Ceux qui croient encore que nous sommes dans un état de droit démocratique commettant certes quelques erreurs en prolongeant un état d’urgence « pour notre sécurité » ou en arrêtant des militants écologistes au lieu de terroristes, mais que l’on peut ramener à la raison en manifestant, ou en faisant des pétitions, ou en votant, se réveilleront lorsqu’il sera trop tard. Ce ne sont pas des erreurs mais la phase presque finale de l’emprise des grands capitalistes sur les peuples à une échelle qui devient mondiale.
Qui sont ces grands capitalistes ? Ce ne sont pas ceux qui possèdent leur outil de travail, les petits paysans ou les petits entrepreneurs mais ceux qui possèdent de très grandes propriétés ou de très grandes entreprises. Le système économique capitaliste leur permet de s’approprier environ le tiers de la valeur produite par les travailleurs, ce qui dans le cas de très grosses entreprises représente des sommes considérables qui leur permettent de corrompre les politiques. (Non, le mot n’est pas trop fort : comment appeler autrement le fait qu’en échange des services rendus quand ils étaient au pouvoir, ces politiques retrouvent un emploi bien rémunéré dans ces entreprises, quand ils n’en viennent pas. Et qui a payé leur campagne ?). Cet argent leur permet d’acheter aussi les médias : pratiquement tous les médias français appartiennent à 5 ou 6 grands industriels et diffusent exclusivement leur idéologie en dénigrant ou censurant les alternatives. (Pourquoi parle-t-on toujours du coût du travail, ce qui est le point de vue du patronat minoritaire, au lieu de parler du coût du capital, point de vue des travailleurs majoritaires ?).Ces quelques très riches, représentant à peine 1% de la population constituent une classe sociale qui dirige le pays dans son intérêt propre et non dans celui de la population, au-dessus des lois qu’ils imposent aux autres. N’oublions pas dans cette classe ceux qui sont devenus dominants, les grands banquiers, ceux que l’on a autorisé à jouer le rôle de banque centrale en ne créant la monnaie qu’au prix d’un endettement de l’état.
Le fait qu’une petite minorité de grands capitalistes dirige de fait et dans l’ombre le pays, (les institutions d’apparence démocratique n’étant qu’un décor pour que la population ne se révolte pas), ne devient évident chez nous que depuis relativement peu de temps : il y a eu des époques où le pouvoir politique arrivait à mieux contenir le capitalisme. Par contre, c’est ce que les USA connaissent depuis leur fondation : les banquiers alliés aux grands propriétaires ont toujours fait et défait les présidents et conduit le pays au moyen d’un capitalisme sauvage très dur envers ceux du bas de l’échelle sociale, n’hésitant pas à sacrifier la population dans des conditions de travail inhumaines et dans des guerres de conquêtes pour le profit. Les USA ne sont pas une démocratie (les médias canalisent les votes sur 2 grands partis qui s’opposent sur des détails mais ne remettent pas en cause le système économique qui laisse le pouvoir aux grands capitalistes) et ne sont pas les amis des démocraties : ils sont capables de soutenir des dictateurs et de renverser (en se cachant, par CIA interposée) des régimes démocratiques qui vont contre leurs intérêts financiers : tout le monde a en mémoire Salvador Allende au Chili mais il y en a eu beaucoup d’autres.(voir http://democratie-sociale.fr/2016/chronologie-des-interventions-militaires-us/)
Leur appétit de pouvoir est immense et mortifère : combien de milliers de civils morts en Irak dans une guerre uniquement pour le profit ? Ce sont eux qui ont créé Al Qaîda et ont permis l’apparition de Daech. Les attentats du 11 septembre ( qu’ils ont très certainement organisé, voir l’article correspondant) leur ont permis d’avancer vers plus de totalitarisme en faisant voter des lois liberticides qui, sous prétexte de s’attaquer au terrorisme, permettent d’emprisonner sans jugement tout opposant au système.
Vous reconnaissez ce qui nous arrive ? Ce n’est pas un hasard : les USA ont été très présents dans la construction européenne et ils l’ont fait se construire sur le même modèle qu’eux : obligation pour les états de s’endetter auprès de banques privées, parlement sans grand pouvoir réel, les décisions étant prises par une « commission » non élue, verrouillage des grands partis politiques sur le même programme économique favorisant uniquement les grandes entreprises, utilisation de l’état pour détricoter les lois sociales et augmenter la partie répressive, gouvernement par la peur.
Il n’y a pas succession d’erreurs, tout cela converge vers un but : l’établissement d’une dictature mondiale des grands capitalistes sur toutes les nations et les peuples de la planète.
Il est encore possible de résister et la France, si elle sortait de l’UE, en aurait encore les moyens, mais plus pour longtemps. Pour cela, il ne faut surtout pas voter pour 1 des 3 partis promus par les médias : le FN sert actuellement de repoussoir pour faire voter PS ou LR mais cela est un mauvais calcul pour ceux qui votent ainsi car ils légitiment ceux qui ont montré leur incapacité à sortir de la crise sociale et poussent les déçus à voter FN. Et le FN, s’il était élu, ne gênerait pas les grands capitalistes car il a multiplié les signaux auprès des banques pour dire que, contrairement à ce qu’il prétend, il ne sortirait pas du système néo-libéral (de même que François Hollande, après son discours du Bourget où il disait qu’il allait s’attaquer à la finance, était parti immédiatement rassurer les banquiers Anglais en leur disant le contraire). Les promesses n’engagent que ceux qui y croient et c’est pourquoi les médias canalisent l’opinion uniquement sur ces 3 partis. Pourtant d’autres solutions que cette dictature du capitalisme existent, il est encore possible pour un état qui le déciderait de reprendre le contrôle de la monnaie et d’endiguer les désirs d’hégémonie capitaliste mais les partis qui le prônent sincèrement sont exclus des grands médias et il leur sera encore plus difficile de se faire entendre car, profitant de la trêve de Noël, le gouvernement a fait passer une loi qui rend plus difficile à ces autres partis de se présenter et diminue leur temps de parole pendant la campagne présidentielle. Toutes les actions de ce gouvernement (et du précédent) sont cohérentes, il n’y a pas d’erreur.