C’est une réflexion sur la monnaie à travers un jeu nécessitant de faire des échanges pour satisfaire ses besoins, symbolisant ce qui se passe dans un état, rejoué avec les différents types d’échanges et de monnaie. Mieux qu’un long discours, il nous permet de mesurer l’arnaque de la monnaie actuelle qui n’est visible que lorsqu’on considère l’ensemble du système, et d’y voir clair dans les différentes monnaies alternatives proposées.
Mise en place : chacun a une enveloppe sur laquelle il écrit son prénom ou un pseudo dans laquelle il met toutes les lettres composant ce prénom.
On remet toutes les lettres dans un pot commun et chacun (sauf 3) retire au hasard le même nombre de lettres qu’il y a dans son prénom (en vérifiant qu’il n’y a pas toutes les lettres de son prénom, auquel cas il ne pourrait pas jouer à faire des échanges).
Il reste dans le pot les lettres des prénoms de ceux qui œuvrent pour la communauté : l’organisateur (politiques), l’aide (fonctionnaires) et l’éventuel banquier qui doivent être nourris par les autres, donc les autres se répartissent ces lettres et écrivent l’ensemble des lettres collectées sur leur enveloppe de façon à pouvoir reprendre les mêmes lettres à chaque jeu.
Le jeu consiste à faire des échanges de lettres avec les autres pour pouvoir reconstituer son prénom et écrire celui des 3 à leur service. La façon dont il est préparé fait que cela est théoriquement possible, nous supposons une communauté autosuffisante dans ses besoins essentiels, ce qui ne l’empêchera pas d’échanger avec d’autres communautés en troc.
Premier jeu : pas de monnaie, le groupe s’organise tout seul pour faire ses échanges. Les 3 notent le temps mis par chacun pour reconstituer son prénom.
Tout le monde y arrive dans un temps relativement court. Les échanges se font dans la bonne humeur et le troc est souvent abandonné au profit de petits groupes coopératifs qui mettent en commun leurs compétences.
Pourquoi introduire la monnaie : recherche d’une définition de la monnaie,
Tous les échanges ne nécessitent pas de passer par la monnaie : celle ci ne se justifie que pour des échanges non affectifs ou trop éloignés dans le temps et l’espace pour qu’on s’en souvienne. La monnaie se définie alors comme un moyen de mesurer la valeur des échanges de façon à conserver cette valeur dans le temps et l’espace pour que celui qui a donné à quelqu’un puisse avoir le droit de recevoir de lui (troc)ou de n’importe quelle personne du groupe (échange communautaire) pour la même valeur. Celui qui a commencé par recevoir doit rendre pour la même valeur (dette).
Beaucoup de choses peuvent servir à mesurer mais si je me sers de petits cailloux, ça ne va pas marcher : Une monnaie n’est fiable qu’à condition de remplir toutes les conditions d’une mesure : être étalonnée (tout le monde a la même unité et tout le monde peut en posséder une copie), ne pas être créée abusivement (fausse monnaie), avoir des valeurs de départ (lorsqu’on la crée ou la reçoit) et d’arrivée (valeur d’achat) identiques.
Fort de ces principes, on peut maintenant examiner les différentes sortes de monnaie en commençant par celle à laquelle nous sommes soumis : l’euro.
Deuxième jeu : la monnaie bancaire. Les échanges ne peuvent se faire qu’avec de la monnaie obtenue en empruntant au banquier ou en vendant une de ses lettres à quelqu’un qui a emprunté. Les 2 représentant l’état sont aussi obligés d’emprunter au banquier pour vivre en attendant d’être remboursés par les impôts.
Chacun ne peut se faire enregistrer que lorsqu’il a pu écrire son prénom, rembourser le banquier avec les intérêts et payer ses impôts.
Chaque lettre vaut 1€
Le banquier prête avec un intérêt 1€ pour un montant inférieur ou égal à 5€.
les impôts= nombre de lettres des 2 plus les intérêts dus au banquier divisé par le nombre de participants moins 3 arrondi à un nombre entier supérieur.
L’état achète ses lettres et paye le fonctionnaire avec l’argent emprunté puis rembourse à la fin les intérêts avec le solde s’il peut.
Le banquier achète ses lettres avec de l’argent qu’il se prête sans intérêt et saisi les lettres de ceux qui ne peuvent pas rembourser.
On arrête le jeu quand ça se bloque, certains réussissent mais d’autres pas.
On écrit pour chacun le temps mis pour réussir, l’argent qui lui reste, ou sinon ses dettes (y compris pour l’état et le banquier).
C’est beaucoup moins convivial, il peut même y avoir des disputes, certains essayent de tricher en faisant du troc sans monnaie. Très peu arrivent à tout faire, essentiellement ceux qui ont attendu que les autres empruntent pour leur vendre leurs lettres. Le plus endetté est l’état qui ne recueille pas assez d’impôts pour payer le banquier avec les intérêts. Le grand gagnant est le banquier.
Ce qui n’était pas évident à comprendre en tant qu’utilisateur de l’euro dans des échanges économiques apparaît lorsqu’on examine le fonctionnement global du système. Où se trouve le problème ?
C’est l’échange avec le banquier qui n’est pas équilibré et qui pervertit tout le système: le banquier donne une fausse monnaie qui ne représente rien, ni de l’or possédé, ni un travail de sa part car elle ne lui coûte quasiment rien à produire. Non content de produire de la fausse monnaie comme un faussaire ordinaire qui ne l’utilise qu’une fois, il demande qu’on la lui rembourse après qu’elle ait pris de la valeur dans le circuit économique, si bien que toute la monnaie qui reste en circulation apparaît comptablement comme une dette envers le banquier ; c’est l’origine de notre dette abyssale qui n’est qu’un jeu d’écriture. Si on voulait la rembourser, non seulement il n’y aurait plus de monnaie en circulation mais il en manquerait car l’argent des intérêts n’a pas été créé, ce qui oblige à emprunter de nouveau au banquier pour payer les intérêts : voilà pourquoi le système ne peut donner l’illusion de fonctionner que dans une espèce de fuite en avant qui oblige à une croissance permanente.
Pour comprendre comment on en est arrivé là, voir ttps://democratie-sociale.fr/2023/le-pouvoihr-occulte-de-la-creation-monetaire/
Lorsqu’on a compris comme M. Amschel Mayer Bauer, le fondateur de la dynastie Rothschild, que celui qui crée la monnaie d’un pays est le véritable souverain de ce pays, on a compris que si nous voulons vivre en démocratie, il n’y a qu’une seule solution : donner la création monétaire au peuple.
Troisième jeu : la monnaie communautaire. Nous sommes tous copropriétaires de la banque centrale, le banquier est un fonctionnaire qui fait ce qu’on lui demande et nous essayons de créer une monnaie qui corresponde à des échanges réels et réponde à tous les critères de fiabilité :
_Être étalonnée, par exemple sur la valeur du temps de travail quand on donne et sur un panel d’articles de première nécessité quand on reçoit.
_Être certifiée pour être sûr qu’il n’y ait pas de faux monnayeurs. Qui est mieux placé pour certifier la valeur d’un échange que l’acheteur qui sera débité de la même somme ?
_Représenter la valeur d’un échange même au moment de sa création : on peut ainsi payer par création monétaire ceux qui travaillent pour la communauté ; l’échange est entre leur travail et celui que la communauté va faire pour les nourrir.
On démarre donc le jeu en donnant la monnaie nécessaire aux 3 qui travaillent pour la communauté qui vont alimenter les autres en monnaie en achetant leurs lettres. On pourrait rajouter la distribution de 1 bon d’achat à chacun au départ pour éviter les soldes négatifs impossibles à matérialiser.
On note le temps mis par chacun pour réussir, sensiblement le même qu’au premier jeu. Tous réussissent facilement.
Point sur les autres monnaies alternatives :
_Les mondialistes vont proposer la monnaie numérique souveraine qui nous mettra définitivement en esclavage puisqu’ils la créeront et la distribueront à leur guise, pouvant la rendre fondante (à utiliser avant une date donnée) ou valable seulement sur certains articles ou sur certains espaces ou la supprimeront pour les opposants politiques.
_Les états patriotes qui s’opposent aux mondialistes proposent de revenir à la monnaie or battue par les états: cela fera des états souverains qui pourront créer de la monnaie autrement que par la dette mais de façon limitée par leurs réserves d’Or et ils ne seront pas forcément démocratiques : on revient à la monnaie Or des rois, symbolique cette fois, avec toujours la tentation de créer plus de monnaie qu’on a d’Or, ce qui dévalue la monnaie, et tous les bénéfices de création monétaire de la monnaie communautaire ne seront pas possibles. Comme du temps des rois, la finance pourra continuer à prospérer et prendra le pas sur les états un jour ou l’autre..
_D’autres parlent des cryptomonnaies pour s’affranchir des banques. Elles permettent effectivement pour l’instant de s’affranchir des banques, elles certifient les échanges, mais elles ont l’inconvénient d’être uniquement numériques et ne sont pas adaptées pour gérer un pays : ce sont des monnaies souveraines dont le souverain est un logiciel (programmé par qui et comment?) qui distribue de la monnaie de façon aléatoire pour le bitcoin et régulièrement pour tout le monde pareil avec la June : on perd le sens de la monnaie qui est faite pour symboliser ce qui se passe dans un échange et n’est pas une simple distribution aveugle de bons d’achat. Comment sont rémunérés ceux qui travaillent pour la collectivité ? Pourquoi rémunérer tout le monde pareil alors que les besoins en monnaie sont liés aux besoins d’échanges et ne sont pas les mêmes pour tous ? (quelqu’un qui vit presque en autarcie n’a pas les mêmes besoins d’échange que celui qui a un travail très spécialisé et dépend beaucoup des autres pour satisfaire ses besoins). De plus, elles ne sont pas étalonnées donc très spéculatives.
On peut faire un quatrième jeu avec la June qui semble tenter certains selistes : Quatrième jeu : la June. Le banquier est maintenant un logiciel qui distribue 1 bon d’achat à chacun toutes les 5 minutes. On note le temps mis par chacun. Les grands perdants sont l’état et les fonctionnaires qui doivent attendre une éternité avant d’être payés. La june n’est pas adaptée pour faire fonctionner une nation.
_Les monnaie locales: elles sont adossées à l’euro et ne font que le dupliquer, donc ne sont pas différentes. Leur seul intérêt est de renforcer l’identité locale, d’inciter à consommer localement, et d’être sûr que cet argent là ne sera pas utilisé par la finance.
Aucune de ces monnaies n’a toutes les propriétés d’une véritable monnaie communautaire telle que nous l’avons définie : on ne la retrouve que dans les SEL (Systèmes d’Echange Locaux) qui constituent une excellente expérimentation prouvant que tout ce qui a été dit précédemment n’est pas utopique et fonctionne. (Rien n’empêche de donner aussi à la monnaie des SEL la forme de pièces et billets). Cela fonctionne d’autant mieux que la communauté est large et contient des compétences complémentaires permettant de subvenir aux besoins essentiels, elle serait parfaite comme monnaie nationale, c’est pourquoi les banquiers au pouvoir ne la tolèrent que sous forme réduite et locale. Mais si nous élargissons les échanges entre nous, nous serions en train de construire un monde de demain qui serait une véritable démocratie.
Dernière partie : imaginons ce que serait la vie en France par exemple avec une monnaie communautaire :
Rien ne change en apparence dans l’utilisation de la monnaie, nous pouvons toujours payer par carte bleue ou en espèces mais tous nos comptes sont désormais sur la banque centrale, seule autorisée à créer la monnaie.
La monnaie est crée à chaque échange sur le compte du vendeur et détruite sur celle de l’acheteur (c’est ce qui se passe actuellement sur nos comptes mais on nous fait croire que c’est quelque chose qui passe de l’un à l’autre).
Mais il y a en plus le cas particulier de ceux qui travaillent pour la collectivité : l’échange est alors entre leur travail et celui de la communauté qui va les nourrir, donc de la monnaie est créée pour eux et reviendra à ceux qui vont les nourrir.
Pour le même résultat qu’auparavant, nous avons besoin de travailler 2 fois moins puisque ceux qui travaillent pour la collectivité et les grands services publics sont payés par création monétaire ; les impôts, retenues diverses et TVA qui plombent la moitié de nos salaires ne sont plus nécessaires.
Le budget, préparé en commissions, est voté ligne par ligne au niveau national. C’est le peuple qui détermine le salaire des politiques et décide des projets qu’il veut entreprendre sans s’occuper de savoir s’ils sont rentables ou non.
Les banquiers ne peuvent plus prêter que l’argent qu’ils possèdent vraiment. Tout le système financier s’est écroulé. Le droit de propriété est ramené à la propriété d’usage.
On peut même décider d’un revenu inconditionnel de base par création monétaire, cadeau de la société à ceux qui pour des raisons diverses ont du mal à produire.
Ce système économique démocratique devrait alors aller de pair avec des institutions réellement démocratiques : nouvelle constitution permettant au peuple de voter les lois directement sans déléguer à des « représentants », une justice rendue par le peuple avec des jurys et un conseil constitutionnel tirés au sort, …..
Cette monnaie ne pourrait pas s’installer brutalement d’un seul coup, il faudrait que dans un premier temps elle soit seulement complémentaire et réservée aux échanges entre français. C’est seulement les échanges faits avec cette monnaie non convertible qui seraient exonérés de taxes et d’impôts, ce qui encouragerait à l’utiliser et permettrait de réindustrialiser rapidement la France.