Archives mensuelles : novembre 2023

Les incroyables vertus d’une monnaie simple mesure d’une richesse réelle vendue

Nous avons vu dans le chapitre précédent qu’il ne peut exister que 4 sortes de monnaies fiables, et, qu’à côté des monnaies troc auxquelles nous sommes conditionnés qui mesurent ou sont censées mesurer des richesses possédées, il y a des possibilités de monnaies dont la valeur propre n’a aucune importance mais qui mesurent exactement la valeur des richesses que nous vendons. C’est une monnaie qui ne coûte presque rien à créer, que l’état peut produire sans s’endetter sous la forme écrite ou matérielle (pièces et billets) et qui peut donc être donnée, et non prêtée, à ceux qui le méritent, c’est à dire ceux qui ont vendu une richesse réelle telle que bien possédé, service, transmission de savoir ou de savoir faire, tout ce qui représente un travail, un temps consacré aux autres.

C’est ce que nous faisons pour les autres mesures : quand nous mesurons une longueur par exemple, nous avons notre propre mètre (ou, si nous avons besoin d’en emprunter un, celui qui nous le prête ne nous demandera pas de lui donner l’équivalent de ce que nous avons mesuré), et nous écrivons nous mêmes notre mesure. Si cette mesure intervient dans un échange, il est important que cette mesure soit certifiée, que nous utilisons un mètre de même longueur que le mètre étalon et que nous écrivons la bonne mesure. Idem pour le commerçant qui pèse un légume au marché : la justesse de la balance est régulièrement contrôlée et l’acheteur peut vérifier que le poids écrit sur le ticket est le même que celui qu’il a vu sur la balance.

Pourquoi n’en serait-il pas de même pour mesurer la valeur de ce que nous échangeons ? Il faut définir un étalon, par exemple le prix d’un article de première nécessité, (par exemple le prix du pain en France), ou d’un panel d’article de première nécessité, (celui de l’indice des prix avant qu’il ne soit truqué), ou le prix d’une heure de travail. Il faut que ce prix soit agréé par les 2 protagonistes de l’échange et que la quantité de monnaie créée soit certifiée par l’acheteur qui n’aura pas intérêt à mentir vu que cette même quantité de monnaie sera détruite sur son compte.

C’est exactement ce que nous faisons dans le système économique actuel : quand nous payons par carte bleue, il n’y a pas passage de richesse d’un compte sur l’autre mais création de monnaie sur le compte du vendeur et destruction de monnaie sur le compte de l’acheteur. Il n’y a pas besoin de banquiers pour faire cela, un simple logiciel peut faire ça gratuitement si nos comptes sont sur une banque unique d’état.

La création initiale d’argent va se faire pour ceux qui travaillent pour la collectivité, qui le méritent donc, et la collectivité donnera en échange ce qu’il faut pour satisfaire leurs besoins, comme cela se passerait s’il n’y avait pas d’argent. Donc en réalité, il n’y a pas besoin de taxes et d’impôts pour payer leur travail. Dans le système actuel, les impôts et taxes diverses servent à acheter aux banquiers l’argent nécessaire pour les payer.

Avec cette monnaie créée par l’état, nous aurions besoin de travailler 2 fois moins pour les mêmes bénéfices et ne serions pas obligés d’être dans une croissance permanente pour rembourser les banquiers. L’état ne pourrait pas être en dette interne, les seules dettes possibles seraient envers des pays étrangers si les balances commerciales ne sont pas équilibrées. L’état serait souverain (« c’est celui qui crée la monnaie qui est le véritable souverain d’un pays », cf Rothschild) et il n’y aurait plus de problèmes pour financer les services publics et tous les projets que l’état déciderait, il suffirait d’avoir la main d’œuvre pour les faire.

On pourrait accorder des prêts gratuits pour les achats importants de première nécessité : logement, instruments de travail.

On pourrait même instituer un revenu inconditionnel de base pour remplacer les aides sociales.

Ensuite il faudra décider qui dirige la banque centrale d’état : si ce sont des « représentants », il n’y a aucune garantie que cet état soit démocratique et agisse dans l’intérêt du peuple.

Pour qu’il y ait vraiment démocratie, pour que ce soit le peuple qui soit souverain, il n’y a qu’une solution, il faut que ce soit le peuple qui contrôle la Banque Centrale, autrement dit que le budget de l’état, préparé bien sûr par des commissions réunissant les différents intéressés, soit voté ligne par ligne au niveau national. Ce qui était impossible autrefois l’est désormais avec internet.

C’est ainsi que les politiques ne pourraient pas vivre dans un monde doré à part en se votant eux mêmes des augmentations de salaire et que le peuple déciderait lui-même dans quels projets il veut se lancer.

Bien sur, tout cela n’est possible que dans un pays capable de subvenir en interne aux besoins importants de sa population, cette monnaie ne pourra être que complémentaire dans un premier temps mais elle permettra une réindustrialisation très rapide en allégeant considérablement les charges des entreprises.

Cette monnaie interne n’empêche pas de commercer avec les autres états mais sur le principe du troc en essayant à chaque fois d’équilibrer les balances commerciales comme cela se faisait autrefois et comme cela a voulu se faire après la dernière guerre avec les accords de La Havane signés par 53 états. Ces accords ont capoté à cause des Etats Unis qui ont imposé le « libre échange » et le dollar comme monnaie mondiale. Le taux de change entre les monnaies de 2 pays doit être déterminé politiquement en fonction par exemple du revenu minimum vital ou du salaire médian de chaque pays et non pas décidé par les financiers. Une monnaie internationale du même type serait possible à condition qu’elle soit différente de celle des états membres, étalonnée sur la valeur moyenne des revenus minimum vitaux de chaque état membre, avec une banque centrale mondiale gérée par l’ensemble des états membres. Prendre comme monnaie internationale la monnaie d’un seul pays donne à ce pays un pouvoir dominateur sur les autres pays, comme cela a été fait avec le dollar (et quand ce sont des banquiers privés qui le créent, on comprend pourquoi leur banque mondiale actuelle privée, la Banque des Règlements Internationaux, leur donne un pouvoir sur le monde entier).

Si donner le pouvoir de création monétaire au peuple est la condition nécessaire pour aller vers une démocratie, elle n’est pas suffisante, les autres pouvoirs doivent aussi être contrôlés par le peuple.

Les autres étapes pour aller vers une démocratie

Le système monétaire actuel

Il nous semble évident qu’il faut des banquiers pour nous fournir l’argent dont nous avons besoin, que cet argent correspond certainement à de l’or qu’ils ont en réserve ou à de l‘argent déposé par les clients, donc qu’il est normal qu’ils nous le prêtent et que nous le remboursions avec des intérêts pour payer leur travail et le risque qu’ils prennent si nous faisons défaut. Il nous semble également évident que tout l’argent d’un pays est créé par sa banque centrale contrôlée par l’état.

Et bien non ! Les banques centrales de la plupart des états sont des banques privées indépendantes, telles la Réserve Fédérale aux USA ou la BCE en Europe. Elles n’ont aucune limite pour créer tout l’argent qu’elles veulent, cet argent n’est ni adossé à l’or, ni à aucune richesse réelle, il ne leur coûte que le prix d’impression des billets ou le temps passé à l’écrire sur un ordinateur, et elles le prêtent ou donnent à qui elles veulent : la BCE par exemple, création de l’UE, s’est interdite de prêter ou donner aux états et le prête ou donne aux banques qui prêtent ensuite aux états avec des intérêts variables en fonction de la confiance que leur font les financiers : c’est ainsi que plus un état est fragile, plus les intérêts sont élevés, ce qui aggrave sa situation : c’est ainsi que la Grèce a été coulée et obligée de vendre son patrimoine pour payer ses emprunts. Et la Grèce n’est pas un cas exceptionnel, nous serons tous confrontés un jour ou l’autre au même dilemme.

Mais il n’y a pas que la Banque Centrale qui peut créer de l’argent, toutes les banques ordinaires peuvent en créer aussi et ne sont limitées que par la quantité de monnaie de Banque Centrale qu’elles possèdent (moins de 10 pour cent) et le nombre de leurs déposants. C’est ainsi que quand vous faites un emprunt pour acheter par exemple une maison, le banquier crée de toutes pièces, « ex nihilo » la somme qu’il écrit sur votre compte. Pour que l’escroquerie ne se voit pas, car c’est bien une escroquerie, il tient un livre de comptes avec 2 colonnes, les actifs et les passifs : dans le passif il y a l’argent qu’il a écrit, qu’il ne vous a pas vraiment donné, donc qu’il vous doit. Dans les actifs, il y a votre promesse de remboursement avec les intérêts  (cet actif peut d’ailleurs être mis ensuite en vente sur les marchés boursiers et ne plus lui appartenir). Au fur et à mesure que vous remboursez, il détruit cet argent dans ses actifs, mais il diminue aussi l’argent qu’il vous doit et quand vous avez tout remboursé, il a complètement détruit tout l’argent que vous lui avez donné en ne gardant que les intérêts. Cela vous paraît honnête ?

Réfléchissez : où est l’arnaque ? ……………………………………………………………….

L’arnaque est que vous avez réellement payé votre maison avec votre travail mais lui ne vous a jamais rien donné pour honorer sa promesse de départ, il n’avait pas le droit de diminuer son passif au fur et à mesure que vous remboursiez. Son seul travail a été la tenue de vos comptes, c’est uniquement cela que vous lui devez en réalité ; il n’aurait donc sûrement pas le droit de s’accaparer votre maison si vous avez du mal à rembourser et c’est pourtant ce qu’il fera. Votre vraie dette était envers le vendeur et la société car vous avez mis en circulation sans le savoir de la fausse monnaie.

Comment en est-on arrivé là ? Comment l’état peut-il laisser faire cela ?

Il y a pire : tout l’argent en circulation dans la société étant créé de cette façon, tout l’argent que nous manipulons apparaît de façon comptable comme une dette envers les banquiers alors que l’argent qui correspond à notre travail est détruit quand nous remboursons. Notre dette abyssale est supérieure à notre PIB, soit au moins 3 fois supérieure à la masse monétaire en circulation puisque le PIB compte plusieurs fois la même monnaie. Mais cette dette n’est en grande partie qu’un jeu d’écriture car un état qui crée sa monnaie ne peut pas être en dette envers lui même, les seules dettes qu’il peut avoir sont celles envers un autre pays quand sa balance commerciale n’est pas équilibrée. Et c’est au nom de cette dette fictive que nous devons vendre nos services publics.

Pire encore : l’argent correspondant aux intérêts n’ayant pas été créé, nous devons emprunter à nouveau pour payer les intérêts. Donc pour que le système continue de fonctionner en apparence, il est nécessaire que nous soyons en croissance permanente. Voilà pourquoi nos politiques attachent tellement d’importance à la croissance.

Si cela vous paraît abstrait, faites en petit groupes le jeu « échanges et monnaies » décrit en annexe qui nécessite de faire des échanges et est joué plusieurs fois dans différents systèmes monétaires. Ou alors, jouez au Monopoly avec les règles de notre système monétaire : au début du jeu, le banquier ne donne pas d’argent aux joueurs mais leur prête avec intérêts ; à chaque fois qu’un joueur passe par la case départ, il doit payer les intérêts s’il ne rembourse pas ; vous verrez alors quel est le gagnant systématique.

De plus, la majorité de cette fausse monnaie créée par les banques centrales est donnée aux banques ordinaires (95 % contre 5 % pour toute l’économie mondiale) qui s’en servent pour spéculer, c’est à dire faire jouer la loi de l’offre et la demande pour faire monter artificiellement les prix des actifs sans avoir apporté de réelle plus-value. La bourse n’est qu’un système pour engranger d’énormes sommes de fausse monnaie sans rien produire. Et avec toute cette fausse monnaie qui coule à flot en étant complètement déconnectée de l’économie réelle, ils se permettent d’acheter toutes les richesses économiques réelles, nos industries, nos médias, et de corrompre à peu près toute la classe politique et par voie de conséquences les fonctionnaires aux ordres.

Pour résumer, les banquiers ne se contentent pas de nous taxer pour leurs différents services et en prenant des intérêts sur les prêts, l’escroquerie est beaucoup plus énorme:

_Tout l’argent en circulation est censé leur appartenir, autrement dit l’argent que nous gagnons en travaillant ne nous appartient pas car celui que nous donne l’employeur a forcément été emprunté par quelqu’un.

_si nous ne remboursons pas nos fausses dettes, nous devons leur donner nos richesses réelles, indûment.

_Avec la fausse monnaie créée pour la Bourse, ils se permettent d’acheter nos industries.

_Ce sont eux qui décident de nos projets civilisationnels en choisissant ceux qui leur permettent de mieux nous dominer.

Toutes les banques sont coordonnées par la Banque des Règlements Internationaux, ce qui donne aux propriétaires de cette banque, les Rothschild et consorts, un pouvoir absolu sur une grande partie du monde et leur permet d’envisager de contrôler le monde entier.

Pour comprendre comment ce système absurde qui donne tout pouvoir aux banquiers sur les états a pu se mettre en place, il convient de faire un peu d’histoire et de remonter au moins 2000 ans en arrière, au temps où la monnaie était de l’OR.

Histoire de la création monétaire