Étymologiquement, « démocratie » vient du grec (démos-Kratos) et veut dire « gouvernement du peuple » ou, comme l’a affirmé Lincoln : « gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple »
Il est évident que cette formule ne peut pas s’appliquer littéralement : le peuple n’est pas un, il est constitué d’individus aux préoccupations et intérêts multiples, et il est surtout nombreux. Une démocratie directe n’a pu s’exercer partiellement dans la Grèce antique qu’avec un nombre réduit de « citoyens »(les femmes et les esclaves ne faisant pas partie des citoyens). Etant donné la taille de nos états nations, il n’était pas possible jusqu’à présent de faire voter toutes les lois par tout le monde, ce qu’on appelle des « démocraties représentatives » sont très loin de la définition d’une démocratie, mais les moyens modernes de communication pourraient maintenant permettre de nous en rapprocher.
Sachant que tout le monde ne peut pas se réunir pour tout voter, qu’il y a forcément besoin d’une organisation sociale avec des gens compétents pour des postes dont tous ne sont pas capables, il y aura donc des postes que le peuple ne pourra pas investir. Mais le peuple est capable de sentir si ces organisateurs travaillent dans son intérêt et en tenant compte de son avis ou pas ; il faut donc qu’il ait le pouvoir de les choisir, de les mandater et de les révoquer.
Ce qui se rapprocherait le plus de la définition d’une démocratie serait donc une organisation sociale où tous ceux en position de responsabilité et de pouvoir par rapport aux autres puissent être choisis, mandatés et révocables par ceux sur qui ce pouvoir s’exerce.
Nous verrons en fin d’ouvrage comment il serait possible de construire une telle démocratie mais auparavant il est important d’analyser les forces qui pourraient nous en empêcher.