Le capitalisme a remplacé la notion de propriété d’usage, qui est saine et compatible avec la démocratie par la notion de propriété spoliatrice : le premier arrivé, ou le plus fort, ou le plus riche s’accapare des terres, ou des industries qu’il est incapable d’exploiter seul et oblige ensuite ceux qui n’en ont pas à travailler pour lui aux conditions que lui fixe, les privant, eux, de leur droit d’être propriétaires de leur moyen de production. Le système capitaliste a remplacé l’esclavage aux USA sans en détruire le principe qui est l’exploitation de la majorité de la population par une petite minorité. Il était plus rentable finalement de payer les esclaves « libérés » juste assez pour qu’ils puissent survivre sans avoir à s’occuper d’eux à les nourrir, les loger, les soigner. Ce n’est pas la « propriété privée des moyens de production » comme on se plait à le dire pour empêcher toute contestation, qui caractérise le capitalisme: il semble tout à fait sain que chaque travailleur puisse posséder ses outils de travail et, à défaut, les louer : qu’un créateur d’entreprise en soit propriétaire semble normal jusqu’à une certaine taille. Ce qui ne l’est pas, c’est qu’un actionnaire qui ne travaille pas dans l’entreprise ait le pouvoir de lui imposer ses orientations stratégiques comme de s’endetter pour mieux rémunérer les actionnaires, de se délocaliser ou de licencier son directeur qui ne lui convient pas. Le droit de propriété doit s’arrêter à la propriété d’usage, la dérive vient du pouvoir exorbitant accordé à des propriétaires souvent illégitimes qui ont tiré leur richesse d’on ne sait où.
_Le capitalisme fausse ainsi la loi de l’offre et de la demande puisque celui qui offre un emploi est en position de force par rapport à celui qui en demande et peut lui imposer les conditions qu’il veut. Normalement, ce devrait être celui qui offre son travail qui devrait négocier ses conditions et cela n’est plus possible que pour certains emplois très spécialisés et très demandés. Avec des rapports égalitaires, les travaux les plus pénibles devraient être les mieux payés : c’est le contraire qui se produit. De même, ce ne sont pas les producteurs qui décident du prix auquel ils doivent vendre leur production mais ceux qui la distribuent, ou qui possèdent une partie de leurs instruments de travail, ou qui spéculent sur la valeur des produits; les producteurs doivent leur donner des royalties considérables, disproportionnées aux services que ceux-ci rendent.
_Le capitalisme exploite la majeure partie de la population au profit de quelques’uns : qu’il y ait des riches et des plus pauvres ne gêne personne à condition que les pauvres le soient de façon juste et aient quand même suffisamment pour satisfaire leurs besoins fondamentaux et que les riches méritent cette richesse en rendant de plus grands services à la collectivité. Ces 2 conditions ne sont pas remplies par le système capitaliste : il y a 10 millions de Français sous le seuil de pauvreté, beaucoup plus aux USA. Si ce qu’on gagne était proportionnel aux compétences, nous devrions avoir comme courbe des salaires une courbe de Gauss, à peu près symétrique, comme celle que l’on obtient lorsqu’on mesure n’importe quelle capacité d’une population. Au lieu de cela, nous voyons une courbe écrasée sur les bas salaires et une asymptote quasiment illimitée sur les hauts revenus.
_Le système économique capitaliste accroit automatiquement les inégalités : à partir d’un certain seuil, la masse monétaire que détient un particulier ou une entreprise augmente automatiquement sans qu’il y ait eu production d’une richesse quelconque, par le seul fait de prêter avec intérêts ou de spéculer avec. Ce système rend automatiquement les riches toujours plus riches et accroît continuellement les inégalités. L’idée que l’argent doit rapporter de l’argent est contre nature puisque cela modifie la mesure de la valeur de la richesse que représente cet argent (voir le chapitre sur la monnaie)
_Le système capitaliste ne respecte pas l’égalité des chances puisqu’il permet la transmission héréditaire de grosses fortunes. A rajouter au fait que les riches peuvent donner une meilleure éducation à leurs enfants et souvent un sérieux coup de pouce dans leur carrière professionnelle. Autant il parait normal d’hériter de biens ayant une valeur affective, la maison ou la reprise de l’entreprise familiale par exemple, autant rien ne justifie d’hériter d’une entreprise (ou de sa valeur) si on n’y travaille pas.
_L’obligation de travailler pour vivre ou survivre liée à l’impossibilité de pouvoir donner du travail à tous ceux qui en sont capables : les progrès techniques et l’amélioration des rendements des travailleurs permettent de fournir tout ce dont nous avons besoin avec de moins en moins de main d’œuvre. Le système capitaliste étant peu redistributif, ceux qui ne travaillent pas sont livrés à la misère et il faut constamment inventer de nouvelles productions inutiles pour vivre décemment en grévant les coûts de production par une publicité agressive pour forcer les ventes.
_Les contradictions du système : payer le moins possible les salariés pour s’enrichir en monnaie mais, comme les salariés sont aussi les consommateurs des produits fabriqués, obligation de vendre moins cher, donc de rogner sur la qualité et les salaires, ….Un cercle vicieux destructeur.
_La créativité dans la production de gadgets plus ou moins inutiles mais qui rapportent de l’argent tout en empêchant les inventions bénéfiques à l’humanité moins lucratives.
_L’obligation d’une croissance permanente pour empêcher le système de s’effondrer (voir le chapitre sur la création monétaire) alors qu’une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
_La production de masse qui se fait au détriment de la qualité, du respect des individualités, de la vie végétale, animale et humaine.
_L’absence de limites à l’accumulation monétaire : le système capitaliste ne met aucune limite à la capitalisation et à l’enrichissement des personnes et des entreprises : le super-enrichissement des uns se fait forcément au détriment des autres, va bien au-delà de la satisfaction des besoins et n’est plus qu’un instrument de pouvoir.
_La création monétaire privée : en d’autres temps, on aurait appelé ceux qui s’y livraient des faux-monnayeurs et l’état les aurait sévèrement punis ; il est en effet immoral que quelqu’un qui ne fait rien d’autre que fabriquer de l’argent puisse s’acheter toutes les richesses réelles qu’il veut sans avoir rien produit d’équivalent. Grâce à l’aveuglement ou à la corruption de nos politiques, ces faux monnayeurs sont devenus légaux et ont pris le nom de banquiers. Ce point étant largement ignoré de la plupart d’entre nous fait l’objet d’un chapitre complet.
_La perte de la liberté d’information : l’ensemble des médias d’un pays, ce qui est le cas en France et aux USA, peut être acheté par un petit groupe de personnes appartenant toutes à la même classe sociale profitant du système qui peuvent, grâce au pouvoir des propriétaires, orienter l’information pour minimiser ou occulter les défauts du système.
_La difficulté à s’opposer à l’idéologie dominante: le système économique capitaliste s’accompagne d’une idéologie disant que seuls les meilleurs réussissent. Cela est manifestement faux et tous ceux qui s’opposent à cette idéologie sont réduits au silence par les médias aux ordres ou même discrètement éliminés. Mais même ceux qui veulent lutter contre cette idéologie en sont prisonniers : l’industriel honnête, qui cherche la qualité plus que l’enrichissement, est racketté par les actionnaires, soumis à une compétition sévère qui l’oblige à faire toujours plus en réduisant au maximum les salaires.
_La perte de la démocratie par la corruption généralisée et la manipulation de l’opinion publique: l’osmose est de plus en plus évidente entre la classe dirigeante industrielle et les politiques ; la manipulation de l’opinion par les médias permet de faire élire ceux préalablement choisis par celle-ci. L’alliance des puissances d’argent et des politiques permet de gangréner toutes les institutions, y compris l’enseignement et la santé.
_Le capitalisme détruit les valeurs humaines : il a remplacé la recherche de la satisfaction de nos besoins (matériels et immatériels) par la recherche d’argent quelles que soient les façons de l’obtenir, y compris les plus immorales et les plus machiavéliques. Ce sont même les plus immoraux et les plus machiavéliques qui en obtiennent le plus et prennent ainsi le pouvoir sur les autres, avec en tête les grands banquiers, ceux qui prêtent aux états et spéculent (voir le chapitre sur la monnaie).
_Le capitalisme détruit le vivant non producteur d’argent (mais producteur de richesses gratuites) pour le remplacer par de l’artificiel producteur d’argent (mais destructeur des richesses naturelles) : c’est ainsi que les médicaments naturels sont remplacés par des médicaments chimiques, que les sols, l’eau et notre nourriture sont pollués par des engrais chimiques et des pesticides, que même notre santé devient gênante car il est plus rentable de nous rendre malade et de nous soigner ensuite.
Le capitalisme néo-libéral est un cheval de Troie pour détruire les nations :
Le capitalisme traditionnel s’est assorti depuis 1973 environ de l’adjectif « néo libéral » qui coïncide avec ce que l’on a appelé la « mondialisation » présentée comme étant purement économique alors qu’elle est aussi politique.
Ce capitalisme néo libéral va rajouter aux défauts du capitalisme ceux du ‘libéralisme ». Qu’est-ce qui caractérise en plus le « néo-libéralisme » ? C’est un système monétaire, économique et financier qui demande aux états d’abaisser leurs barrières douanières protectrices et de laisser faire la « loi du marché » en intervenant le moins possible.
Le mot « libéral » sonne bien avec son air de liberté : qui peut s’opposer à plus de liberté contre ces vilains états répressifs ? Sauf que la liberté des uns n’est pas forcément la liberté des autres, et que lorsqu’il n’y a plus de lois régulatrices, on en revient à la loi du plus fort, ce qui a comme conséquences :
_L’hyper compétitivité : les états qui ont abaissé leurs barrières douanières sont soumis à la concurrence d’industries étrangères plus puissantes car plus grosses ou travaillant dans des pays où la main d’œuvre est moins chère car moins protégée socialement : il y a ainsi nivellement social mondial par le bas, ce qui augmente les profits des multinationales mais dégrade les conditions de travail et le pouvoir d’achat des salariés qui sont aussi les consommateurs: il y a là un cercle vicieux : pour maximiser les profits, on minimise les salaires, mais comme les salariés sont aussi les acheteurs on doit faire les prix les plus bas possibles en minimisant la qualité des produits mais aussi la qualité de vie des salariés, en pillant les ressources pour un profit immédiat sans souci du lendemain..
_La destruction du tissu industriel des pays au profit de multinationales de plus en plus grosses.
_La destruction de l’état social : l’endettement des états à cause de la création monétaire privée et de leur désindustrialisation les oblige à l’austérité sociale et à vendre tout ce qui était public au privé.
_L’augmentation de l’état répressif : conséquence de la destruction de l’état social, pour contenir le mécontentement de la population.
_La concentration des moyens de production dans un nombre de plus en plus réduit d’ entreprises gigantesques qui deviennent plus puissantes que les états.
_L’évasion fiscale : la liberté de mouvement des capitaux rend facile pour les multinationales et les très riches la dissimulation des bénéfices pour éviter les impôts dûs.
_Le cancer de la finance : la dérégulation financière a permis à la finance des montages de produits dérivés de plus en plus sophistiqués et la dérégulation monétaire a permis de financer une hausse boursière quasi permanente malgré quelques crashs. Actuellement, plus de 95% de l’argent créé va au casino boursier et la bourse, qui servait au départ à financer l’économie réelle, se nourrit actuellement sur elle au point de la détruire.
Tous ces défauts peuvent se résumer ainsi : le système capitaliste néolibéral est un système économique et idéologique qui permet de concentrer la richesse monétaire entre les mains d’un petit nombre d’individus au mépris des valeurs morales, de la démocratie, de la solidarité sociale et même de la vie sur terre. Il aboutit à placer ce petit nombre d’individus au-dessus de la vie politique des états.
Au sommet de la pyramide, il y a les grands banquiers : mais pourquoi donc ont-ils tant de pouvoir ? D’où tirent-ils tout cet argent qui leur permet d’endetter le monde entier, d’acheter toutes les richesses du monde et de contrôler la politique des états par le chantage à la dette ?
C’est là que se situe une escroquerie monumentale qui rend leur pouvoir illégitime et qui mérite un chapitre entier car elle est largement méconnue. Pour comprendre cela il est nécessaire d’avoir d’abord une réflexion sur ce qu’est la monnaie et comment fonctionne un système monétaire.
L’arnaque de la monnaie dette