Définition de la monnaie et son rôle dans l’organisation des échanges

 

L’humanité n’a pas toujours eu besoin de monnaie mais a toujours eu besoin de faire des échanges:

Les humains sont des êtres sociaux qui ont très rapidement compris l’intérêt de vivre en groupe communautaire : le groupe apporte sécurité par rapport aux dangers extérieurs et permet la répartition des tâches grâce à des échanges coopératifs.

Les petits groupes, tels les tribus n’ont pas besoin de monnaie car tout le monde se connaît et peut voir la façon dont chacun participe à la vie du groupe.

L’apparition de la monnaie, scripturale ou matérielle, pour mesurer la valeur de certains échanges ne s’est faite que dans des groupes plus importants. La première monnaie dont on ait la trace est une écriture sumérienne dans un bloc d’argile comptabilisant la quantité et la valeur du blé fourni. Les pièces de métal sont apparues plus tard.

Dans les 2 cas, la monnaie permet de se souvenir, pour un troc différé dans le temps par exemple, mais elle permet surtout de dépasser le troc en mutualisant les échanges: on peut donner à un membre du groupe et recevoir d’un autre. Les échanges sont aussi bien matériels qu’immatériels (transmission de savoir ou de savoir faire) mais ce qui peut être échangé avec de la monnaie dépend des conventions sociales (il fut un temps où on pouvait acheter des femmes ou des esclaves). D’autres échanges importants ne sont pas monnayables, les échanges affectifs en particulier.

La monnaie, du point de vue des échanges économiques, peut donc se définir de la façon suivante:

La monnaie est une convention sociale qui permet de mesurer, de façon scripturale ou matérielle, la valeur de certains échanges de façon à conserver cette valeur dans le temps et l’espace pour que celui qui a donné à quelqu’un puisse avoir le droit de recevoir de lui (troc)ou de n’importe quelle personne du groupe (échange communautaire) pour la même valeur. Celui qui a commencé par recevoir doit rendre pour la même valeur (dette).

Donc la monnaie est avant tout un instrument de mesure et, comme tout instrument de mesure, elle doit obéir à certaines règles pour être fiable:

_être étalonnée: un étalon est une unité officielle dont tout le monde peut posséder une copie pour faire sa mesure (c’est le mètre pour les longueurs, le kilo pour les poids, le mètre cube pour les volumes,…..).

_être certifiée: il faut être certain que celui qui écrit la mesure n’a pas triché (les mètres, balances, pompes à essence, sont régulièrement vérifiés par un organisme d’état).

_conserver sa valeur dans le temps et l’espace (sur plusieurs années et d’un bout du pays à l’autre). Lorsqu’on parle de la valeur d’une monnaie, il faut savoir de quoi on parle : la valeur propre (la valeur qu’elle a quand on ne s’en sert pas comme monnaie), la valeur qu’elle a ou qu’elle symbolise au moment où on la crée ou on la reçoit (celle de la richesse qu’on vient de vendre) et la valeur que les autres lui accordent lorsqu’on veut acheter (qui devrait être la même mais peut être différente s’il y a inflation, voire nulle si les autres n’ont pas confiance ou, au contraire bien plus importante que la valeur de départ dans le cas par exemple d’une fausse monnaie). De ce point de vue, Il y a donc 2 sortes de monnaies:

_celles dont la valeur propre est aussi importante que la richesse réelle échangée, comme l’était la monnaie Or à ses débuts,

_ et celles dont la valeur propre est sans importance mais qui représentent la même valeur au moment de leur création et de leur destruction.

Nous entendons par fausse monnaie une monnaie dont la valeur de création est très inférieure à la valeur du pouvoir d‘achat. Attention aux mots qui empêchent de penser : les économistes appellent monnaie fiduciaire (de confiance) la monnaie de banque centrale et fausse monnaie la monnaie qui imite la monnaie de banque centrale ; de telles définitions empêchent de penser qu’il puisse y avoir de la fausse monnaie de banque centrale, or nous verrons que c’est pourtant le cas. Cette fausse monnaie là est indétectable pour les utilisateurs tout en rapportant énormément aux faussaires et ne s’appréhende que si on connaît les modalités de création et le fonctionnement global du système monétaire.

De la même façon, les économistes et les financiers ne définissent la valeur de la monnaie que par son pouvoir d’achat sans jamais s’occuper de la valeur de création alors que les 2 valeurs doivent être identiques; cela leur évite de voir que la monnaie des banquiers est une fausse monnaie.

_La monnaie qui a une valeur propre égale à la richesse vendue ne permet en réalité que de faire du troc et il faut 2 trocs pour pouvoir faire un échange : richesse vendue contre monnaie-richesse puis monnaie-richesse contre richesse achetée. Cette monnaie a existé dans les communautés paysannes (un animal ou un aliment que tout le monde possédait pouvait servir de monnaie d’échange), mais aussi chez les marchands internationaux qui utilisaient l’or comme monnaie internationale d’échange, puis chez les souverains qui ont utilisé l’or ou divers métaux précieux comme monnaie nationale. On pourrait l’appeler monnaie troc qui peut se présenter sous sa forme matérielle (pièces d’or) ou symbolique (titre de propriété). Ces monnaies en métaux précieux ont la particularité de ne pas être possédées par tout le monde et mettent automatiquement ceux qui n’en possèdent pas  (le peuple) sous la domination de ceux qui en ont : elles obligent à travailler d’abord pour les possesseurs-créateurs de monnaie avant de pouvoir échanger pour ce qui intéresse vraiment; nous pourrions les appeler monnaies troc souveraines. A noter que:

                       .L’or n’est pas un étalon de mesure, contrairement à ce qui est dit, car il n’en possède pas les propriétés: il n’est pas reproductible et tout le monde ne peut pas en posséder une copie. C’est un équivalent monétaire sous sa forme matérielle, ou celui qui permet de créer la monnaie sous sa forme papier-titre de propriété. C’est donc une espèce de dieu créateur (il n’est pas étonnant qu’on en ait fait une religion).

                      .Le véritable souverain dans ce cas est le métal précieux et que n’importe qui qui en possède est l’égal du souverain. Or, alors que les rois distribuaient réellement leur or sous forme de pièces et le perdaient, ce qui les obligeait à créer des impôts supplémentaires pour en récupérer une partie, les banquiers qui le prêtaient sous forme symbolique ne le perdaient pas mais en gagnaient grâce aux intérêts: c’est ainsi que les banquiers et la bourgeoisie ont pu renverser la royauté en 1789.

                      .La monnaie or symbolique sous forme de billets ne peut plus être considérée comme une monnaie fiable à partir du moment où les banquiers ont émis plus de billets qu’ils n’avaient d’or, autrement dit dès le début.

_La monnaie dont la valeur propre est sans importance mais qui symbolise précisément la valeur de la richesse vendue qui a permis sa création ou son obtention (une écriture, un coquillage, un billet, …). Nous pourrions l’appeler monnaie mesure (notons qu’elle a existé bien avant la monnaie or car on la retrouve sous forme de signes gravés sur des tablettes d’argile de l’époque sumérienne). Elle aussi peut se présenter sous une forme matérialisée (pièces et billets) ou scripturale (écrite ou numérisée).

Pour chacune de ces monnaies, c’est le mode de création qui va déterminer si elle sera souveraine ou communautaire: si elle est crée par un seul individu, ou groupe d’individus, elle est souveraine car ce sont eux qui vont déterminer le droit des autres à faire des échanges. Elle est communautaire si c’est ceux qui échangent qui peuvent la créer.

Au total, il ne peut donc y avoir que 4 sortes de monnaies fiables possibles conformes à notre définition de la monnaie :

_La monnaie troc souveraine comme la monnaie or.

_La monnaie troc communautaire : poule, mesure de céréales.

_La monnaie mesure souveraine, comme celle de l’Egypte ancienne et même des sumériens où un employé de l’état écrivait la mesure de ce que chaque travailleur faisait.

_la monnaie mesure communautaire où ce sont ceux qui échangent qui déterminent la valeur de l’échange et en écrivent la mesure.

Les  économistes n’ont jamais fait la distinction entre les 2 sortes de monnaies qui sont pourtant de nature différentes et incompatibles, et appellent « monnaie » quelque chose d’hybride qui possèderait les propriétés des 2 à la fois, ce qui leur permet de dire n’importe quoi, notamment de justifier son utilisation dans la finance alors qu’une mesure ne doit pas varier. La plupart des monnaies dites alternatives font la même confusion et ne peuvent donc pas prétendre à être des monnaies fiables utilisables au niveau d’une nation.  (Voir le point sur les autres monnaies dont on nous parle)

Nous vivons depuis plus de 2000 ans sur un système hérité de la monnaie Or mais qui n’en possède plus les conditions de fiabilité alors qu’il laisse les créateurs de monnaie en position de souverains. Ainsi, au lieu que ce soit la monnaie qui soit au service des échanges, ce sont nos échanges qui se sont mis au service de ceux qui créent la monnaie.

Ceux qui ont compris l’imposture de la monnaie actuelle et cherchent un nouveau système proposent de revenir à la monnaie Or, dont on a vu les défauts, ou à une monnaie toujours basée sur des richesses réelles possédées  en faisant toujours la confusion, héritée de 2000ans d’histoire, que la monnaie doit représenter une richesse possédée, sans se rendre compte qu’ils vendent alors leur pays en créant leur monnaie s’ils ne veulent pas tricher comme les banquiers. Or la vraie nature de la monnaie n’est pas de représenter une richesse possédée mais une richesse vendue, et une monnaie de ce type a des propriétés nouvelles que nous allons explorer et qui vont paraitre extraordinaires tellement nous sommes habitués au mauvais fonctionnement de la monnaie.

Voir les incroyables vertus d’une monnaie simple mesure d’une richesse réelle vendue

 

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