Archives mensuelles : novembre 2018

Le Système d’Echanges Libres

Synthèse des SEL (Système d’Echanges Locaux),  des monnaies complémentaires et locales et de l’économie du don, ce système permet tous les types d’échange : ceux en monnaie officielle (euro), en monnaie interne (grains), ou gratuits (dons)

Il fonctionne à l’intérieur d’un réseau, une association loi de 1901 à but non lucratif dont les membres souhaitent se regrouper pour partager des valeurs communes, par exemple s’engager à avoir un comportement éthique respectueux des autres, de l’environnement et de la vie en général. . Ils s’engagent aussi à se fournir pour leurs besoins privés ou professionnels de préférence auprès des autres membres de l’association.

Indépendamment de leur compte en banque habituel en euros, les membres doivent ouvrir un compte interne sur un logiciel libre accessible par internet et par smartphone.

Les échanges en euros se font normalement sur les comptes bancaires individuels indépendamment des grains.

Les grains servent à mesurer la valeur des dons faits à un membre de l’association ou à l’association toute entière. Ils sont créés pour celui qui donne, débités pour celui qui reçoit, sauf s’il s’agit de l’association toute entière qui rembourse en nature par d’autres dons. Ils n’ont aucune valeur marchande et ne sont pas convertibles en euros.

Celui qui donne ainsi des richesses en nature n’est pas sûr de recevoir en retour. Il s’agit donc bien sur le plan légal d’un don. Si l’association est d’intérêt général concourant à la défense de l’environnement  par exemple, les dons déclarés (évalués alors en euros) donnent droit à un crédit d’impôt de 66%. (Le don réel en nature correspond à la valeur positive en grains restant sur le compte à la fin de l’année ; s’il donne droit à un crédit d’impôts, il est débité de sa valeur en grains).

Celui qui a des grains sur son compte peut échanger avec quelqu’un qui les accepte (cette monnaie est libre et peut être refusée). Les acheteurs ont droit à un découvert sans frais fixé en assemblée  générale.

Celui qui a plus de grains qu’il n’en dépense peut donner sans compter en grains car celui qui produit plus que ce qui est nécessaire  à ses besoins peut se permettre de donner gratuitement sans en souffrir,  cela s’appelle la solidarité.

La forme de l’échange ainsi que sa valeur sont déterminés librement par les 2 protagonistes et leurs 2 signatures sont nécessaires pour valider la transaction et les points correspondants en monnaie interne.(Cela peut se faire par smartphone ou sur internet). Les grains peuvent éventuellement prendre la forme de bons papiers mais le fonctionnement est alors plus lourd.

Celui qui donne (en nature) collectivement à l’association reçoit des grains dont le montant doit être déterminé en assemblée générale.

Les grains sont l’équivalent de bons d’achat et ne sont pas soumis à la même règlementation que l’euro. Ils ne sont pas convertibles en euro et ne peuvent ni se prêter avec intérêts, ni servir à la spéculation

Quel est l’intérêt de faire les échanges en grains plutôt qu’en euro ?

Les grains vous permettent de privilégier les échanges avec des gens qui partagent les mêmes valeurs que vous.

Les grains augmentent votre pouvoir d’achat car vous pouvez monnayer en grains des compétences que vous ne pourriez pas monnayer en euros. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir de l’argent pour commencer à échanger, ce sont les échanges qui créent les grains.

Les grains sont une monnaie pleine qui vous a été donnée en échange d’une richesse vendue et qui vous appartient pleinement alors que, par sa conception, l’euro est une monnaie dette vide qui doit être rendue au banquier et n’est que virtuelle sur votre compte en banque : si la banque fait faillite, vous n’avez plus rien alors que vos grains ne peuvent pas disparaître. En cas de crise bancaire  grave, on peut continuer à échanger en grains.

Le SELibre fait référence à la « théorie de la monnaie pleine citoyenne » développée sur le site ….. http://democratie-sociale.fr/le-systeme-monnaie-pleine-citoyenne/

Il a montré son efficacité dans les SEL locaux et représente une extension permettant d’inclure les commerçants déclarés, comme pour les monnaies locales mais dans un groupement pas forcément local. Plus facile à mettre en œuvre qu’une monnaie locale car l’association n’a pas besoin de stocker des euros ni de faire des conversions.

Ce système fait exactement l’inverse de ce que font les banquiers : les banquiers détruisent la monnaie pleine (celle qui correspond à des dons de richesse réelle) et créent de la fausse monnaie dette (créée sans production de richesse correspondante). Le système SEL remplace la monnaie officielle (fausse monnaie dette des banquiers) par une monnaie pleine (les bons d’achat) à l’abri de la spéculation et de la faillite inéluctable des banques.

 

Quelle différence avec la monnaie libre G1 ?

Le logiciel où s’écrivent les échanges n’est pas le même : Duniter utilise une blockchain décentralisée, sécurisée mais gourmande en énergie. Ici, le logiciel est sur un seul serveur (2 par sécurité) et la sécurisation repose sur la confiance que l’on a dans l’administrateur. Etant en association démocratique, celui-ci est élu, contrôlé par d’autres et remplaçable si l’on n’est pas satisfait.

Dans G1, la création monétaire est mathématiquement programmée et répartie également sur tous, ce qui représente 2 inconvénients :

_La quantité de monnaie créée limite les possibilités de production alors qu’ici ce sont les productions qui créent la monnaie  correspondante en quantité juste suffisante.

_Tout le monde n’a pas les mêmes besoins de monnaie : celui qui vit presque en autarcie satisfait presque tous ses besoins lui-même et a besoin de moins d’échanges avec les autres que celui qui est très spécialisé dans un domaine mais dépend de beaucoup d’autres pour satisfaire  ses besoins.

Il n’y a pas dans G1 la possibilité de création monétaire pour ceux qui donnent à la collectivité.