Les incroyables vertus d’une monnaie simple mesure d’une richesse réelle vendue

Nous avons vu dans le chapitre précédent qu’il ne peut exister que 4 sortes de monnaies fiables, et, qu’à côté des monnaies troc auxquelles nous sommes conditionnés qui mesurent ou sont censées mesurer des richesses possédées au moment de leur création, il y a des possibilités de monnaies dont la valeur propre n’a aucune importance mais qui mesurent exactement la valeur des richesses que nous vendons. Ce genre de monnaie ne coûte presque rien à créer, on peut la produire sans s’endetter sous la forme écrite ou matérielle (pièces et billets) et elle peut donc être donnée, et non prêtée, à ceux qui le méritent, c’est à dire ceux qui ont vendu une richesse réelle ( bien possédé, service, transmission de savoir ou de savoir faire, tout ce qui représente un travail, un temps consacré aux autres) ou ceux qui ont besoin d’être aidés.

C’est ce que nous faisons pour les autres mesures : quand nous mesurons une longueur par exemple, nous avons notre propre mètre et si nous avons besoin d’en emprunter un, celui qui nous le prête ne nous demandera pas de lui donner l’équivalent de ce que nous avons mesuré. Si nous voulons nous en souvenir, nous écrivons nous mêmes notre mesure et si cette mesure intervient dans un échange, il est important que cette mesure soit certifiée, que nous utilisions un mètre de même longueur que le mètre étalon et que nous écrivions la bonne mesure vérifiée par l’acheteur. Idem pour le commerçant qui pèse un légume au marché : la justesse de la balance est régulièrement contrôlée et l’acheteur peut vérifier que le poids écrit sur le ticket est le même que celui qu’il a vu sur la balance.

Pourquoi n’en serait-il pas de même pour mesurer la valeur de ce que nous échangeons ? Il faut définir un étalon, par exemple le prix d’un article de première nécessité, (par exemple le prix du pain en France), ou d’un panel d’article de première nécessité, (celui de l’indice des prix avant qu’il ne soit truqué), ou le prix d’une heure de travail. Il faut que ce prix soit agréé par les 2 protagonistes de l’échange et que la quantité de monnaie créée soit certifiée par l’acheteur qui n’aura pas intérêt à mentir vu que cette même quantité de monnaie sera détruite sur son compte.

C’est exactement ce que nous faisons dans le système économique actuel : quand nous payons par carte bleue, il n’y a pas passage de richesse réelle d’un compte sur l’autre mais création de monnaie sur le compte du vendeur et destruction de monnaie sur le compte de l’acheteur. Nous utilisons en fait une monnaie sans valeur propre mais dont on nous fait croire qu’elle en a. Il n’y a pas besoin de banquiers pour faire cela, un simple logiciel est à l’œuvre et peut le faire gratuitement si nos comptes sont sur une banque d’état.

La création initiale d’argent va se faire pour ceux qui travaillent pour la collectivité, qui  méritent que leur travail soit mesuré, et la collectivité donnera en échange ce qu’il faut pour satisfaire leurs besoins, comme cela se passerait s’il n’y avait pas d’argent. Donc en réalité, il n’y a pas besoin de taxes et d’impôts pour payer leur travail. Dans le système actuel, les impôts et taxes diverses servent à acheter aux banquiers l’argent nécessaire pour les payer (et non seulement nous l’achetons mais il n’est pas à nous). (j’ai mis beaucoup de temps à accepter ces idées tant il me semblait naturel de payer des impôts pour payer ceux qui travaillaient pour nous, mais elles deviennent logiques si on raisonne d’abord sur les échanges en jeu avant de raisonner sur la monnaie: en travaillant pour les payer, on travaille 2 fois trop: une fois pour gagner l’argent qu’on leur donne, une deuxième fois pour les nourrir avec l’argent qu’on leur a donné).

Avec cette monnaie créée par l’état, nous aurions besoin de travailler 2 fois moins pour les mêmes bénéfices et ne serions pas obligés d’être dans une croissance permanente pour rembourser les banquiers. L’état ne pourrait pas être en dette interne, les seules dettes possibles seraient envers des pays étrangers si les balances commerciales ne sont pas équilibrées. L’état serait souverain et il n’y aurait plus de problèmes pour financer les services publics et tous les projets que l’état déciderait, il suffirait d’avoir la main d’œuvre pour les faire.

Ensuite il faudra décider qui dirige la banque centrale d’état : un gouvernement autoritaire pourra orienter l’économie dans le sens qu’il veut, comme l’a fait Hitler.

Pour qu’il y ait vraiment démocratie, pour que ce soit le peuple qui soit souverain,  il faut que ce soit le peuple qui contrôle la Banque Centrale, autrement dit que le budget de l’état, préparé bien sûr par des commissions réunissant les différents intéressés, soit voté ligne par ligne au niveau national. Ce qui était impossible autrefois l’est désormais avec internet.

C’est ainsi que les politiques ne pourraient pas vivre dans un monde à part en se votant eux mêmes des augmentations de salaire et que le peuple déciderait lui-même dans quels projets il veut se lancer.

Bien sur, tout cela n’est possible que dans un pays capable de subvenir en interne aux besoins importants de sa population, cette monnaie ne pourra être que complémentaire dans un premier temps mais elle permettra une réindustrialisation très rapide en allégeant considérablement les charges des entreprises.

Cette monnaie interne n’empêche pas de commercer avec les autres états mais cette fois sur le principe du troc en essayant à chaque fois d’équilibrer les balances commerciales comme cela se faisait autrefois et comme cela a voulu se faire après la dernière guerre avec les accords de La Havane signés par 53 états. Ces accords ont capoté à cause des Etats Unis qui ont imposé le « libre échange » et le dollar comme monnaie mondiale, ce qui leur permet d’être de fait les souverains de ces états (plus exactement ce n’est pas l’état américain qui est souverain mais les propriétaires de la « Réserve Fédérale » qui sont des banquiers privés). Le taux de change entre les monnaies de 2 pays doit être déterminé politiquement en fonction par exemple du revenu minimum vital ou du salaire médian de chaque pays et non pas décidé par les financiers. Une monnaie internationale du même type serait possible à condition qu’elle soit différente de celle des états membres, étalonnée sur la valeur moyenne des revenus minimum vitaux de chaque état membre, avec une banque centrale mondiale gérée par l’ensemble des états membres. Prendre comme monnaie internationale la monnaie d’un seul pays donne à ce pays un pouvoir dominateur sur les autres pays, comme cela a été fait avec le dollar (et quand ce sont des banquiers privés qui le créent, on comprend pourquoi leur banque mondiale actuelle privée, la Banque des Règlements Internationaux, leur donne un pouvoir sur le monde entier).

Une telle monnaie rend l’état souverain et il faut donc que la façon dont elle est créée soit mis dans la constitution. Si nous voulons aller plus loin et rendre l’état également démocratique, il faut aussi que la constitution permette au peuple de contrôler les autres pouvoirs. 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.