marchés de vente. Nous aurions pu, si nous avions l’intention de le faire, empêcher cette guerre d’éclater mais nous ne voulions pas. »- Winston Churchill à Truman (Fultun, USA Mars 1946).

Il y eu encore un président pour s’opposer à la création monétaire privée : John Fitzgerald Kennedy venait de signer un décret permettant à l’état de battre monnaie lorsqu’il fut assassiné. Le film de Zapputer, maintenant déclassifié, apporte la preuve qu’il s’agissait bien d’un complot. Ce fut le dernier à s’opposer, la voie était libre pour mondialiser ce dispositif.

La mondialisation s’est faite sur le modèle de la FED, remplaçant les banques centrales des états par des banques privées. « L’Europe » a été construite sur le même modèle : sa banque centrale,  hors contrôle démocratique, ne fournit pas les états mais des banques privées qui prêtent ensuite aux états avec intérêts, ce qui augmente leurs dettes de façon inextinguible  et permet aux banques d’imposer leur politique.

Il est à noter que les seul rares états qui résistaient et avaient une banque centrale d’état indépendante du dollar sont ceux contre qui des guerres ont été engagées.

A la fin de la guerre, les Etats Unis s’étaient beaucoup enrichis et avaient réussi à faire venir chez eux la majorité des réserves d’or. Dans les accords de Brettons Woods, ils imposèrent que seul désormais le dollar serait convertible en or à 35d l’once et que les autres monnaies seraient adossées au dollar. La FED en profita pour émettre beaucoup plus de dollars qu’elle n’avait de réserves d’or, ce qui finit par éveiller la méfiance des autres pays, dont la France, et, quand celle-ci commença à demander la conversion des dollars en or, le président Nixon suspendit le 15 août 1971 la convertibilité du dollar en or. Pour continuer à s’endetter, Nixon a gagé illégalement 25% du territoire américain. Pour continuer à s’endetter, il a proposé aux pays producteurs de pétrole, en échange d’une protection militaire, de vendre leur pétrole contre des dollars investissables dans des bons du trésor remboursables par les générations futures. Mais l’Amérique ayant de moins en moins de choses à offrir, plusieurs pays producteurs commencèrent à exiger d’autres monnaies :

_En 2000, Saddam Hussein préféra  des euros au dollar. 2ans plus tard, l’Irak fut envahi sous de mauvais prétextes et son pétrole revint aux pétrodollars

_En Libye, Mouammar Kadhafi avait institué une banque centrale appartenant à l’Etat et une monnaie d’échange de valeur, le dinar d’or. Il ne vendait plus son pétrole que contre des dinars, des pays africains le rejoignaient ; les Etats Unis ont envahi la Libye, sa banque centrale a été privatisée et le pétrole libyen revendu en dollars.

_La cible suivante a failli être l’Iran, qui a aussi une banque centrale gouvernementale. Mr Obama s’est montré plus pacifique que les précédents présidents, mais si Hillary Clinton est élue, on peut craindre le pire.

A noter que si les musulmans sont devenus la cible privilégiée, c’est peut-être aussi parce que leur religion leur interdit l’ « usure », c’est-à-dire le prêt avec intérêt.

Cet historique montre que ce qui nous arrive est le résultat d’un processus commencé il y a 2 siècles, un véritable coup d’état de quelques banquiers et de leurs alliés prêts à tout, même au meurtre, pour satisfaire leur soif de richesse et de domination. Ce sont eux qui dirigent de fait les USA, les politiques n’étant là que pour occuper l’esprit de la population, ce qui fait que les USA ne doivent pas être considérés comme un état démocratique mais comme un état mafieux (il n’y a pas d’autre mot pour décrire le racket de la population et du monde sous la menace des armes). Nous avons parlé des présidents mais les souffrances de la population sont bien pires : la population a été exploitée et a dû travailler dans des conditions très dures, elle a subi régulièrement des crises économiques liées au dysfonctionnement endémique et aux cracks  boursiers, elle a subi de fréquents appels à la guerre pour satisfaire la nécessité d’une extension permanente. Ce mépris  montré pour la vie humaine renforce profondément la théorie dite « du complot » qui explique, beaucoup mieux que la théorie officielle manifestement mensongère et fausse, les « attentats » du 11 septembre 2001. (Voir l’article dans « articles à méditer »)

La France parait bien engluée dans ce système, ayant perdu avec les traités européens sa souveraineté politique et financière, ayant perdu avec son adhésion à l’OTAN sa souveraineté militaire : comment serait-il possible d’en sortir ?

 

Un monde meilleur est possible avec un système monétaire démocratique

 

Toutes les velléités pour rendre notre monde meilleur, plus respectueux des hommes et de la nature, se heurtent à des considérations économiques qui semblent toutes puissantes. Elles ne le sont que parce que nos politiques ont organisé notre impuissance, mais tout pourrait  changer si nous reprenions le contrôle de la création monétaire.

Ce pouvoir de la création monétaire a été volé aux peuples depuis presque toujours, (voir l’article sur l’histoire), le peuple pourrait le récupérer : en effet, l’énorme pouvoir qu’il confère appartient à celui qui le possède, un peu comme la lampe d’Aladin ; à l’instant où il change de main, le propriétaire précédent perd instantanément tous ses pouvoirs.

Voyons ce qu’il serait possible de faire avec le seul pouvoir démocratique qui nous reste, si nous élisions un président courageux réellement disposé à s’attaquer au système bancaire:

__Ce que nous voulons faire nous mettant de facto en contradiction avec les traités européens, il déclenche le processus de sortie prévu à l’article 50.(Ce qui est un bien car les traités européens nous avaient enlevé notre autonomie politique, économique et militaire). C’est une sortie étalée sur 2 ans maximum qui permet de négocier les liens à conserver.

_Dès son élection, la banque de France revient sous contrôle de l’état, comme cela était prévu dans son programme, et acquiert l’exclusivité de la création monétaire. L’élection avec ce programme vaut référendum et permet de modifier la constitution pour l’adapter à ce programme: il faut y écrire  l’irréversibilité de l’exclusivité de la création monétaire par la banque de France, supprimer les rajouts qui nous subordonnaient à l’Europe, l’améliorer dans la foulée en la démocratisant; il pourrait même y avoir eu une constitution écrite par le peuple dans le programme qui serait donc automatiquement validée par l’élection. Les conséquences de ce premier acte sont énormes:

_Reprendre le contrôle de la monnaie obligera à sortir de l’euro et des traités européens car ceux-ci nous l’interdisent explicitement et ne sont pas modifiables. Mais, contrairement aux prédictions que ne manquerons pas de faire les experts corrompus, nous ne nous en porterons que mieux : l’Europe nous coûte plus qu’elle ne nous rapporte, elle nous enlève notre indépendance politique car les différents gouvernements ne font qu’appliquer les directives de la commission non élue, elle organise le dumping social en supprimant les barrières douanières nécessaires pour protéger notre industrie ; ces barrières n’ont jamais empêché le commerce, elles le régulent. Après la dernière guerre mondiale, la majorité des pays du monde s’étaient mis d’accord sur des règles commerciales permettant de protéger chaque pays : les accords de La Havane n’ont pas été appliqués car les USA s’y sont opposés, les remplaçant par des accords unilatéraux de « libre échange » dont la seule liberté est de permettre aux industries américaines d’envahir les pays qui s’y soumettent. (Alors qu’à leur début, elles étaient bien protégées par des barrières douanières)

_Cela nous fait sortir de l’Euro qui étouffait notre économie mais de façon indolore pour la majorité des Français: les euros qu’ils possèdent deviennent des Francs à parité égale.

_Pour éviter la disparition des capitaux à l’étranger, il est nécessaire d’installer un contrôle des changes et des frontières. Là encore, la majorité des Français n’en sont pas gênés car le contrôle ne concerne que les gros capitaux. De même, l’argent évadé dans les paradis fiscaux ne peut revenir.

_La dette illégitime, et maintenant illégale, est renégociée en supprimant les intérêts mais sans léser les petits épargnants.

_Les banques ne peuvent plus prêter que leur fonds propres et, éventuellement, une partie de l’argent de leurs déposants avec l’accord de ceux ci.

Ces quelques mesures privent instantanément les grandes banques étrangères de tout pouvoir sur notre économie et permettent au nouveau président d’accomplir des miracles car tout ce qui était impossible avant va le devenir:

_D’abord réindustrialiser le pays: les délocalisations ne sont plus rentables puisque des droits de douane protecteurs sont rétablis. L’état peut user de son droit de création monétaire pour des investissements collectifs , racheter des usines abandonnées et aider ceux qui veulent entreprendre par des prêts sans intérêts, faire travailler les chômeurs sur de grands travaux publics.

_L’augmentation de la production permet d’utiliser aussi la création monétaire pour des dépenses de l’état sans générer d’inflation, ce qui permettra de diminuer les impôts, taxes et cotisations diverses.

_Il devient possible de décider ce que nous voulons faire  sur le plan social et environnemental, quelque soit son coût.

_La croissance à tout prix n’est plus un problème: le système peut fonctionner de façon stable sans croissance.

_Il n’est plus nécessaire d’écraser ses voisins pour être compétitif, la coopération est privilégiée.

La gestion publique de la création monétaire ne résoudra cependant pas tous les problèmes sociétaux à elle seule et d’autres mesures devront être prises si on veut aller vers une société plus égalitaire et plus démocratique, voici quelques suggestions:

_Il serait possible à un  état pas très démocratique, comme celui que nous avons actuellement, d’utiliser la création monétaire à son profit exclusif et de recréer un système capitaliste d’inégalités. Il serait mieux que la banque centrale ait une gestion démocratique indépendante de l’exécutif. Le plus simple est d’en revenir au livre de compte mais modernisé: 95% de la monnaie en circulation est déjà sous forme scripturale, toute la monnaie pourrait l’être à condition que nous ayons entière confiance dans l’organisme de gestion et que le paiement en ligne puisse se faire aussi entre particuliers, par exemple avec une application smartphone. Il existe déjà de tels logiciels pouvant jouer le rôle de banque centrale: la création monétaire ne peut se faire que lorsqu’il y a échange de richesse réelle: celui qui donne est crédité positivement, celui qui reçoit négativement. Les 2 doivent confirmer l’échange pour qu’il soit enregistré. Il est possible d’avoir un solde négatif pendant un moment (un découvert) sans que cela engendre de pénalité (équivalent à un prêt sans intérêts). Le solde négatif de l’état lorsqu’il rémunère ceux qui travaillent pour la collectivité n’est pas une dette de l’état, mais une dette de la collectivité envers ceux qui ont travaillé pour elle, qu’elle paiera en leur fournissant des richesses en échange de cette monnaie. Ce solde négatif indique seulement la quantité de monnaie pleine créée, autrement dit le budget de l’état, et n’a pas à être remboursé. Le budget de l’état est public et voté par les citoyens qui vérifient que l’état ne peut pas créer de monnaie autrement que pour des investissement productifs publics. Ce logiciel est dans des serveurs dupliqués, pour éviter une paralysie s’il y a une panne, avec un contrôle humain démocratique pour faire des prêts exceptionnels (ou des découverts exceptionnels) aux particuliers investissant dans une activité productrice. Il ne peut pas y avoir de prêts pour des investissements spéculatifs.

Mais une véritable avancée démocratique ne pourra se faire qu’avec une nouvelle constitution donnant plus de pouvoir au peuple pour participer à l’élaboration des lois et la révocation de ceux qui utilisent mal leur pouvoir.(voir la page « constitution » et « un monde meilleur est possible »)

_Outre sa création, il convient de faire face aux obstacles qui empêchent une bonne circulation de la monnaie, par exemple la capitalisation : l’argent capitalisé est immobilisé et manque à ceux qui veulent échanger. Il n’est pas possible d’empêcher toute capitalisation, il est normal que chacun mette un peu d’argent de côté pour faire face à des imprévus ; mais cette capitalisation doit être limitée et taxée au-delà d’une certaine limite pour encourager la circulation. (Certaines monnaies locales sont «  fondantes », perdant un peu de leur valeur si on les garde trop longtemps).De plus, elle ne doit pas être transmissible au-delà d’un certain seuil pour respecter l’égalité des chances.

_Un autre obstacle est la spéculation qui consiste à revendre plus cher ce qu’on a acheté sans avoir rien produit de nouveau : elle permet d’obtenir de la monnaie sans rien produire, ce qui n’apporte rien au système économique mais se nourrit sur lui, le parasite. Il est impossible d’empêcher toute spéculation (il n’est pas malhonnête de revendre sa maison plus  cher qu’on ne l’a acheté) mais elle doit être limitée à quelques gains particuliers et sévèrement taxée au-delà. La spéculation boursière en particulier, qui mobilise actuellement 98% de l’argent créé et permet surtout aux banques de vivre sur le dos du système économique en le parasitant et en l’étouffant, mérite cette taxation si ce n’est d’être interdite.

Le prêt sans intérêts à tous, la taxation de la capitalisation et de la spéculation au-delà d’un seuil raisonnable, sonneront le glas du système capitaliste. Reste à voir plus précisément comment peut fonctionner ce nouveau système en respectant nos règles démocratiques d’égalité (au moins d’égalité de chances et devant les lois), de liberté (les interdits ne concernent que ce qui est dangereux pour les autres) et de fraternité (en favorisant la coopération plutôt que la compétition). Il faut qu’il permette à chaque citoyen de satisfaire ses besoins tout en contribuant dans la mesure de ses capacités aux tâches nécessaires à la vie de la collectivité.

Il est important que chacun puisse avoir suffisamment d’argent pour satisfaire ses besoins mais

_Nous n’avons pas tous les mêmes besoins d’argent : celui qui vit presque en autarcie, produisant presque tout ce dont il a besoin lui-même aura moins besoin d’argent que celui qui est très spécialisé dans son métier et ne sais rien faire d’autre. Il y a des échanges qui se font sans argent : services entre amis, don, troc, travail non rémunéré (bénévolat, femme au foyer, …). On peut considérer qu’il serait juste que chacun travaille le même temps, environ 30h par semaine au total entre les heures de travail pour soi et les heures de travail pour les autres ; celui qui travaille beaucoup pour lui a donc besoin de moins  d’heures de travail monétisé.

_Nous ne gagnons pas tous la même chose par notre travail monétisé car, à temps égal, les productions réalisées n’ont pas toutes la même valeur. On peut aussi considérer que, selon la profession et le degré de qualification, les heures de travail n’aient pas toutes les mêmes valeurs mais ces valeurs doivent être fixées par une commission nationale et non seulement par l’employeur et doivent avoir une limite inférieure et supérieure, par exemple entre 1 et 10 SMIG, une modulation supplémentaire pouvant être faite entre débutant et expérimenté. Le SMIG correspond à l’argent nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentaux (se loger, se nourrir, d’équiper, se soigner, avoir des activités de loisir) et est le minimum que peut gagner quelqu’un qui travaille 30h par semaine de façon monétisée ou qui est empêché de travailler. (Si l’empêchement et dû à l’entreprise, c’est l’entreprise qui paye, sinon, c’est la collectivité).

_Les entreprises permettent actuellement à quelques-uns de gagner des sommes astronomiques au point que gagner le plus d’argent possible prend le pas sur la finalité première de cette entreprise. Ceci est dû à l’énorme pouvoir concédé aux actionnaires propriétaires spéculateurs qui peuvent intervenir comme ils veulent dans la gestion de l’entreprise, y compris choisir le dirigeant, y compris la faire s’endetter pour toucher plus de dividendes.

Le droit de propriété doit être réduit à la propriété d’usage : sa maison, ses biens, son instrument de travail. L’instrument de travail n’est transmissible qu’à un autre travailleur, pas automatiquement à la descendance. Les éventuels actionnaires extérieurs ne tirent aucun bénéfice et n’ont aucun pouvoir sur le fonctionnement de l’entreprise s’ils n’y travaillent pas. (Ceux-là disparaitront car les entreprises auront droit à des prêts sans intérêts).

Si nous considérons que personne ne peut gagner plus de 10 SMIG, le prix de vente des richesses produites devra se rapprocher de la formule :

Prix de vente= coût de production+ salaires/quantité produite

Ce qui veut dire que le prix de vente est calculé en fonction du salaire et non l’inverse comme actuellement. Les salaires étant fixés, les prix de vente ne varient qu’en fonction des coups de production et ont donc tendance à rester fixes s’ils ne dépendent pas trop des importations.

La part due au capital disparaît, ce qui fait un gain de 30 à 40%. La part due aux intérêts des emprunts bancaires disparaît aussi. Nos entreprises deviennent très compétitives même sans dévaluation de Franc. De toutes façons, les parités entre monnaies doivent se décider dans une négociation entre états en fonction du prix moyen de l’heure de travail, par exemple, et non en fonction de l’humeur du marché.

Les bénéfices  devront être mutualisés pour alimenter une caisse publique de secours          ( pour aider les entreprises en déficit) et d’investissements

_Nous ne démarrons pas tous du même point : celui qui hérite d’une grande propriété, voire d’une fortune n’aura pas besoin d’autant d’argent que celui qui démarre de rien. Pour respecter l’égalité des chances, il parait juste que le droit d’héritage soit restreint à des biens personnels (maison, épargne dans la limite autorisée, et entreprise familiale seulement si l’héritier y travaille). Le reste revient à l’état qui le redistribue démocratiquement (modalités à voir, peut-être concours public)

_Il y en a qui ne peuvent pas travailler autant que les autres : chômage, maladie, handicap. Il est humain de les prendre en charge et le système monétaire doit s’y adapter.

Pour tenir compte de tous ces éléments, il va falloir que ceux qui le peuvent travaillent plus que ce qui est nécessaire pour la simple satisfaction de leurs besoins de façon à subvenir à la fois à ceux qui ne peuvent pas et à tous ceux qui travaillent pour la collectivité : c’est ce que nous faisons à travers les différents impôts et cotisations diverses, mais tout cela pourrait se simplifier et s’enrichir grâce à la création monétaire maîtrisée :

Plus besoin d’impôts ni de TVA, c’est par la création monétaire que sont payés tous ceux qui travaillent pour la collectivité et la collectivité rembourse en produisant plus pour eux, donc en s’enrichissant. Les impôts ne touchent que ceux qui dépassent les plafonds.

Les pensions de ceux qui ne peuvent travailler suffisamment sont payées par création monétaire aussi.

Débarrassées du coût du capital, du coût des intérêts et des charges sociales des travailleurs, les entreprises deviennent très compétitives en étant protégées en plus par les éventuelles barrières douanières. Pour éviter que des entreprises privées abusent d’une situation de monopole, on pourrait organiser dans tous les domaines une compétitivité saine avec des entreprises d’état à la comptabilité transparente : si le privé peut faire mieux que l’état, il peut gagner plus, mais pas dans des proportions énormes. Les services publics par contre (poste, EDF, SNCF, santé, routes, aéroports,  banque de France …) sont forcément nationalisés.

Chacun travaille de façon monétisée en fonction de ses besoins.

Le travail est un devoir et un droit, l’état est employeur en dernier recours.

Ce système de monnaie service public pourrait satisfaire presque tout le monde, y compris les vrais entrepreneurs industriels : la limite de 10 SMIG de revenus permet de vivre suffisamment largement, d’autant plus que le SMIG serait plus élevé que le SMIG actuel (d’après l’INSEE, cela ne toucherait que les 0,01% les plus riches de la population si le SMIG se rapproche de 2000€). Tout le monde gagnerait en liberté d’entreprendre et en qualité de vie.

Utopique ce système? Oui si vous pensez qu’il l’est. Réalisable? Oui si vous pensez qu’il l’est. Nous fonctionnons par prophéties auto réalisables: si vous pensez que c’est une utopie, vous ne bougerez pas et le système actuel continuera. Si vous êtes convaincu qu’il peut se réaliser, vous allez commencer à chercher quelqu’un capable de l’appliquer et vous en trouverez .Des hommes politiques intègres, courageux et démocrates, capables de porter ce projet existent mais sont soigneusement ignorés des médias, il faut les chercher sur internet avant que celui-ci soit aussi censuré. Il est encore possible de faire une révolution pacifique en utilisant le peu de démocratie qui nous reste, essentiellement l’élection présidentielle, pour reprendre le contrôle de la création monétaire, qui est la clé qui nous permettra d’aller vers plus de démocratie, de redresser l’économie, de nous intéresser vraiment au bien être social et au respect de l’environnement. Les candidats qui prétendent faire cela sans reprendre le contrôle de la création monétaire ne sont pas crédibles car le système actuel l’empêche.L’heure est grave car nous vivons la phase finale d’un coup d’état amorcé il y a 2 siècles qui vise la domination mondiale des peuples par une petite oligarchie comprenant quelques grands banquiers et leurs alliés politiques, médias et grands industriels. (voir l’article sur l’histoire de la création monétaire). Nous pouvons encore réagir tant que les nations existent mais n’oublions pas que la construction européenne vise à leur destruction à moyen terme pour ne gérer que de grandes régions.Un chef d’état non corrompu et courageux pourrait le faire. Il faut que ce chef d’état ne soit pas déjà lié aux banques, pour financer son élection par exemple, et qu’il soit courageux car, avant d’arriver au pouvoir, il subira tous les coups tordus des médias et politiciens actuels aux ordres de l’oligarchie bancaire. Il risque même sa vie s’il est trop seul, c’est pourquoi cela ne pourra se faire qu’avec un soutien populaire important. Il faut militer pour ce système, le faire connaitre pour qu’il devienne la volonté d’une majorité de la population. En attendant, et parallèlement, il est possible de créer des monnaies locales qui l’appliquent pour vérifier sa validité. La plupart des monnaies locales déjà créées s’appuient sur l’euro (on ne peut créer une unité locale qu’en déposant 1€ dans une banque), ce qui leur interdit toute création monétaire nouvelle et limite considérablement leur portée mais, à ma connaissance, aucune disposition légale n’empêcherait d’en faire sur le modèle des SEL. D’ailleurs, si, pendant le temps des négociations, l’UE nous interdit de sortir de l’euro, il serait possible de créer une monnaie française complémentaire de même valeur mais non convertible, directement gérée par notre banque centrale, qui permettrait d’expérimenter sans danger et mettre au point le système monétaire démocratique tout en nous mettant à l’abri des éventuelles sanctions économiques que ne manqueront pas de nous infliger les puissances financières. Au bout des 2 ans, la MF devient la monnaie nationale, l’euro devient une monnaie étrangère et est soumis au contrôle des changes avec un taux de change qui fera partie des négociations. A noter que retrouver l’identité française n’exclura pas la libre circulation des personnes : c’est le taux de change monétaire qui servira de frontière douanière. Ces 2 ans serviront aussi à renégocier la dette : cette dette est illégitime car elle n’a pas été contractée par le peuple français mais par des politiciens traites à la nation qui ont décidé sans le consentement du peuple de se financer sur les marchés financiers. Le paiement des intérêts sera immédiatement suspendu et le remboursement des intérêts précédents considéré comme un remboursement du principal, les politiciens traîtres seront poursuivis. Si les négociateurs sont intransigeants, notre MF nous permettra d’activer la menace de faire banqueroute : cela a déjà eu lieu dans l’histoire de France et ne peut donner lieu qu’à un refus ultérieur de prêter. Mais, avec un système monétaire démocratique, un état ne peut pas s’endetter sauf envers un autre état si sa balance commerciale est déficitaire et cela ne nécessite pas un emprunt mais un rééquilibrage des échanges commerciaux.

Primaires

                                                                           

A l’heure où les grands médias nous abreuvent de primaires, de la droite d’abord et bientôt de ce qu’ils appellent, par abus de langage, la gauche, nous devrions nous poser quelques questions sur le fonctionnement non démocratique de ces élections:

_Elles accordent une énorme publicité aux candidats de 2 partis seulement qui se distinguent sur des points de détail mais ont en commun la même politique économique néo-libérale dont on a déjà vu les conséquences anti-sociales.

_Or on sait que les résultats aux élections présidentielles sont exactement proportionnels au temps de passage sur les écrans TV.

_Par là même, on occulte les autres candidats dont on ne parlera même pas dans le temps légal de la campagne puisque la récente loi Uvoas a restreint encore leur temps de parole à ce moment là.

_Notons enfin que notre mode de scrutin à 2 tours où l’on ne prend que les 2 meilleurs scores à l’issue du premier tour n’est pas très démocratique car il induit à voter « utile », c’est à dire à voter dès le premier tour pour le candidat qui semble avoir les meilleures chances de battre celui qu’on ne veut pas: on a vu que Jospin n’avait pas eu accès au deuxième tour alors qu’ il y avait plus de voix de gauche que pour Le Pen parce qu’il y avait eu un autre candidat de gauche. Or il existe d’autres modes de scrutin plus démocratiques qui n’éliminent pas les autres candidats: voir à ce propos l’excellente démonstration sur       https://www.youtube.com/watch?v=ZoGH7d51bvc

_Il existe une primaire citoyenne qui fonctionne avec ce système plus démocratique: tout citoyen voulant se présenter a mis son programme en ligne; tous ceux ayant obtenus plus de 500 soutiens de citoyens ont été sélectionnés et, à l’issue d’un autre vote démocratique, il en reste 5 pour lesquels vous pouvez encore voter en rejoignant                      https://laprimaire.org/

_Le fait que notre mode d’élection présidentielle ne soit pas très démocratique est voulu: on veut faire comme aux USA, canaliser les votes sur 2 « grands » partis présentant la même politique économique néo-libérale car ces candidats sont ceux qui ont été préalablement sélectionnés par l’oligarchie économico-financière qui veut nous gouverner. Voter pour eux, c’est leur donner une légitimité. Ne pas voter, c’est aussi voter pour eux. La solution? Chercher les candidats sur internet et non en regardant la TV.

Article 8 : de l’économie

Tout citoyen non privé de ses droits pour délits est libre d’entreprendre et de commercer.

Les échanges entre particuliers ( ou mono-entrepreneurs) se font librement de gré à gré; L’état peut intervenir pour taxer ou interdire des échanges jugés dangereux. Pour les autres, il n’y a ni impôts, ni taxes en deça des maximums autorisés car ceux qui travaillent pour la collectivité peuvent être payés par création monétaire.

Les créateurs d’entreprise peuvent bénéficier de prêts sans intérêts de la Banque de France si cette entreprise est reconnue d’utilité publique par les citoyens. L’état veille à favoriser les entreprises permettant à la nation un maximum d’auto-suffisance.

Le créateur d’une entreprise comprenant un ou plusieurs salariés est seul habilité à la posséder totalement tant qu’il la dirige et que sa valeur n’atteint pas le Capital Maximum Autorisé. Au delà, il doit partager le capital entre plusieurs actionnaires. Les actionnaires ne travaillant pas dans l’entreprise n’ont aucun pouvoir de décision et ne peuvent prétendre à toucher des intérêts. Les bénéfices non réinvestis doivent être placés dans une caisse de dépôt et peuvent être réutilisés en cas de difficultés. Une entreprise  ne peut être transmise par succession que si sa valeur ne dépasse pas le CMA, si le descendant est capable de la diriger et est approuvé par une majorité de salariés. Si une entreprise est vendue, le repreneur doit être approuvé par une majorité de salariés. Les salariés constitués en coopérative puis l’état sont prioritaires pour le rachat. Lorsque le capital est réparti entre plusieurs actionnaires, seuls ceux qui y travaillent effectivement ont pouvoir de vote sur les décisions concernant cette entreprise en fonction de leur participation et de leur temps de travail. Les actionnaires ne peuvent prétendre à être remboursés plus que leur mise.

Les buts essentiels d’une entreprise étant de satisfaire ses clients et de permettre à ceux qui y travaillent de vivre correctement, les revenus aussi bien des salariés que des dirigeants sont encadrés et plafonnés.  Dans les entreprises privées, les revenus sont libres mais ne peuvent dépasser 10 SMIG. Dans les entreprises publiques, c’est une commission nationale, comprenant des représentants de toutes les professions, qui fixe le salaire moyen de chaque profession dans une échelle allant de 1 à 10 SMIG.  La valeur du SMIG et la durée du temps plein sont votées chaque année avec le budget de l’état. Les heures supplémentaires sont à éviter, en conséquence elles ne sont pas rémunérées davantage. Il est interdit de sanctionner un salarié refusant de faire des heures supplémentaires.

Ces revenus peuvent s’ajouter à un revenu de base équivalent à 1 Rmv (revenu minimum vital); Le SMIG est alors égal au Rmv et toute personne travaillant a donc un revenu minimum de 2 Rmv.

La limitation des revenus (R) entraîne automatiquement la limitation des possibilités de capitalisation à 500R. Nul ne peut capitaliser plus de 5000 Rmv.

Le chômage est assuré par l’état au niveau du Rmv, même en cas de démission. Pour avoir une allocation complémentaire, ceux dont le salaire est supérieur doivent cotiser à part égale avec leur entreprise à une caisse nationale, gérée conjointement par des représentants patronaux et salariés.

Les maladies sont pris en charge par l’état s’il n’y a pas faute de l’entreprise mais l’entreprise est responsable et doit s’assurer contre les maladies ou accidents professionnels.

Les retraites sont prises en charge par l’état au niveau du Rmv. Pour avoir une retraite complémentaire, les salariés doivent cotiser à une caisse nationale gérée par des représentants salariés.

En dehors des cotisations précitées, les salaires sont nets. Le plafonnement des revenus et des possibilités de capitalisation permet d’éviter les impôts pour la très grande majorité des citoyens.

Tout citoyen en capacité de travailler a droit et devoir de l’exercer. L’état est employeur en dernier recours et, s’il ne peut le faire, doit indemniser ceux qu’il n’emploie pas au SMIG.

L’état veille à ce qu’aucun individu ou groupe d’individus privés ne puisse devenir plus puissant que l’intérêt collectif. Il possède dans tous les secteurs d’activité des entreprises concurrentes des entreprises privées de façon qu’aucune ne puisse se trouver en situation de monopole. Les entreprises importantes en situation de monopole ou de service public sont nationalisées. Une entreprise ne peut être propriétaire de plusieurs marques ni posséder des activités n’ayant aucun rapport entre elles.

L’accumulation de richesses est réglementée et limitée, la spéculation fortement taxée et imposée. La bourse est nationalisée et veille à empêcher la spéculation en interdisant les opérations à risques (titrisation, levierisation) et en taxant les transactions. Toute collusion d’intérêts entre un agent de l’état et des entreprises privées entraînera sa radiation et son inéligibilité à vie.

Les entreprises multinationales sont soumises au droit Français pour leurs activités en France.

Article 8 : liberté d’expression

La liberté d’expression n’a de sens que si elle a des chances d’être entendue. En conséquence, la pluralité des médias doit pouvoir refléter la pluralité des expressions ; ceux-ci ne peuvent donc être financés que par leurs abonnés.

A côté des médias privés, le média principal sera financé par création monétaire et géré directement par les citoyens qui en détermineront les programmes, éliront ou révoqueront les administrateurs.

La liberté d’expression n’est pas la liberté de parole et les paroles visant à manipuler l’opinion et le comportement des autres sont interdites.

Nul ne peut être condamné pour avoir dénoncé des agissements contraires à l’intérêt collectif.

 

Le leurre Européen.

                                                             

A l’heure où les anglais se posent la question de rester ou non dans l’union européenne, nous pourrions nous la poser nous aussi. Tous les médias nous laissent à penser qu’il est mal de vouloir quitter l’Europe, que c’est refuser le partage et la communauté,  se replier dans un individualisme stupide,  ne pas aimer les autres peuples européens.

Nous vivons sur une idée de l’Europe pleine de bons sentiments : il faut cesser les guerres entre nous, nous rapprocher, partager, échanger librement. Sauf que les traités que l’on nous a imposés sont tout autres : rappelons qu’après les avoir lu, la majorité de la population française s’y était opposé car on y parlait plus de marchandises que d’êtres humains. Et la suite a montré que nous avions raison car ce qui a été construit n’est pas une Europe des peuples mais des marchandises :

Les traités européens instaurent :

_ L’abolition des frontières douanières qui permet au moins disant d’être plus compétitif que les autres, ce qui instaure le dumping social et les délocalisations qui ruinent les pays où le droit du travail est mieux protégé. Les pays sont en compétition au lieu d’être en coopération et l’enrichissement de l’un ne peut se faire qu’au détriment des autres.

_Une monnaie commune mais dont la banque centrale ne peut prêter aux états, ce qui oblige tous les états à s’endetter inexorablement et donne pouvoir aux banquiers privés de dicter la politique intérieure des états. Ce qui est arrivé à la Grèce arrivera forcément un jour ou l’autre à tous les autres états.

_Des institutions non démocratiques : le parlement européen est un leurre pour tromper les populations et n’a de parlement que le nom ; ce n’est pas lui qui propose les lois, il ne peut qu’amender légèrement celles que propose la commission non élue, à condition que celle-ci le veuille bien car, sinon, elle peut passer outre.

Il y a un monde entre le rêve dans lequel on nous entretient et la réalité que nous subissons : cessons d’être schizophrènes, une Europe des peuples est à construire mais sur des bases démocratiques très différentes. Et ne croyons pas que cette construction Européenne pourrait être améliorée, elle est comme la loi sur le travail  (qui n’est pas « El khomri » mais directement dictée par la commission européenne), tous les articles sont mauvais et inacceptables. Et ce ne sont pas des erreurs : la construction européenne a été voulue ainsi par des politiques qui, par méconnaissance, endoctrinement ou corruption, ont délibérément vendu les états européens aux intérêts américains.(voir par exemple les révélations faites sur Jean Monnet, un des principaux pères fondateurs de cette « Europe »)

Chronologie des interventions militaires US (document FERS)

Voici une chronologie non-exhaustive des différentes interventions militaires des États-Unis dans le monde depuis le Manifest Destiny de 1845. Une idéologie de colonisation, sous la présidence de James Polk, selon laquelle les États-Unis ont pour mission divine d’apporter la démocratie et la civilisation vers l’Ouest, sur les terres amérindiennes. Au début du XXème siècle, le président Théodore Roosevelt a repris le concept afin de justifier l’expansionnisme et l’interventionnisme des États-Unis hors de ses frontières quand les intérêts américains étaient menacés. Il déclara notamment :

« Je crois que Dieu a présidé à la naissance de cette nation et que nous sommes choisis pour montrer la voie aux nations du monde dans leur marche sur les sentiers de la liberté. »

1846 : Mexique. A l’issue d’une guerre qu’ils avaient programmées et provoquées, les États-Unis s’emparent de la moitié du territoire mexicain. Ce territoire conquis s’appelle aujourd’hui : la Californie, le Nevada, l’Utah, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado (en partie).

1852-1853 : Argentine. Les Marines  débarquent et s’installent à Buenos-Aires pour protéger les intérêts américains face à une révolution.

1853 : Nicaragua. Protection des citoyens et intérêts américains pendant des troubles politiques.

1853-1854 : Japon. « Plan d’ouverture du Japon » et expédition Perry qui conduit, avec les navires de guerre américains, à forcer le Japon à ouvrir ses ports aux États-Unis. Attendant une réponse du Japon l’autorisant à se rendre dans ce pays, le contre-amiral américain Perry, opère une démonstration navale de force et débarque par deux fois. Il obtient des autorités de Naha, sur l’île d’Okinawa, la gestion d’une concession minière. Il opère la même démonstration de force dans les îles de Bonin afin d’obtenir des facilités commerciales.

1854 : Nicaragua. Pour venger une offense faite au ministre-président américain en poste au Nicaragua : destruction de la vile de Greytown (San Juan del Norte).

1855 : Uruguay. Les armées américaines et européennes débarquent pour protéger les intérêts américains au cours d’une tentative de révolution à Montevideo.

1859 : Chine. Intervention destinée à protéger les intérêts des États-Unis à Shanghai.

1860 : Angola. Intervention en Afrique occidentale portugaise pour assurer la sécurité des citoyens et des biens américains pendant une révolte indigène à Kissembo.

1893 : Hawaii. Sous couvert officiel de protéger les vies et les biens des américains, cette intervention visa à mettre en place un gouvernement provisoire sous l’autorité de Sanford D. Dole.

1894 : Nicaragua. Intervention militaire pour protéger les intérêts américains à Bluefields à la suite d’une révolution.

1898 : Cuba. Sous prétexte de libérer l’île de la tutelle espagnole, les États-Unis s’installent et imposent une base militaire, la possibilités d’investissements financiers américains et un droit d’intervention dans les affaires intérieures du pays.

1898 : Porto-Rico, Hawaii, Wake, Guam. Sous prétexte de défaire la tutelle espagnole, les États-Unis s’installent et imposent une base militaire, la possibilités d’investissements financiers américains et un droit d’intervention dans les affaires intérieures du pays.

1898 : Philippines. L’archipel est vendu aux USA par l’Espagne (décembre 1898), les philippins se soulèvent contre les États-Unis (février 1899), les États-Unis envoie 70 000 militaires qui mettront trois ans pour mater le soulèvement (des milliers de pertes humaines).

1903 : Colombie. Les États-Unis fomentent une révolution à l’issue de laquelle ils créent de toute pièce la République de Panama qui lui assure le contrôle du canal et des bénéfices qu’il génère.

1914-1918 : Première Guerre Mondiale.

1915 : Haïti. Nouvelle intervention et occupation des troupes américaines pendant 19 ans.

1916 : République Dominicaine. Quatrième intervention et maintien des troupes américaines pendant 8 ans.

1926 : Nicaragua. Nouvelle intervention et expédition de 5000 militaires pour contrer une révolution.

1940-1945 : Deuxième Guerre Mondiale.

1945 : Début de la Guerre Froide entre les États-Unis et l’URSS.

1945 : Japon. Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.

1945-46 : Chine. Bombardements.

1946 : Philippines. Colonie américaine jusqu’à l’occupation japonaise, les Philippines accèdent à leur indépendance en 1946 en concédant aux États-Unis un droit illimité d’exploitation des ressources naturelles du pays au titre des dommages de guerre. Jusqu’en 1992 les États-Unis conservent 23 bases militaires et participent à la répression des opposants communistes ou musulmans.

1947 : Grèce. Les États-Unis volent au secours de la dictature de colonels mise en place par les britanniques et menacée par la guérilla des gauchistes. Les États-Unis livrent 74 000 tonnes de matériels militaires et d’armements et envoient 250 « conseillers » militaires sur le terrain, assurant ainsi la victoire des forces de droite en 1949.

1950 : Porto Rico. Les troupes américaines qui stationnent en permanence écrasent un mouvement d’indépendance. Deux ans plus tard, Porto Rico se voit accorder le statut d‘État libre associé aux États-Unis.

1950-1953 : Corée. Les forces armées de la Corée du Nord franchissent le 38ème parallèle et pénètrent en Corée du Sud. A la « demande » des Nations-Unies, les États-Unis acceptent d’aider à repousser l’agression armée. 2 millions de coréens trouvent la mort au cours de cette guerre.

1950-53 : Chine. Nouveaux bombardements.

1953 : Iran. Opération Ajax, un coup d’État orchestré par la CIA est mené par l’armée et les grands propriétaires fonciers après que les britanniques aient organisés le boycott des compagnies pétrolières iraniennes suite à leur nationalisation en 1951. Les États-Unis soutiennent pendant les 25 ans qui suivent l’homme fort du pays, le Shah d’Iran. Celui-ci s’enfuira en 1978 devant le raz-de-marée de la Révolution Islamique de l’ayatollah Khomeiney en exil. Deux ans plus tard, en 1980, la guerre entre l’Iran et l’Irak sera une aubaine pour les industries d’armements, notamment américaines.

1954 : Guatemala. Opération PBSUCCESS, des mercenaires entraînés par la CIA au Honduras et au Nicaragua renversent, avec l’aide de l’aviation américaine, le gouvernement démocratique du président Arbenz Guzman remplacé par une junte militaire réclamée par Eisenhower.

1958 : Liban. Des milliers de Marines sont envoyés à Beyrouth pour empêcher le renversement du gouvernement pro-américain et protéger les intérêts américains dans la région.

1958 : Indonésie. Bombardements par les militaires et combattants islamistes appuyés par les États-Unis contre le gouvernement démocratique de Sumatra.

1960 : Guatemala. Bombardements.

1961 : Cuba. Opération Mongoose, armés et entraînés par la CIA, plus de 1000 exilés cubains débarquent dans la Baie des Cochons avec l’espoir de provoquer une rébellion contre le gouvernement castriste en place très populaire. Le soulèvement n’a pas lieu, les mercenaires sont rejetés à la mer, les États-Unis imposent un embargo à Cuba.

1961-1972 : Vietnam. Pendant 11 ans, les États-Unis, prenant le relais de l’armée française, utilisent tout leur arsenal militaire y compris des armes chimiques pour venir à bout d’un mouvement révolutionnaire nationaliste d’indépendance. La plus longue guerre dans laquelle se sont embarqués les États-Unis causera la mort de plus d’un million de combattants vietnamiens, quatre millions de civils et près de 60 000 soldats américains.

1961-1972 : Laos et Cambodge. Bien qu’officiellement pas en guerre avec ces deux pays, les États-Unis y effectuèrent d’incessantes attaques aériennes et d’innombrables massacres de populations.

1961 : Congo. Assassinat du premier ministre Patrice Lumumba par les services secrets belges soutenus par la CIA.

1962 : Cuba. Crise des missiles.

1964 : Panama.  Les Marines qui protègent les intérêts américains du canal de Panama écrasent une révolte visant à nationaliser ce secteur stratégique. Après avoir protégé et utilisé le dictateur panaméen pour leurs attaques contre le Nicaragua sandiniste, les USA s’en débarrassent. 26 000 soldats américains envahissent le pays sous couvert de le faire comparaître devant les tribunaux américains pour trafic de drogue. Des centaines de civils périssent sous les bombardements.

1964 : Brésil. Renversement du président Joao Goulart par un putch militaire soutenu par la CIA et instauration de la dictature du maréchal Castelo Branco.

1964 : Congo. Bombardements pour réprimer la révolte nationaliste de gauche soutenue par l’Organisation de l’Unité Africaine.

1965 : Indonésie. Prétextant une tentative de putch des communiste pourtant proche du pouvoir de Sukarno, une opération militaire sanglante dont les dirigeants sont téléguidés par la CIA est menée. Des centaines de milliers d’indonésiens sont victimes d’une chasse à l’opposant, la longue et meurtrière carrière de l’homme de paille américain Suharto commence pour culminer au Timor Oriental.

1965 : République Dominicaine. Sous le couvert de l’Organisation des États Américains, les États-Unis interviennent militairement pour contrer une prétendue menace communiste et provoquent un coup d’État contre le président Juan Bosch élu démocratiquement. La bataille de Saint-Domingue fait quelque 10 000 victimes.

1965 : Pérou. Bombardements.

1967-69 : Guatemala. Formation des forces armées guatémaltèques du président Julio César Mendez Montenegro par les forces spéciales américaines pour contrer les attaques des rebelles gauchistes.

1970 : Oman. Soutien logistique de la CIA et formation par des conseillers américains, les troupes iraniennes tentent d’envahir le sultanat pour contrer l’insurrection communiste dite Guerre du Dhofar.

1970 : Moyen-Orient. Implication militaire des États-Unis auprès d’Israël dans les guerres qui ont lieu dans cette région du globe.

1973 : Chili. Suite à la réforme agraire et aux nationalisations, les États-Unis, par l’intermédiaire de la CIA et de la firme ITT, fomentent un coup d’État militaire qui conduit à l’extermination du président élu de gauche Salvador Allende. Des milliers de morts, de femmes et d’enfants enlevés et torturés, et l’installation de la dictature d’extrême-droite du général Pinochet conseillé par la CIA.

1975-1999 : Timor Oriental. Les États-Unis soutiennent sans faillir l’invasion et l’annexion conduite par l’Indonésie de Suharto. Un tiers de la population est décimée en près de 25 années. Alors qu’en 1999 lors d’un référendum, 80% de la population du Timor Oriental choisit l’indépendance, les États-Unis soutiennent les exactions et la terreur de milices téléguidées par l’armée indonésienne qui s’opposent à l’indépendance. Les États-Unis finissent par accepter, sous la pression internationale, l’idée d’une force de maintien de la Paix de l’ONU.

1979-1989 : Afghanistan. Opération Cyclone, soutien logistique aux Moudjahidins du commandant Massoud pour contrer l’invasion de l’URSS. Soutien à Oussama Ben Laden appuyé par les services secrets pakistanais, l’ISI, dans le recrutement, la formation et l’envoi de combattants islamistes sur le front afghan.

1980-1990 : Salvador. Les États-Unis s’engagent militairement aux côté des forces gouvernementales, de l’oligarchie au pouvoir et des escadrons de la mort de l’armée salvadorienne pour contrer la guérilla marxiste du FMLN. En 1980, l’archevêque Romero, très populaire chez les pauvres, est assassiné par des hommes proches de la CIA. En dix ans, la guerre civile a fait plus de 100 000 morts.

1981-1988 : Nicaragua. Les États-Unis n’acceptent pas la série de réformes que les Sandinistes du président Daniel Ortega arrivés au pouvoir en 1979 engagent. Les États-Unis apportent leur soutien aux Contras basés au Honduras. En 1986, le scandale de l’Irangate révèle que le produit financier des ventes d’armes américaines à l’Iran a servi a financer les Contras.

1982-1984 : Liban. Les troupes phalangistes du Liban soutenues par Israël et les États-Unis expulsent et massacrent des Palestiniens.

1983 : Grenade. Opération Urgent Fury, embourbés au Liban, les États-Unis font une démonstration de force en envahissant la minuscule île de la Grenade prétextant de la sécurité de quelques citoyens américains et pour renverser le dirigeant Maurice Bishop suite à son coup d’Etat pacifique contre le régime autoritaire du Premier Ministre Eric Gairy. Huit ans plus tard, le Wall Street Journal qualifie cette démonstration d’« invasion des banques », l’île est devenue un paradis pour la fraude financière et l’évasion fiscale.

1986 : Libye. Suite aux attentats anti-américains en Europe, l’aviation américaine bombarde des villes libyennes, faisant des centaines de victimes parmi les civils et les officiels.

1986 : Les États-Unis sont condamnés pour « usage illégal de la force » contre le Nicaragua par la Cour internationale de justice de La Haye.

1988 : Iran. Opération Praying Mantis de la marine américaine contre les deux plateformes pétrolières iraniennes, Sassan & Sirri, durant la guerre Iran-Irak et suite aux dégâts de la frégate USS Samuel B. Roberts causés par une mine iranienne.

1989 : Philippines. L’aviation américaine prête main-forte aux forces gouvernementales pour contrecarrer un des nombreux coup d’État contre la présidente Corazon Aquino, farouche opposante aux communistes et aux indépendantistes musulmans.

1989 : Panama. Opération Just Cause, le président George H.W. Bush ordonne la prise de contrôle du canal de Panama et renverse le dictateur militaire Manuel Noriega, agent double de la CIA, suite au prétexte de l’exécution d’un soldat américain par des soldats panaméens.

1991 : Irak. Allié précieux des États-Unis dans la région durant de longues années, le dictateur Saddam Hussein envahit le Koweït sans en référer à la superpuissance. Les États-Unis, n’acceptant pas de perdre le contrôle d’une partie des ressources pétrolières du Golfe, déclarent la guerre à l’Irak en janvier 1991 et mettent en place une coalition militaire internationale qui, avec le soutien de l’ONU, libère le Koweït. L’Irak est placé sous embargo.

1993-1994 : Somalie. Fiasco des opérations Restore Hope I et II, en appui à l’ONU, pour mettre fin à la guerre civile du seigneur de guerre Mohamed Aidid.

1994 : Haïti. Ayant occupé Haïti de 1915 à 1934 puis soutenus les deux effroyables dictatures de François et Jean-Claude Duvalier de 1957 à 1986, les États-Unis se montrent favorables au renversement par coup d’État, en 1991, contre le dictateur Raoul Cédras remplacé par le le président en exil Jean-Bertrand Aristide escorté par 22000 soldats américains. Parmi les militaires impliqués dans le coup d’État, le colonel François qui a été formé, comme les dictateurs latino-américains Noriega et d’Aubuisson, dans la même académie militaire américaine. Trois ans plus tard les États-Unis interviennent militairement pour remettre en scelle le président déchu.

1995 : Yougoslavie. Bombardements en Bosnie-Herzégovine en soutien aux forces armées de l’ONU/OTAN.

1996 : Somalie. Soutien de la CIA dans l’assassinat de Mohamed Aidid.

1998 : Irak. Les États-Unis et l’Angleterre reprennent leurs bombardements sur l’Irak et se fixent comme objectif l’élimination physique de Saddam Hussein et la mise en place d’un gouvernement de remplacement.

1998 : Soudan. Opération Infinite Reach, en riposte aux attentats terroristes contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya et de Dar-es-Salaam en Tanzanie, l’armée américaine détruit un complexe pharmaceutique d’Al-Shifa supposé servir de lieux de production d’armement chimique à des fins terroristes.

1998 : Afghanistan, Opération Infinite Reach, bombardements massifs par la marine américaine de quatre camps d’entrainement dont Al Badr, El Farouq et Zawhar Kili, dirigés par Oussama Ben Laden, ex-agent de la CIA, lors d’un sommet de hauts responsables de plusieurs milices islamistes. L’attaque américaine provoqua la mort de cinq agents secrets pakistanais de l’ISI.

1998 : Timor Oriental. Soutien logistique à l’ONU pour son indépendance.

1999 : Yougoslavie. Au mois de mars, sous l’impulsion des États-Unis, l’OTAN bombarde le Kosovo et la Serbie ou s’opposent l’Armée de Libération du Kosovo qui depuis 1998 mène des opérations de guérilla et les forces de polices serbes qui, de leur côté, prennent en otage les populations civiles. Des centaines de bombes à uranium appauvri sont testées par les États-Unis.

11 septembre 2001 : Début de la Guerre contre le Terrorisme. Lancement de l’opération Enduring Freedom à l’échelle du globe.

2001/2014 : Afghanistan. Opération Active Endeavour, suite aux attentats du 11 septembre attribués à l’organisation Al-Qaïda dirigée par Oussama Ben Laden, les États-Unis forment une coalition internationale, implantent des bases au Pakistan et bombardent massivement le pays. Les Taliban sont renversés. Les États-Unis ne parviennent pas à imposer leur « protégé » (l’ancien roi), un gouvernement de transition est mis en place. Les prisonniers de guerre se voient déniés par les États-Unis de leurs droits internationaux reconnus par les conventions internationales, certains sont déportés sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba et subissent un régime d’exception contraire aux principes internationaux et à la législation américaine elle-même. Derrière ces événements, les États-Unis légitiment leur allié dictateur du Pakistan, assurent peu à peu leur mainmise sur le transit des ressources naturelles régionales.

2002 : Irak, Iran et Corée du Nord. Les États-Unis placent ces pays au nombre des composantes de l’Axe du Mal, la nouvelle doctrine militaro-mystique de mise en place de « guerres préventives »  contre tous ceux qui ne s’alignent pas sur les États-Unis.

2002 : Phillipines. Opération Enduring Freedom, soutien économique et militaire au gouvernement philippin contre les guérillas.

2002 : Corne de l’Afrique. Opération Enduring Freedom.

2002 : Géorgie. Opération Enduring Freedom, formation de plusieurs bataillons d’infanterie de l’armée géorgienne dans la vallée du Pankissi.

2002 : Irak. Les États-Unis font pression sur la communauté internationale pour lancer un corps expéditionnaire en Irak visant au renversement de Saddam Hussein, à l’instauration d’un gouvernement favorable à leurs intérêts, à l’obtention des principales parts de marchés de la reconstruction du pays après bombardements, à l’octroi de concessions sur les immenses ressources pétrolières du pays. Fin 2002, les USA et leurs alliés anglais ont massés des dizaines de milliers de soldats sur-équipés sur place, prêts à une offensive.

2003 : Irak. Les États-Unis outrepassent les décisions de l’ONU et envahissent l’Irak dans la nuit du 19 au 20 mars, avec le soutien de l’Angleterre. Un déluge de feu s’abat sur le pays et la population dont déjà près de 500 000 personnes sont mortes en 10 ans du fait du blocus économique (800 missiles Tomahawk, 23 000 bombes à uranium, à fragmentation, mini-nucléaire). Un mouvement mondial d’opposition à la guerre et à l’agression militaire des États-Unis se développe en faveur de la paix et pour le respect du droit international. La majorité des pays de la planète condamnent l’agression américaine contre un pays souverain. Par cet acte les USA ouvre la voix dangereuse et criminelle à la doctrine de la guerre préventive permettant d’attaquer tout pays ne se soumettant pas à la conception impérialiste américaine.

2003 : Sao Tomé-et-Principe. Intervention suite à une tentative de coup d’État militaire contre le président Fradique de Menezes.

2004 : Haïti. Intervention militaire avec l’aide de la France pour chasser le président Jean-Bertrad Aristide.

2004 à nos jours : Pakistan Début de la guerre du Waziristan contre les nombreux mouvements de Taliban. Bombardements réguliers par des drones de l’armée américaine et de la CIA.

2004 : Algérie. Soutien militaire au gouvernement dans sa lutte contre le GSPC devenu AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique).

2004 : Kyrghizstan. Opération Enduring Freedom.

2008 à nos jours : Somalie. Bombardements de plusieurs camps islamistes d’Al-Shabaab supposés être liés à Al-Qaïda.

2008-2009 : Palestine. Soutien financier et logistique à l’armée israélienne dont l’envoi de 3000 tonnes de munitions en prélude à l’opération Plomb Durci dans la Bande de Gaza contre le Hamas.

2009-2010 : Yémen. Bombardements par l’aviation américaine de plusieurs camps de la rébellion zaïdites des Houthis soutenus par l’Iran et en conflit contre le gouvernement yéménite depuis 2004, dit Insurrection de Sa’dah.

2011 : intervention en Libye

2014 : contre l’EI

 

 

Un monde meilleur est possible avec un système monétaire démocratique

Toutes les velléités pour rendre notre monde meilleur, plus respectueux des hommes et de la nature, se heurtent à des considérations économiques qui semblent toutes puissantes. Elles ne le sont que parce que nos politiques ont organisé notre impuissance, mais tout pourrait  changer si nous reprenions le contrôle de la création monétaire.

Ce pouvoir de la création monétaire a été volé aux peuples depuis presque toujours, (voir l’article sur l’histoire), le peuple pourrait le récupérer : en effet, l’énorme pouvoir qu’il confère appartient à celui qui le possède, un peu comme la lampe d’Aladin ; à l’instant où il change de main, le propriétaire précédent perd instantanément tous ses pouvoirs.

Voyons ce qu’il serait possible de faire avec le seul pouvoir démocratique qui nous reste, si nous élisions un président courageux réellement disposé à s’attaquer au système bancaire:

_Dès son élection, la banque de France revient sous contrôle de l’état, comme cela était prévu dans son programme, et acquiert l’exclusivité de la création monétaire. L’élection avec ce programme vaut référendum et permet de modifier la constitution pour l’adapter à ce programme: il faut y écrire  l’irréversibilité de l’exclusivité de la création monétaire par la banque de France, supprimer les rajouts qui nous subordonnaient à l’Europe, l’améliorer dans la foulée en la démocratisant; il pourrait même y avoir eu une constitution écrite par le peuple dans le programme qui serait donc automatiquement validée par l’élection. Les conséquences de ce premier acte sont énormes:

_Cela nous met de facto en contradiction avec les traités européens et déclenche le processus de sortie prévu à l’article 50.(Ce qui est un bien car les traités européens nous avaient enlevé notre autonomie politique, économique et militaire). C’est une sortie étalée sur 2 ans maximum qui permet de négocier les liens à conserver.

_Reprendre le contrôle de la monnaie obligera à sortir de l’euro et des traités européens car ceux-ci nous l’interdisent explicitement et ne sont pas modifiables. Mais, contrairement aux prédictions que ne manquerons pas de faire les experts corrompus, nous ne nous en porterons que mieux : l’Europe nous coûte plus qu’elle ne nous rapporte, elle nous enlève notre indépendance politique car les différents gouvernements ne font qu’appliquer les directives de la commission non élue, elle organise le dumping social en supprimant les barrières douanières nécessaires pour protéger notre industrie ; ces barrières n’ont jamais empêché le commerce, elles le régulent. Après la dernière guerre mondiale, la majorité des pays du monde s’étaient mis d’accord sur des règles commerciales permettant de protéger chaque pays : les accords de La Havane n’ont pas été appliqués car les USA s’y sont opposés, les remplaçant par des accords unilatéraux de « libre échange » dont la seule liberté est de permettre aux industries américaines d’envahir les pays qui s’y soumettent. (Alors qu’à leur début, elles étaient bien protégées par des barrières douanières)

_Cela nous fait sortir de l’Euro qui étouffait notre économie mais de façon indolore pour la majorité des Français: les euros qu’ils possèdent deviennent des Francs à parité égale.

_Pour éviter la disparition des capitaux à l’étranger, il est nécessaire d’installer un contrôle des changes et des frontières. Là encore, la majorité des Français n’en sont pas gênés car le contrôle ne concerne que les gros capitaux. De même, l’argent évadé dans les paradis fiscaux ne peut revenir.

_La dette illégitime, et maintenant illégale, est renégociée en supprimant les intérêts mais sans léser les petits épargnants.

_Les banques ne peuvent plus prêter que leur fonds propres et, éventuellement, une partie de l’argent de leurs déposants avec l’accord de ceux ci.

Ces quelques mesures privent instantanément les grandes banques étrangères de tout pouvoir sur notre économie et permettent au nouveau président d’accomplir des miracles car tout ce qui était impossible avant va le devenir:

_D’abord réindustrialiser le pays: les délocalisations ne sont plus rentables puisque des droits de douane protecteurs sont rétablis. L’état peut user de son droit de création monétaire pour des investissements collectifs productifs, racheter des usines abandonnées, prêter sans intérêt à ceux qui veulent entreprendre, faire travailler les chômeurs sur de grands travaux publics.

_L’augmentation de la production permet d’utiliser aussi la création monétaire pour des dépenses de l’état sans générer d’inflation, ce qui permettra de diminuer les impôts, taxes et cotisations diverses.

_Il devient possible de décider ce que nous voulons faire  sur le plan social et environnemental, quelque soit son coût.

_La croissance à tout prix n’est plus un problème: le système peut fonctionner de façon stable sans croissance.

_Il n’est plus nécessaire d’écraser ses voisins pour être compétitif, la coopération est privilégiée.

La gestion publique de la création monétaire ne résout cependant pas tous les problèmes sociétaux à elle seule et d’autres mesures devront être prises si on veut aller vers une société plus égalitaire et plus démocratique, voici quelques suggestions:

_Il serait possible à un  état pas très démocratique, comme celui que nous avons actuellement, d’utiliser la création monétaire à son profit exclusif et de recréer un système capitaliste d’inégalités. Il serait mieux que la banque centrale ait une gestion démocratique indépendante de l’exécutif. Le plus simple est d’en revenir au livre de compte mais modernisé: 95% de la monnaie en circulation est déjà sous forme scripturale, toute la monnaie pourrait l’être à condition que nous ayons entière confiance dans l’organisme de gestion et que le paiement en ligne puisse se faire aussi entre particuliers, par exemple avec une application smartphone. Il existe déjà de tels logiciels pouvant jouer le rôle de banque centrale: la création monétaire ne peut se faire que lorsqu’il y a échange de richesse réelle: celui qui donne est crédité positivement, celui qui reçoit négativement. Les 2 doivent confirmer l’échange pour qu’il soit enregistré. Il est possible d’avoir un solde négatif pendant un moment (un découvert) sans que cela engendre de pénalité (équivalent à un prêt sans intérêts). Le solde négatif de l’état lorsqu’il rémunère ceux qui travaillent pour la collectivité n’est pas une dette de l’état, mais une dette de la collectivité envers ceux qui ont travaillé pour elle, qu’elle paiera en leur fournissant des richesses en échange de cette monnaie. Ce solde négatif indique seulement la quantité de monnaie pleine créée, autrement dit le budget de l’état, et n’a pas à être remboursé. Le budget de l’état est public et voté par les citoyens qui vérifient que l’état ne peut pas créer de monnaie autrement que pour des investissement productifs publics. Ce logiciel est dans des serveurs dupliqués, pour éviter une paralysie s’il y a une panne, avec un contrôle humain démocratique pour faire des prêts exceptionnels (ou des découverts exceptionnels) aux particuliers investissant dans une activité productrice. Il ne peut pas y avoir de prêts pour des investissements spéculatifs.

Mais une véritable avancée démocratique ne pourra se faire qu’avec une nouvelle constitution donnant plus de pouvoir au peuple pour participer à l’élaboration des lois et la révocation de ceux qui utilisent mal leur pouvoir.(voir la page « constitution » et « un monde meilleur est possible »)

_Outre sa création, il convient de faire face aux obstacles qui empêchent une bonne circulation de la monnaie, par exemple la capitalisation : l’argent capitalisé est immobilisé et manque à ceux qui veulent échanger. Il n’est pas possible d’empêcher toute capitalisation, il est normal que chacun mette un peu d’argent de côté pour faire face à des imprévus ; mais cette capitalisation doit être limitée et taxée au-delà d’une certaine limite pour encourager la circulation. (Certaines monnaies locales sont «  fondantes », perdant un peu de leur valeur si on les garde trop longtemps).De plus, elle ne doit pas être transmissible au-delà d’un certain seuil pour respecter l’égalité des chances.

_Un autre obstacle est la spéculation qui consiste à revendre plus cher ce qu’on a acheté sans avoir rien produit de nouveau : elle permet d’obtenir de la monnaie sans rien produire, ce qui n’apporte rien au système économique mais se nourrit sur lui, le parasite. Il est impossible d’empêcher toute spéculation (il n’est pas malhonnête de revendre sa maison plus  cher qu’on ne l’a acheté) mais elle doit être limitée à quelques gains particuliers et sévèrement taxée au-delà. La spéculation boursière en particulier, qui mobilise actuellement 98% de l’argent créé et permet surtout aux banques de vivre sur le dos du système économique en le parasitant et en l’étouffant, mérite cette taxation si ce n’est d’être interdite.

Le prêt sans intérêts à tous, la taxation de la capitalisation et de la spéculation au-delà d’un seuil raisonnable, sonneront le glas du système capitaliste. Reste à voir plus précisément comment peut fonctionner ce nouveau système en respectant nos règles démocratiques d’égalité (au moins d’égalité de chances et devant les lois), de liberté (les interdits ne concernent que ce qui est dangereux pour les autres) et de fraternité (en favorisant la coopération plutôt que la compétition). Il faut qu’il permette à chaque citoyen de satisfaire ses besoins tout en contribuant dans la mesure de ses capacités aux tâches nécessaires à la vie de la collectivité.

Il est important que chacun puisse avoir suffisamment d’argent pour satisfaire ses besoins mais

_Nous n’avons pas tous les mêmes besoins d’argent : celui qui vit presque en autarcie, produisant presque tout ce dont il a besoin lui-même aura moins besoin d’argent que celui qui est très spécialisé dans son métier et ne sais rien faire d’autre. Il y a des échanges qui se font sans argent : services entre amis, don, troc, travail non rémunéré (bénévolat, femme au foyer, …). On peut considérer qu’il serait juste que chacun travaille le même temps, environ 30h par semaine au total entre les heures de travail pour soi et les heures de travail pour les autres ; celui qui travaille beaucoup pour lui a donc besoin de moins  d’heures de travail monétisé.

_Nous ne gagnons pas tous la même chose par notre travail monétisé car, à temps égal, les productions réalisées n’ont pas toutes la même valeur. On peut aussi considérer que, selon la profession et le degré de qualification, les heures de travail n’aient pas toutes les mêmes valeurs mais ces valeurs doivent être fixées par une commission nationale et non seulement par l’employeur et doivent avoir une limite inférieure et supérieure, par exemple entre 1 et 10 SMIG, une modulation supplémentaire pouvant être faite entre débutant et expérimenté. Le SMIG correspond à l’argent nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentaux (se loger, se nourrir, d’équiper, se soigner, avoir des activités de loisir) et est le minimum que peut gagner quelqu’un qui travaille 30h par semaine de façon monétisée ou qui est empêché de travailler. (Si l’empêchement et dû à l’entreprise, c’est l’entreprise qui paye, sinon, c’est la collectivité).

_Les entreprises permettent actuellement à quelques-uns de gagner des sommes astronomiques au point que gagner le plus d’argent possible prend le pas sur la finalité première de cette entreprise. Ceci est dû à l’énorme pouvoir concédé aux actionnaires propriétaires spéculateurs qui peuvent intervenir comme ils veulent dans la gestion de l’entreprise, y compris choisir le dirigeant, y compris la faire s’endetter pour toucher plus de dividendes.

Le droit de propriété doit être réduit à la propriété d’usage : sa maison, ses biens, son instrument de travail. L’instrument de travail n’est transmissible qu’à un autre travailleur, pas automatiquement à la descendance. Les éventuels actionnaires extérieurs ne tirent aucun bénéfice et n’ont aucun pouvoir sur le fonctionnement de l’entreprise s’ils n’y travaillent pas. (Ceux-là disparaitront car tout le monde aura droit à des prêts sans intérêts).

Si nous considérons que personne ne peut gagner plus de 10 SMIG, le prix de vente des richesses produites devra se rapprocher de la formule :

Prix de vente= coût de production+ salaires/quantité produite

Ce qui veut dire que le prix de vente est calculé en fonction du salaire et non l’inverse comme actuellement. Les salaires étant fixés, les prix de vente ne varient qu’en fonction des coups de production et ont donc tendance à rester fixes s’ils ne dépendent pas trop des importations.

La part due au capital disparaît, ce qui fait un gain de 30 à 40%. La part due aux intérêts des emprunts bancaires disparaît aussi. Nos entreprises deviennent très compétitives même sans dévaluation de Franc. De toutes façons, les parités entre monnaies doivent se décider dans une négociation entre états en fonction du prix moyen de l’heure de travail, par exemple, et non en fonction de l’humeur du marché.

Les bénéfices  devront être mutualisés pour alimenter une caisse publique de secours          ( pour aider les entreprises en déficit) et d’investissements

_Nous ne démarrons pas tous du même point : celui qui hérite d’une grande propriété, voire d’une fortune n’aura pas besoin d’autant d’argent que celui qui démarre de rien. Pour respecter l’égalité des chances, il parait juste que le droit d’héritage soit restreint à des biens personnels (maison, épargne dans la limite autorisée, et entreprise familiale seulement si l’héritier y travaille). Le reste revient à l’état qui le redistribue démocratiquement (modalités à voir, peut-être concours public)

_Il y en a qui ne peuvent pas travailler autant que les autres : chômage, maladie, handicap. Il est humain de les prendre en charge et le système monétaire doit s’y adapter.

Pour tenir compte de tous ces éléments, il va falloir que ceux qui le peuvent travaillent plus que ce qui est nécessaire pour la simple satisfaction de leurs besoins de façon à subvenir à la fois à ceux qui ne peuvent pas et à tous ceux qui travaillent pour la collectivité : c’est ce que nous faisons à travers les différents impôts et cotisations diverses, mais tout cela pourrait se simplifier et s’enrichir grâce à la création monétaire maîtrisée :

Plus besoin d’impôts ni de TVA, c’est par la création monétaire que sont payés tous ceux qui travaillent pour la collectivité et la collectivité rembourse en produisant plus pour eux, donc en s’enrichissant. Les impôts ne touchent que ceux qui dépassent les plafonds.

Les pensions de ceux qui ne peuvent travailler suffisamment sont payées par création monétaire aussi.

Débarrassées du coût du capital, du coût des intérêts et des charges sociales des travailleurs, les entreprises deviennent très compétitives en étant protégées en plus par les éventuelles barrières douanières. Pour éviter que des entreprises privées abusent d’une situation de monopole, on pourrait organiser dans tous les domaines une compétitivité saine avec des entreprises d’état à la comptabilité transparente : si le privé peut faire mieux que l’état, il peut gagner plus, mais pas dans des proportions énormes. Les services publics par contre (poste, EDF, SNCF, santé, routes, aéroports,  banque de France …) sont forcément nationalisés.

Chacun travaille de façon monétisée en fonction de ses besoins.

Le travail est un devoir et un droit, l’état est employeur en dernier recours.

Ce système de monnaie service public pourrait satisfaire presque tout le monde, y compris les vrais entrepreneurs industriels : la limite de 10 SMIG de revenus permet de vivre suffisamment largement, d’autant plus que le SMIG serait plus élevé que le SMIG actuel (d’après l’INSEE, cela ne toucherait que les 0,01% les plus riches de la population si le SMIG se rapproche de 2000€). Tout le monde gagnerait en liberté d’entreprendre et en qualité de vie.

Utopique ce système? Oui si vous pensez qu’il l’est. Réalisable? Oui si vous pensez qu’il l’est. Nous fonctionnons par prophéties auto réalisables: si vous pensez que c’est une utopie, vous ne bougerez pas et le système actuel continuera. Si vous êtes convaincu qu’il peut se réaliser, vous allez commencer à chercher quelqu’un capable de l’appliquer et vous en trouverez .Des hommes politiques intègres, courageux et démocrates, capables de porter ce projet existent mais sont soigneusement ignorés des médias, il faut les chercher sur internet avant que celui-ci soit aussi censuré. Il est encore possible de faire une révolution pacifique en utilisant le peu de démocratie qui nous reste, essentiellement l’élection présidentielle, pour reprendre le contrôle de la création monétaire, qui est la clé qui nous permettra d’aller vers plus de démocratie, de redresser l’économie, de nous intéresser vraiment au bien être social et au respect de l’environnement. Les candidats qui prétendent faire cela sans reprendre le contrôle de la création monétaire ne sont pas crédibles car le système actuel l’empêche.L’heure est grave car nous vivons la phase finale d’un coup d’état amorcé il y a 2 siècles qui vise la domination mondiale des peuples par une petite oligarchie comprenant quelques grands banquiers et leurs alliés politiques, médias et grands industriels. (voir l’article sur l’histoire de la création monétaire). Nous pouvons encore réagir tant que les nations existent mais n’oublions pas que la construction européenne vise à leur destruction à moyen terme pour ne gérer que de grandes régions.Un chef d’état non corrompu et courageux pourrait le faire. Il faut que ce chef d’état ne soit pas déjà lié aux banques, pour financer son élection par exemple, et qu’il soit courageux car, avant d’arriver au pouvoir, il subira tous les coups tordus des médias et politiciens actuels aux ordres de l’oligarchie bancaire. Il risque même sa vie s’il est trop seul, c’est pourquoi cela ne pourra se faire qu’avec un soutien populaire important. Il faut militer pour ce système, le faire connaitre pour qu’il devienne la volonté d’une majorité de la population. En attendant, et parallèlement, il est possible de créer des monnaies locales qui l’appliquent pour vérifier sa validité. La plupart des monnaies locales déjà créées s’appuient sur l’euro (on ne peut créer une unité locale qu’en déposant 1€ dans une banque), ce qui leur interdit toute création monétaire nouvelle et limite considérablement leur portée mais, à ma connaissance, aucune disposition légale n’empêcherait d’en faire.

Histoire de la création monétaire

On trouve pléthore d’ouvrages sur l’histoire de la monnaie, ses différentes formes, son évolution, mais curieusement très peu sur les conditions de sa création, de sa diffusion et de son fonctionnement

La plus ancienne forme de monnaie que nous connaissons ne consiste pas en des pièces de métal mais en une écriture sur des blocs d’argile datant de l’époque des sumériens . La monnaie OR n’est apparue que plus tard, à une époque où le commerce devenait international, car l’or possède de la valeur à peu près pour tous les peuples et permet ainsi de faire du troc entre nations. Pour asseoir leur autorité sur leurs peuples, les souverains ont eu l’idée d’imposer cette monnaie OR à l’intérieur de leur pays : mieux que la force, créer la monnaie d’un pays oblige de facto les gens du peuple à travailler d’abord pour le souverain pour acquérir cette monnaie avant de pouvoir échanger entre eux.

A l’époque de la royauté, ce rapport de force était clair et assumé et permettait le fonctionnement de l’état. Mais l’or et l’argent étant en quantité limité dans le monde et le besoin de monnaie de plus en plus grand , ils avaient beau diminuer la quantité de métal dans les pièces et mettre des impôts pour en récupérer une partie, l’argent qu’ils pouvaient créer ne suffisait pas et ils se trouvèrent obligés d’emprunter à ceux qui en avaient beaucoup:  les riches , les commerçants et les banquiers.

Les banquiers ont commencé à être des orfèvres, simples dépositaires de l’or de leurs clients qu’ils gardaient en lieu sûr et donnaient en échange un certificat de dépôt qui permettait de récupérer l’or moyennant un droit de garde. Mais, bientôt, ce furent les certificats de dépôt, plus faciles à transporter que l’or, qui servirent de monnaie d’échange. Voyant qu’une grande partie de leurs clients ne venaient jamais rechercher leur or, les orfèvres eurent l’idée d’émettre des billets identiques aux certificats de dépôt mais qui étaient cette fois des reconnaissances de dette : ils venaient de se donner le pouvoir de créer de la monnaie au prix d’une duperie dans la confiance qu’on leur faisait, car, si tout le monde venait réclamer son or à la fois, ce qui arrivait parfois quand il y avait crise de confiance, ils ne pouvaient satisfaire tout le monde et faisaient faillite. C’est à partir de là qu’ils sont devenus  banquiers, gagnant leur vie grâce aux prêts avec intérêts  et aux opérations de change entre les nombreuses monnaies. Il faut comprendre que lorsqu’ils prêtent de la fausse monnaie, ils ne gagnent pas seulement l’argent des intérêts, ils augmentent encore leur réserve d’or puisque dans l’argent remboursé, une grande partie ne sera pas fausse. Ainsi les banquiers, contrairement aux rois qui distribuaient réellement leur or et n’en récupéraient qu’une partie avec les impôts, donc en perdaient régulièrement, les banquiers qui prêtaient de l’or qu’ils ne distribuaient jamais et en récupéraient plus, voyaient leur réserve d’or augmenter régulièrement.

Au 18ème siècle, un juif de famille modeste, Mayer Amschel Bauer, qui se fit appeler par la suite Rothschild, vivant dans le ghetto de Francfort- sur-le-Main se lança dans le métier réservé aux juifs, car seule leur religion autorisait le prêt avec intérêt, celui de banquier. Il réussit à gagner la confiance du Prince Guillaume de Hesse-Cassel, très riche grâce à l’armée de mercenaires qu’il louait régulièrement, qui lui confia la gestion de sa fortune. Ses affaires furent florissantes et il eut l’idée de prêter dorénavant aux états. Ses 5 fils allèrent établir des succursales dans toute l’Europe. Celui qui s’établit en Angleterre, Nathan Mayer Rothschild put prêter d’énormes sommes au roi d’Angleterre, Guillaume d’Orange, qui permirent à celui-ci de financer ses armées en lutte contre Napoléon. En 1812, il réussit à prendre le contrôle de la banque d’Angleterre (déjà privatisée) en torpillant le marché boursier  avec le soutien du roi. En 1815, il multiplia sa fortune déjà considérable par vingt en spéculant sur un mensonge, faisant croire à la victoire de Napoléon à Waterloo.

A cette époque, les 13 colonies américaines de la « nouvelle Angleterre » vivaient dans la prospérité car elles avaient créé leur propre monnaie gérée démocratiquement. Les banquiers anglais, mis au courant, firent adopter par le Parlement anglais une loi défendant aux colonies de se servir de leur monnaie script et leur ordonnant de se servir uniquement de la monnaie-dette d’or et d’argent des banquiers qui était fournie en quantité insuffisante. La circulation monétaire dans les colonies se trouva ainsi diminuée de moitié.

«En un an, dit Benjamin Franklin, les conditions changèrent tellement que l’ère de prospérité se termina, et une dépression s’installa, à tel point que les rues des colonies étaient remplies de chômeurs.»

Ce fut la vraie cause de la guerre d’indépendance. Les Pères Fondateurs des Etats-Unis, ayant tous ces faits en mémoire, et pour se protéger de l’exploitation des banquiers internationaux, prirent bien soin de stipuler clairement dans la Constitution américaine signée à Philadelphie en 1787, dans l’article 1, section 8, paragraphe 5: «C’est au Congrès qu’appartiendra le droit de frapper l’argent et d’en régler la valeur.»

Mais les banquiers londoniens ne désarmèrent pas. Leur émissaire, Alexander Hamilton, secrétaire du trésor dans le gouvernement de Georges Washington, réussit à faire créer une « banque des Etats Unis » privée avec une charte de 20 ans. Les résultats furent tellement catastrophiques qu’elle ne fut pas reconduite. Nathan Rothschild usa alors de son influence pour déclencher la guerre de l’Angleterre contre les Etats Unis qui fit des milliers de morts et les appauvrit au point qu’ils durent demander une aide financière en échange du renouvellement de la charte.

Toute l’histoire des Etats Unis peut se résumer en une lutte des banquiers pour maintenir leur pouvoir de création monétaire qui leur assure un contrôle total de l’économie du pays et donc de sa politique, contre ceux, trop peu nombreux, assez lucides pour résister: tous ceux dans le pays qui ont quelque chose à vendre, leur travail, leur production, ne peuvent le faire que pour ceux qui ont de l’argent; et les premiers qui ont de l’argent sont ceux qui l’ont emprunté aux banquiers; ces personnes deviennent alors des capitalistes qui possèdent les entreprises et quasiment les ouvriers qui y travaillent, qui doivent travailler dur car il faut non seulement assurer le salaire du patron mais aussi assurer le remboursement des emprunts. C’est uniquement à cause de ce système monétaire que les considérations financières ont pu passer avant la considération de l’humain et que le capitalisme peut être considéré comme la forme moderne de l’esclavage. Ne peuvent devenir capitalistes que ceux acceptés par les banquiers et les banquiers ne choisissent que ceux entrant dans leurs valeurs qui deviennent leurs obligés. Il est alors facile pour les grands banquiers de faire évoluer l’économie du pays dans le sens qu’ils veulent. Il n’y avait plus de roi avec une autorité indépendante pour les remettre au pas (en ne payant pas les dettes ou en les emprisonnant), les présidents avaient besoin des banquiers pour assurer leur fortune et les énormes frais des campagnes électorales, donc ils ont pu choisir la majorité des présidents, des élus pouvaient aussi être achetés, l’opinion publique manipulée par des médias achetés eux aussi, et par des « experts » venant d’universités financées par les banquiers. Petit à petit, la majorité de l’administration américaine a été constituée de banquiers.

Quelques présidents ont cependant eu le courage de vouloir s’opposer à eux :

_plusieurs présidents se sont opposés au renouvellement de la charte ensuite mais ont fait l’objet de tentatives d’assassinat : Jackson y échappa car l’arme s’est enrayée, Zachary Taylor est mort empoisonné à l’arsenic, James Buchanan, après avoir voulu encadrer les banques, a résisté à un empoisonnement à l’arsenic.

_Pour financer la guerre de sécession, Lincoln émit une monnaie gouvernementale, le billet vert et avait promis de s’attaquer aux banquiers une fois la guerre finie: «J’ai deux grands ennemis: l’armée du Sud en face et les banquiers en arrière. Et des deux, ce sont les banquiers qui sont mes pires ennemis.» Il fut assassiné 5 jours plus tard, le billet vert disparu, une formidable restriction du crédit s’ensuivit, organisée par les banques. L’argent en circulation dans le pays, qui était de 1907 millions $ en 1866, soit 50,46 $ pour chaque Américain, tomba à 605 millions $ en 1876, soit 14,60 $ par Américain. Résultat: en dix ans, 54 446 faillites, pertes de 2 milliards $. Cela ne suffisant pas, on alla jusqu’à réduire la circulation d’argent à 6,67 $ par tête en 1867! Et le président suivant réemprunta chez Rothschild.

_James A. Garfield fut élu ensuite sur le programme de reprendre un contrôle gouvernemental de la monnaie : « celui qui contrôle la monnaie d’une nation contrôle la nation ». Il fut abattu un an plus tard.

_Il y eut encore Mac Kinley, élu en 1896, qui assainit le budget de l’état en ne recourant pas à l’emprunt et parlait de mettre le dollar sous contrôle d’état quand il fut assassiné en 1901.

_. Après la panique monétaire de 1907, le peuple américain réclamait que le système monétaire de la nation soit stabilisé. Le président Roosevelt créa la Commission Monétaire Nationale pour étudier le problème mais le sénateur Aldrich qui la présidait dépensa l’argent alloué en voyages d’étude en Europe sans rien produire. Par contre, il réunit dans le plus grand secret 5 représentants des 3 plus grosses banques (2 dominées par JP Morgan, la troisième Khun,Loeb & Co représentée par Paul Warburg) à Jekyll Island, une île de Géorgie achetée par des millionnaires et réservée à des millionnaires. En 9 jours, ils mirent au point un projet qui fut présenté ensuite comme celui de la commission et qu’ils réussirent à faire voter en 1913 juste avant Noël après avoir dépensé une fortune (5 millions de dollars) pour en faire faire la propagande par les professeurs de leurs universités: ce fût la « loi sur la réserve fédérale » au titre trompeur car ce n’était pas une réserve et c’était un établissement privé et non fédéral. Il avait une apparence collégiale : un conseil des gouverneurs nommés par le président et rendant des comptes au congrès. Mais ce conseil serait contrôlé par un « comité consultatif fédéral » dont les membres seraient choisis par les directeurs des 12 banques partenaires et resteraient inconnus du public et du contrôle parlementaire. Les actions des 12 banques régionales furent rachetées par des banques nationales et ce furent celles contrôlées par Rockefeller, khun-Loeb et Morgan qui en prirent la majorité et contrôlèrent de fait tout le système. Cette loi donnait (et donne encore) à ces 3 banques le pouvoir exorbitant et inconstitutionnel de battre la monnaie à la place de l’état, de fixer les taux d’intérêt, la masse monétaire et le cours de la devise, de faire en sorte  que l’argent soit rare ou abondant,  de  prêter à l’état ensuite à l’intérêt de leur choix, et de rendre ainsi l’état prisonnier d’une dette inextinguible.(Encore aujourd’hui ce sujet est tabou : lire à ce propos le livre d’Eustace Mullins « les secrets de la réserve fédérale »  qui a mis 40ans à réunir les documents prouvant cette conspiration, qui a eu beaucoup de mal à se faire publier et dont la traduction française est parue en 2010 aux ed « le retour aux sources »).Le président Wilson qui a signé cette loi n’a cessé de le regretter ensuite :  J’ai inconsciemment ruiné mon pays. «Je suis un homme des plus malheureux. Nous ne sommes plus un gouvernement libre d’opinion, plus un gouvernement avec des convictions et un vote à la majorité, mais un gouvernement sous la volonté et la contrainte d’un petit groupe d’hommes dominants « -. Woodrow Wilson 1919

Grâce  à la FED, les crises qui étaient auparavant incontrôlées vont pouvoir l’être au gré  de ces grands banquiers ; c’est le cas de la crise agricole de 1920-1921 : la première guerre mondiale avait provoqué une prospérité générale aux Etats Unis, en particuliers chez les agriculteurs et les ouvriers agricoles qui, méfiants, déposaient leur argent dans des banques provinciales ne faisant pas partie de la FED. Pour casser cela, on encouragea d’abord les agriculteurs à emprunter à grande échelle pour s’équiper et acheter des terres grâce à des taux d’intérêts très attractifs en échange d’hypothèques sur leurs biens, prêts que seules les grandes banques savaient gérer. Puis, lors d’une réunion secrète le 18 mai 1920 du Conseil des Gouverneurs de la FED où seuls les gros banquiers étaient présents, il fut décidé une contraction brutale du crédit (le taux passa de 3% à 7%) et donc de la monnaie (quand le taux augmente, les gens empruntent moins), ce qui eut pour effet de mettre en faillite les agriculteurs et les banques associées, de  réduire le revenu national de 15 milliards de dollars, jetant des millions de personnes au chômage et réduisant de 20 milliards de dollars la valeur des terres et des ranchs.

Sans le système de la réserve fédérale, aucune guerre mondiale n’aurait pu être déclenchée : les pays européens possédaient de grandes armées opérationnelles qu’ils s’épuisaient à financer mais n’avaient pas une économie suffisante pour financer la guerre ; la FED leur prêta 25 milliards de dollars (que les Etats Unis n’avaient pas non plus, qui furent créés et non remboursés) répartis entre tous les futurs belligérants. La guerre faisait marcher l’industrie et rapportait des bénéfices. C’est pour cela aussi que le président Wilson, qui devait sa fortune et son élection aux banquiers, leur donna des postes de commande dans son administration et mis l’Amérique en guerre.

Mais ces hommes les plus puissants des Etats Unis rendaient eux-mêmes compte à une autre puissance qui les contrôlait de fait déjà en 1910 : la puissance financière Anglaise concentrée dans la branche londonienne de la maison Rothschild. Bien que ces firmes fussent américaines en apparence, entretenant simplement des agences à Londres, le fait est qu’elles allaient prendre leurs ordres à Londres car, depuis le début, c’est la banque d’Angleterre de Nathan Rothschild qui avançait masquée en finançant les grandes banques américaines. Pouvant disposer de sommes énormes, créées maintenant sur ses ordres par le board de la FED aux états Unis, la City de Londres est le centre financier de la planète (on comprend  mieux l’indéfectible alliance entre l’Angleterre et les états unis) : 5 banques d’affaire de Londres contrôlent en réalité les banques new-yorkaises qui possèdent la majorité de contrôle dans la banque de réserve fédérale de New-York.

Le krach de 1929 fut programmé par Londres et la FED pour mettre fin à une période de spéculation, en augmentant brutalement les taux d’intérêt, après avoir prévenu au préalable les initiés ; les autres, les petits spéculateurs, perdirent tout ; 11630 petites banques firent faillite, augmentant encore la concentration de l’argent dans les grandes banques. La FED laissa pourrir la situation jusqu’en 1933 pour soutenir l’élection de Roosevelt, lui-même banquier : elle créa alors 100 millions de dollars d’argent frais et les usines recommencèrent à embaucher. La loi bancaire de 1935 étendit la durée des mandats des gouverneurs de la FED à 14 ans, 3 fois et demi la durée d’un mandat présidentiel, ce qui signifiait que quel que soit le nouveau président, il ne pourrait rien changer à la politique de la FED .En 35 ans,  les banques de la FED ont accru leurs actifs de 143 millions à 45 milliards de dollars sans rien produire, simplement par la création monétaire dont 95% sous forme de crédit

C’est à cause de cette période de chômage de masse et de misère que put naître le nazisme. Les juifs, dont beaucoup étaient banquiers, ont été victimes de la haine engendrée par la violence du capitalisme bancaire. Après la première guerre mondiale, l’Allemagne avait été condamnée à payer tous les dégâts de la guerre et se trouvait écrasée sous les dettes, ce qui provoqua la chute de la république de Weimar. Hitler fut porté au pouvoir par les grands industriels allemands et réussit à redresser l’économie en créant une monnaie nationale. Il fut aussi aidé en sous main par des banquiers anglais et américains. Les américains ont débarqué en Europe une fois que l’armée allemande fut battue par les russes, non pas pour aider les européens, mais pour occuper les pays avant que les russes n’y arrivent et y imposer leur monnaie (ce que De Gaule a empêché): « La guerre ne fut pas seulement pour abolir le fascisme, mais pour conquérir les marchés de vente. Nous aurions pu, si nous avions l’intention de le faire, empêcher cette guerre d’éclater mais nous ne voulions pas. »- Winston Churchill à Truman (Fultun, USA Mars 1946). Ils ont par contre gardé les valeurs du fascisme en rapatriant les nazis les plus sadiques pour les faire entrer dans leurs services secrets.

Il y eu encore un président pour s’opposer à la création monétaire privée : John Fitzgerald Kennedy venait de signer un décret permettant à l’état de battre monnaie lorsqu’il fut assassiné. Le film de Zapputer, maintenant déclassifié, apporte la preuve qu’il s’agissait bien d’un complot. Ce fut le dernier à s’opposer, la voie était libre pour mondialiser ce dispositif.

La mondialisation s’est faite sur le modèle de la FED, remplaçant les banques centrales des états par des banques privées. « L’Union Européenne » a été construite sur le même modèle : sa banque centrale,  hors contrôle démocratique, ne fournit pas les états mais des banques privées qui prêtent ensuite aux états avec intérêts, ce qui augmente leurs dettes de façon inextinguible  et permet aux banques d’imposer leur politique.

Il est à noter que les seul rares états qui résistaient et avaient une banque centrale d’état indépendante du dollar sont ceux contre qui des guerres ont été engagées.

A la fin de la guerre, les Etats Unis s’étaient beaucoup enrichis et avaient réussi à faire venir chez eux la majorité des réserves d’or. Dans les accords de Brettons Woods, ils imposèrent que seul désormais le dollar serait convertible en or à 35d l’once et que les autres monnaies seraient adossées au dollar. La FED en profita pour émettre beaucoup plus de dollars qu’elle n’avait de réserves d’or, ce qui finit par éveiller la méfiance des autres pays, dont la France, et, quand celle-ci commença à demander la conversion des dollars en or, le président Nixon suspendit le 15 août 1971 la convertibilité du dollar en or. Pour continuer à s’endetter, Nixon a gagé illégalement 25% du territoire américain. Pour continuer à s’endetter, il a proposé aux pays producteurs de pétrole, en échange d’une protection militaire, de vendre leur pétrole contre des dollars investissables dans des bons du trésor remboursables par les générations futures. Mais l’Amérique ayant de moins en moins de choses à offrir, plusieurs pays producteurs commencèrent à exiger d’autres monnaies :

_En 2000, Saddam Hussein préféra  des euros au dollar. 2ans plus tard, l’Irak fut envahi sous de mauvais prétextes et son pétrole revint aux pétrodollars

_En Libye, Mouammar Kadhafi avait institué une banque centrale appartenant à l’Etat et une monnaie d’échange de valeur, le dinar d’or. Il ne vendait plus son pétrole que contre des dinars, des pays africains le rejoignaient ; les Etats Unis ont envahi la Libye, sa banque centrale a été privatisée et le pétrole libyen revendu en dollars.

_La cible suivante a failli être l’Iran, qui a aussi une banque centrale gouvernementale.

_Ils n’ont pas réussi pour la Syrie car elle a eu le soutien de la Russie

_Ils sont en train de perdre leur pouvoir à cause de la Russie qui a tenu en échec leur armée de l’Otan et fédère ceux qui s’opposent dans les Bricks.

Cet historique montre que nous arrivons à la fin d’un processus commencé il y a 3 siècles, un véritable coup d’état mondial de quelques banquiers et de leurs alliés prêts à tout, même au meurtre, pour satisfaire leur soif de richesse et de domination. Le pire est que cette soif de domination se double d’une lutte idéologique contre les valeurs de la Chrétienté. Les Rothschild sont en réalité de faux juifs, des Khazars issus d’un peuple barbare s’adonnant à des rites sataniques avec viols et meurtres d’enfants, qui ont été chassés de leur pays et obligés de prendre une religion par leurs voisins qui ne les supportaient plus, en particulier les Russes. Mayer Amschel Bauer, le premier des Rothschild, a présidé à la fondation de la secte des « illuminati » ( illuminati est l’un des noms donné à Lucifer) qui fut créée en 1776 par un prêtre défroqué (Adam Wheishaupt). Cette secte « illuminati », ouvertement dédiée à Satan a ensuite infiltré les hauts grades de la Franc Maçonnerie pour envahir toute l’Europe : ce sont eux qui ont organisé la « révolution » de 1789 et qui gouvernent encore actuellement chez nous.

La France parait bien engluée dans ce système, ayant perdu avec les traités européens sa souveraineté politique et financière, ayant perdu avec son adhésion à l’OTAN sa souveraineté militaire : comment serait-il possible d’en sortir ? La première étape est manifestement de reprendre le contrôle de la création monétaire pour construire un système monétaire sain. Mais qu’est-ce qu’un système monétaire sain ? Il faut d’abord que nous revoyons notre conception de la monnaie.

Définition de la monnaie

L’extraordinaire pouvoir de la création monétaire

                         Nous sommes une majorité à désirer un monde meilleur, plus respectueux des autres êtres humains et de l’écologie, avec moins d’inégalités, moins de violence, plus de liberté, un monde où chacun pourrait s’épanouir et développer toutes les potentialités de son être. Nous avons atteint les capacités techniques pour que cela soit possible et pourtant nous assistons à un pillage de la planète, à  la montée de la violence guerrière, à une compétitivité exacerbée comme s’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde, à voir quelques très riches qui peuvent tout se permettre et beaucoup de très pauvres qui ne peuvent même pas manger à leur faim.

La justification de tout cela est toujours économique, c’est en son nom qu’on nous impose l’hyper compétitivité, les délocalisations et le chômage, l’austérité, la détérioration des acquis sociaux, la braderie de l’état social, la perte de la démocratie. Pourtant, un système économique est déterminant pour l’organisation sociale et devrait être sous le contrôle du politique: s’il ne l’est pas, c’est que les politiques sont devenus les valets de plus puissants qu’eux.

Nous sommes tellement imprégnés par ce système dit « néo-libéral »qu’il nous est difficile d’en imaginer un autre. Pourtant je vous propose de partir de rien, d’une époque où la monnaie n’existe pas encore, pour construire un système monétaire respectueux des individus et de la démocratie, ce qui nous permettra de mesurer le fossé qui le sépare du système actuel mais nous motivera aussi pour transformer celui-ci.

Supposons pour cela une petite communauté où l’argent n’existe pas encore mais qui fonctionne selon le principe de la répartition du travail : chacun se spécialisant dans une activité, il devient nécessaire d’organiser les échanges pour que chacun puisse avoir tout ce dont il a besoin et que la communauté survive.

Il y a d’abord le don : chacun donne aux autres ce qu’il produit sans compter en espérant que les autres feront de même pour ce dont il a besoin. Cela est valable dans une petite communauté où tout le monde se connait et voit ce que font les autres. Le risque dans une communauté plus grande est qu’il y en ait qui s’épuisent à donner alors que d’autres profitent des dons sans rien produire eux-mêmes.

Si le don ne veut pas être gratuit et demande une réciprocité, on peut envisager le troc : on échange au lieu de donner. L’inconvénient en est quand les choses à échanger n’ont pas la même valeur, ou quand on ne trouve rien à échanger qui satisfasse celui qui possède le bien convoité. Le troc est surtout utilisé pour des échanges entre communautés.

L’invention de la monnaie est un progrès sur le troc car elle va pallier à ces 2 inconvénients en mesurant la valeur des échanges et en permettant leur mutualisation. Chacun pourra savoir s’il a produit suffisamment ou s’il est en dette envers la société, il pourra vendre à l’un et acheter à un autre. Lorsqu’on échange 2 richesses de valeurs différentes, celui qui a donné la richesse de plus grande valeur garde la différence de valeurs pour échanger avec d’autres.

Notons bien que tous les échanges n’ont pas besoin d’être monétisés: lorsqu’on a confiance dans la capacité de rendre à celui à qui on donne, ou quand on peut se permettre de donner sans avoir besoin de retour, dans les échanges entre amis, encore plus dans les échanges amoureux, quand ce qu’on échange est inestimable, il n’y a pas besoin de monnaie. Celle ci n’intervient que quand la communauté devient trop grande et que la confiance en l’autre n’est pas automatique, elle sert juste à mesurer que personne ne va recevoir plus qu’il ne peut donner. (Ceci dans une société démocratique où tous les individus sont égaux, nous verrons qu’ elle peut aussi être utilisée à d’autres fins).

La fonction première de la monnaie dans une démocratie est de mesurer la valeur des échanges.La monnaie n’est qu’un instrument de mesure : elle mesure les valeurs comme un mètre mesure les longueurs. Elle n’a pas de valeur en soi ou, si elle a une valeur propre, cette valeur est indépendante de la valeur de ce qu’elle mesure (de même que la longueur du mètre est indépendante de la longueur de l’objet mesuré).

Regardons plus concrètement comment mettre en place une monnaie :

Il faut tout d’abord se mettre d’accord sur une unité de valeur et attribuer à chaque chose commercialisable une valeur multiple de cette unité.

_Que choisir comme unité ? On peut choisir n’importe quoi : une fève, une poule, une vache, un kilo de blé, une pièce en or, un morceau de papier, un signe sur un livre de comptes, une heure de travail. Il suffit qu’elle soit assez petite pour que la valeur de tout ce qui est à échanger en soit des multiples.

_Comment estimer la valeur de chaque chose ? Cette estimation est forcément subjective et il n’y a guère d’autre solution que de s’en remettre à la loi de l’offre et de la demande. Le prix se négocie entre le vendeur et l’acheteur. L’estimation la plus juste serait de considérer le temps de travail nécessaire pour créer cette richesse, mais d’autres facteurs entrent en jeu: la rareté, la difficulté, la beauté, …

_Comment enregistrer la transaction ?

Avec un livre de comptes : chacun a un compte où se marque en unités positives ce qu’il a vendu et en unités négatives ce qu’il a acheté. Il peut ainsi se rendre compte s’il a donné plus qu’il n’a reçu ou le contraire. C’est ce qui s’est fait dans l’antiquité et se fait actuellement dans les SEL (Systèmes d’Echange Locaux). C’est un système très simple et très sûr qui a pour seul inconvénient de devoir se référer au livre de compte chaque fois que l’on fait un échange.

Nous pouvons aussi matérialiser cette monnaie avec des pièces et des billets par exemple et  garder la monnaie en échange  de ce qui a été vendu, comme preuve . Cette solution est beaucoup plus problématique que la précédente car cette monnaie a 4  valeurs différentes:

_elle a la valeur de sa fabrication, le prix du papier, de l’encre et de la main d’oeuvre pour fabriquer un billet ou le prix du métal et de la main d’oeuvre pour fabriquer les pièces. Nous parlerons de valeur propre et de monnaie vide.

_Elle représente la valeur de ce que nous venons de vendre: nous parlerons de monnaie pleine.

_elle a aussi la valeur de ce que celui qui vous l’a donné a fait pour l’obtenir, et qui peut être très différente de la valeur que vous lui attribuez, vide ou pleine différemment..

_Elle a enfin la valeur de ce que vous pouvez acheter avec elle.

Comme rien en apparence ne distingue ces 4 valeurs, il a paru nécessaire de les homogénéiser: ce sont les conventions sociales et la loi de l’offre et le demande qui homogénéisent les monnaies pleines. Reste le problème de la différence entre monnaie vide et monnaie pleine: une première solution fut de donner à la monnaie une valeur propre importante, aussi importante que les autres valeurs: c’est ainsi qu’il y eut des pièces en or. Mais le besoin de monnaie augmentant, et l’or étant en quantité finie, les pièces ont contenu de moins en moins d’or, jusqu’à devenir des billets un peu rattachés à l’or puis plus rattachés du tout. Lorsque la valeur propre de la monnaie est devenue très faible, pour qu’elle puisse encore être acceptée comme représentant une valeur, il faut 3 conditions :

_Qu’elle soit acceptée par tous et en particulier par les instances dirigeantes, l’état. C’est l’état qui légifère pour indiquer quelle monnaie ne peut être refusée en paiement d’une valeur ou pour s’acquitter des taxes et impôts.

_qu’elle ne puisse pas être falsifiée par de faux monnayeurs: seuls ont le droit de la fabriquer ceux désignés par l’état.

_et  qu’elle corresponde à des valeurs réelles. Cela implique que l’on fasse confiance à l’organisme émetteur de cette monnaie de ne l’émettre que pour des valeurs réelles.

Comment cette monnaie est-elle émise pour représenter des valeurs réelles ?

. Pour que la monnaie créée représente une valeur réelle, elle ne doit être donnée qu’à celui qui a vendu une richesse (j’entends par richesse un bien matériel, ou un service, ou une compétence, ou un temps de travail). Celui qui achète doit avoir auparavant produit une richesse lui aussi, ou alors a dû emprunter.

Il y a 2 manières d’emprunter :

_emprunter à quelqu’un qui a trop de monnaie pleine (avec valeur) par rapport à ses besoins et lui rendre quand on aura produit soi-même suffisamment, avec éventuellement  un cadeau de remerciement ou un intérêt.

_emprunter à l’organisme émetteur de la monnaie-sans-valeur qu’on lui rendra quand on aura produit suffisamment pour avoir la même quantité de monnaie avec valeur.(cela correspond au compte négatif du livre de compte que l’on promet de ne pas laisser négatif). Cela prouvera, comme dans le livre de compte, que l’on s’est acquitté de sa dette envers la société en produisant autant que l’on avait emprunté et l’on rendra alors l’instrument de mesure comme on rendrait un mètre à celui qui nous l’a prêté pour faire la mesure. Mais cela va poser un gros problème car, pendant tout un temps avant le remboursement, il va y avoir en circulation à la fois de la monnaie vide et de la monnaie pleine et que rien ne permet de distinguer l’une de l’autre; mieux, l’une se transforme en l’autre au cours d’une transaction: si vous payez ce que vous achetez avec une monnaie sans valeur qui vient d’être créée, elle devient instantanément entre les mains du vendeur une monnaie avec valeur ( c’est pour cela que vous devez rendre de la monnaie avec valeur à celui qui vous a prêté de la monnaie sans valeur). Mais, contrairement à l’emprunt précédent, il n’est pas possible pour l’organisme émetteur de demander des intérêts car cela reviendrait à prendre de la monnaie avec valeur dans le circuit économique alors que son rôle est d’en mettre, cela créerait de l’inflation et un endettement non remboursable. Pour bien comprendre cela, regardons ce qui se passe sur une communauté réduite au minimum de 3 personnes, Pierre, Jean, Bernard :

Supposons pour simplifier qu’ils aient chacun une richesse à proposer aux autres, et que ces richesses soient estimés à la même valeur, 10 unités. Jean voudrait acheter à Pierre, Bernard à Jean et Pierre à Bernard. Comme il n’y a pas encore de monnaie qui circule, Jean va emprunter à l’OE (organisme émetteur) 10u: ces 10u n’ont aucune valeur (ou seulement leur valeur propre, très faible, on peut parler de monnaie vide, ou monnaie dette), ils mesurent seulement la dette de Jean envers la société, dette qu’il s’engage à rembourser en produisant pour la société au moins autant.                                                                                                    Avec ces 10u, il paye Pierre qui les garde en échange de sa richesse; ces 10u ont maintenant de la valeur, ils représentent la valeur de la richesse qu’il vient de vendre et lui donnent le droit d’acheter pour la même valeur. Les 10u vides sont magiquement devenus 10u pleins alors que rien ne distingue l’un de l’autre.                                                                                                                                    Bernard qui n’a pas d’argent non plus va faire de même pour acheter à Jean : il s’endette de 10u vides qu’il donne à Jean, ils deviennent alors pleins et Jean va pouvoir rendre les 10u pleins à l’OE qui les détruit: les pleins ont annulés les vides, Jean a payé sa dette envers la communauté .                                                     Pierre qui a déjà 10u pleins va pouvoir acheter à Bernard sans emprunter, ce qui permettra à Bernard de rembourser sa dette.  Au final, tout l’argent créé par l’OE lui a été rendu, il n’y a plus de monnaie qui circule mais tous les échanges souhaités ont pu se faire et personne n’est en dette envers les autres.

Il est évident que dans une communauté aussi restreinte,il n’y a pas besoin de monnaie, mais le raisonnement serait le même dans une communauté plus large et si les objets à échanger n’avaient pas la même valeur; au final, certains resteraient avec de la monnaie pleine et d’autres avec de la monnaie dette mais la somme totale serait nulle.

Qui va être cet organisme émetteur et comment va-t-il fonctionner ? La monnaie étant un service public, il semblerait normal que ce soit un organisme public. Ce fut le cas pendant longtemps avec des banques centrales d’état seules habilitées à créer la monnaie. Ce n’est plus le cas actuellement dans la plupart des pays occidentaux, en particulier aux USA ( où la « Réserve Fédérale » est en réalité un consortium de banques privées) et en Europe ( où la Banque Centrale est hors contrôle des états membres).

Imaginons maintenant que l’OE  soit un banquier qui ne soit pas au service de la communauté mais vise seulement son intérêt propre: il va prêter mais en demandant des intérêts sur l’argent créé (normal, pensez vous, il faut bien qu’il se rémunère, mais vous allez voir que cela change tout): Jean emprunte 10u mais doit en rendre 11 ; il n’a que 2 solutions, augmenter la valeur de sa richesse et la vendre 11u à Bernard ou emprunter encore 1u qu’il ne pourra jamais rendre. Supposons que Bernard accepte l’augmentation de prix : il emprunte 11u, mais il devra en rendre 12. Pierre est coincé : il ne peut pas acheter à 12u car il n’a que 10u et, s’il emprunte 2u, il ne pourra jamais les rembourser puisqu’il n’y aura plus de monnaie en circulation.

Pour qu’un système monétaire puisse fonctionner dans un communauté fermée, il est nécessaire que l’organisme qui crée la monnaie ne prenne pas d’intérêts sur les prêts qu’il accorde.

S’il y a une seule loi scientifique en économie, c’est celle-là, et, pourtant elle n’est pas appliquée dans le système actuel qu’on nous impose.

Bien sûr, cette loi n’est valable que si le banquier crée la monnaie, il aurait le droit de demander des intérêts pour vivre s’il prêtait de l’argent plein ou des promesses d’argent plein, comme cela se faisait autrefois. Il est récent que les banquiers aient le droit de créer l’argent qu’ils prêtent. Celui qui crée la monnaie a besoin certes d’être rémunéré pour le service qu’il rend, mais il ne peut le faire en demandant des intérêts, nous verrons plus loin comment il peut l’être.

Le fait que ce soit un banquier privé qui crée la monnaie a un autre effet pervers: celui qui emprunte se sent désormais en dette non plus envers la société, mais envers la banque, ce qui justifie tout le pouvoir que peut exercer la banque sur lui en se comportant comme si elle prêtait de l’argent plein: il s’agit ni plus ni moins d’une escroquerie, la dette reste envers la société et non envers la banque.

Le fait que l’organisme émetteur soit géré par la collectivité comme un service public permet non seulement de prêter sans intérêts à tous ceux capables de créer des richesses et rembourser un jour, mais aussi de payer directement par création monétaire (pleine  puisqu’elle correspond à une richesse créée) tous ceux qui travaillent pour la communauté : c’est la collectivité qui est en dette envers eux et rembourse en donnant de la valeur contre leur monnaie. C’est l’équivalent d’un impôt qui aurait dû être levé pour les payer, mais indolore : il demande à la collectivité de produire plus mais l’enrichit au lieu de l’appauvrir. C’est d’ailleurs la seule façon possible de démarrer car, au départ, quand tout le monde a remboursé ses dettes, il n’y a pas d’argent qui circule et il est impossible alors de lever des impôts: il faut commencer par donner de l’argent plein avant de pouvoir en ponctionner. Les impôts ne se justifieront que lorsqu’il y aura trop d’argent en circulation.

Prenons l’exemple de celui qui gère l’organisme émetteur : s’il ne peut prendre d’intérêts, comment va-t-il être rémunéré ? Il produit quelque chose pour la communauté, donc mérite d’être payé par elle. Pour cela, 2 solutions : ou on lève un impôt qui permettra de le payer, ou on le paye par création monétaire . L’impôt est pour l’instant impossible car nous avons vu que si les échanges entre les membres de la communauté sont équilibrés, il n’y a plus d’argent en circulation. Son travail doit donc être payé directement par création monétaire,  la collectivité rembourse en donnant des richesses en échange de cette monnaie mais , au lieu de s’endetter, elle s’enrichit. La masse monétaire en circulation augmente, elle s’adapte automatiquement aux besoins. (Bien sûr, il faudra un contrôle démocratique pour qu’il ne puisse pas se payer autant qu’il veut).

Il en est de même pour les investissements apportant une richesse dont profite toute la communauté, par exemple autoroute ou hôpital : ceux qui les construisent sont payés par création monétaire et, en acceptant cette monnaie contre des richesses, la communauté paye cette réalisation qui lui appartient d’emblée.

Tout cela correspond à ce qui se passerait s’il n’y avait pas d’argent : ceux qui travaillent pour la communauté sont pris en charge par celle-ci qui se charge de les nourrir. C’est le système monétaire qui  s’adapte aux besoins de la communauté et non le contraire.

Quand l’organisme émetteur de monnaie est géré par la collectivité, il peut payer les investissements collectifs et ceux qui travaillent pour le collectif avec de la création monétaire. Cela remplace l’impôt et ne produit pas d’inflation. Il n’y a pas d’inflation tant que la monnaie créée correspond à la valeur d’une richesse produite.

Ce problème de l’inflation est à approfondir car il a servi de prétexte pour créer une Banque Centrale Européenne indépendante des états et ne pouvant pas prêter aux états: « si les états contrôlaient la Banque Centrale, ils s’en serviraient pour créer de l’argent à tout va, pour masquer leur mauvaise gestion, et, quand il y a trop d’argent qui circule par rapport aux besoins, les vendeurs peuvent se permettre d’augmenter les prix, ce qui crée de l’inflation ». Le premier raisonnement est spécieux: si on part du principe que l’état va mal utiliser les outils qu’on lui donne, il ne faut rien lui confier d’autre non plus, et, dans un état démocratique, si le gouvernement fait une mauvaise gestion, il ne sera pas reconduit. Ensuite, les causes de l’inflation n’ont jamais été clairement analysées et sont multiples: nous avons vu que les prêts par création monétaire avec intérêt poussent à l’inflation, elle peut être due aussi à la hausse du coût des matières premières importées, mais elle est surtout due à un système dont l’objectif  essentiel est l’enrichissement. Enfin, l’inflation n’a pas que des inconvénients car elle pénalise surtout les rentiers. Ici, l’OE ne peut pas émettre de la monnaie n’importe comment, seulement pour un investissement collectif qui appartiendra à la communauté ou pour payer ceux qui travaillent pour le collectif: n’oublions pas que ce sera le seul argent plein qui restera en circulation quand tous les emprunts auront été remboursés. Avant que la quantité d’argent plein atteigne le PIB, il faudra plusieurs années, et, lorsque ce sera le cas, il sera possible de remplacer la création monétaire par des impôts: l’état pourra jouer entre création monétaire et impôt pour adapter finement la masse monétaire pleine aux besoins. ( Et, si nous sommes dans un état très démocratique avec séparation des pouvoirs, il sera possible que l’OE soit un service public sous contrôle citoyen mais non soumis à l’état, soumis seulement aux contraintes d’émission citées plus haut).

Pour arriver plus vite à ce que ce soit uniquement de l’argent plein qui circule et éviter les successions d’emprunts, il serait peut-être possible que l’OE verse au départ à tous les citoyens une certaine quantité d’argent plein, mais les conditions d’attribution semblent assez difficiles à déterminer pour respecter les impératifs d’émission.

Regardons  maintenant ce qui se passe lorsque c’est un banquier qui se propose d’être l’organisme émetteur de monnaie, sans contrôle démocratique:

_Il va prêter à qui il veut, en quantité qu’il veut, au taux qu’il veut : quel énorme pouvoir ! C’est lui, et non la société, qui va décider des investissements à faire et il choisira non pas ceux qui sont le plus intéressants à long terme, mais ceux qui rapportent le plus à court terme. Il peut augmenter ou diminuer la masse monétaire à sa guise, créer inflation ou récession.

Le fait de prêter de la monnaie créée avec intérêts déséquilibre complètement le système monétaire, comme nous l’avons vu, et fera des exclus qui ne pourront pas rembourser. Cela va créer une compétition sauvage entre les membres de la communauté, chacun essayant d’éviter d’être exclu. Cela tend aussi à provoquer de l’inflation car, pour pouvoir payer les intérêts, une possibilité est de gonfler le prix de sa richesse. Ce système ne peut perdurer que dans une fuite en avant, une expansion perpétuelle qui permet de reporter sur d’autres le défaut de paiement ou l’endettement non remboursable. Voilà pourquoi les USA sont dans un expansionnisme permanent, voilà pourquoi les économistes adeptes de ce système ne voient de salut que dans la croissance: quand il y a croissance, beaucoup empruntent; avant que les emprunts soient remboursés, il y a beaucoup de monnaie vide qui circule et donne l’impression d’un augmentation de la masse monétaire. Le problème est que quand tous les emprunts sont remboursés avec les intérêts, il y a encore moins d’argent en circulation qu’avant.

L’état ne pourra pas créer de monnaie et ne pourra se financer que par l’emprunt et l’impôt. En dernier recours, quand il faudra bien augmenter la masse monétaire, c’est sur lui que retombera l’endettement non remboursable (voilà pourquoi tous les états adeptes de ce système ont des dettes exponentielles qui ne font que croître, quoi qu’ils fassent). Fini également  la possibilité de payer les réalisations collectives avec de la création monétaire, il devra lever des impôts ou emprunter encore et s’endetter encore plus (voilà pourquoi on nous impose l’austérité).

Enfin, rien ne l’empêche de créer de la monnaie pour autre chose que des  richesses produites, en particulier pour spéculer à la bourse; les investissements spéculatifs ne sont pas des investissements productifs et ne devraient pas avoir droit à de la création monétaire. Actuellement, 95% de l’argent créé sert à la spéculation: en 2016, la Banque Centrale Européenne a racheté pendant des mois 60Md d’actifs par mois, ce qui revient à distribuer de la monnaie en la donnant uniquement aux banques qui ne s’en sont servies que pour spéculer ( c’est plus que le déficit budgétaire annuel d’un pays comme la France et deux fois la charge des intérêts de la dette de l’Etat français).  Cela crée une inflation masquée, car elle n’est pas prise en compte dans l’indice, mais elle est gigantesque et enlèverait toute valeur à la monnaie si les utilisateurs le savaient.

La spéculation et le prêt avec intérêt permettent à ceux qui ont déjà beaucoup d’argent, essentiellement les banques, d’en acquérir encore plus sans rien produire, ce qui est une absurdité: il est incompatible pour un instrument de mesure de s’agrandir à l’usage; imaginez que votre mètre s’allonge quand ce que vous mesurez est grand, un instrument de mesure doit au contraire, rester le plus stable possible. C’est à comparer également à une énergie qui s’accroîtrait quand on la stocke, ce qui est contraire aux principes de l’entropie. Nous devons perdre l’habitude de considérer qu’il est normal que l’argent placé « rapporte »: cela ne se justifie que parce que nous n’en avons pas assez et pour compenser l’inflation, ce qui ne devrait pas avoir lieu dans un système bien géré. Il serait plus normal que l’argent capitalisé, donc inutilisé dans des échanges, perde peu à peu sa valeur. C’est ce qu’ont voulu marquer certaines monnaies locales en étant « fondantes ».

Peu de banquiers sont pleinement conscients de ce qu’ils font en créant de l’argent et en le prêtant avec intérêts. Ils équilibrent des balances, ils appliquent un fonctionnement archaïque de réserves fractionnaires qui n’avait de raison d’être que lorsque la monnaie était rattachée à l’or (cela permettait de multiplier l’argent insuffisant créé par la banque centrale). Même si leur fonctionnement leur parait  réglementé, il n’en entraîne pas moins toutes les conséquences décrites précédemment.

Mais ceux qui dirigent le système, essentiellement quelques grands banquiers anglo-américains, sont parfaitement conscients des énormes pouvoirs que donne la création monétaire : ils permettent de contrôler  toute la vie sociale. Comme l’a dit si bien un certain Mayer Amschel Rothschild, à l’origine de tout cela : « donnez-moi  le contrôle de la monnaie et je me moque de qui fait les lois ». Et c’est parce que le système monétaire est contrôlé par des banquiers que la préoccupation majeure est devenue de gagner toujours plus d’argent, indépendamment des besoins de la population et de toute valeur morale.

Comment le pouvoir de création monétaire permet de tuer la démocratie: voir la suite

création monétaire et démocratie

On comprend que ceux qui ont en mains un tel pouvoir fassent tout pour le conserver et rêvent de dominer l’humanité entière, mais comment s’en sont-ils emparés ? Jusqu’où peuvent-ils aller pour le conserver ? Leur mise en lumière amène à une nouvelle lecture de l’Histoire.

voir la suite: histoire de la création monétaire

Histoire de la création monétaire

 

 

Vers un totalitarisme capitaliste bancaire

Ceux qui croient encore que nous sommes dans un état de droit démocratique commettant certes quelques erreurs en prolongeant un état d’urgence « pour notre sécurité » ou en arrêtant des militants écologistes au lieu de terroristes, mais que l’on peut ramener à la raison en manifestant, ou en faisant des pétitions, ou en votant, se réveilleront lorsqu’il sera trop tard. Ce ne sont pas des erreurs mais la phase presque finale de l’emprise des grands capitalistes sur les peuples à une échelle qui devient mondiale.

Qui sont ces grands capitalistes ? Ce ne sont pas ceux qui possèdent leur outil de travail, les petits paysans ou les petits entrepreneurs mais ceux qui possèdent de très grandes propriétés ou de très grandes entreprises. Le système économique capitaliste leur permet de s’approprier environ le tiers de la valeur produite par les travailleurs, ce qui dans le cas de très grosses entreprises représente des sommes considérables qui leur permettent de corrompre les politiques. (Non, le mot n’est pas trop fort : comment appeler autrement le fait qu’en échange des services rendus quand ils étaient au pouvoir, ces politiques retrouvent un emploi bien rémunéré dans ces entreprises, quand ils n’en viennent pas. Et qui a payé leur campagne ?). Cet argent leur permet d’acheter aussi les médias : pratiquement tous les médias français appartiennent à 5 ou 6 grands industriels et diffusent exclusivement leur idéologie en dénigrant ou censurant les alternatives. (Pourquoi parle-t-on toujours du coût du travail, ce qui est le point de vue du patronat minoritaire, au lieu de parler du coût du capital, point de vue des travailleurs majoritaires ?).Ces quelques très riches, représentant à peine 1% de la population constituent une classe sociale qui dirige le pays dans son intérêt propre et non dans celui de la population, au-dessus des lois qu’ils imposent aux autres. N’oublions pas dans cette classe ceux qui sont devenus dominants, les grands banquiers, ceux que l’on a autorisé à jouer le rôle de banque centrale en ne créant la monnaie qu’au prix d’un endettement de l’état.

Le fait qu’une petite minorité de grands capitalistes dirige de fait et dans l’ombre le pays, (les institutions d’apparence démocratique n’étant qu’un décor pour que la population ne se révolte pas), ne devient évident chez nous que depuis relativement peu de temps : il y a eu des époques où le pouvoir politique arrivait à mieux contenir le capitalisme. Par contre, c’est ce que les USA connaissent depuis leur fondation : les banquiers alliés aux grands propriétaires ont toujours fait et défait les présidents et conduit le pays au moyen d’un capitalisme sauvage très dur envers ceux du bas de l’échelle sociale, n’hésitant pas à sacrifier la population dans des conditions de travail inhumaines et dans des guerres de conquêtes pour le profit. Les USA ne sont pas une démocratie (les médias canalisent les votes sur 2 grands partis qui s’opposent sur des détails mais ne remettent pas en cause le système  économique qui laisse le pouvoir aux grands capitalistes) et ne sont pas les amis des démocraties : ils sont capables de soutenir des dictateurs et de renverser (en se cachant, par CIA interposée) des régimes démocratiques qui vont contre leurs intérêts financiers : tout le monde a en mémoire Salvador Allende au Chili mais il y en a eu beaucoup d’autres.(voir http://democratie-sociale.fr/2016/chronologie-des-interventions-militaires-us/)

Leur appétit de pouvoir est immense et mortifère : combien de milliers de civils morts en Irak dans une guerre uniquement pour le profit ? Ce sont eux qui ont créé Al Qaîda et ont permis l’apparition de Daech. Les attentats du 11 septembre ( qu’ils ont très certainement organisé, voir l’article correspondant) leur ont permis d’avancer vers plus de totalitarisme en faisant voter des lois liberticides qui, sous prétexte de s’attaquer au terrorisme, permettent d’emprisonner sans jugement tout opposant au système.

Vous reconnaissez ce qui nous arrive ? Ce n’est pas un hasard : les USA ont été très présents dans la construction européenne et ils l’ont fait se construire sur le même modèle qu’eux : obligation pour les états de s’endetter auprès de banques privées, parlement sans grand pouvoir réel, les décisions étant prises par une « commission » non élue, verrouillage des grands partis politiques sur le même programme économique favorisant uniquement les grandes entreprises, utilisation de l’état pour détricoter les lois sociales et augmenter la partie répressive, gouvernement par la peur.

Il n’y a pas succession d’erreurs, tout cela converge vers un but : l’établissement d’une dictature mondiale des grands capitalistes sur toutes les nations et les peuples de la planète.

Il est encore possible de résister et la France, si elle sortait de l’UE, en aurait encore les moyens, mais plus pour longtemps. Pour cela, il ne faut surtout pas voter pour 1 des 3 partis promus par les médias : le FN sert actuellement de repoussoir pour faire voter PS ou LR mais cela est un mauvais calcul pour ceux qui votent ainsi car ils légitiment ceux qui ont montré leur incapacité à sortir de la crise sociale et poussent les déçus à voter FN. Et le FN, s’il était élu, ne gênerait pas les grands capitalistes car il a multiplié les signaux auprès des banques pour dire que, contrairement à ce qu’il prétend, il ne sortirait pas du système néo-libéral (de même que François Hollande, après son discours du Bourget où il disait qu’il allait s’attaquer à la finance, était parti immédiatement rassurer les banquiers Anglais en leur disant le contraire). Les promesses n’engagent que ceux qui y croient et c’est pourquoi les médias canalisent l’opinion uniquement sur ces 3 partis. Pourtant d’autres solutions que cette dictature du capitalisme existent, il est encore possible pour un état qui le déciderait de reprendre le contrôle de la monnaie et d’endiguer les désirs d’hégémonie capitaliste mais les partis qui le prônent sincèrement sont exclus des grands médias et il leur sera encore plus difficile de se faire entendre car, profitant de la trêve de Noël, le gouvernement a fait passer une loi qui rend plus difficile à ces autres partis de se présenter et diminue  leur temps de parole pendant la campagne présidentielle. Toutes les actions de ce gouvernement (et du précédent) sont cohérentes, il n’y a pas d’erreur.

 

 Notre système économique est ubuesque                                 Il est possible d’en changer

            

                                         

Notre situation économique actuelle est absurde car, malgré tous les progrès techniques, tous les gains de productivité, il y a de plus en plus de pauvres : de plus en plus de citoyens sont exclus du monde du travail, donc de la société de consommation car, malgré l’abondance potentielle de biens, sans argent, on ne peut rien avoir ; beaucoup essayent de survivre par des petits boulots épuisants et mal payés qui ne leur rapportent même pas le SMIG, 5 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté ; enfin, ceux qui ont « la chance » d’avoir un emploi subissent de plus en plus de pression pour travailler toujours plus avec de moins en moins de reconnaissance. Pourquoi en arrive-t-on là ? On peut chercher des fautifs : le progrès technique qui diminue les emplois, les délocalisations permises par les traités européens,  les capitalistes qui en prennent trop pour eux, l’état qui ne les impose pas suffisamment, tolère la fraude fiscale et ne redistribue donc pas assez, mais personne ne remet en question les bases d’un système si mal conçu qu’il ne peut à l’évidence pas fonctionner de façon pérenne.

La façon dont circule l’argent dans la société parait actuellement si compliquée que beaucoup renoncent à comprendre mais les principes de base sont simples :

La vie en société repose sur une répartition du travail : au lieu que chacun vive en autarcie sur son territoire en produisant lui-même tout ce dont il a besoin, il se spécialise dans une activité qu’il échange avec ceux qui produisent ce qui lui manque. Pour échanger des biens ou des services de valeurs différentes, on a inventé l’argent.

Notons bien 2 remarques importantes :

_Tout travail ne donne pas lieu à un échange monétisé : quand on travaille pour soi en faisant son ménage ou tondant sa pelouse au lieu de faire appel à un professionnel, quand on se rend des services entre amis, quand on échange des choses de même valeur, il n’y a pas besoin d’argent. C’est pourquoi le PIB ne rend absolument pas compte de la quantité des échanges dans un pays, encore moins de la qualité et du bien-être de la population : par exemple si celle-ci travaille dans de mauvaises conditions qui la rendent malade, il faut payer en plus les médecins, les pharmaciens et les industries pharmaceutiques, le PIB augmente mais le bien-être a diminué.

_A l’origine l’argent n’est qu’un instrument de mesure, ce n’est pas lui qui a de la valeur, la valeur se situe dans les biens ou les services que les personnes s’échangent et l’argent n’est là que pour la quantifier. L’argent joue exactement le même rôle que le mètre quand vous voulez mesurer la longueur d’un objet. Quand vous avez fini de mesurer, vous pouvez rendre le mètre à celui qui vous l’a prêté. De même, après avoir réalisé un échange de valeurs égales, vous pouvez rendre l’argent à celui qui vous l’a prêté. Par contre, si l’échange est de valeurs inégales, l’argent qui vous reste représente de la valeur, le morceau de valeur supérieure du bien ou du service que vous avez échangé et qui va vous permettre un nouvel échange sans rien apporter de vraie valeur nouvelle autre que cet argent. C’est pour symboliser cette valeur que l’on avait rattaché la monnaie à l’or d’abord en faisant rentrer de l’or dans la composition des pièces, puis en la rattachant à une quantité d’or détenue par la banque centrale, et enfin, comme le volume de monnaie nécessaire dépassait la quantité d’or disponible, on a supprimé la convertibilité, c’est-à-dire que la monnaie n’est plus rattachée à rien . Ce n’est pas un problème en soi car n’importe quoi peut servir de monnaie, l’important étant la conservation de sa valeur qui dépend de la confiance qu’on lui accorde et de la bonne gestion de ceux qui fabriquent la monnaie ( s’il y a trop de monnaie en circulation, il y a inflation et elle perd de sa valeur)Autre élément d’incertitude, alors qu’une longueur ne varie guère dans le temps, (elle peut évoluer en fonction de la température mais très peu), l’évaluation de la valeur d’un bien ou d’un service est très subjective. C’est pourquoi on s’en est remis à la loi de l’offre et de la demande. Cette loi imparfaite permet toutes les inégalités : ceux dont les biens produits ou les services sont très valorisés peuvent devenir très riches alors que d’autres peu demandés sont très pauvres ,quelque chose qui valait beaucoup un jour peut ne plus rien valoir quelque temps plus tard, et les rapports de pouvoir peuvent s’en mêler pour surconsidérer la valeur de ce qu’apporte le plus fort et déconsidérer la valeur de ce qu’apporte le plus faible (une journée de travail d’un patron peut valoir autant de nos jours qu’un an de travail d’un ouvrier). Avoir de l’argent est rapidement devenu synonyme de pouvoir social et ceux qui en avaient plus que leur besoins ont inventé deux nouvelles règles machiavéliques : le prêt avec intérêt et la spéculation qui permettent, quand on a trop d’argent, d’en avoir encore plus sans rien produire. Cela ne fait qu’accroitre les inégalités. Nous y sommes tellement habitués que cela parait normal mais on n’a jamais vu un instrument de mesure s’accroître tout seul.

Ensuite, une fois l’argent créé, pour que le système économique fonctionne de façon pérenne au niveau d’un pays ou d’une communauté, il est nécessaire que tout l’argent qui a été gagné lors d’échanges déséquilibrés soit redépensé, redistribué dans le même pays ou la même communauté, sinon la masse monétaire en circulation diminue inexorablement et c’est la récession sauf si on rajoute de l’argent frais pour compenser les pertes. Or les pertes sont inévitables :

-Il y a d’abord tous ceux qui capitalisent, les petits comme vous et moi quand ils  mettent de l’argent à la caisse d’épargne, et les gros qui ont des milliards pour les jouer à la bourse . Il y a ensuite ceux qui font sortir l’argent du circuit, par exemple ceux qui placent leur argent à l’étranger au lieu de payer leurs impôts. Cet argent-là ne circule plus et la masse monétaire globale en circulation diminue.

-Il y a paradoxalement les banques : tout le monde croit que les banques redistribuent une partie de l’argent qui leur est déposé en prenant un intérêt pour leur frais de fonctionnement. Cela était vrai autrefois mais ne l’est plus maintenant : quand vous empruntez de l’argent à une banque, elle le crée tout simplement sur une ligne d’ordinateur, c’est de l’argent sans valeur, une fausse monnaie, absolument identique aux faux billets que fabriquaient les faux-monnayeurs autrefois car elle permet d’acheter de la valeur avec une monnaie qui n’en a pas. Par contre, c’est vous qui allez lui donner de la valeur par le travail que vous allez fournir pour rembourser. Quand vous aurez remboursé, elle effacera  de ses comptes l’argent qu’elle avait créé pour vous et personne ne s’apercevrait de la supercherie si elle ne vous réclamait pas en plus des intérêts: c’est comme si celui qui vous avait prêté un mètre pour mesurer un objet vous demandait de lui rendre en plus un pourcentage de l’objet que vous avez mesuré. Ces intérêts, vous devez les soustraire à la masse monétaire (des valeurs) commune, donc de l’argent va manquer à quelqu’un d’autre quand il voudra rembourser sa banque à moins qu’il n’en prenne lui même à un autre, … Au bout de la chaîne, il y aura des faillites. C’est ce système qui oblige à la compétitivité à outrance et à l’exclusion des plus malchanceux. L’argent des intérêts va sortir du circuit car la banque essaiera de le faire fructifier en spéculant à la bourse. Autrement dit, une banque ne fournit pas d’argent dans le circuit économique, elle ne le redistribue pas non plus, elle en prend.

Même si la balance commerciale est en équilibre, même si l’argent était mieux redistribué par les impôts, ces 2 raisons font que la masse monétaire globale en circulation  diminue et quand elle diminue, il y a récession économique. Pour qu’il n’y en ait pas, il faudrait plutôt qu’elle augmente régulièrement car, chaque fois que la population augmente, chaque fois qu’il y a création d’entreprise, chaque fois qu’un échange qui n’était pas monétisé le devient (par exemple quand quelqu’un qui travaillait au foyer prend un travail rémunéré et une aide-ménagère également rémunérée),  il faut pour qu’il n’y ait pas récession rajouter régulièrement de l’argent dans la masse monétaire en circulation.

_Qui régule la quantité d’argent créé? Nous avons vu que les banques privées créent de l’argent chaque fois que vous empruntez mais que cet argent n’accroît qu’illusoirement la masse monétaire en circulation tant qu’il n’est pas remboursé et la diminue ensuite. La véritable création et régulation monétaire est le rôle de la banque centrale: elle crée une monnaie également sans valeur réelle ( c’est celui qui utilise la monnaie qui lui donne de la valeur, pas la banque) mais avec valeur légale: une série de décrets oblige   chaque citoyen à l’accepter comme moyen de paiement. Cette monnaie imposée par l’état devrait être sous le contrôle de l’état mais elle ne l’est plus. Pourquoi cette absurdité ? Parce que les politiques ont laissé quelques banquiers privés s’accaparer du pouvoir de créer  l’argent à la place de l’état puis de lui facturer non pas au coût de la fabrication mais au prix de la valeur qu’il représente et même encore plus cher puisqu’ils demandent des intérêts. Toute création monétaire se traduit donc par une dette de l’état envers ces banques privées, dette qui ne peut être qu’exponentielle et non remboursable puisque pour la rembourser il faut emprunter encore plus. Actuellement, tout l’argent de nos impôts sert à rembourser l’intérêt de la dette alors que si c’était l’état qui battait monnaie, il n’y aurait plus de dette. C’est en ce sens que le système est ubuesque car quoiqu’on fasse par ailleurs il ne peut pas fonctionner de manière pérenne : il aboutit fatalement à une récession économique. C’est la raison essentielle de la « crise » actuelle qui n’est que la répétition des « crises » passées et à venir, qui n’est pas une crise mais l’aboutissement inéluctable d’un système abscons, à la fois stupide et obscur, qui endette inexorablement les états et donne tout pouvoir aux banques sur les états  car, sous prétexte du remboursement de cette dette illégitime, elles en viennent à dicter des politiques d’austérité.

La seule solution dont on nous parle pour sortir de ce genre de « crise » en gardant ce système a toujours  été « la croissance », mais ce n’est qu’une solution illusoire et temporaire pour 2 raisons :

_une croissance infinie dans un monde fini est impossible et la croissance dans un état se fait toujours au détriment d’un autre état.

_Quand il y a croissance, il y a beaucoup d’emprunts et, tant qu’ils ne sont pas remboursés, beaucoup d’argent fictif créé par les banques circule, la masse monétaire globale semble avoir augmenté et l’économie fonctionne mieux. Mais quand les prêts sont remboursés, on s’aperçoit qu’il y en a encore moins qu’avant et c’est une nouvelle « crise ». Jusqu’à quand pourra-t-on aller comme cela ? (et ceci indépendamment des crises bancaires supplémentaires dues à l’excès de spéculation boursière)

Cette prise de pouvoir des banquiers sur les états a une longue histoire (plus d’info sur http://democratie-sociale.fr/2015/le-coup-detat-des-grands-banquiers-2/ ). Elle s’est légalisée aux USA quand ils ont réussi à faire voter par le congrès la « loi sur la réserve fédérale » qui, comme son nom ne l’indique pas, n’est ni une réserve, ni fédérale, mais un consortium de 2 ou 3 banques privées anglo-américaines habilité à créer à volonté la monnaie américaine et à endetter exponentiellement les USA. Comme elles créent beaucoup trop d’argent par rapport aux besoins économiques, le dollar n’a plus grande valeur réelle mais il maintient son cours artificiellement car les USA ont pratiquement obligé les états du monde entier à l’utiliser dans leurs transactions internationales et dans les réserves de leur banque centrale. Ils peuvent ainsi acheter toutes les valeurs réelles du monde avec un dollar qui ne vaut rien et le jour où ils décideront de le dévaluer brutalement, tout le monde sera ruiné sauf eux qui possèderont les vraies valeurs.

La construction européenne s’est faite sur le modèle américain avec une banque centrale qui ne peut ni donner ni même prêter aux états mais seulement aux banques privées qui prêtent ensuite aux états avec intérêts substantiels. D’où l’endettement énorme de tous les états de l’UE depuis la création de l’euro.

Aucun progrès social, aucun respect de l’environnement ne peut être mis en place tant que ce système perdure car dans la logique bancaire imposée, tout est ramené à l’argent comme seule valeur, les états n’ont pas d’autre solution que de s’endetter et d’être soumis aux dictats des banques. On ne peut en sortir qu’en rendant à la banque centrale de chaque état, ou de l’Europe si on veut créer une vraie Europe des peuples et non seulement des marchandises, l’exclusivité d’une création monétaire donnée aux états (ou directement à ceux qui en ont besoin) à prix coûtant pour équilibrer la masse monétaire en circulation en fonction des besoins. L’argent est un service public qui ne peut être confié au privé. En attendant que les politiques le fassent au niveau national, il est possible de créer des monnaies locales  sur ce principe : une banque centrale qui crée la monnaie en quantité juste suffisante et ne prend pas d’intérêt quand elle prête, une capitalisation rendue inutile car la monnaie ne prend pas de valeur en la conservant, elle peut même en perdre lorsqu’elle est « fondante » pour encourager la rapide circulation,  la spéculation y est interdite, il est impossible de sortir cette monnaie de la communauté car elle n’a aucune valeur à l’extérieur. A chaque fois, la prospérité locale a suivi : les Suisses par exemple ont une monnaie locale presque aussi importante que la monnaie nationale, le Wir, qui pour contrarier la capitalisation est « fondante », c’est à dire qu’elle perd de sa valeur quand on la stocke, ce qui atténue considérablement les effets de la « crise ». De plus en plus de villes de part le monde possèdent leur monnaie locale: Toulouse par exemple possède 3 sortes de monnaies locales: le SEL, système d’échange local, assez répandu en France, amélioration du troc qui permet d’échanger des biens et des services occasionnels (non professionnels) dont l’unité de monnaie est la minute de temps de travail; le SOL Violette, véritable monnaie reliée à l’euro, qui permet le commerce professionnel (mais en payant les taxes en euro), et l’Oseille, monnaie locale non reliée à l’euro.

Article 7 : liberté de commerce

 

Hormis pour les marchandises prohibées (dont la liste est soumise à consultation nationale), les échanges entre producteur et acheteur sont libres, se font de gré à gré, et ne donnent pas lieu à impôts s’ils n’atteignent pas le revenu maximum autorisé décidé en même temps que le budget. Les taxes ne concernent que les produits dont on veut limiter la consommation, dont la liste est aussi soumise à consultation nationale.

Le droit de propriété étant limité à la propriété d’usage et à un maximum autorisé, ne peuvent posséder tout ou partie d’une entreprise que ceux qui y travaillent. Les éventuels prêteurs n’ont aucun pouvoir de décision et ne peuvent exiger un intérêt supérieur à celui défini par la banque centrale.

Les bénéfices non réinvestis sont gérés par une caisse nationale de secours.

Les entreprises multinationales sont soumises au droit Français pour leurs activités en France.

Tout citoyen en état de travailler ayant le droit et le devoir de le faire si nécessaire, l’état est employeur en dernier recours pour de grands travaux d’intérêt public.