Archives mensuelles : février 2020

comparaison avec d’autres systèmes de monnaie libre

Le Bitcoin

Le Bitcoin garantit la sécurité des échanges : il n’y a pas de banquier faux monnayeur.

Par contre le principe de création monétaire n’est pas sain :

_il n’y a pas d’étalon stable, c’est une monnaie spéculative.

_ le dieu créateur n’est pas humain : c’est un algorithme (infalsifiable ?) qui les crée de façon aléatoire au prix d’un travail de « minage ». Pas de grands prêtres humains donc mais les travailleurs mineurs ne sont pas récompensés en proportion de leur travail réel, de moins en moins bien au fur et à mesure que le temps avance. Rien ne prouve que la quantité créée est adaptée à l’importance des transactions.

_Ne permet pas le financement de l’état sauf par l’impôt.

_La quantité de bitcoins à créer est finie : que fera-t-on après ? même problème que pour l’or.

_Les blockchains sont de plus en plus lourd à créer et très énergivores.

 

La monnaie libre G1

Le calcul qui permet d’attribuer une certaine quantité de June à chacun ne dépend que du nombre de participants et de leur durée de vie : ce n’est pas un étalon mais un dieu créateur incorruptible.

Là aussi, les échanges entre particuliers sont sécurisés. La blockchain est moins gourmande que celle du bitcoin.

En plus, elle n’est pas spéculative et tout le monde est à égalité, c’est une sorte de revenu de base universel.

Mais :

_Il n’y a pas d’étalon défini

-Le revenu est bien faible et ne permet pas beaucoup de transactions.

_cet égalitarisme est utopique car tout le monde n’a pas les mêmes besoins en monnaie : celui qui vit presque en autarcie dans sa propriété n’a pas les mêmes besoins en monnaie que celui qui s’est spécialisé dans un domaine et reste très dépendant des autres pour satisfaire ses besoins.

_Il n’y a aucun encouragement à travailler.

 

Les monnaies locales

Elles ont une banque centrale gérée démocratiquement, qui ne fait pas de fausse monnaie mais qui ne peut pas non plus en créer beaucoup : elle peut seulement dupliquer les euros en stock.

Leur principal avantage est de permettre une consommation plus locale.

 

Les SEL

La monnaie des SEL est celle qui se rapproche le plus des critères d’une monnaie démocratique: les échanges entre particuliers se sécurisent automatiquement par la double signature, la banque centrale sous contrôle démocratique peut créer de la monnaie pour ceux qui travaillent pour la collectivité, peut créer un revenu de base si l’AG le décide, peut investir dans des projets d’intérêt collectif. Elle peut gérer exactement la quantité de monnaie en circulation en fonction de l’importance des échanges.

Les SEL sont limités par le fait qu’ils sont réservés aux particuliers et par leur nombre en général assez faible d’adhérents qui ne permet pas beaucoup de création monétaire du fait d’une production interne insuffisante. Mais s’ils arrivaient à échanger entre eux (ils sont près de 700 en France), ils pourraient représenter une force intéressante.

Ils constituent en tous cas une excellente expérimentation de ce que peut être une monnaie citoyenne.

La monnaie distributive

– Monnaie de consommation, basée sur les biens et services disponibles dans les magasins : elle est créée chaque mois en fonction des biens et services créés dans le pays, détruite chaque jour à chaque fois qu’on consomme un bien ou un service.
– Toutes les autres monnaies sont supprimées car devenues inutiles et impossibles.
– Distribuée équitablement aux individus chaque mois par le Revenu Universel Égalitaire (RUÉ), qui varie chaque mois en fonction des biens et services produits.
– Suppression des revenus d’activités, afin de partager équitablement le travail et de rendre possible la mutualisation et la coopération (plus personne ne perd d’argent lorsqu’il baisse ses ventes ou perd son travail).
– La propriété privée (rendue impossible, puisqu’on ne peut plus accumuler pour acheter une maison ou une entreprise) est remplacée par la propriété d’usage (habitations, foncier et entreprises appartiennent à ceux qui y vivent/travaillent).
– Les investissements ne sont plus en monnaie mais en temps de travail : la démocratie locale et participative décide d’augmenter le temps de travail afin que les tâches nécessaires à l’investissement se réalisent.

C’est une monnaie représentant des richesses créées mais qui n’est pas donnée à ceux qui ont créés ces richesses. Elle est donnée à ceux qui vont les consommer sans qu’ils aient à fournir une contrepartie: on peut supposer qu’ils doivent travailler par ailleurs mais sans être payés en fonction de leur travail: quelle est la motivation de faire un  travail pénible? Elle est distribuée équitablement alors que nous n’avons pas tous les mêmes besoins en monnaie. On ne peut plus faire construire la maison dont on a envie ni créer quelque chose d’original.

 

Le système monétaire actuel anglo-américain et européen

Le système monétaire actuel a des ramifications très compliquées qui peuvent dégoûter la compréhension du néophyte, mais il repose sur des bases simples qui suffisent à expliquer pourquoi il ne peut fonctionner de façon pérenne et génère des « crises » régulières.

Il repose sur 2 principes essentiels :

_la création monétaire ne peut avoir lieu que par le crédit.

_Les banques sont organisées suivant le système des « réserves fractionnaires » : la banque centrale est seule habilitée à créer la monnaie matérielle (pièces et billets) mais peut créer toute la monnaie scripturale et matérielle qu’elle veut sans aucune limite puisque le dieu Or a été supprimé en 1971. Elle est indépendante des états, ne prête ni aux états, ni aux particuliers, ne prête qu’aux autres banques.

Les banques ordinaires peuvent aussi créer de la monnaie scripturale lorsqu’elles font des crédits en proportion des réserves qu’elles ont en monnaie centrale (5 à 8%) et de la quantité d’argent qu’elles ont en dépôt.

Les banques étant à la fois de dépôt et d’affaires peuvent aller jouer au casino boursier avec l’argent de leurs déposants (ou qu’elles créent ex nihilo?) et permettre à leurs amis d’acheter des entreprises avec de la fausse monnaie.

Conséquences :

_L’argent n’étant créé que par le crédit, tout l’argent en circulation dans le pays doit être rendu aux banquiers. L’argent des intérêts n’ayant pas été créé, il faut, si on veut rembourser les dettes, emprunter l’argent des intérêts et augmenter la dette, ce qui oblige en plus le pays d’être en croissance permanente. Ce simple fait explique largement pourquoi tous les états ont des dettes exponentielles irremboursables.

_Les banquiers étant les seuls créateurs de monnaie sont devenus des dieux : ce sont eux seuls qui décident où le pays va investir, choisissant des investissements rentables à court terme même s’ils sont destructeurs plutôt que des investissements à long terme plus profitables à la nation. Depuis au moins un siècle, ils ont détourné toutes les découvertes scientifiques qui auraient pu faire le bonheur de l’humanité pour en faire des armes de guerre contre cette humanité. Notre malheur actuel vient du fait que ceux qui dirigent ce système sont des pervers qui, tout en disant qu’ils veulent notre bien, veulent détruire la plus grande partie de l’humanité pour mieux contrôler ceux qui restent et en faire des esclaves.

_Le chantage au remboursement de la dette leur permet de s’immiscer dans la politique intérieure des états et d’imposer l’austérité.

_Les états sont obligés d’augmenter encore l’austérité en levant des impôts pour financer les services publics ou de les brader.

_Le système pompe automatiquement l’argent de l’économie vers la finance sans jamais en remettre. Cela ne peut durer éternellement : nous arrivons à un stade où le système économique ne peut plus fonctionner ; les banques centrales tentent de le maintenir en survie en abreuvant les banques de liquidités qui ne servent qu’à faire enfler les bulles spéculatives.

Où ce système était-il mal conçu ?

Il ne respecte pas les règles impératives de création monétaire énoncées au premier chapitre : quand un banquier crée de l’argent lors d’un crédit, cet argent n’est associé à aucune richesse personnelle, c’est de la fausse monnaie. Cette monnaie va jouer le même rôle que de la vraie tant qu’elle circulera dans le circuit économique puisque l’état la garantie légale sauf que le banquier va demander qu’on lui rende et c’est là l’arnaque : l’emprunteur ne doit rien au banquier qui ne lui a rien prêté de réel, sa dette est envers la société, pas envers le banquier ; il doit donc la rembourser à la société et ne doit au banquier que les frais de tenue de compte.

Cette arnaque n’est possible que parce que l’état qui devrait poursuivre les banquiers en tant que faux monnayeurs se montre au contraire complice en les légalisant : l’immoralité devient la règle et se propage à tous les niveaux de la société, les politiques sont au service des banquiers et le pays est livré au pillage d’une bande de voyous. Les banquiers internationaux ont acquis une puissance financière si considérable qu’ils peuvent acheter presque toutes les richesses réelles et sont sur le point d’installer une gouvernance mondiale.

Charte associative constituante

                                              

Notre association a pour but la conception, l’expérimentation et la divulgation d’une organisation sociale et économique démocratique, sociale, solidaire, pacifique, permettant la satisfaction des besoins matériels et immatériels de tous ses membres et la recherche du bonheur. Elle respecte la vie sous toutes ses formes et ne l’ôte que dans la stricte nécessité vitale ou alimentaire en veillant à ne jamais détruire une espèce entière, toute vie sur terre ne pouvant être amputée qu’en cas de nécessité vitale, lorsqu’aucune autre solution n’est possible.

Notre organisation est

_ démocratique : toute personne exerçant un pouvoir de quelque nature que ce soit sur d’autres doit être mandatée et révocable par la majorité de ceux sur qui ce pouvoir s’exerce, même en cours de mandat si elle ne le respecte pas. Nul ne peut avoir un pouvoir lui permettant d’agir contre l’avis de la majorité.

_ laïque : toutes les religions sont autorisées dans la mesure où elles ne s’opposent pas à cette charte.

_solidaire : elle vise à aider ceux qui se trouvent en difficulté.

_respectueuse de la liberté de chacun dans la mesure où celle-ci ne porte pas atteinte à la liberté des autres.

Tout membre, quelle que soit sa fonction,  peut être à l’initiative d’une proposition de loi interne. Les lois ne peuvent être contraires aux principes précités et ne peuvent être appliquées qu’après avoir été votées par la majorité des membres concernés.

Le bureau exécutif est composé d’élus désignés ou tirés au sort parmi les volontaires et est mandaté pour appliquer les lois ou les objectifs votées par les membres. En cas de défaillance, Il peut être révoqué en totalité ou en partie en cours de mandat par un RIC à l’initiative de 10% des membres.

Un comité éthique veille au respect des lois et de la charte. Il est indépendant du bureau exécutif et est constitué de membres en majorité tirés au sort. En cas de litige entre le bureau exécutif et le comité éthique, l’arbitrage est donné par l’ensemble des membres.

Chaque membre est libre de s’exprimer et peut avoir accès à des moyens lui permettant d’être entendu par tous les autres. La liberté d’expression n’est pas la liberté de parole et les paroles délibérément mensongères, manipulatrices ou d’incitation à la haine sont interdites.

L’association veille à ce que les échanges économiques, reflet chiffré de l’organisation sociale, soient aussi démocratiques. En conséquence, les membres de l’association s’engagent :

_A utiliser le moins possible les monnaies bancaires et spéculatives.

_A échanger le plus possible entre eux (gratuitement ou avec une sorte de monnaie interne) ou, à défaut, avec des commerçants de proximité bios ou éthiques, ou, à défaut, français et éthiques. Nous entendons par « éthique » un fonctionnement démocratique, où la recherche de la qualité passe avant celle du profit, et où les profits restent dans une fourchette raisonnable qui pourra être déterminée en assemblée générale.

L’assemblée générale est convoquée physiquement ou sur internet chaque fois qu’une loi complémentaire à la présente charte a besoin d’être votée et au moins une fois par an pour l’élection ou le tirage au sort parmi les volontaires des responsables.

Cette charte s’impose à tous et ne peut être modifiée qu’à une majorité des 2/3.

(L’acceptation de cette charte ou la demande de modification se font dans les commentaires. Lorsqu’elle est acceptée, votre email sera enregistré et vous permettra de participer au fonctionnement interne. N’apparaitront dans le site que les commentaires demandant des modifications. Lorsqu’il y aura suffisamment d’inscrits pour convoquer une assemblée générale, cette charte ne pourra plus être modifiée que par une assemblée générale extraordinaire).