Nous avons vu que le pouvoir des banquiers repose essentiellement sur leur pouvoir de création monétaire qu’ils utilisent de façon malhonnête en créant de la fausse monnaie dette. Il faut leur reprendre ce pouvoir qui est comme la lampe d’Aladin : c’est celui qui le possède qui peut accomplir tous ses désirs.
Créer un système monétaire démocratique qui ne fonctionne qu’avec de la monnaie pleine n’est pas difficile : il suffit que la banque centrale appartienne et soit dirigée par les citoyens et ne crée (gratuitement) que de la monnaie pleine. Il y a plusieurs façons de créer de la monnaie pleine :
_Pour celui qui vient de vendre une richesse si l’acheteur est à découvert (en dette envers la société). Au lieu de considérer que l’un donne à l’autre, on peut considérer que l’on crée de la monnaie pleine chaque fois que l’on donne et qu’on en enlève chaque fois que l’on achète, avec la possibilité d’avoir un compte négatif jusqu’à un certain point et pendant un certain temps.
_Pour celui qui travaille pour la collectivité : il a produit des richesses pour elle, donc elle va le rembourser en produisant des richesses pour lui ; et, pour que ce soit possible, il faut lui donner l’argent correspondant. C’est un point très important : l’impôt pour payer ceux qui travaillent pour le collectif fait partie de l’escroquerie du système précédent, c’est une double peine car on travaille pour les nourrir et on les paye en plus. Dans ce système, l’état sous contrôle citoyen est payé par création monétaire et il n’y a plus besoin d’impôts et de TVA pour la majorité des citoyens. Pour ne pas créer trop de monnaie, il faudra cependant créer un impôt pour les très riches qui pourra consister simplement à l’établissement d’un revenu maximum autorisé.
_Pour verser un revenu de base correspondant au revenu minimum vital à tous les citoyens. Cet argent sera forcément dépensé donc sera plein pour ceux qui le recevront.
Ce système est développé dans le chapitre « monnaie pleine citoyenne ». Qu’on ne dise pas qu’il est irréaliste ou utopique : il fonctionne parfaitement dans les SEL (Systèmes d’Echange Locaux), ne nécessite pas d’être toujours en croissance, permet aux citoyens de choisir là où ils veulent investir, permet de protéger l’environnement et de faire de grands travaux collectifs car l’état peut alors être employeur en dernier recours.
Bien sûr, les banquiers ne vont pas si facilement renoncer à un pouvoir mondial qu’ils ont mis 2000 ans à conquérir : les SEL ne sont autorisés que pour les particuliers, pas pour les professionnels ; les monnaies locales doivent être adossées à leur fausse monnaie. Mais il faut quand même les développer le plus possible, c’est autant de monnaie qui ne peut pas être utilisée par la finance.
Un système monétaire citoyen n’acquiert cependant sa pleine efficacité que si la collectivité qui l’installe est autosuffisante sur les besoins fondamentaux. Il n’y a guère que 2 solutions :
_Ne plus se laisser manipuler par les médias et élire un président courageux et honnête qui a pour programme de reprendre le contrôle de notre Banque Centrale, ce qui nécessite de sortir au préalable de l’UE qui nous l’interdit et d’avoir rédigé auparavant une nouvelle constitution. Pour éviter les coups fourrés de l’UE pendant les négociations de sortie, il sera possible de créer immédiatement une monnaie nationale complémentaire selon les principes de la monnaie pleine citoyenne.
_Qu’une partie suffisamment importante de citoyens entre en résistance et développe une économie parallèle soit avec sa propre monnaie démocratique (mais celle-ci risque d’être rapidement interdite), soit dans une économie par le don. L’économie par le don est la forme la meilleure sur le plan des relations humaines. Après tout, si on a voulu introduire la monnaie pour mesurer la valeur des échanges, c’est pour voir si chacun donnait autant qu’il recevait ; mais cela n’est de toutes façons pas possible : il y en aura toujours qui donneront plus qu’ils ne recevront et d’autres qui recevront plus qu’ils ne donnent, ne serait-ce que les handicapés, les malades ou les chômeurs. Autant accepter de ne pas mesurer exactement et que chacun donne ce qu’il peut donner sans en souffrir. Ce système désarmerait complètement les banquiers.
Un autre système hybride auquel nous réfléchissons: créer une association à but non lucratif réunissant tous ceux qui s’engagent à respecter une chartre éthique et à produire dans le respect de la vie et de l’environnement. Les échanges entre les membres sont gratuits ou monétisés normalement dans la monnaie nationale mais donnent lieu en plus à des « points verts » qui permettent d’échanger gratuitement avec les autres membres.